En salle

28 mars 2012

Garder une stratégie sans bouger les oreilles

Alors que l’UMP en est à faire du « teasing » pour la sortie du programme de Nicolas Sarkozy, en s’appuyant sur les blogs socialos, et alors que Jean-Luc Mélenchon fait des meetings attirant des centaines de milliers (ou de millions, je ne sais plus) de militants, certains, au Parti Socialiste, s’interrogent sur une possible évolution de la stratégie de François Hollande.

Je vais donner mon avis : la stratégie tenue par François Hollande lui a permis de gagner les primaires, fait en sorte, maintenant, qu’il est donné présent au second tour et gagnant celui-ci haut la main au second, ce qui n’était pas arrivé depuis des lustres (surtout pour un gugusse de gauche), à part Mitterrand en 1988. Il n’y a pas beaucoup de raisons de changer de stratégie. Des meetings, droit dans ses bottes, « présidentialisé », des interventions dans les médias et quelques annonces choc, comme « les 75% », des serrages de paluche, …

La routine.

Des copains militants du Front de Gauche pleurent depuis des mois parce que François Hollande refuse de débattre et de négocier avec Jean-Luc Mélenchon. Je me demande s’ils ne manquent pas un peu de sens de stratégie électorale. Si Hollande se gauchise, comme ils voudraient, il « prendrait » des voix sur sa gauche et en perdrait sur sa droite. Méluche se retrouverait derrière Bayrou…

Avec des « si », on ferait beaucoup de chose. Je les invite donc à étudier toutes les possibilités en croisant tous les scores de Mélenchon et de Bayrou entre 8 et 15%, voire plus si affinités.

Si François Hollande doit changer des lignes de son programme, qu’il attende le 23 avril, date de mon anniversaire et du départ de Clémence de la Comète. Et s’il faut négocier, c’est pour les législatives, pas avant. D’autant qu’étant donné gagnant au second tour, je ne vois pas pourquoi il bougerait les oreilles.

Jean-Luc Mélenchon semble rentrer dans leur jeu des blogueurs du Front dégarni de Gauche. Il a raison : il faut faire plaisir à son électorat.

Hier soir il a dit :
Petit 1 : « Si je commettais l'erreur d'entrer dans la danse du ventre et des places, à laquelle m'invitent les gens autour de François Hollande, je pense que la sanction serait immédiate et je trouverais cela normal. »
Petit 2 : qu’il demandait au PS « d'en finir avec cette manière qui consiste à se dire: puisque je suis devant, je fais ce que je veux ».

Dans un même paragraphe, il demande au PS d’arrêter de vouloir négocier et lui reproche de ne pas vouloir négocier.

Il faudra qu’il nous explique cela.

Dans l’attente, il pourra taper sur l’adversaire, ce qu’il fait très bien avec Marine Le Pen, mais il ne faudrait pas oublier de taper un peu sur Nicolas Sarkozy.

29 commentaires:

  1. Oui, ne pas se tromper d'adversaire...

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  2. Absolument, il ne faut pas se tromper d'adversaire.. Malgré son bon score, ce n'est pas Marine Le Pen la plus à craindre mais bien celui qui porte ses idées de façon plus présidentiable...

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  3. "Il y a deux semaines, le candidat socialiste pouvait compter sur 90% des voix de Jean-Luc Mélenchon au second tour. Mais selon ce nouveau sondage, le report des voix du Front de Gauche envers François Hollande chute à 79%. Cela s’explique par le fait que 16% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon choisiraient de s’abstenir au second tour plutôt que de voter pour François Hollande."
    Voilà où l'on en est !! Que Hollande continue d'ignorer ce qui se lève aujourd'hui dans la gauche, l'aspiration à la radicalité concrète, qu'il continue de croire que c'est au centre que l'élection se gagne, en renonçant, en méprisant la gauche, et on va droit vers un scénario à la 2007. De grâce, épargez-nous ça : si Sarko gagne, c'est vraiment à cette stratégie à la con qu'on le devra...
    En toute amitié.

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    1. Non. La donne électorale a changé. La gauche représentait 36% des électeurs en 2007.

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  4. et grâce à la montée de qui, elle en représente 42% aujourd'hui ? Et ne faudra-t-il pas des efforts d'imagination, pour la rassembler, cette gauche ?

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    1. Oui mais ce n'est pas 42% des voix qu'il faut...

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  5. Si Hollande "gauchisait" maintenant son discours, la ficelle se verrait bien trop. Tous les observateurs diraient - à juste titre - "il fait de la retape auprès des électeurs de Mélenchon". Les 16 % en question ne sont que des mijorées... La gauche de la gauche est infantile : comme toujours. C'est déjà aux abstentionnistes de gauche, ces gens qui parlent de citoyenneté à tout bout de champ, que l'on doit le deuxième mandat chiraquien. A un moment donné, il suffit juste d'arrêter d'être con. Et de se sortir les doigts du cul pour "sortir le sortant" !

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  6. Non, Dorham, les doigts dans le cul n'ont rien à faire dans cette histoire, il faut porter un projet, avoir le courage d'affronter les milieux financiers, les institutions qui les protègent, s'en prendre aux oligarchies, porter une radicalité rassembleuse. La gauche de la gauche, elle se rassemble toujours pour faire battre la droite, mais les citoyens dépourvus de tout espoir, qui ne croient plus en la politique, ceux-là ne sont pas des mijorées, Hollande et les socialistes ne savent juste plus leur parler... et heureusement que Mélenchon est là pour les remettre dans le jeu politique et faire naître un espoir de changement

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  7. Oh,

    La gauche de la gauche se rassemble, comme tu y vas ! Leurs représentants appellent à voter pour le candidat de gauche le mieux placé après le premier tour, en se pinçant le nez, et ça se voit que ça leur écorche la gueule, ce n'est pas ce que j'appelle un rassemblement. Personnellement, je me souviens très bien des atermoiements des électeurs de gauche en 2002. Ce n'était pas tous des pauvres ouvriers. Jospin avait pour le coup un vrai bilan et vas-y que je te vote pour Taubira, pour Besancenot, pour Laguiller, comme au supermarché des candidats. Je persiste, l'électorat de gauche manque de maturité et de réalisme. En face, ça se pose moins de questions. ça vote, voilà tout.

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  8. Mon dieu, qu'elle est terrible cette gauche qui ne se pose jamais de question, et que vous représentez. Cette morgue vous perdra, nous perdra !... Vous me faites si peur !

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    1. Ce n'est pas de la morgue, Oh, j'ai été comme ça,
      avant de me rendre compte à quel point c'était néfaste. La gauche a une capacité d'autodestruction assez fabuleuse. La droite en tire chaque fois les marrons du feu. Ce n'est pas de la morgue, oh non, c'est le sentiment de quelqu'un qui se désespère de s'être tapé près de 20 années de présidence de droite et qui n'en peut plus...

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  9. Oh,

    C'est toi qui fait peur en refusant une évidence. En outre, "ta" gauche n'a jamais gagner. Elle a perdre toute la gauche en se coupant de l'electorat populaire.

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  10. Hollande est le cul entre deux chaises. Il est sur de gagner mais il ne faut pas qu'il bouge trop pour ne pas dilapider son avance. Une trop courte victoire le 6 mai le délégitimerait déjà comme président.

    Le problème, c'est qu'en étant attentiste, il n'occupe pas le terrain et le laisse à Sarkozy, que les français recommencent du coup à apprécier. Ils ne veulent pas du discours lisse et pantouflard du socialiste, pourtant c'est celui dans lequel il est le plus à l'aise /

    http://en-rase-campagne.over-blog.com/article-les-grandes-manoeuvres-98493565.html

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  11. Mélenchon est dans l'euphorie de ses 100.000 personnes de la Bastille et des 23.000 de Lille, il va se calmer.

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  12. « Il est clair que les choix faits ces dernières semaines n’ont pas été des choix d’affirmations fortes », note la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. Elle appelle à « préparer des convergences législatives » avec Jean-Luc Mélenchon. « Ne fermons pas la porte ». Ah! enfin une qui fait de la politique, et pas de la politicaillerie à trois balles !

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  13. Par ailleurs,
    il y a surtout une chose qui n'est pas dite, c'est que Mélenchon prend les gens pour des cons. Le pire, c'est qu'il le fait en connaissance de cause. A peu près 3/4 des trucs qu'il propose couperaient la France du reste du monde et détruirait l'économie sur une bonne dizaine d'années avant - peut-être - de remonter la pente (un peu à la manière de l'Argentine). A priori, je n'ai rien contre cet effort surhumain que cela demanderait à la population, si ce n'est qu'il ne le dit pas, et sciemment encore. Sciemment, parce que je le crois intelligent et compétent. Mais putain, puisqu'on en est à mentionner les vrais gens, autant que je le dise, la majorité des révolutionnaires en culotte courte qui affirment la main sur le cœur qu'ils vont voter Mélenchon, les plus convaincus, ceux que je rencontre, croise, avec qui j'échange, ont tous une situation financière supérieure à la mienne. C'est ce que je constate. Et c'est moi qui passe pour le social traitre à qui l'on dit que la prise en compte de la réalité (une pseudo-réalité m'a dit mon frère, étudiant en sciences politiques à Nanterre, grassement subventionné par mes parents) est une sottise dissimulée derrière du cynisme. Bref, moi, le pauvre con de la classe moyenne, qui gagne pas grand chose, a 3 gosses à charge, je me fais tancer par de jeunes bourgeois d'être un traitre à la cause... Voilà ce qu'est la vraie gauche, un repaire de bourgeois moralistes qui se foutent de la gueule du citoyen lambda, à coups d'espérances vaseuses et de projets mortifères.

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  14. Comme toujours, en fait, la même connerie : faire le bonheur des gens malgré eux en leur disant que c'est dans leur intérêt.

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  15. Faut vraiment passer à côté de tous ces gens qui se pressent à ses meetings, à côté de ce qui est en train de se passer dans le cœur profond de la gauche pour déblatérer des choses pareilles. Allez, va, comme on se retrouvera, autant se séparer bons amis. j'ai juste de la tristesse pour votre vision terne, triste, amère et petits bras de la politique et de la gauche. pour une fois qu'il se passait quelque chose...

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  16. Quand tu te vautres à chaque fois de la même façon, Oh, tu finis par monter différemment. Je ne doute pas que des gens du peuple se pressent à ses meetings, je maintiens qu'il les prend pour des cons et les manipule. Moi, les tribuns, je n'aime pas ça, peut-être précisément parce que je suis un "petit". Pour le reste, bien sûr qu'on se sépare en bons termes. Prenez seulement en considération qu'il est toujours un peu dur aussi de se faire constamment reprocher de n'être pas vraiment à gauche par "soi-disant" plus à gauche que soi. La gauche de la gauche (sotte expression du reste) devrait peut-être comprendre que ce jugement permanent en authenticité qui est fait aux électeurs PS, est aussi de la morgue, une sorte de mépris...

    PS - Mon vote, je l'ai fermement décidé il y a à peine deux semaines. Par réalisme, je n'ai pas à en avoir honte.

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  17. J'aime bien quand Dorham et Oh discutent chez moi mais faudrait pas que Balmeyer vomissent dans la voiture comme la première fois.

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  18. Cela étant, Dorham a raison les militants du Front de Gauche (comme les Segolistes de 2007) se vaudront pour la sociologie de l'électorat par rapport aux participants aux meetings.

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    1. Mais quelle "méprisance" ;-))

      ...Je sors

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  19. @ Nico,
    J'aime bien aussi discuter chez toi, ça me rappelle le bon temps,

    @ Dorham,
    Moi, ma décision n'a été prise que le 21 février (http://entre2eaux.hautetfort.com/archive/2012/02/21/entree-en-campagne.html), tu vois que ça n'est pas non plus un choix partisan - j'ai participé à la primaire et j'aurais été enclin, a priori, à un vote post-fukushima pour EELV. Je n'ai pas goût ni pour les tribuns ni pour les hommes providentiels. Mais Mélenchon me surprend justement parce qu'il parle à l'intelligence des gens, avec pédagogie, dans une démarche d'éducation populaire (juste le contraire de "prendre les gens pour des cons"). Et ce qui se passe, en terme de rassemblement, de mouvement, d'affirmation, de reconquête autour de sa candidature m’intéresse. Je suis juste fier de ne pas avoir attendu qu'il soit à 14% pour percevoir ça et participer de cette dynamique !... j'ai retrouver avec lui le bonheur et la fierté de faire de la politique.

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  20. Assez d'accord avec oh91, il se passe un grand souffle comme je l'ai vécu en 81 (j'avais juste30 ans) et oui Monsieur Mélenchon réveille la vraie gauche et reveille surtout les abstentionistes et surtout pour mon grand bonheur les jeunes qui se pressent et écoutent passionement ses discours!!!!Enfin! la campagne devient exaltante 120 0000 à Bastille (j'y étais, je suis venue de Bordeaux) plus de 20 000 à Lille dans le fief de Martine Aubry, et on prévoit plus de 30 000 à Toulouse, j'y serai (eh oui je suis "jeune retraitée, j'ai le temps) et 50 000 à Marseille !!!!sans rancune................Nanougk33

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    1. Ca veut dire quoi "réveiller la vraie gauche" ?

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