Europe 1 a mis en ligne un curieux sondage : « Les candidats devraient-ils rendre public le nom de leur
Premier Ministre avant les élections ? » Le fait que près d’un
Français sur deux répondent par la positive est significatif d’une évolution de
notre conception des institutions : par définition, le Premier Ministre n’est
pas élu mais nommé par le Président de la République et responsable devant le
Parlement.
Etrangement (ou pas…), les pratiques institutionnelles ont
été assez absentes de la dernière ligne droite de cette élection, même si
certains candidats, comme Jean-Luc Mélenchon, souhaitent changer la Constitution.
On a bien François Hollande qui veut revoir son préambule ou Nicolas Sarkozy
qui veut faire des référendums dans tous les sens, mais tout cela n’est pas au cœur
du débat.
On m’objectera que c’est aussi bien… L’Election
Présidentielle est l’événement principal de notre vie démocratique alors que le
rôle du Président de la République n’est pas spécialement important (c’est le
Premier Ministre qui, selon la constitution, conduit la politique de la
Nation). C’est au cours de cette campagne que l’on discute des grandes
orientations de la politique pour les cinq ans à venir : on ne va pas
passer notre temps à discuter de la constitution.
Pourtant, ces pratiques constitutionnelles sont au cœur de l’élection.
Ce sont, pour partie, les pratiques de Nicolas Sarkozy qui provoquent
son rejet dans la population. Il n’y a pas de mal à se faire du bien : un
dernier sondage montre
que François Hollande pourrait être élu au second tour avec 57% ! Même en
88, aucun institut n’avait osé pronostiquer une telle avance pour François
Mitterrand. Ne nous voilons pas la face, ce n’est pas qu’un élan populaire
emporte le candidat entrant vers les cimes, c’est qu’un élan impopulaire
emporte Nicolas Sarkozy vers des abysses…
Et ce sont également les pratiques de François Hollande qui
lui permettent de « revendiquer » cette sympathie des citoyens. Une
partie de sa campagne a été lancée sur « le président normal ». Ce « normal »
s’opposait au bling bling et à l’omniprésence de Nicolas Sarkozy.
Ainsi, c’est bien une femme ou un homme que les Français
sont amener à choisir, un gugusse qui aura en charge de Présider cette
République, pas du tout un projet, comme à chaque fois, d’ailleurs, ce qui est
absolument déprimant pour un militant. Le projet ne sert que du support pour
les discours, comme s’il fallait trouver un sujet de conversation à un guignol
derrière un micro.
Et ce sondage en ligne d’Europe 1 montre que les Français
sont autant intéressés par le nom des personnes que l’entrant pourra nommer que
parce qu’ils pourraient être amenés à faire.
On croit rêver…
Le sondage est un signe de l'évolution du système politique. Le Premier ministre émane de la majorité à l'Assemblée. Merci au sarkozysme d'avoir encore plus aggravé les faiblesses de notre République.
RépondreSupprimerOuais. Mais je n'ai pas voulu insister. Je ne sais dans qu'elle mesure d'autres présidents n'ont pas abusé du pouvoir...
SupprimerAïe, tu t'es trompé : c'est le gouvernement qui "détermine et conduit la politique de la nation" (Art 20) "conduit" grâce à l'administration dont le gouvernement "dispose". Le 1er Ministre pour sa part "dirige l'action du gouvernement".
RépondreSupprimerToutes ces différences, Sarkozy s'en fout, puisque lui,toutes ces prérogatives, il se les arroge !
C'est pareil.
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