Quand François Hollande est entré en campagne pour la
primaire, il y a plus d’un an, je crois, il a sorti un livre avec un programme
que j’ai lu avec circonspection et mes yeux mais d’une oreille distraite :
à l’époque, tout le monde ne jurait que par Dominique Strauss-Kahn. Celui que j’ai
défendu ensuite pendant les primaires n’était qu’un vague outsider. Je n’étais
pas d’accord avec tout son bouquin. Notamment, comme pour tous les candidats,
je trouve qu’il n’abordait pas suffisamment la question du logement.
Heureusement qu’Eric Cantona est là.
Cela dit, il parlait déjà d’une grande réforme fiscale. D’ailleurs
tout le monde en parlait puisque Nicolas Sarkozy avait également annoncé une
réforme pour l’été 2011. On a vu ce que ça a donné. Pendant la
primaire, cette réforme était un thème majeur de la campagne et le reste
aujourd’hui.
Tout le monde voit bien qu’une réforme de grande ampleur est
nécessaire. Nous avons des dizaines de milliards de déficit ; la droite
veut augmenter massivement la TVA, le système fiscal a été « cadré »
après la guerre, …
Il est temps de faire quelque chose.
Hier et avant-hier, avec la réforme du quotient familial,
nous sommes entrés dans le vif du sujet, sans compter qu’on aurait pu insister
sur le fait qu’une politique nataliste qui a été nécessaire par le passé n’est
plus franchementjustifiée.
On s’est fait tomber dessus par la droite : normal. Les
précisions apportées par le PS et Hollande ont donné un vague sentiment de
cafouillage mais aussi l’occasion de tomber sur la droite : normal. Il
faudra néanmoins éviter que ça se reproduise mais le truc est sorti dans la
presse par hasard suite à un rapport de je ne sais plus quelle direction des impôts.
La routine.
Il n’empêche qu’à gauche, je ne ressens pas spécialement l’allégresse
quand on dévoile une partie du programme. Il va être temps que les supporters
présumés se retirent les doigts du cul.
Tout d’abord, le quotient familial est un machin pour faire
baisser les impôts : c’est donc une niche fiscale. Toute niche fiscale est
justifiée en elle-même parce qu’elle défend une politique mais le cumul des
niches fiscales rendent l’impôt sur le revenu totalement illisible et injuste
puisqu’elles permettent aux plus riches de se soustraire au seul impôt qui
pourrait être juste.
Ensuite, on est censés défendre une réforme fiscale
nécessaire qui contient, à plus ou moins long terme, le rapprochement des deux
impôts touchant sur le revenu : l’impôt sur le revenu lui-même et la CSG.
Si on ne réforme pas les niches fiscales, on sera obligés de les appliquer
aussi à la CSG, rendant l’imposition encore plus injuste.
On entend des cris d’orfraie à propos de la casse de notre
modèle social. Outre le fait que défendre une politique nataliste, alors que la
terre dépasse les 7 milliards d’individus et que la France est au top au sein
de l’Europe, est totalement crétin et réactionnaire ce qui n’est pas
antinomique, loin s’en faut, il faudrait mieux rappeler les casses successives
de ce modèle par les gouvernements de droite…
Enfin, il faudrait peut-être se mettre au clair dans nos
rapports au pognon. Le salaire médian est entre 1500 et 2000 euros. On ne peut
pas plaindre en permanence ceux qui en touchent
3000 et surtout, il faut arrêter de les prendre pour des
demeurés, sans compter qu’ils ont déjà pas mal d’avantage, lié à ce revenu !
Tiens ! Essayez d’acquérir un logement quand vous touchez moins que ça…
Nous avons une réforme fiscale à mener : il ne faut pas
faire croire à toutes les catégories sociales qu’elles ne trinqueront pas. On
ne peut pas gueuler contre l’augmentation de la TVA par la droite en disant qu’elle
va toucher les plus démunis…
Sortons les calculatrices. Un ménage à 3500 euros par mois
avec deux enfants perdrait, avec la suppression du quotient familial, 1340
euros par an, sans compter le crédit d’impôt contenu de la réforme proposé,
soit 3% de ses revenus, soit environ ce qu’ils vont gagner en passant leurs
deux abonnements pour mobile chez Free… Et je me répète : c’est sans
prendre en compte le crédit d’impôt dont on n’a pas assez parlé dans cette
histoire.
On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ni de réforme
fiscale sans toucher à la fiscalité.
Et, vu de gauche, on ne fera pas de réforme fiscale sans
renforcer la progressivité de l’impôt sur le revenu.
C’est aujourd’hui qu’il faut mettre les informations dans le
débat, qu’il faut en discuter, pas après le lancement de la campagne.
Mais on trouvera toujours des zouaves qui préfèrent
critiquer la forme que parler du fond.
Le problème, est que ce sont les snippers sarkozystes qui répondent pas Sarkozy lui-même, il n'y a donc pas de débat entre les candidats, pas de confrontation juste et loyale... normale qu'à gauche on soit encore sur la réserve...
RépondreSupprimer" Il va être temps que les supporters présumés se retirent les doigts du cul."
RépondreSupprimerJe t'avais dit exactement cela et dans les meme termes pour les responsables du PS la mesure etant difficile a expliquer .
Moi même je le reconnais n'avoir pas etait tres clair .
Tout le monde admet que les allocs font parti du revenu global de la famille .
Fiscalisons les allocs
conséquences
Reprise d'une partie de ces memes allocs puisque (revenu imposable = salaire + les allocs )
- Certains deviendrons assugetis a l'impot
- D'autres se verront rependre une partie de ses allocs au proratat de leurs taux d'imposition .
Voilà pour la modulation.
Il ne reste plus qu'a redistribuer
le produit de cette "reprise par le tresor" (tout ceci se faisant à somme nulle ) a part egale entre tous les enfants par ce que l'on appelera un crédit d'impot en y incluant les enfants dont le foyer demeure non imposable malgre cette modification .
j'espere avoir etait plus clair et excuses pour la longueur .
Si oui ... si tu vois Francois glisse lui cela au creux de l'oreille .. ;-)))
L'approche de Hollande et cette annonce sont dramatiques pour moi, stygmatisation des uns par rapport aux autres, arrêt du seul truc qui est censé fonctionner, retour arrière en catastrophe, clivage avec l'électorat catholique... C'est pas le bon sujet !
RépondreSupprimerJe n'avais encore jamais vu le mot "stigmatisation " écrit avec un Y. (commentaire ci-dessus)
RépondreSupprimerQu’est-ce que le quotient familial ? Celui de la Caf ou celui des impôts ? Celui des impôts, sans doute…
Je ne comprends pas grand-chose aux réactions des uns et des autres, on dirait que les dedroite parlent à gauche, et l’inverse.
S’il faut discuter du fond : a-t-on besoin d’une politique nataliste ? Faut-il témoigner de la reconnaissance sous forme financière aux familles nombreuses ?
On pourrait donner des allocations dès le premier enfant, et plafonner à trois le nombre d’enfants ouvrant droit aux allocations. Et, surtout, renforcer les mesures et aménagements pour que les femmes qui travaillent puissent conserver leur emploi.
Merci susane
RépondreSupprimerA propos du quotient familial, un article intéressant.
RépondreSupprimerLes gens,
RépondreSupprimerJe vous réponds dans mon annexe.
L'un de vous peut il mettre le lien ici ? Merci.
http://www.macomete.com/2012/01/reponses-diverses-11012012.html
RépondreSupprimerLe lien.
RépondreSupprimerHeureusement qu'on a les reacs pour faire des liens correct. Merci.
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