Je reviens sur mon dernier billet à propos des négociations
entre les « petits partis de gauche » et le PS. Ces négociations sont normales mais les Verts gagneraient beaucoup à tout mettre sur la
table ou à ne pas communiquer sur le sujet… Ou à expliquer les vrais enjeux.
L’application de la réforme territoriale sera appliquée pour
la première fois en 2014.
Les élections Régionales et Cantonales disparaitront et les
élections se feront par des espèces de nouvelles circonscriptions ou de
nouveaux cantons entre des candidats et plus des listes. Les petits partis
seront défavorisés pour deux raisons :
-
les scrutins ne seront plus « sur
liste » avec une partie des sièges distribués en fonction du pourcentage
des voix recueillies par chaque liste,
-
les cantons seront plus grands que les
cantons actuels, les fortes colorations politiques locales du fait de la
personnalité d’un élu joueront beaucoup moins.
Même si c’est un sujet que j’ai traité, je vais rappeler le
bordel que ça sera en 2014 en détaillant ma propre zone géographique. Mon Maire
est issu du MRC (le parti de Chevènement) et a été élu Conseiller Régional sur
la liste du PS. Mon Conseiller Général est communiste et a été élu, de mémoire,
avec le soutien du PS. Ainsi, MM. Alain Desmarest et Jean-Luc Laurent sont tous
deux « mes » élus territoriaux.
Mathématiquement, avec la réforme territoriale, il y aura
donc un élu d’une petite formation politique de moins « dans mon coin ».
Peut-être même deux si le PS se fâche. Le PC risque de perdre les derniers
départements qu’il gère et le MRC ses deux (?) élus au « futur » Conseil
Régional.
Les Verts sont peu présents dans mon coin mais je suppose qu’ils
ont les mêmes problèmes ailleurs.
Il y a deux solutions :
-
soit François Hollande gagne la
présidentielle,
-
soit le candidat de l’UMP, a priori
Nicolas Sarkozy, la gagne.
Dans le premier cas, le PS pourra se montrer royal (si je
puis me permettre) et offrir des circonscriptions à ses alliés, leur permettant
ainsi de bénéficier, outre de députés et d’un groupe à l’Assemblée Nationale, d’un
juteux financement de la part de l’état (les partis touchant des subventions selon
le résultat de scrutins nationaux).
Dans le deuxième cas, les petites formations de la gauche ne
bénéficieront d’aucun élan leur permettant d’avoir un nombre conséquent d’élus
voire risquent de perdre des députés. Surtout si le PS est en colère.
Dans le deuxième cas, la réforme territoriale sera mise en
application et les petites formations vont perdre des implémentations locales. Surtout
si le PS est en colère. Elles risquent même de perdre des fiefs historiques, ce
qui serait très mauvais pour elles.
Dans le premier cas, la nouvelle majorité, composée des
forces de gauche réunies autour de la plate-forme établie entre les deux tours
et en préparation des législatives, pourra arrêter la mise en œuvre de la
réforme.
Et même si ce n’est pas possible (ces temps-ci, les
économies sont très à la mode : arrêter la réforme pourra difficilement être
un argument de campagne, une autre réforme serait néanmoins possible), le Parti
Socialiste pourra avoir certaines largesses…
Dans mon billet de ce matin, un commentateur (FalconHill) disait : « Et si le PS envoyait bouler une bonne fois pour toute les Verts
et ces partis un peu extrêmes sur les bords qui ne pèsent rien dans les urnes ? »
Ca me parait être une excellente idée sauf que je pense qu’une
majorité doit être plurielle pour mieux représenter les citoyens.Il n'empêche que s'il faut en passer par là pour que la gauche puisse, un jour, gagner des élections nationales...
Néanmoins, aux « primaires citoyennes » organisées
par le Parti Socialiste, 2 860 157 ont voté. François Hollande a
recueilli 1 607 268 voix au second tour. Aux dernières législatives
(le dernier scrutin national), les candidats Verts ont recueilli 845 884 voix
au premier tour (90 975 au second ; les périmètres ne sont pas
exactement comparables). Ainsi, dans un scrutin « privé », François
Hollande a recueilli deux fois plus de voix que les écolos à un scrutin
national.
Dans son projet, il avait une position mesurée à propos du
nucléaire : la réduction à 50% de l’énergie produite en 2025. Il n’avait
pas l’arrêt du nucléaire et surtout de l’EPR. Par fidélité pour les 1,6
millions des gens qui l’ont soutenu, il ne peut pas infléchir de position pour
en satisfaire potentiellement 850 000 !
Qu’on ne me fasse pas croire que l’arrêt du nucléaire est
réellement une exigence des Verts et d’autres formations politiques (ben oui,
il doit bien y avoir 30% de communistes parmi les employés d’EDF…), surtout
quand on connaît les enjeux électoraux pour l’avenir des « petites
formations politiques ».
Qu’on ne me fasse pas croire que ce machin est réellement au
centre des négociations !
(photo)
Sauf que si Hollande l'emporte, comme nous le souhaitons l'un et l'autre, la réforme territoriale de 2014 aura du plonb dans l'aile et...adieu le conseiller territorial. C'est un engagement ferme du PS.
RépondreSupprimerPierre,
RépondreSupprimerC'est ce que je dis. Mais aussi que ça ne va pas être facile.
Je déconnais tout à l'heure, mais ton billet est excellent. Et tellement logique, et plein de bon sens...
RépondreSupprimer(ça manque, le bon sens, en politique politichienne...)
Falconhill,
RépondreSupprimerSi les blogs pouvaient en apporter...
Non ce ne sera pas facile, ce n'est rien que de le dire...
RépondreSupprimerce qui est au centre des négociations c'est le nombre de postes que les verts demandent.Et le fait que faute préimplantation suffisante, nombre d'entre eux veulent des parachutages.
RépondreSupprimerBon maintenant c'est Coppé qui ne veut pas que Hollande négocie avec les verts... Est-ce que ça signifie qu'il anticipe la victoire du PS ?
RépondreSupprimer