Avec mes petits doigts boudinés, j'ai retranscrit une partie de l'échange entre Copé et Hollande, hier... Vous n'êtes pas obligé de tout lire. Observez juste à quel point Jean-François Copé, vous savez, celui qui prépare 2017, empêche totalement François Hollande de parler. Ca me rappelle quelque chose...
François HOLLANDE
En 2008, je vous remercie d’y revenir. Nicolas SARKOZY
annonce deux décisions. La première, c’est de revenir dans l’organisation
militaire de l’alliance atlantique. Puisque la France a toujours été membre de
l’alliance, c’est le Général de GAULLE qui avait décidé de se retirer de
l’organisation militaire. Nicolas SARKOZY annonce, en 2008, qu’il veut y
revenir, et il fait une autre annonce, qui est celle d’envoyer des renforts en
Afghanistan, de troupes françaises et de participer à une action d’une autre nature,
que celle qui avait été initiée par Jacques CHIRAC et Lionel JOSPIN en 2001,
qui était de renverser le régime taliban, et de chasser Al-Qaïda. Donc je
dénonce ces deux décisions, qui sont liées d’ailleurs l’une à l’autre. Ensuite…
Jean-François COPE
En aucune manière !
François HOLLANDE
Si ! La preuve…
Jean-François COPE
En quoi, est-ce qu’elles sont liées ?
François HOLLANDE
La preuve, c’est que…
Jean-François COPE
Ecoutez, on avait envoyé, des soldats en Afghanistan
bien avant de réintégrer le dernier comité de l’OTAN.
François HOLLANDE
Non, non, mais on envoie, plus de 1000 soldats de
plus, on les met dans les zones de combat et c’est pourquoi j’ai annoncé, je le
rappelle ici, que si je suis demain, le prochain président de la République, dès le sommet de
l’OTAN qui se tiendra, je confirmerai à nos alliés que nous, nous retirons
entièrement de l’Afghanistan…
Jean-François COPE
Quand ?
François HOLLANDE
D’ici la fin 2012, en termes de force combattante.
Jean-François COPE
Vous savez que du point de vue, de nos hommes, sur
place, c’est un danger absolu. C'est-à-dire que vous substituez notre processus
de retrait organisé, vous êtes en train de faire une retraite totalement
improvisée, qui va mettre la vie de nos hommes en danger ! Parce que fin
2012, personne ne sera prêt ! Tout le monde le dit ! Enfin, c’est une
parenthèse, mais, non, non, attendez, parce que ça, ça ne répond pas à cette question centrale, qui est après
avoir dénoncé notre retour que je crois sage dans l’OTAN. Vous dites, aujourd’hui,
j’y reste. Et puis MELENCHON dit : non, il ne faut pas. Quelle est votre
position ?
François HOLLANDE
Deuxièmement, donc sur l’Afghanistan…
Jean-François COPE
Pardon ! Pour être précis ? Non sur l’OTAN.
François HOLLANDE
Non mais permettez, ce qui intéresse aussi, nos
compatriotes, c’est de savoir ce que l’on fait sur l’Afghanistan.
Jean-François COPE
Oui, mais je crois que la règle, c’était que c’était
moi qui posait la question, c’était sur l’OTAN.
François HOLLANDE
Mais je ne vous pose pas de question. Je vais vous
répondre. Deuxièmement, sur l’organisation militaire.
Jean-François COPE
Voilà !
François HOLLANDE
Il y avait deux conditions qui avaient été fixées, par
Nicolas SARKOZY, l’Europe de la défense, qui devait connaître une avancée et
deuxièmement, des postes d’états major qui devaient être offerts à la France à des niveaux de
responsabilités élevées…
Jean-François COPE
Ce qui est le cas d’ailleurs, ce qui est le cas.
François HOLLANDE
Eh bien, je considère que sur ces deux points, il n’y
a pas eu les progrès qui avaient été attendus. Et donc je…
Jean-François COPE
Donc vous sortez alors ?
François HOLLANDE
Non.
Jean-François COPE
Ah ! On reste !
François HOLLANDE
Et donc, je
dirais que s’il n’y a pas un rehaussement de la participation dans l’état
major, et deuxièmement un progrès de l’Europe de la défense, eh bien, nous
regarderons notre présence dans l’organisation mondiale.
Jean-François COPE
Mais regarder, ça veut dire on rentre ou on
sort ? Parce que vous n’allez pas régler le problème en deux mois !
François HOLLANDE
Ça veut dire, il se trouve, il se trouve que vous nous
avez mis dans cette situation, qu’il y a un bilan à faire de votre propre…
enfin pas la vôtre, puisque…
Jean-François COPE
Oui, donc on est à la commission. On va faire une
commission.
François HOLLANDE
Il ne s’agit pas de ça ! Ne soyez pas dans la
caricature. Vous l’êtes si souvent !
Jean-François COPE
Si souvent non !
François HOLLANDE
Mais moi, j’essaie de défendre les intérêts de la France.
Jean-François COPE
Mais on est tous pareil, là, dans ce domaine.
François HOLLANDE
Non. Non parce que dans cette affaire-là…
Jean-François COPE
Ah ! Je croyais que vous aviez dit, qu’il n’y
avait pas de mauvais Français. Il faudrait savoir !
François HOLLANDE
Les intérêts de l’Europe de la Défense, n’ont pas été véritablement
préservés. De deuxièmement, nous avons été associés à une opération en
Afghanistan que moi, je n’aurais pas…
Jean-François COPE
Mais alors dans ce cas-là, pourquoi, est-ce que le 27
février, vous dites, il ne s’agit pas de dire que nous allons sortir ?
François HOLLANDE
Mais je ne vais pas dire que je vais sortir tout de
suite. Je vais dire, que je vais renégocier la position de la France dans… militaire.
Jean-François COPE
Monsieur HOLLANDE, juste pour, enfin pour…
François HOLLANDE
Parce que je ne prends pas des décisions comme vous,
enfin pas comme vous, puisque vous ne prenez pas de décision, mais comme
Nicolas SARKOZY, je ne vais pas les prendre à la légère.
Jean-François COPE
Ca c’est clair ! C’est un peu méchamment, mais ce
n’est pas faux ! Non, mais c’est dit un peu méchamment, mais ce n’est pas
faux.
François HOLLANDE
Non, très gentiment !
Jean-François COPE
Très gentiment, mais alors, dans ce cas, pour rester
dans l’idée, j’ai compris…
François HOLLANDE
J’ai été aussi dans votre position de chef de parti.
On ne prend pas de décision.
Jean-François COPE
J’ai compris une chose. A force de vous regarder et là
encore, cette émission, c’était très clair pour ça. Vous avez une technique,
c’est que vous êtes, comment dire, un peu comme l’anguille là, c'est-à-dire
vous écoutez, et vous dites systématiquement à chacun, ce qu’il a envie
d’entendre. C'est-à-dire que c’est vrai que l’OTAN…
François HOLLANDE
Pas à vous, convenez-en !
Jean-François COPE
Mais oui et non.
François HOLLANDE
Convenez-en ! Soyez honnête là-dessus !
Jean-François COPE
Mais je vais vous dire, regardez, je vous donne une
autre illustration. Honnête ! Oh ! Vous savez. Regardez…
François HOLLANDE
Soyez honnête intellectuellement, j’entends.
Oui, voilà, tout à fait, c'était ça. A ce moment là, il y arrivait plutôt bien du reste, le Copé, je me suis dit, aïe aïe aïe, et puis, il a fini par en faire trop, sur la longueur, la ficelle a fini par se voir très grossièrement. Sur le nucléaire, c'était encore plus ridicule. Cette attitude, comme l'a démontrée Chirac par l'absurde, n'est pas hyper payante. Du reste, de manière amusante, on constate qu'en 2007, c'est Ségolène entre les deux tours qui avait essayé cette tactique, la super-pugnacité, Sarkozy avait essayé de camper le mec serein et qui l'avait emporté ? Le lendemain, tous les militants PS étaient certains que Ségolène s'en était très bien sorti. De fait, ça avait surtout permis de faire croire aux gens que Sarkozy était apte à se maîtriser...
RépondreSupprimerEn fait, pour être plus précis, sur la longueur d'un débat de 30 minutes, ça renforce la stature présidentielle. Sur une heure de débat, Copé se serait complètement paumé et aurait fini par manger son chapeau, car Hollande est en effet une anguille.
RépondreSupprimerCopé est un bonimenteur de foire qui ment comme il respire, il ose tout, le mensonge est sa seconde nature c'est un moulin à parole, il dit souvent n'importe quoi, il transforme les chiffres à son aise.
RépondreSupprimerJ'aimerais bien le voir en débat face à Mélenchon
David
La question n'est pas, à mon sens, la forme même si elle n'est pas, malheureusement, totalement négligeable.
RépondreSupprimerLa question est bien la France doit-elle oui ou non rester dans l'OTAN ? Pour un homme de gauche la réponse est clairement et simplement : non la France ne doit pas participer à l'OTAN pour des raisons qui vont de la vassalité relativement aux USA à la complicité dans des politiques néo-coloniales... Par conséquent cette réponse ne doit pas s'embarrasser de considérations qui ne servent qu'à justifier à postériori le renoncement à ce non
Il en est de même en ce qui concerne le nucléaire pour lequel la réponse est ni chèvre ni chou. Elle ne prépare pas l'avenir. Une non réponse d'autant plus insupportable après le malheureux cas de Fukushima
Dites-moi, dites-moi : le Jiefcé, il serait pas un tout petit peu un gros troll ? Si ce n'est pas le cas, ça y ressemble quand même beaucoup.
RépondreSupprimerUn beau débat ! ... Copé, avocat cow boy, qui coupe la parole avec un débit de mitraillette pour déstabiliser. En face, François Hollande, haut fonctionnaire compétent qui habite le service de l'Etat depuis des lustres ... et homme politique aguerri et confiant. Y'a pas photo ... Mais attention ... si tu vois danser Béjart et que tu penses le refaire dans ton salon ... fais gaffe à la chute ! ... En ce moment, FH, c'est Béjart ... la compétence, l'art et la puissance.
RépondreSupprimerPS
RépondreSupprimerEt merci pour ce travail de retranscription ! ... Quand t'en auras marre de l'informatique, on va te recycler sténotypiste ! ...Enfin, si t'es d'accord ! ...
Bz