L'heure est à la rétrospective de
2012. Noël est presque derrière moi puisque, pour des raisons
familiales, nous avons fêté ça ce week-end. Je vais aborder trois
volets : la campagne et la victoire, mes blogs et la vie dans la
majorité. Je ne vais pas être aimable. Tant pis. Ça fait du bien
d'afficher parfois un de mépris.
Tiens ! Samedi soir, le
troll débile d'extrême droite par excellence, Fredi M, était en
train de commenter des conneries suite à un de mes billets. Un type
qui n'a que ça à foutre un samedi à 20h30 ne peut inspirer que de
la pitié, un peu comme on considère l'idiot du village. Pas de
famille, pas de copain pour aller au bistro, il ne peut que troller.
Inspirer de la pitié mais aussi du mépris... J'y reviendrai.
En
2013, je risque d'activer beaucoup plus souvent la modération et de
virer systématiquement les commentaires de ces imbéciles persuadés
d'avoir autre chose que du yaourt entre les oreilles. Vous me direz,
je n'ai peut-être pas autre chose que du fromage blanc mais je ne
suis jamais franchement désagréable dans les commentaires d'un blog
d'un type (à part pour rigoler chez les copains). Le blog est un
loisir. En 2013, je vais aussi sévir dans Twitter. Bloquer,
unfollower. Une question de salubrité. Bloquer, unfollower et
dénoncer les nouveaux procureurs des réseaux sociaux.
Je
résume : joyeux Noël ou aller chier. Rayez la mention
inutile.
Mais avant de prévoir 2013, il faut que je me
lance dans cette rétrospective...
Premier volet : la
campagne et la victoire
Pendant les primaires, j'avais
voté pour François Hollande parce que je jugeais que c'était le
mieux placé pour virer Nicolas Sarkozy et permettre au Parti
Socialiste d'obtenir la majorité à l'Assemblée Nationale.
C'est
chose faite et ça me suffit. Vous pourrez faire des objections mais
elles seront mieux venues à l'occasion du troisième volet. On s'est
battus pendant cinq ans contre Nicolas Sarkozy et on a gagné.
Le
bilan de 2012 est amplement positif.
D'un point de vue
personnel, c'est la première fois que je m'implique autant dans une
campagne. François Hollande a désigné quelqu'un pour s'occuper de
sa campagne sur le web, Vincent Feltesse. Ce dernier a choisi Romain
Pigenel pour animer les réseaux sociaux. Romain m'a intégré à son
équipe d'andouilles. Je ne sais pas si les blogs et les réseaux
sociaux ont eu un impact sur le résultat dans les urnes mais, au
moins, si j'ai pu mettre du baume au cœur de quelques militants, je
peux avoir la satisfaction du devoir accompli.
J'en profite
donc pour saluer tous eux que j'ai pu côtoyer pendant cette période,
avec une pensée particulière pour les copains des leftblogs et pour
ceux qui étaient au cœur de nos actions : Ambre, Ariane, Mehdi,
Romain et Vincent, sans oublier ceux que je ne peux pas citer de peur
d'oublier du monde ! Bonnes fêtes et tout ça.
Deuxième
volet : mes blogs
J'ai déjà abordé mes trolls en
introduction. De part ma relation (pas sexuelle, hein !) avec Didier
Goux, odieux réactionnaire avec du poil dans les oreilles et des
lunettes progressistes, je me tape un tas de tordus de la droite de
la droite. Je me tape aussi des libéraux, des types de gauche,...
Tout un tas de guignols prennent possession de mes commentaires comme
s'ils étaient chez eux. Quand je proteste, ils m'expliquent que
c'est un lieu public, que je suis un immonde censeur et j'en passe.
Les blogs sont comme les bistros : un espace privé qui reçoit du
public. Alors, comme un patron de bistro, je vire les clients qui
m'emmerdent, qui emmerdent mes autres clients et qui nuisent à
l'ambiance de mon établissement.
Quand je nettoie une merde
sur mon paillasson, ce n'est pas de la censure, c'est de l'hygiène.
Et je méprise ceux qui ont chié là.
L'année 2012 a été
très dure pour cela sans compter tous les internautes qui découvrent
les blogs par hasard et se lâchent dans les commentaires. "Vas
chier connard" deviendra ma réponse standard. Tant pis.
Mes
blogs ont connu un micro-événement en 2013 : avec un tas de
blogueurs, on s'est barrés d'un classement de blogs. La société
qui le montait trouvait normal que les blogs de simples citoyens
soient mélangés à des médias professionnels et aux blogs de
personnalités politiques. Cela va complètement à l'opposé de ma
vision des blogs. Je dirais même que cela fait porter un grave
préjudice aux blogs comme les nôtres puisque cela les faisait se
mélanger à des dispositifs de communication « institutionnels »
ou « professionnels », détournant l'image que pouvait
avoir les blogs dans le public.
Toujours est-il qu'en quittant
ce classement, j'ai quitté le position un peu spécifique que j'ai
occupée pendant plus de quatre ans. Les conséquences sont multiples
et je vous laisse les imaginer.
Troisième volet : la vie
de blogueur dans la majorité
Je pense que le sujet sera
récurrent jusqu'en 2017. On va nous considérer comme des blogueurs
de Gouvernement et ne voir nos propos qu'à travers ce prisme mais
depuis quelques mois la situation bouge. On en a pris plein la gueule
pendant quelques temps. J'aime eu droit à des commentaires dans
Twitter du type : s'il en reste un, ça sera toi. Ben oui, tiens !
Pourquoi rougir d'une fidélité ?
Rappelons-nous. À la fin
de l'été, la popularité de l'exécutif à commencé à baisser.
Les gens - de gauche comme de droite mais seuls ceux de gauche
m'intéressent - se sont mis à dire que le Gouvernement n'allait pas
assez vite, que le Président et le Premier Ministre ne prenaient pas
assez de décision... Ça m'a beaucoup amusé en voyant que ce sont
les mêmes qui reprochaient son activisme à Nicolas Sarkozy. Dès le
début, ceux qui m'accusaient de ne pas savoir prendre du recul m'ont
franchement fait marrer.
Ainsi, ce qu'il y a de plus drôle est
la posture de certains qui ne savent plus prendre du recul (tout en
accusant les autres patati patata). Pendant cinq ans, ils ont crié
parce que Nicolas Sarkozy ne respectait pas son programme alors qu'il
le faisait strictement, au début : la loi TEPA a été faite
puis progressivement démantelée...
Maintenant, ils foncent tête baissée !
Tiens ! J'ai un copain (il se reconnaitra) qui vient de relayer
cette
pétition : « Appel pour une vraie séparation des
banques d'affaires et des banques de dépôt. » Savent-ils ce
qu'est une banque d'affaire ? Ils devraient consulter Wikipedia,
par exemple ? Imaginons un type qui veuille acheter un bistro,
par exemple. Il n'aurait plus droit de demander des conseils à sa
banque.
Le plus amusant, c'est que cette
pétition se base sur d'un discours de François Hollande (qu'ils
font se mélanger avec le discours du budget) : « La
première décision à prendre, c’est de séparer ce qui relève du
crédit, du dépôt, bref du service à l’économie, de ce qui
appartient aux opérations de spéculation, pour que les dépôts des
épargnants ne soient pas utilisés à d’autres fins que le prêt à
l’économie. Ce sera terminé ! Cette séparation sera faite. »
François Hollande n'a jamais parlé des banques d'affaire, qui ne
gagnent pas du pognon par la spéculation mais par les conseils
qu'elles donnent à leurs entreprises clientes. Les braves gens qui
ont balancé cette pétition contre les banques d'affaires ne savent
pas ce que font les banques d'affaires.
On trouve beaucoup de gens qui nous
expliquent ce que la gauche doit faire. Je vais le dire aussi (j'ai
le droit, non ?) : elle doit mettre les pieds sur terre. Pour
cette histoire de séparation des activités des banques, il faut
d'abord lutter contre les paradis fiscaux ce qui ne peut se faire
qu'à
l'échelon européen. Sinon, autant
pisser dans un violon...
On trouve beaucoup de gens, aussi, à
s'exprimer au nom du peuple. Les militants du Front de Gauche sont
emblématiques. « Place au peuple » crient-ils !
Tout en pensant avoir la moindre légitimité pour gagner, tout en
pensant pouvoir constituer une majorité représentative...
Lors que Marc Dolez a quitté le Front
de Gauche, récemment, il a dit : « Je
ne me résoudrai jamais à considérer que le gouvernement va échouer
et que nous serons là à ramasser les morceaux. Si la
social-démocratie devait s'effondrer, je crains que ce ne soit au
profit de la droite extrême. »
Lui et moi souhaitons la réussite du
Gouvernement. Il montre qu'il a les pieds sur terre. J'espère qu'il
pourra peser au Front de Gauche (notamment auprès des blogueurs mais
ça me semble mal barré...).
Le 6 mai, la gauche a remporté une
belle victoire et c'est ce qu'il faut retenir pour cette année car
seule la victoire est belle. Nous n'aurons une victoire en 2017
qu'en réussissant le changement promis, le tout dans les difficiles
conditions économiques que l'on connait. Ce n'est pas par
l'opposition systématique qu'on y réussira ni en confondant les
banques d'affaires avec les activités à risque des banques de
dépôt.
Ainsi, outre cette belle victoire du
premier semestre, je retiens du second semestre la naissance de
nombre d'experts en tout, dans les blogs, c'était l'objet d'un de
mes
récents billets.
En 2013, je vais rester à mon comptoir
à dénoncer les experts en rien qui ont raison sur tout et en
profitent pour taper sur la gauche en oubliant à qui ça profite. Et
à mon comptoir, je continuerai à recevoir les copains, peu importe
si je suis d'accord ou pas avec eux, ce n'est pas le plus important
dans les blogs.
Dans l'attente, pour 2012, gardons
la victoire !
Pour l'instant, joyeux Noël et bonnes fêtes !