On nous dit que la Grèce pourrait sortir de l’Euro (oui, on
sort d’une monnaie, maintenant…) mais j’aimerais bien savoir comment on va
faire, d’autant que j’ai cru comprendre qu’aucun traité ne le permettait.
Passer à l’Euro a été très compliqué techniquement mais assez
facile sur le principe. Hop ! On claque des doigts, ça fige le cours des différentes
devises entre elles (c’était le 1er janvier 1999) et, trois ans
après, on commence à sortir des billets et des pièces valorisées avec cette
devise de trois ans d’âge (en faisant en sorte que la période de transition
dure le moins longtemps possible pour ne pas emmerder les commerçants et
motiver les gens, mais ça aurait pu durer éternellement, qu’est-ce que vous en
avez à cirer de pays un café 1 euro ou 6,55957 francs ?).
Comment fait-on, dans l’autre sens ?
On commence à émettre des pièces et billets en francs (ou en
drachme) avec une parité fixe, on attend quelques semaines et on décrète la fin
de la parité. Du coup, les gens vont se retrouver avec deux monnaies en poche,
dont la nouvelle qui va rapidement se dévaluer… enrichissant ainsi ceux qui
auront gardé des euros… ?
Et les comptes en banques ? Ils vont passer directement
de l’euro au franc (ou au drachme), d’un seul coup ? Les braves gens n’auraient-ils
pas intérêt à vider leurs comptes en banques en retirant des euros, vu que le
montant en francs (ou en drachmes) ne vaudra plus rien du jour au lendemain.
Je suis sérieux, là, hein ! Enfin, je pose sérieusement
les questions. Ne risque-t-on pas d’avoir une jolie pagaille ?
Ces histoires monétaires m’échappent comme à 99,99% des
gens. Au début, je faisais semblant de comprendre et je faisais des jolis
billets politiques pour impressionner le lecteur, mais je dois avouer que, deux
ou trois crises après, je suis largué.
Je veux bien m’occuper des détails pratiques.
Tiens ! Les deux ou trois ans qui seront nécessaires
avant de pouvoir sortir des nouveaux billets et des nouvelles pièces (le « design »,
les machins contre la fraude, les certifications, les imprimeries, la
préparation du stock initial) ?
Tiens ! Les logiciels informatiques, ceux des banques,
ceux prévus pour les échanges internationaux et tout ça, ceux des distributeurs
de billets et de machins de paiement, de reconnaissance et de traitement des
chèques, de comptabilité des entreprises… ? Ah ! Voila du boulot pour
les informaticiens. Passer à l’Euro avait pris 10 ans. Et le retour en arrière ?
Nous allons donc pouvoir prochainement envisager de décider
de la sortie de l’Euro, décision qui prendra 5 ans, en l’absence de traités…
Ben, oui, j’imagine qu’il va falloir modifier quelques traités, donc
probablement la Constitution de notre République…
Ensuite, il faudrait au point les modalités techniques,
juridiques, … de mise en œuvre de cette sortie. Enfin, on pourra entamer le
développement des logiciels informatiques, leurs tests, leurs déploiements, …
Et on sera prêt !
Le 1er janvier 2022 ?
On a eu 3 crises économiques (si je compte bien) en trois
ans. Il va falloir s’en taper dix nouvelles pour pouvoir aller vers un avenir
incertain dont nous serons probablement fiers comme un bar tabac tenu par des Chinois
comme la dette accumulée d’ici là.
Et au fait ? Sortis de l’Euro, les Grecques, ils « nous »
remboursent comment ? Ils commencent dans dix ans pour une période de
vingt ans avec de la monnaie qui ne vaudra plus rien ?
J’ai l’air de déconner, là, mais Nicolas Sarkozy a déclaré
plein de chose, hier…
Par exemple, « Nous ne
pouvons engager l'argent du contribuable européen (...) qu'à partir du moment où
un certain nombre de règles qui ont été votées à l'unanimité (...) sont respectées » !
Je ne sais pas ce que veut dire « unanimité » mais il me semble que,
ne serait-ce qu’en France, la majorité a difficilement été atteinte en 1992… et
n’a pas été atteinte la dernière fois qu’on a posé des questions à propos de l’Europe
aux Français… C’était un aparté regrettable dans ce billet de haute tenue
monétaire. Revenons au sérieux.
« "Il est clair que la
question qui se trouve posée c'est celle de l'avenir européen de la Grèce : la
Grèce veut-elle ou non rester dans la zone euro", a déclaré Nicolas
Sarkozy. »
C’est rigolo, parce qu’il y a un tas de gauchistes qui
disent la même chose.
Mais, putain de bordel (si je puis me permettre), est-ce que
quelqu’un a pensé sérieusement aux modalités de sortie et aux conséquences ?
Si on a le choix entre être remboursé en monnaie de singe
dans cinquante ans tout en se tapant un tas de problème et s’asseoir sur
du pognon qu’ils « nous » doivent, ça vaut peut-être le coup de
se taper un referendum !
nul doute que la Grèce ne sera que la première pièce d'une longue série de dominos... Déja, en France, Paribas est touchée... Aux suivants ! Poussez pas, yen aura pour tout le monde !
RépondreSupprimerOui, tout ça ressemble à un énorme bluff. La Grèce ne sortira pas de la zone euro. Ni personne. A la fin, il faudra se montrer solidaires.
RépondreSupprimer.. solidaires avec QUI , les banquiers multimilliardaires qui spéculent sur le smonnaies ? ou les pauvres (grecs aussi) qui ont 450€ par mois pour bouffer (ou pas) ?...
RépondreSupprimerVa quand même falloir se poser les bonnes questions un jour.. Geargies
Ben Nicolas, on est deux à être largués !
RépondreSupprimerEt j'ai bossé dix ans dans une société de bourse... Misère...
Mais le pire c'est que mes anciens collègues qui y bossent encore ont l'air aussi largués que moi !
tous les Etats incapables de lever des Impots , s'endettent c.. rigolos, milliardaires et millionaires , dormer tranquilles et rester cool la vie fera le reste
RépondreSupprimerJoli billet.
RépondreSupprimerJ'ai entendu ce matin qu'ils garderaient l'euro mais un euro comme celui de bosnie par exemple.
RépondreSupprimerJe sens une entourloupe, une manière d'obliger les grecs à voter dans le "bon" sens. Si vous êtes contre le plan de relance, vous êtes contre l'euro, et si vous êtes pour l'euro vous êtes pour le plan de relance.
RépondreSupprimerTrès bon billet : toujours aller dans les détails, pour y trouver le diable qui s'y cache.
RépondreSupprimerSi on a construit l'Euro on peut le déconstruire !
RépondreSupprimerPar contre, il n'y aura visiblement pas de referendum. Faut pas non plus que les peuple grec puisse commencer à donner son avis ! Namého !
:-)
Je propose une variante de votre titre :
RépondreSupprimerCLAQUONS DES EUROS ET SORTONS-NOUS LES DOIGTS
Ralalala ! ...
RépondreSupprimerTu as tout ici : Convention de Vienne sur le Droit des Traités :Faite à Vienne le 23 mai 1969. Entrée en vigueur le 27 janvier 1980.Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1155, p. 331
La Grèce dévaluera sans saigner son peuple et sans risquer de basculer dans le chaos. Elle rejoindra l'Association Européenne de Libre Echange dont sont membres :la Norvège, l'Islande, la Suisse et le Liechtenstein. La Convention de Vienne le permet, indépendamment des dispositions en l'état plus restrictives - et qui ne devraient pas l'être - que la CVDT.
des dispositions en l'état plus restrictives (...) du droit communautaire
RépondreSupprimerIl y peut-être quelque chose d'autre derrière, parce que cette manière de frôler sans cesse le chaos, à jouer astucieusement à quitte ou double quand on sait que le quitte n'est pas prévu, ni même envisagé dans le manuel... qu'il ne réglerait rien puisqu'il coûterait 2 bras, 2 jambes, plus la tête... Impensable.
RépondreSupprimerLe problème est que, pour l'instant, l'entourloupe, je ne la vois pas encore.
Naomi Klein - La stratégie du choc.
RépondreSupprimer[C'est comme les rats en laboratoire, quand on les stresse ! :-)].
Les gens,
RépondreSupprimerMerci pour vos coms !