Mon premier mai, c'est avant tout des
brassées de muguet cueilli dans le jardin de ma mère, avec une
vraie odeur. Je m'arrange généralement pour partir en début d'après midi de
Loudéac pour arriver vers 18 heures au Kremlin-Bicêtre et offrir de
beaux bouquets (autre chose que les machins qu'on nous vend pour deux
euros) à toutes les patronnes des bistros de mon quartier et toutes
les clientes que je connais.
Cette année, c'est raté. Il n'y a pas
de muguet dans le jardin. Une saison bizarre : un beau mois de mars, un triste mois d'avril. Ca arrive parfois. Mon
premier mai n'aura pas cette odeur sympathique qui vous prend au nez.
Mon premier mai, c'est aussi celui d'il
y a quatre ou cinq ans. Il pleuvait. C'était un temps de Toussaint.
Je n'avais pas pu venir en Bretagne et j'avais passer une partie de
la journée à déprimer, à la porte de l'Aéro, regardant la
grisaille. Je me rappelle, j'en avais fait un billet de blog. Aujourd'hui, il fait à peu près beau mais le week-end a
été pourri.
Mon premier mai, c'est aussi quelques
manifestations à Paris. Pas souvent, je préfère venir passer le
week-end en Bretagne. Je pars de Bicêtre avec quelques copains. Je
fonce à Denfert, par cette ligne 6 étrangement pleine un jour férié
et je marche, doucement. Il y a un an ou deux, on avait retrouvé des blogueurs. Une journée pour célébrer le travail, les
luttes sociales, le progrès, le tout dans une ambiance bon enfant.
Après la manifestation, on trouve un bistro ouvert et on continue à
profiter de cette journée entre amis.
Cette année, le 1er mai a un goût
bizarre. Il semble récupéré par des politiques, par le sortant
lui-même, pointant du doigt les syndicats, le vrai monde du travail,
des salariés, comme s'ils avaient récupéré cette date toutes les
années précédentes, depuis des décennies, depuis des siècles...
Et toi, c'est quoi ton 1er
mai ?
Cette année, je ne vais pas
manifester. Oh ! Je ne vais pas rendre hommage à Bérégovoy,
non plus. Je vais passer l'après-midi sur la route, pour retourner
travailler, après un long week-end en famille.
Lors de son
meeting à Avignon, hier, le sortant a dit qu'il parlerait aux Français du
travail, de la famille, du patrimoine. Pour ma part, j'ai un bon
travail, un travail qui me permet de poser des journées de RTT pour
venir voir ma famille, mes proches, qui me permet de profiter d'un
vague patrimoine, d'autant que j'ai un peu de temps pour l'entretenir
même si le bricolage n'est pas vraiment ma tasse de thé (ou mon
bock de bière).
Nicolas Sarkozy voudrait parler du
patrimoine « qu'ils laissent » à leurs enfants.
Peut-être que le seul patrimoine que veulent laisser les gens à
leurs enfants est une France apaisée, une France réunie, une France
sans trop d'inégalités, une France avec un avenir pour les enfants,
une France dont les ressources naturelles n'auront pas été
détruites à cause d'un modèle économique délirant...
Alors pour moi, la véritable fête du
travail, cette année, sera un peu décalée, comme elle l'a été en
1981. La « vraie fête » du travail sera dimanche soir,
probablement à la Bastille. Nous fêterons le changement, nous
fêterons l'espoir.
Enfin, j'espère... Mais je n'ai pas
trop de mal a espérer :
même François Fillon a l'air de penser que c'est plié, …
Que le changement, c'est maintenant.
Peut-être le muguet sera-t-il sorti, ce week-end, dans le jardin de ma mère ?
(photo)
Peut-être le muguet sera-t-il sorti, ce week-end, dans le jardin de ma mère ?
(photo)
En fait je crois que le muguet attend sagement le 6 mai pour sortir, car comme beaucoup il n'a pas compris la notion de "vrai travail" ....
RépondreSupprimerQuel fainéant.
SupprimerMoi, j'ai eu une poussée de gauchisme…
RépondreSupprimerJe vais vous dénoncer.
SupprimerComme chez ta mère, chez moi le muguet n'a pas encore daigné fleurir. Il attend sans doute, comme nous, que des jours meilleurs arrivent. Espérons que ce soit pour bientôt.
RépondreSupprimerQuelques jours..
Supprimer"chez moi le muguet n'a pas encore daigné fleurir. Il attend sans doute, comme nous, que des jours meilleurs arrivent."
RépondreSupprimerNous irons le cueillir
En des temps plus faciles
La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons
Ça s'arrose.
SupprimerMerci pour le lien verzs mon blog. C'est trop sympa ça.
RépondreSupprimerLa meilleure de la journée. Il y avait sur la place un chouette camion, avec une zic à réveiller les morts [de faim].J'entends tout à coup très très fort une sono :
(...)
Le voilà !, Le voilà ! Regardez !
Il flotte et fièrement il bouge,
Ses longs plis au combat préparés,
Osez, osez le défier !
Notre superbe drapeau rouge !
Rouge du sang de l’ouvrier !
(..) Je m'approche ... Devant le cinéma K2, la camionnette de l'UD CGT 9.3. faisait un concert à la troupe de CRS cantonnée là dans le coin, entre le marchand de sushi et le resto mexicain ...
C'était sur l'air de Mirabeau " Allez dire à celui qui vous envoie ..."
Les CRS les yeux en l'air, faisaient semblant d'écouter les petits oiseaux ...J'ai vu que certains avaient envie de rigoler ...
Allez, plus que 4 jours et on fraternise ! ...
Ca va nous manquer, tiens !
SupprimerUn premier mai semblable aux autres jours(comme le jour de l'an d'ailleurs), comme d'hab' je suis allée aux champs, nourrir les bêtes.
RépondreSupprimerEt puis, cette année pas de muguet... et comme pour d'autres l'inquiétude des élections à venir...
Pas brillant le dixième commentaire :?
Par rapport au suivant, il est parfait !
SupprimerUne France réunie....
RépondreSupprimerVous plaisantez j'espère !!
Elle n'a jamais été aussi désunie et fragmentée.
Vous avez vraiment de la merde dans les yeux.
quand à votre petit patrimoine, votre chéri va, et c'est bien naturel, s'empresser de rétablir les droits de succession.
Pignouffe.
Ben oui, c'est ce que j'espère, trou du cul.
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RépondreSupprimerje ne connaissais pas cette générosité florale.
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