Je l’ai dit : la campagne fut belle, parfois au ras des
pâquerettes. Toujours est-il que j’en garde un bon souvenir et ils continuent
de s’entasser. Ce matin encore, à la radio, on avait l’impression que les Chefs
d’Etats étrangers (ou de l’Europe) se précipitent à ce QG de campagne, juste à
côté de mon boulot, derrière le siège de l’UNESCO, comme s’ils avaient enfin
trouvé un interlocuteur ! Il n’empêche qu’il y a eu de très mauvais
moments… Une petite chaîne de blogs pour les raconter s’impose !
Je ne vais pas revenir longuement sur la primaire et les
engueulades sérieuses avec des copains très proches mécontents de mon choix et
des motifs que j’exposais. Ils étaient persuadés que la primaire était faite
pour choisir une ligne politique et un Président de la République alors que je
répétais qu’elle était là pour choisir un candidat susceptible de remporter l’élection.
Je ne crois pas m’être trompé.
Mon pire moment a duré une quinzaine de jours, à la fin de l’année
dernière ou au début de cette année. Déjà, les collègues de travail trouvaient
suspect que je sois si bien informé et devinais que j’avais une « activité
numérique intense ». Ca me mettait mal à l’aise l’impression d’être
observé, voire soupçonné.
Un matin, je discute avec collègue qui me dit avoir vu Brice
Hortefeux dans l’immeuble. Tiens ! Il a disparu, lui ? Je retourne à
mon bureau et fais quelques recherches. Une dépêche dit que Brice Hortefeux
sera le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy. Une autre dépêche dit que
Nicolas Sarkozy commence à chercher un QG de campagne entre le siège de l’UMP
et l’Elysée.
Mes neurones se mettent en action : il y a bien des
locaux disponibles dans notre immeuble, avec toutes les caractéristiques
voulues et des travaux semblent organisés en urgence dans les parties communes
pour supprimer tous les revêtements en bois, remplacés par des surfaces
blanches. Les locaux sont situés idéalement. D’ailleurs, François Hollande s’est
installé à 2 ou 300 mètres…
J’en tire une conclusion : Nicolas Sarkozy installera
bien son siège de campagne dans l’immeuble où je bosse. La coïncidence est
terrible…
Je fais part de mes observations à mes collègues et la
rumeur est lancée. A un tel point que l’un d’entre eux balance un message dans
Twitter, rapidement repéré par un journaliste qui avait une autre information
(que Nicolas Sarkozy s’installerait dans la rue, mais de l’autre côté). Du
coup, des reporters débarquent dans le coin et je suis même interviewé mais j’envoie
chier le lascar : je ne pouvais pas être repéré en tant que blogueur
politique zinfluent. La nouvelle aurait fait le tour du web et serait
fatalement arrivée aux oreilles de mes patrons. Du coup, c’est un de mes
collègues qui est passé au grand journal (pour dire qu’il n’avait aucune
information : le métier de journaliste est fascinant).
Quelques jours plus tard, on apprenait que les locaux
avaient été retenus en « short list » avec quelques autres. Puis, j’ai
cru comprendre « qu’on » avait été retenus finalement mais que le
propriétaire des locaux avait refusé de louer les locaux pour un tel usage, ça
aurait créé trop de désagréments pour ses autres clients.
Ainsi, pendant une quinzaine de jours, j’ai réellement eu
très peur, envisageant de fermer mes blogs, de demander ma mutation ou je ne
sais quoi… Les confrères blogueurs n’ont pas compris ma position. Je dois reconnaître
qu’avec le recul, je ne sais plus trop quoi penser. Je ne me voyais pas publier
des méchancetés sur mon blog avec des gugusses, trois étages plus bas, en train
de surveiller les réseaux sociaux. Je m’imaginais me faisant engueuler par
Brice Hortefeux ou Nicolas Sarkozy dans les couloirs. Je m’imaginais subissant
une pression des services de sécurité. J’imaginais je ne sais qui allant voir
mon big boss pour lui ordonner de me faire taire ou de changer de ligne
éditoriale.
Le plus drôle est que l’adresse du bureau commençait à être « connue »
puisque je la diffusais sur Foursquare et donc dans Twitter tous les matins… J’imaginais
une tonne d’andouilles se battant pour être « Mayor » du « 100
Suffren » que j’avais créé.
Vous ne pouvez pas imaginer mon soulagement quand les sites
d’information ont diffusé l’adresse du siège de campagne finalement retenu !
Mes collègues de travail étaient partagés. Certains se
désolaient des règles de sécurité qui allaient nous perturber. D’autres se
réjouissaient de ce moment de gloire…
Et vous, vous avez passé des mauvais moments, dans cette
campagne ?
Oui, bien sûr, quand on a déformé les propos informels de Hollande à Londres dans un repas avec la presse, qui a donné lieu à un article factice, dont tout le monde médiatique a fait ses gorges chaudes.
RépondreSupprimerQuand DSK a été invité par Dray...impardonnable et heureusement condamné, et le nez creux de Hollande qui n'est pas tombé dans le panneau.
Quand j'ai vu les insultes laissées par des anonymes contre Juan, de Sarkofrance.
Quand j'ai discuté avec des gens qui croyaient que sans Sarko, même s'il était mauvais, on ne pouvait pas s'en sortir, à cause des raisons énoncés ci-dessus.
PS: je suis désolée, Nicolas, de ces échanges musclés, hier et donc j'invite tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi de laisser des commentaires respectueux et motivés sur mon propre blog, et même avec humour, aussi.
Amicalement
Tu peux te lâcher !
SupprimerRespectueux.
RépondreSupprimerVoilà.
Tu comprends Nico ?
...et puis, la honte si on vous avait vu debout devant le zinc sur le coup de dix heures,avec Brice, la mousse aux lèvres...
RépondreSupprimerAh ! Non.
SupprimerSuzanne, désolé mais ce goujat de Nico a sucré une réponse que je vous faisais hier.
RépondreSupprimerJe n'ai pas envie de la reproduire ici, mais je ne sais toujours pas (c'est difficile avec les cyclotimiques) quelle mouche a bien pu le piquer.
Menteur et abruti. Si j'ai effacé un commentaire, ce qui n'est pas le cas, Suzanne l'aurait reçu par mail.
Supprimerfredi: je crois que j'y survivrai.
RépondreSupprimerhep vous là pour blogspot on a dit les baclinks en .fr et plus en .com
RépondreSupprimerrhoooooooooooooooo faut tout faire dans cette baraque :)
Oui, mais il faut que les réflexes évoluent...
SupprimerPas de mauvais moments, non , je me suis senti raplapla, au lendemain du 6 mai, un abruti m'a dégonflé un pneu sur le petit van .
RépondreSupprimerLe con !
SupprimerJ'adore la photo.
RépondreSupprimerOui, hein !
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