En salle

06 juin 2012

Les petites tromperies de Monsieur Fillon

François Fillon est interviewé par Le Figaro. Il commence très fort : « Nous avions prévu d'augmenter les impôts en rabotant et supprimant les niches fiscales inutiles ou inefficaces. Mais en aucun cas, nous n'avions prévu de hausse généralisée, et encore moins pour éviter de baisser les dépenses publiques ! »

Effectivement ! Le gouvernement précédent a déjà voté une hausse généralisée de la fiscalité avec la hausse de la TVA généralisée, celle qui pèse sur tous et que tous les consommateurs paieront à partir de la fin de l’été. Sans compter la hausse de la TVA à taux réduit qui a déjà eu lieu en début d’année.

Ainsi, François Fillon commence son interview, non pas par un mensonge, mais par une contrevérité ! Il a été l’acteur majeur d’une hausse généralisée de la fiscalité… Sans compter toutes les autres taxes mises en œuvre par le gouvernement qu’il a dirigé (les prélèvements obligatoires ont augmenté de plus d’un point, pendant ces cinq années, sans oublier la dette qui a augmenté de 600 milliards et qui pèse sur tous)

Ensuite, il dit : « Nous avons un niveau de fiscalité particulièrement élevé en Europe et une croissance suffisamment faible pour qu'on ne vienne pas y ajouter des prélèvements obligatoires. » Justement, alors ! Pourquoi avoir augmenté la TVA, l’impôt qui pèse le plus sur la consommation donc la croissance.

Le PS ne souhaite qu’augmenter la fiscalité sur les revenus du capital et plafonner les niches fiscales.

« Le gouvernement fait comme si nous étions dans une période normale, confrontés à un dérèglement passager. Or, nous traversons une crise durable, structurelle, pratiquement existentielle. » Il oublie que cette crise durable, structurelle, pratiquement existentielle est liée à la mauvaise gestion depuis 10 ans (rappelez-vous les baisses d’impôts sur les hauts revenus par Jacques Chirac) et surtout depuis 5 ans (notamment avec le paquet fiscal qui a coupé toute marche de manœuvre à l’état, sans compter le catastrophique plan de relance).

« Nos sommes concurrencés par des pays plus jeunes, plus dynamiques, et nous perdons sans cesse en compétitivité. » Parfaitement ! Par la faute des acteurs qui étaient en place pendant ces dix ans au cours desquels la balance commerciale est devenue négative…

Un peu plus bas, après avoir expliqué qu’il fallait continuer à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite (et en torpillant l’Education Nationale, par conséquent) et tout ça : « Ce n'est pas un combat idéologique que je mène, c'est un combat pour la survie de l'économie française. » Comment ça, pas idéologique ? Une casse continue de notre modèle social au nom d’une espèce de libéralisme au service exclusif des plus riches, ce n’est pas de l’idéologie ?

Et il continue : « Je crois surtout que le gouvernement ne mesure pas la gravité de la situation. La situation financière européenne se dégrade à grande vitesse et si nous ne faisons rien, si nous n'anticipons pas, la France sera touchée inévitablement, à très court terme, c'est-à-dire dans les trois ou quatre prochains mois. » C’était à qui d’anticiper ? Qui a perdu le triple A et fait une tonne d’erreurs en 5 ou 10 ans ?

« Si le gouvernement avait conscience de cette situation, il commencerait à préparer l'opinion publique à un resserrement des dépenses [… » C’était à qui de préparer l’opinion ? Qui, dans sa dernière loi de finance, a quasiment supprimé l’ISF ? C’était pour préparer l’opinon ? « …] ou déciderait d'un moratoire sur ses décisions les plus coûteuses, comme la retraite ou la suppression de la TVA antidélocalisation. » Supprimer un dispositif qui n’existe que dans un texte de loi qu’on n’a pas eu le courage de mettre en application avant l’élection tant il est mauvais pour les Français ?

« On a aujourd'hui plutôt le sentiment d'une sorte d'autisme. » Je me répète, qui a mené une mauvaise politique, pendant tant de tant, malgré tous les avertissements, tous les indicateurs au rouge ?

A propos de la croissance : « Si la situation n'était pas aussi grave, on en sourirait presque: la vérité est que la croissance a toujours été au cœur des préoccupations des pays européens, à chaque sommet mais aussi à chaque G8. » Evidemment ! Qui disait en 2007 qu’il fallait aller chercher la croissance avec les dents ? Et qui a mené la politique qui a tué la croissance ?

Pendant ce temps, Angela Merkel rejoint François Hollande à propos de la croissance...

« Mais une politique de croissance ne peut être assise que sur des situations budgétaires saines. » Qui peut encore croire qu’on améliorera la situation budgétaire sans que l’économie aille bien ?

« Que M. Hollande commence déjà par accepter la règle d'or ! » Ah ! Ca lui reprend. Il se prend pour Jean-François Copé ou quoi ? Il est déjà inscrit dans constitution, via la ratification des traités Européen, que le déficit ne devait pas excéder 3% du PIB. Qui a violé cette règle ? Qui nous explique maintenant qu’il faut à nouveau modifier la Constitution ? Qui peut donc croire qu’une modification de la Constitution va pouvoir permettre de rétablir une situation saine ?

Ainsi, François Fillon est coresponsable d’une situation catastrophique qu’il essaie de faire porter au camp d’en face. Il a par contre eu un léger coup de faiblesse : il a oublié de citer les 35 heures… Jean-Pierre Raffarin n’aurait pas oublié, lui !

Sa nouvelle stratégie : faire croire que le Parti Socialiste augmentera les impôts alors que c’est lui a décidé leur augmentation généralisée.

Et c’est bien le Parti Socialiste, avec ses alliés, quand ils seront majoritaires à l’Assemblée Nationale, qui annulera la baisse d’impôt généralisée décidée par le Gouvernement précédent mais pour une mise en œuvre après les élections.

S’il n’y a pas tromperie ?

7 commentaires:

  1. Oui, on est concurrencé par des pays plus jeunes et en pleine croissance et du coup, on ne vend plus aussi à d'autres pays jeunes et en pleine croissance. Pourquoi? Ils ont Internet et la télé, alors faire du commerce avec des pays qui ont une belle brochette de xénophobes...
    Mais c'est pas grave: vive l'isolationisme et l'immigration zéro!
    oups!

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  2. En effet, c'est toujours facile d'attaquer les autres... et puis c'est bien connu les français n'ont aucune mémoire.... Merci pour ce billet tellement revigorant!!

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    1. Merci mais malheureusement les études ont prouvé que la mémoire des Français pour ce qui concerne les faits politiques ne dépasse pas trois semaine.

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  3. ne vous inquiétez pas, crise, déficit, chomage, tout sera résolu dans 5 ans comme cela l'était il y a 10 ans !

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  4. Il me font marrer avec leur règle d'or! Faites ce que je dis, pas ce que je fais.

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