Dans la voiture, en rentrant de Bretagne, je réfléchissais,
hier, à l’évolution de la blogosphère politique depuis quelques temps,
évolution qui pourrait très bien s’accélérer dans les prochains mois.
Déjà, à titre personnel, l’année 2011 a été assez difficile.
Je vous passe la mort de deux copains blogueurs, Olivier puis Jean-Louis. L’affaire
DSK a provoqué un électrochoc et je me suis retrouvé dans une espèce de procès
en machisme qui a été assez éprouvant. Le tout a été suivi par le débat pour
les primaires au cours desquels je me suis souvent violemment engueulé avec des
excellents potes. Ce n’est pas de tout repos.
Proche du « personnel », il y a la fin annoncée de
Wikio. Je me fous du classement (à la fin, ça lasse et il ne disparaît pas, il
change de nom) mais la disparition du portail d’information me navre. D’une
part, y figurer était un indicateur de réussite de nos billets, en tant que
blogueur (pas une notation objective, juste un indicateur que chacun pouvait
étudier à sa guise) et d’autre part, c’était intéressant de connaître les
sujets qui buzzaient dans les réseaux sociaux. Par exemple, le billet en une
est un article de Rue 89 qui indique que Anne Sainclair est pressentie pour
diriger le Huffington Post français, ce dont je me fous totalement.
Tiens ! Un nouveau média en ligne, à l’approche des
élections. Voila qui va participer au bouleversement de la blogosphère
politique.
D’ailleurs, un certain nombre de blogueurs (dont moi, j’en
reparlerai prochainement) vont être associés à nouvelles expériences, menées
par des sites de presse. On est « enfin reconnus »… Je ne sais pas du
tout à quoi ça va conduire. Sans doute va-t-on ne plus se sentir pisser…
Parmi les évolutions, il faut signaler celles au niveau technologiques :
-
La création de Google+, c’est été. J’ignore
où ça va aller mais, pour l’instant, en tant que réseau social, Google se
positionne en concurrent de Twitter pour la diffusion de l’information mais est
beaucoup moins « permissif ».
-
La disparition de Wikio que je signalais.
-
L’arrêt de Backtweets (le grand public s’en
fout comme de sa première chemise mais c’était un outil intéressant, pour les
blogueurs, pour juger de la pertinence de nos écrits).
-
L’intégration de Twitter dans l’OS de l’iPhone
(et de l’iPad) qui permet de faciliter la diffusion d’information
(parallèlement au fort développement de l’iPad).
On notera d’ailleurs que la guerre est bien lancée entre
Google d’un côté (réseau social, géant du net et… éditeur d’OS pour smartphone)
et Apple associé à Twitter (alors qu’on s’attendait surtout à une guerre entre
Facebook et Google+).
Je parlais de l'arrêt de Backtweets. En fait, ils ont été racheté par Twitter. Backtweet est un ensemble d'outil qui permet d'étudier la circulation des tweets et des liens. Un bel outil, pour Twitter, pour estimer son propre impact et communiquer sur son utilité. Comme ils ont maintenant leur propre raccourcisseur d'URL, ils peuvent en plus connaitre le nombre exact de clics par lien tweeté.
D'ici qu'ils ferment leurs API pour tuer la concurrence, celle qui a juste assuré le succès de Twitter... Ainsi, le volet "concurrence" entre Twitter et Google est largement renforcé.
A tous ces événements, il faut ajouter quelques détails que
je ressens personnellement à propos de ma plate-forme de blog, la première au
monde, je crois, et surtout la propriété de… Google (d’ici qu’Apple se
rapproche de Wordpress…). Deux bricoles :
-
ils viennent de créer de nouveaux modèles
de blogs, qu’ils appellent « modèles dynamiques », qui sont une vraie
réussite technologique et ergonomique. Mais, même s’ils ont annoncé des
évolutions, il n’est pas possible d’y mettre une colonne utilitaire et donc une
blogroll et un bouton « abonnement », sonnant ainsi la fin du volet « réseau
social » du blogage,
-
avec la nouvelle interface, sortie avant
l’été, il est impossible de créer un blog sans affreux caractères antispam à
saisir quand on fait un commentaire. Autant dire que les commentateurs vont se
barrer vite-fait.
Ainsi, Google modifie sa plate-forme de blogs, comme s’ils
voulaient que Google+ (on attend encore des évolutions pour favoriser les « marques »
que sont les entreprises… et les blogs) vienne au centre des blogs et de nos
habitudes de blogueurs politiques. Il sera possible de s’abonner aux blogs dans
G+, de commenter, … de créer un réseau social de blogueurs… Comme si les blogs,
dans leur forme actuelle (je parle des petits blogs, pas des
institutions !), allaient disparaître.
Cela dit, on annonce périodiquement la mort des blogs mais
ils n’ont jamais été aussi forts !
Enfin, j’ai deux très mauvaises impressions :
-
celle que Google Reader va disparaître pour
être intégré à Google+ (je ne sais pas sous quelle forme, peut-être des « pages »
à l’identique de Facebook),
-
celle que le RSS va prendre du plomb dans
l’aile.
Je m’explique à propos de ce dernier point : à la
maison j’utilise Aurora qui est la future version de Firefox. Elle ne permet
plus facilement de s’abonner à un blog (il n’y a plus d’option d’abonnement, il
faut copier le lien à la main dans son reader si le blog n’a pas de bouton « abonnement »).
En outre, quand j’utilise Blogger pour faire des billets, les liens vers des
blogs que je prépare dans mon Word disparaissent. Ce qui me pousse à ne plus
faire de liens…
Ainsi, je ne sais pas du tout à quoi ressemblera la
blogosphère politique dans six mois.
Et toi ?
C’est ballot, nous avons une campagne électorale à préparer !
Je suppose que c’est le cadet des soucis de Google.