Dans mon billet d’hier soir, j’évoquais les erreurs de
Martine Aubry et prenais sa défense. C’est peine perdue. La lecture de cet
article du Télégramme (signalé par Romain)
me désole. « La candidate à la primaire du PS
propose un enseignement obligatoire du breton, sauf si les parents expriment
clairement leur désaccord. »
« Il est devenu évident
qu'on défend mieux la République française quand on la vit dans son territoire,
avec sa culture. »
Madame Aubry, Chère Martine,
J’ai vécu pendant 18 ans dans le Centre Bretagne et pendant
5 ans à Vannes. Je peux vous assurer que les ignobles ploucs que nous sommes ne
parlons jamais breton, que la langue bretonne n’est pas dans la culture de mon
territoire, que mes parents ne sont pas bretonnants, ni même, d’ailleurs mes
grands parents. Ce qui ne m’empêche pas, d’ailleurs, d’avoir un profond respect
pour ceux qui parlent breton.
Il n’empêche que les écoles Diwan sont des écoles privées et
qu’il me parait suspect, de la part d’un parti de gauche, d’envisager de
défendre l’enseignement privé mais je ne vais pas insister, je ne sais pas où
vous voulez aller.
Vous allez juste vous mettre à dos les enseignants, les
militants de l’école laïque, publique, obligatoire et tout ça, le cœur de la
cible électorale du Parti Socialiste.
En outre, sacrifier la République pour recueillir quelques
votes communautaires ne me parait pas spécialement fin.
Je ne voterai pas pour vous. Ma décision était déjà prise
mais pour des raisons subjectives. Là, c’est terminé.
Je me rappelle d’une soirée, il y a une dizaine d’années, à
la « Ville de Guingamp », aimable bistro près de la gare
Montparnasse. On s’était donné rendez-vous là, avec mon pote Philippe qui
venait de Lannion pour le boulot à Paris. De fil en aiguille et de verre en
verre, on avait commencé à discuter avec des gens du coin. Je leur ai dit que j’étais
natif de Loudéac, que j’y retournais toutes les trois semaines et que j’habitais
le Kremlin-Bicêtre. Une dame d’un certain âge avait tenté de me démontrer que
je ne suis pas un vrai Breton, ce que je ne revendique pas, d’ailleurs, n’étant
pas spécialement nationaliste. Ses arguments étaient que elle passait tous les
ans trois semaines en août dans son village natal et surtout que n’habitant pas
Montparnasse, je ne pouvais pas être un vrai Breton.
Libre à vous de chercher à obtenir sa voix. On finira par frôler
le sublime.
Au revoir et vive la République !
Nicolas.
Vivement que ces primaires se terminent...
RépondreSupprimerJ'avais décidé de ne pas voter pour M. Aubry.
RépondreSupprimerCa ne changera donc rien à mon vote.
Mais c'est assez médiocre cette prise de position
Tout à fait d'accord avec cette prise de position. Comme punition je préconise de la mettre (Martine) au PENSEC et à l'eau jusqu'à la fin des primaires.
RépondreSupprimerCertains dit "nationalistes" sont particulièrement cons, chauvins, sectaires, voire définitivement débiles (influence de la religion d'antan qui a profité de la langue pour y vomir son abêtissement ?)
RépondreSupprimerMais si je suis globalement d'accord avec toi, je mettrais peut-être un petit bémol.
Ma grand mère parlait breton, quelquefois je me demandais bien ce qu'elle racontait, ma mère, non, parce que nouvelle génération et parce sensiblement s'en foutait.
Vrai, également une langue qui a servi de pissotière à la religion catholique, qui s'est appropriée ses ouailles dans les confréries bretonnantes, alors que le français (parfois et même très souvent violemment imposé à l'époque - le breton, langue maternelle de l'époque, était justement considéré comme la langue du plouc et généralement du demeuré) représentait la laïcité et la république.
J'aime pas ces crétins de nationaliste, mais il est vrai qu'une langue (et pas un patois) fait aussi un peu partie non seulement d'une région, mais de son peuple, de son identité et de son patrimoine.
A partir de là, pourquoi pas quelques heures (en option/pas trop d'accord avec le caractère obligatoire) d'apprentissage du breton dans le public, je ne sais pas...
(tu me diras, autour de Rennes vont vouloir nous bassiner avec le gallo et on a pas fini)
Martine Aubry m'a l'air de draguer tout azimut dès qu'elle le peut : La culture, Pan, 30% en plus, et maintenant les langues régionales.
Voir exactement ce qu'il en est.
MHPA,
RépondreSupprimerC'est bien le caractère obligatoire qui est gênant.
Pour le reste, il y a réellement un tas d'arguments dans les deux sens.
FalconHill,
Ouais.
Flèche,
Une raison par jour !
Erwan,
Ouais...
Ne sais pas si je suis une référence en la matière, mais il n'y a pas plus breton que toi, ce sont les ceusses qui ont systématiquement la trouille qui se parent dans une maladive recherche d'identité qui finit par les rendre fermés et sectaires.
RépondreSupprimerYec’hed mat dit d’an holl !
A la tienne !
Piqué là-dessus :
http://breiz77.chez.com/parler.htm
Euh, tu es mal informé. Les écoles Diwan ne sont pas privées mais associatives. La différence ? Une école privée revendique le statut privé. Un école associative souhaiterait être dans le giron public mais n'y parvient pas.
RépondreSupprimerLes écoles Diwan devaient entrer dans le service public au terme de l'accord signé avec le ministère de l'Éducation nationale alors que Jack Lang en était le ministre. Cet accord a été invalidé par le Conseil d'État. L'extraordinaire est que ce Conseil a statué, non avec des arguments de droit, ce qui ne serait pas discutable, mais avec un argument pédagogique. Le principe de l'immersion ne serait pas "nécessaire" pour l'enseignement des langues. Ce qui me fait beaucoup mais alors beaucoup rire quand on sait le niveau proverbial des Français en langues autres que le français.
Goeie dag ! (comme on dit chez moi dans une "langue régionale" mais parlée par 25 millions de locuteurs de l'autre côté de la barrière.)
Je partage votre avis concernant l'enseignement obligatoire de la langue bretonne : c'est une idée contre-productive, qui va non seulement agiter le chiffon rouge devant les jacobins, mais aussi braquer les gamins contre cette langue qu'ils n'apprendront que par la contrainte.
RépondreSupprimerCela dit, assimiler l'enseignement du breton aux seules écoles Diwan relève au mieux de l'ignorance, au pire de la malhonnêteté. Et assimiler les écoles Diwan aux écoles privées confessionnelles est du même niveau.
Sachez qu'il existe de nombreux établissements de l'école "publique, laïque et obligatoire" qui proposent aux élèves qui le souhaitent un enseignement bilingue ; c'est même la filière qui recrute le plus, avec plus de 41% des élèves scolarisés en bilingue (source )
Et donc par conséquent, il n'est pas question de "sacrifier la République pour quelques votes communautaires" ou je ne sais quoi en proposant de scolariser des élèves en filière bilingue. Croyez-vous que scolariser des enfants dans les "classes européennes" c'est aussi "sacrifier la République" ?
Ce qui importe c'est de donner la possibilité aux parents de scolariser leurs enfants dans ces filières. Pas de tout niveler, vers le bas ou vers le haut. Et encore moins de contraindre à l'apprentissage d'une langue des gens qui n'ont pas de liens avec cette culture.
Je suis moi-même bretonnant, fils d'enseignants laïcs et républicains, et j'emmerde les jacobins autant que les nationalistes bretons (qui partagent d'ailleurs souvent les mêmes idées sur l'uniformisation linguistique, le centralisme, etc.).
Peut-être faudrait-il expliquer à cette andouille énarquoïde qu'un enseignement obligatoire, dont les parents peuvent faire dispenser leurs enfants, cela s'appelle un enseignement facultatif.
RépondreSupprimerMhpa,
RépondreSupprimerOui mais je ne revendique pas d'être Breton, dans le sens où je ne suis pas nationaliste. Ce qui ne veut pas dire ne pas être chauvin.
Anonyme,
Tu joues avec les mots ça ne m'intéresse pas.
Didier,
Oui aussi....
Veigt,
C'est l'obligation qui me choque. Pour le reste, les parents font ce qu'ils veulent.
Les gens,
Ce billet porte sur la communication politique de MA, je me fous de l'enseignement du Breton.
Évidemment.
RépondreSupprimerLe fait qu'une langue soit en danger de disparition est une très bonne raison pour l'achever. Le fait que l’Éducation Nationale ne fasse rien ou si peu pour sauver cette langue est une très bonne raison pour reprocher à ceux qui essaient de palier à cette carence d'être dans le privé.
Ecrire la phrase "Ce qui ne m’empêche pas, d’ailleurs, d’avoir un profond respectpour ceux qui parlent breton." dans un tel article a un nom, cela s'appelle de l’hypocrisie.
On commence comme ça et on se retrouve avec des cons flamands derrière leur frontière linguistique !
RépondreSupprimer;-))
Jef,
RépondreSupprimerTu pars sur des positions de principe pour arriver à m'insulter.
On met souvent sur le dos de l'EN la mauvaise éducations des mômes comme si les parents n'étaient pas aussi voir plus responsables.
Et tu lui rajoutes la responsabilité de ne pas réhabiliter une langue...
Jef, c'est le type qui veut sauver une langue qu'il ne parle pas, mais qui écrit “palier à…” dans celle qu'il est censé maîtriser. Amusant.
RépondreSupprimerRappelons aux mal comprenants (je reste poli quand je suis sur le blog des autres…) que le verbe pallier non seulement réclame deux “l”, mais qu'en revanche il se passe fort bien de “à”, étant transitif jusqu'au fouinozof.
Ouala, ouala…
Pas du tout. On dit : palier de.
RépondreSupprimerComme palier de décompression. Que n'ont pas franchi tous les zozos qui n'ont pas compris que ce billet parle de la primaire et pas de l'école en Breton.
Ils m'ont cassé les couilles dans Twitter.
Faudra tout de meme m'expliquer pourquoi dés qu'on parle de langue bretonne ça dévie illico sur le nationalisme ? Une langue c'est une langue.
RépondreSupprimerQuand vous parlez français, le premier truc qui vous vient à l'esprit c'est le nationalisme français ?
J'imagine bien que tous ceux qui crachent sur le breton versent une larme quand les méchants impérialistes de l'autre bout de la terre éradiquent une langue indigène.
C'est juste minable.
Putain mais lachez-nous la grappe bordel !
Putain, en quoi c'est si bandant et si républicain d'éradiquer une culture ? Oui, on en est à un tournant.. et il est encore temps de faire quelque chose...
Au Pays de Galles l'enseignement du gallois est obligatoire... Ca change quoi ?!
Aet on skuizh klevet kement a hudur a-zivout ma yezh a-berzh tud a seblant bezañ ledan o spered, met n'int 'met kozh gouennelourien anezho.
Ur vezh.
"Faudra tout de meme m'expliquer pourquoi dés qu'on parle de langue bretonne ça dévie illico sur le nationalisme ? "
RépondreSupprimerJ'ai mieux à faire que d'expliquer l'évidence.
Et quand un trou du cul qui n'ose même pas sortir de son anonymat me traite de minable, j'ai envie de ronchonner !
Connard, il ne s'agit pas d'éradiquer une culture qui n'existe que dans la tête de trois abrutis mais d'empêcher trois militants bas de plafond qui essaient de nous imposer une culture qui n'est pas la nôtre !
Je ne vais pas me forcer, par principe, à parler Breton alors que personne, dans ma région natale, ne parle Breton, depuis des centaines d'années.
Tu parlais de nationalisme, pauvre abruti, tu devrais parler de fascisme : tu tentes de m'imposer une culture qui n'est pas la mienne ! Et qui n'est celle de personne, à part de quelques dizaines de nationalistes bretons...
Va chier.
C'est absurde ce que tu racontes là : les écoles Diwan sont semi-privées parce que l'école républicaine n'a jamais été foutu de sauvegarder la langue bretonne, un des derniers parlers celtiques encore vivants.
RépondreSupprimerMoi c'est au contraire le genre de choses qui me pousse à la soutenir. Elle a un vrai souci de respecter la diversité, et point commun avec Bayrou, un vrai respect des langues régionales.
oups...foutue...
RépondreSupprimerJ'avais pas lu toutes tes réponses, mais la seule chose qui soit bas de plafond ici, c'est bien celles que tes séides et toi donnez...
L'Hérétique,
RépondreSupprimerQue tu soutiennes Bayrou et Aubry sur l'école est évocateur. Elle n'a pas une position à gauche...
Je te remercie d'avoir appuyer ma démonstration.
Je pensais que tu étais Kremlinois !
RépondreSupprimerEt pourquoi ne pas défendre les autres langues régionales ? L'occitan ou le basque... Martine va froisser François ! Bayrou pas Hollande...
Le flamand ?
RépondreSupprimer[Pas le Flamand, je n'ai pas envie de me fâcher avec Heer Poret* ]
RépondreSupprimer* Monsieur Poireau
Mtislav et Nicolas : tiens ça me rappelle pendant la campagne des municipales à Toulouse qu'on avait faite en blogueurs réunis. On avait rencontré un type qui était Président du Parti Occitan pour ne pas le nommer. Après 2 verres, ils nous avaient expliqué que "Ça faisait trop longtemps que Toulouse était occupé par les français" !
RépondreSupprimer(sic)
:-)
Ca l'occupe !
RépondreSupprimerBon ben je fais le copier-coller de ce que je viens de dire chez l'Hérétique.
RépondreSupprimer"Etre en faveur des écoles Diwan ou instaurer l'apprentissage du breton à l'école ce n'est pas pareil.
Qu'un responsable politique souhaite favoriser l'apprentissage de langues régionales pourquoi pas, qu'il instaure un process automatique, non. Les priorités sont ailleurs dans l'éducation nationale.
Et puis de la part d'Aubry, comme je le disais ailleurs, c'est purement électoraliste. Encore ce truc socialo à 2 balles pour défendre des présumés opprimés."
Je rajouterais pour tous les excités qu'ils m'emmerdent avec leurs revendications, une école c'est pas une tribune politique, merde. On peut aimer sa région, sa langue régionale, sans vouloir gaver les autres.
Reste calme !
RépondreSupprimerOui t'as raison, je m'emporte vite. Mais l'école c'est sacré pour moi et les combats politiques ou religieux n'ont pas leur place là-dedans. Qui pense aux mômes au final ? Les adultes sont cons parfois.
RépondreSupprimerPeut-être que la publication d'une traduction de cet article en breton lui assurerait une diffusion plus universelle ?
RépondreSupprimerEnfin, je dis ça, c'est pour aider...
un lien vers un petit article que j'ai écrit suite aux déclatations de Martine Aubry cuncernant l'enseignement (quasi) obligatoire du breton dans les écoles, sur le blog du Mouvement Républicain et Citoyen des Côtes d4armor (MRC 22):
RépondreSupprimerhttp://mrc22.unblog.fr/2011/10/07/enseignement-obligatoire-de-la-langue-bretonne-reponse-a-martine-aubry/
Laurent