François Hollande a tenu un grand discours à Dijon, hier, en
présence de nombreux élus (et aussi de blogueurs, comme CC
et Eric,
ai-je cru voir). Il a parlé de la France. Il a parlé des régions, des
départements, de l’Etat, … Il a montré comment les élus, les représentants du
peuple, retrouveront leurs pouvoirs et leurs missions, au service de tous, au
service des collectivités, au service de la France.
François Hollande a confirmé l’abrogation de la réforme
territoriale. Jean-Pierre Bel en reparle,
également. C’est une mesure forte et j’attendais avec impatience qu’on en
reparle.
Elle avait été annoncée par Nicolas Sarkozy sur la base d’un
leurre : diminuer le nombre de conseiller permettrait des économies. Il
faut démystifier le leurre et l’argent du leurre (désolé…) : ce ne sont
pas les élus locaux qui ont un coût mais la démocratie. Comment voulez-vous que
la démocratie s’améliore si on diminue le nombre d’élus, de représentants du
peuple, si on supprime ceux qui peuvent exercer un contrôle ?
Qui peut réellement croire que l’on fera des économies sur
la construction des routes, des collèges, des lycées, sur le versement du RSA
et toutes les tâches affectées aux départements et aux régions en les
fusionnant ? Comme si chaque route était construite deux fois…
On n’en parle pas beaucoup mais je crois que Nicolas Sarkozy
a perdu très gros avec cette mesure : il a juste expliqué aux élus UMP (et
autres, d’ailleurs), que leur travail ne sert à rien, qu’ils sont une charge
pour le pays, … Comment voulez-vous mobiliser des militants si vous supprimez
leurs postes ? C’est peut-être une des actions les plus désastreuses pour
lui parmi toutes celles décriées de Nicolas Sarkozy.
En recentralisant les fonctions, y compris au sein des
préfectures, Nicolas Sarkozy a organisé un état plus omniprésent, à l’image
de ce qui se faisait avant les premières vagues de décentralisation, celles de Gaston Deferre et François Mitterrand. Le pouvoir est de plus en plus concentré
dans les préfectures de région et de département, donc directement aux mains du
Ministère de l’Intérieur et de l’Elysée.
Au contraire, François
Hollande a annoncé une nouvelle phase de décentralisation mais pas comme
celles faites par la droite notamment sous l’impulsion de Jean-Pierre Raffarin,
qui se contentait de confier aux Conseils Généraux de nouvelles charges, comme
la gestion du RSA mais en transférant de vraies responsabilités.
« Aux régions le
développement économique, l’aménagement du territoire, les transports publics,
la formation, bref la préparation de l’avenir. Elles doivent être parties
prenantes des politiques de l’emploi, pleinement associées à la gestion de la
Banque publique d’investissement que nous allons créer et aux outils de
financement pour les PME, pour l’innovation, pour l’économie sociale et
solidaire. […] Et enfin, la gestion des fonds structurels européens devra être
décidée par les régions, et non pas par l’Etat. Ce sont les régions qui doivent
savoir ce qui est fait et ce qui doit être réparti sur le territoire.
Aux départements, le rôle
d’assurer et de renforcer les solidarités sociales et territoriales. Ils n’y
parviendront que si les conseils généraux disposent de nouvelles ressources
pour assumer les enjeux du handicap et du grand vieillissement. J’ai annoncé la
reforme de la dépendance, qui a été tellement promise et jamais engagée. […] »
Enfin, François Hollande a évoqué la gestion de Paris et de
l’Ile-de-France qui ne peuvent évidemment pas être gérées comme la Lozere, le Gard, le Pas-de-Calais ou les Côtes
d’Armor ! « Et permettez-moi d’évoquer un territoire qui a sa
spécificité et son originalité dans notre vie administrative et politique
française : c’est Paris et l’agglomération parisienne. J’en parle avec une
affection particulière, parce que Paris n’est pas n’importe quelle capitale.
C’est la capitale de la France. Elle rayonne partout dans le monde. Je salue
son maire Bertrand Delanoë, ici présent. La France est d’autant plus grande que
Paris est plus grand. C’est notre fierté, Paris, et nous n’irons jamais opposer
les régions de France et notre capitale. Parce que Paris, c’est la première
région européenne, l’Ile-de-France, ville du monde, capitale de la France. »
La Démocratie doit revenir en France. Nicolas Sarkozy a
raillé « l’épuration » qu’aurait annoncée François Hollande, sans même
se rendre compte des mots qu’il utilisait et du comportement qu’il a eu,
pendant cinq ans, à la tête de la France.
François Hollande est le garant d’une refonte des pratiques
politiques en France : « Je ne suis pas
sûr que ces hauts fonctionnaires, que ces magistrats, aient été bien traités,
ces cinq dernières années. Déplacés comme des pions, moqués comme des petits
pois, regardés comme des gêneurs, contournés comme des obstacles, considérés
comme des subalternes… Je déplore également que durant le quinquennat qui
s’achève, il ait été procédé à des nominations partisanes, parfois issues des
cercles les plus proches et les plus intimes, voire des obligés,
particulièrement au ministère de l’Intérieur, et même au service des
renseignements. Mais pour se renseigner sur qui ? Et sur quoi ? Cette politique
de nomination a été jusqu’aux établissements financiers, jusqu’à l’audiovisuel
public, et même dans les services hospitaliers. »
L’enjeu de cette Election Présidentielle n’est pas qu’un énième
changement de bord politique du Gouvernement puis de l’Assemblée Nationale. C’est
aussi un retour de la démocratie, la fin de la suppression de tous les pouvoirs
pour un seul homme, celui qui impose sa vision au peuple.
L’enjeu de l’élection est avant tout de recréer un système
politique et démocratique, dans les mains du peuple, qui soit au service de la France
et de sa refondation après cinq ans de destruction.
Une bonne séquence, ça va plaire, marre de l'omniprésidence, les français n'en veulent plus... il fallait en passer par là, par un retour des bonnes pratiques, un assainissement... et puis il faut décentraliser sans aucun doute...
RépondreSupprimerUne bonne séquence si elle est entendue ?
RépondreSupprimerUn autre monde est possible. Hélas.
RépondreSupprimerPourquoi ? Vous voudriez rester dans la France actuelle ?
SupprimerHum ne sous-estimons pas non plus l’écœurement des Français face aux petits barons de la politique. Tous ces élus locaux qui s'accrochent à leur siège depuis 20 ans ou 30 ans et qui gèrent leur département, leur circonscription, leur communauté de commune,.. de façon... féodale.
RépondreSupprimerLes "nominations partisanes, parfois issues des cercles les plus proches et les plus intimes, voire des obligés" ça existe aussi en province, et ça existe aussi au PS.
Il a motivé les militants et les "petits" élus. C'est bien parce qu'ils forment le gros des troupes de cette campagne... mais ce n'est pas un discours si porteur que ça au niveau de l'électeur moyen.
Non, ce n'est pas porteur mais le discours inverse est démagogique, il faut le démontrer.
SupprimerNe vous en faites pas, Nicolas ! Avec Hollande la démocratie ne risque aucunement de revenir !
RépondreSupprimerOuf.
RépondreSupprimerhélas CC n'était pas la. Eric et moi seulement étions de la partie.
RépondreSupprimerArg...
SupprimerLes candidats de l'opposition actuelle ont ils engagé une action afin de saisir le conseil constitutionnel pour pallier la fraude électorale qui a permis depuis 2002 au moins de spolier le peuple quand aux résultats des élections.
RépondreSupprimerEtant assesseur lors de l'élection de 2002, j'ai pu constater que le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a tout simplement mis sous scellé les bulletins de vote de notre bureau et nous a demander de dépouiller un autre sac provenant d'une autre pièce, qui lui aussi était placé sous scellé.
Ce sont ces bulletins que nous avons dépouillé et je ne connais toujours pas leur origine.
J’appelle chaque citoyen a resté vigilant quand au résultat du premier tour le 22 avril 2012.