Une partie du bon score de Marine Le Pen est l’absence d’autre
choix à droite, hors Nicolas Sarkozy. Le bipartisme s'est accentué en France depuis une trentaine d’années. Depuis dix ans,
le phénomène est amplifié avec la création de l’UMP pour aider Jacques Chirac à
assurer sa réélection.
Et Jacques Chirac a été élu, en 2002, grâce au score de
Jean-Marie Le Pen (et du bordel à gauche)… Tu parles d’un bipartisme ! Depuis,
l’UMP a gagné deux élections Présidentielles (2002 et 2007) mais a perdu une
majorité des scrutins locaux… Une réussite ou un échec ? On en saura plus
dans une dizaine de jours mais tout peut arriver.
Nicolas Sarkozy n’a pas réussi ce qu’il avait fait en 2007 :
siphonner les voix du Front National… Et il avait été élu, aussi, parce que le
centre était fort. Et il pourrait être battu, cette année, parce que la
candidate de l’extrême droite est très forte. Et s’il gagne, l’UMP pourrait
perdre les législatives. Ce serait la première fois dans l’histoire de notre
République que le parti du Président ne soit majoritaire. Et s’ils perdent les
législatives, ce sera à cause de triangulaires voulues par le Front National…
Le « parti unique » ressemblerait à une
gigantesque foirade et nous pourrons rigoler. Surtout si Nicolas Sarkozy n’est
pas réélu. On pleurera ensuite puisque la recomposition de la droite pourrait
se faire partiellement autour du Front National et ils auront gagné. Nous
devons donc gagner la Présidentielle avec François Hollande pour sauver l’UMP.
Mais, ensuite, qu’ils se démerdent !
L’observation des élections successives et de l’évolution
des scores est intéressante.
1974 : un candidat unique de la gauche, largement
majoritaire au premier tour avec plus de 43%. Le total des voix de gauche se
porte à 48,37% mais François Mitterrand réussi à dépasser ce score de 0,82. Ce
qui ne permet pas de gagner…
1981 : un retour de la gauche avec deux candidats forts.
Le total des forces de gauche dépasse les 53% mais Mitterrand fait un peu moins
au second tour.
1988 : la gauche est minoritaire en total des voix mais
François Mitterrand fait un score extraordinaire au premier tour. Les autres
forces de gauche sont affaiblies. Le total de la gauche dépasse 49% (en
intégrant les écolos qui, à l’époque, ne revendiquaient pas être de gauche). Il
arrive à faire 4,9% de plus au second tour que ce total. Il y a trois candidats
forts, à droite : Jacques Chirac, Raymond Barre et Jean-Marie Le Pen
(pointant déjà à plus de 14%).
1995 : l’ère Mitterrand est tournée. Il y a un gros
candidat de gauche et trois gros à droite. Le total des vois de gauche fait 40,84
mais Lionel Jospin fait 6,2 de plus au second tour.
2002 : c’est le bordel à gauche et il n’y a plus que
deux candidats fort à droite. A noter que la participation est dérisoire au
premier tour (moi-même, heu…). La somme des voix de gauche dépasse 42% mais c’est
la bérézina.
2007 : l’union se fait derrière Ségolène Royal pour
oublier 2002. Cette dernière fait un bon score, meilleur que celui de
Mitterrand en 1981 et que Lionel Jospin en 1995 et 2002. Mais le total des voix
de gauche est dérisoire, de l’ordre de 36%, peut-être à cause de la présence d’un
candidat fort au centre. Ségolène Royal
arrive néanmoins à récupérer 10% de plus au second tour. Le score du candidat
de droite, Nicolas Sarkozy est également très important, plus de 30%, ce qui n’était
pas arrivé depuis 1974.
Chaque année est surprenante. Mais depuis 1988, le candidat
issu de la gauche au second tour augmente sa capacité à faire un score au
second tour qui dépasse le total des voix de gauche au premier tour.
C’est de très bon augure pour François Hollande. Le total
des voix de gauche s’élève à 44%. Même si une petite partie va à la pêche le 6
mai, les instituts de sondage nous disent que 30% des électeurs de Marine Le
Pen pourraient voter pour François Hollande, sans compter une grande partie de
ceux du Modem.
Toutefois, rien n’est gagné, il nous faut enfin convaincre et
battre cet animal politique qu’est Nicolas Sarkozy. Il n’empêche qu’il a perdu
la main : le seul débat qu’il arrive à provoquer aujourd’hui est le nombre
de débats. En fait, il voudrait créer une espèce de capharnaüm pour qu’on
oublie de parler de ses échecs et de son absence de projet. De quoi veut-il
parler, au cours de trois débats ? Si arrogant qu’il s’imagine moucher
facilement François Hollande.
Pourtant, que Nicolas Sarkozy nous dise ce qu’il a en stock,
concrètement, pour répondre à tous ceux qui sont dans la mouise, en France, à
part une augmentation de la TVA… !
Nous, on a 60 engagements,
de la défense des PME en passant pas la sauvegarde des services publics, l’aménagement
du territoire, une nouvelle orientation de l’Europe, la construction de
logements, la justice au travail, la laïcité, l’impartialité de l’état, le
respect de tous y compris des contre-pouvoirs, des moyens pour la police et la
justice, le retour de la France dans le monde.Et en j’en passe, hein, comme le contrat de génération et tout ça...
Le changement, c’est maintenant.
Toujours est-il que, après le 6 mai, il va falloir qu'ils réfléchissent beaucoup au parti unique, à l'UMP...
Toujours est-il que, après le 6 mai, il va falloir qu'ils réfléchissent beaucoup au parti unique, à l'UMP...
Il faut voir aussi que la personnalité du candidat joue beaucoup. Ségolène n'a pas réussi à cause de sa personne, je pense. La campagne de Jospin était aussi calamiteuse.
RépondreSupprimerPar contre, en 1988, Mitterrand attirait aussi des gens de droite.
Oui. Plein de chose compte, comme l'état du parti et surtout, comme tu le soulignés, le candidat. Mais je voulais zoomer sur un aspect.
SupprimerIl faut rester honnete, NON, SEGOLENE n'a pas fait l'union, ou plus exactement l'union ne s'est pas faite autour de Ségolène (voire tous les éléphants carrièristes qui l'ont démollie ) genre Fabius, Jospin? kouchner (tiens il est où le Docteur sac de riz?) et j'en passe et des meilleures également le "tenant" du titre , son compagnon, son "problème" comme l'a dit en son temps Montebourg, personne ne l'a véritablement soutenu (on ne serait pas dans la mouise actuelle) je soutiens Mélenchon qui comme tous les médiacrates le disent a fait une belle campagne et que beaucoup au PS on dégommé, Vals, Collomb,Montebourg (tiens encore lui) et je suis très décue du resultat du Front de gauche meme très triste!!!! à cette heure, je ne sais pas si j'irai voter Hollande ou alors la pince au nez car il faut virer la vermine Sarkozy, mais il va falloir que Hollande mette de l'eau dans son vin et arrete cet air méprisant, il reste 12jours de réflexion.....j'aime bien vos billets, je vous suis ainsi que bcp de vos acolytes hollandistes.......à bientot pensees melenchonistes NANOUGK33
RépondreSupprimerVote Hollande. Il faut virer Sarko. La cinquième République est ainsi faite.
SupprimerD'accord le 6 je vais voté contre Sarkozy mais STP arrête de dire que hollande est de gauche
RépondreSupprimerhttp://simplyleft.wordpress.com/2012/04/23/la-mes-est-dite-amen/#more-2579
Non, mais visiblement, il n'a pas tort de vouloir augmenter le budget de l'éducation.
SupprimerJe m'étonne d'entendre si peu de constats d'échec de l'UMP. Hormis les présidentielles, ils perdent toutes les élections ! Pour une machine à scrutin, c'est raté !
RépondreSupprimerLes semaines qui viennent vont être saignantes à droite. Les républicains vont fort logiquement quitter le navire mais pour aller où ? Une nouvelle UDR avec le R de Républicains ?
A suivre…
:-)
Bah ! Qu'ils se déchirent...
Supprimermouais. argumentation fragile. On se rassure comme on peut. mais une fois de plus, je t’autorises pour calmer ton angoisse à prétendre, selon ton habitude,que j'ai lu ce billet un peu trop en diagonale...
RépondreSupprimerNon, je prétends juste que tu souhaites la victoire de Sarkozy pour pouvoir continuer à adopter des postures sur ton blog.
Supprimer+1
RépondreSupprimerOuf.
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