31 juillet 2012

Pas de précipitation !

Au cours du mois de juillet, j’ai entendu des élus de droite ronchonner parce qu’il n’y avait pas assez de texte à étudier au cours de la session extraordinaire du parlement. A l’instant, je viens de tomber sur des propos de André Chassaigne, chef de file des députés du Front de Gauche : « Nous attendons beaucoup du projet de loi de finances 2013 sur lequel nous serons très offensifs en portant, en particulier, nos propositions en vue d'une grande réforme de la fiscalité. » J’attends moi-même beaucoup de cette réforme fiscale mais je ne suis pas persuadé que tout doit être décidé en octobre 2012 pour le budget 2013… Il a ajouté : « Il aurait fallu, au regard de l'urgence, prendre immédiatement des mesures législatives fortes, et en particulier (faire voter, NDLR) la proposition de loi que nous avons faite sur l'interdiction des licenciements boursiers. »

J’entendais un cadre de l’UMP, ce matin, expliquer qu’on n’allait pas assez vite, que le problème était urgent… Je pourrais lui renvoyer ça dans les dents : pourquoi ne pas avoir agi quand ils étaient au pouvoir. C’est d’autant plus rigolo que Bernard Accoyer a dit, je crois, que la session parlementaire avait été inutile… et qu’elle n’avait abouti qu’à trouver 7 milliards de recette supplémentaires ! Le désendettement et le rétablissement des comptes étaient pourtant une urgence il y a quelques temps.

Mon billet de ce matin portait justement sur la réforme fiscale : on ne peut pas la faire en cinq minutes. Il y a un gros travail à faire par le législateur, auparavant et ensuite, un gros travail de mise en place par les fonctionnaires concernés, notamment à l’informatique des finances, voire les systèmes de paie et de facturation des entreprises.

En outre, avec les commentateurs (ceux qui ne sont pas en vacances), on a un peu discuté de ça. Il en ressort aussi que la gauche n’a pas intérêt à faire les augmentations de la CSG avant les importantes élections locales de 2014… De plus, cette réforme ne passera qu’avec un peu d’explications aux électeurs…

Il faut travailler calmement pour essayer d’avoir un résultat cohérent…

Ceci ne concerne pas uniquement les finances… Mes camarades de gauche ronchonnaient, en juillet, quand un amendement visant à rendre « fiscalisables » les indemnités non justifiées des députés. Pourquoi se précipiter ? Nous avons, à la rentrée, une grosse réforme qui va toucher les élus : la suppression de la réforme territoriale et les nouveaux modes d’élections des Conseillers Généraux. Nous avons ensuite une grosse loi sur le statut des élus, notamment, selon les résultats des travaux de la Commission Jospin, avec, probablement, l’interdiction du cumul des mandats, qui aura un impact sur les revenus des élus.

Faisons les réformes les unes après les autres, avec une vision globale, à plus ou moins long terme.

Les Français en ont assez de ces travaux dans l’urgence. On vit depuis cinq ans dans la précipitation, avec une actualité politique beaucoup trop forte, entre les débats inutiles sur l’Islam et les ennuis de DSK, sans compter une année pleine avec la primaire du PS, l’amplification de la crise de la dette avec les ennuis de la Grèce, la Présidentielle, les législatives, …

Jacques Etienne se foutait de ma gueule, ce matin, du fait que je trouve l’actualité politique vide. Je vais le rassurer : c’est uniquement en tant que blogueur politique ! Je suis incapable de trouver des idées pour intéresser mes lecteurs. Sur mes six derniers billets, aucun n’a atteint les 400 lecteurs (selon mon hébergeur). Même si ça pourra impressionner des blogueurs mon anciens que moi, je vous assure que c’est dérisoire.

Par contre, en tant que citoyen, je me réjouis de ce calme. Ceux qui aiment le sport peuvent s’intéresser aux JO et moi je peux bricoler avec Google+ et préparer mes vacances !

Pourquoi réclamer de l’urgence ?

N.B. : je prépare moi-même ce billet dans l'urgence, notre réseau va être arrêté pour la nuit dans les toutes prochaines minutes, je procède par à coups successifs.

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Retrouvez mes blogs dans Google+

Suite à une évolution de Blogger, la page "Partageons mon comptoir" (remplace la page "jegoun") recevra tous mes billets de blogs (ce n'est plus la page "Nicolas Dublog"). Hop ! Dans vos cercles !

Pas d'augmentation de la CSG ?

La session extraordinaire se termine. Les premières mesures phares ont été votées : la fin des heures supplémentaires défiscalisées et de laTVA sociales. Il n'y aura pas d'augmentation de la CSG et Jérôme Cahuzac a confirmé, hier, qu'elle ne serait pas au menu de la loi de finances pour 2013. Certes, tout peut encore changer. Le patronnât ronchonne et exige des cotisations en urgence.

Pourtant mes trolls de droite ont hurlé : "vous ne voulez pas y croire mais vous l'aurez, cette augmentation de la CSG". Laissons les attendre.

À noter que cette augmentation de la CSG ne me choquerait pas.

François Hollande a lancé sa campagne pour les primaires par un régime draconien et la sortie d’un livre avec un programme. Ce n'est pas le régime qui a fait que je me suis intéressé à cette candidature (un Président devrait être gros) mais ce bouquin. C'était à une époque où on n'y croyait pas trop, tant la candidature (et la victoire !) de DSK semblait évidente. J'ai pourtant lu le programme.

Il y avait, dedans, la réforme fiscale qui était relativement détaillée. Le principal volet était la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, vu que ces deux impôts portent sur le revenu. La suite du programme consistait à transférer des cotisations sur le travail vers cet impôt fusionné.

Cette fusion est probablement assez compliquée à mettre en œuvre. La CSG payée porte sur l'année en cours alors que l'IR porte sur l'année précédente. Gérer la transition est presque insurmontable puisqu'on ne peut pas faire d'année blanche ou... d'année double (en 2012, on paye les impôts pour 2011... On ne va pas payer, en plus, ceux pour 2012).

Il faut donc des développements informatiques conséquents pour gérer la part prélevée à la source (la CSG) et la part payée une fois que les comptes sont bouclés, l'année suivante.

Bon travail, chers législateurs !
Et ensuite, bon travail, chers collègues informaticiens !

Mais en tout état de cause, il faut enfin commencer à considérer la CSG comme une première tranche d'imposition sur le revenu.

Et, à ce titre, une augmentation ne me gênerait pas plus que ça.

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30 juillet 2012

La fatigue de fin juillet, aussi dans Twitter

J’ai eu deux « tweetclash » (engueulades dans Twitter) la semaine dernière et j’aurais pu en déclencher un, ce midi. Comme le dit Pierre suite à mon billet de vendredi, la fin juillet est toujours délicate, à cause de la fatigue qui s’entasse probablement.

Toujours est-il que les twittos ne réfléchissent jamais à la portée de leurs propos et au fait qu’ils les tiennent en public, sur un réseau social. Je plaide coupable, j’ai dis des méchancetés sur mon copain Sarkofrance la semaine dernière parce que j’avais mal compris un de ses billets. Ne revenons pas dessus, j’en ai longuement parlé vendredi dans un billet qui a inspiré Pierre.

Un twittos a réagi à mon billet de ce midi : « j’adore l’alternance pour voir @jegoun se plaindre des blogueurs de droite ou FdG de mauvaise foi #PaillePoutre. » En gros, il me traite d’imbécile, de béni-oui-oui ou de je ne sais quoi…

Pourtant, je conclus la partie de ce billet par : « Cela étant, grâce aux encouragements de François Hollande, nos champions vont sûrement rapporter un tas de médailles. », étalant ainsi ma propre mauvaise foi volontaire et montrant que je plaisantais.

C’est amusant de voir des gens qui se permettent des jugements à l’emporte pièce sans même avoir compris ce qui était écrit et, surtout, sans se rendre compte qu’ils sont dans le domaine public, d’une part, et sans réfléchir à ce que le « destinataire » puisse mal prendre les propos, d’autre part.

L’autre clash de la semaine dernière a généré un billet dans mon annexe.

Il mérite un peu d’explications puisqu’il a des suites. Des suites relativement grave puisque j’ai vu passer dans Twitter un truc comme « @jegoun est définitivement un connard. »

Le motif a peu d’intérêt mais mériterait un billet pour rigoler. D’ailleurs, il ferait se plier de rire un congrès de psychiatres (je résume : finalement, une twittos m’a demandé de modifier un billet et, pour l’avoir fait, elle me traite de connard).

Ce qu’il y a de rigolo, c’est que je n’aurais jamais du voir le tweet où il était indiqué que j’étais un connard : la personne était persuadée avoir bloqué mon compte (c’est-à-dire fait en sorte que je ne puisse plus la lire) mais elle avait oublié. C’est quand même assez fort de voir que certains se permettent des insultes publiques, dans les réseaux sociaux, en espérant que le « destinataire » ne le voit pas.

Pas de blog ! J’ai reçu une notification par mail.

Du coup, je lui ai répondu et elle s’est rendu compte de sa bévue. Elle a aussitôt bloqué deux de mes comptes (@jegoun et @jegoublogs) pour que je ne puisse pas aller voir le reste de ses remarques. Je me suis donc précipité sur un autre compte, @KremlinDesBlogs, pour lire sa prose. Elle peut le bloquer. Il me reste des comptes en réserve. Mais je n’irai plus la lire, j’ai bien mieux à faire.

Avant d’être grossiers, insultants et de dire des conneries sur les réseaux sociaux en se croyant protégé par une bulle, les Twittos devraient se rappeler que seuls les comptes privés ne sont pas visibles par d’autres… Et encore, ça ne change rien sur le fond…

Twitter devrait éditer un manuel de savoir vivre… Et les twittos devraient tenter de se calmer quand ils attendent les vacances…

Donnez-leur des jeux !

François Hollande se rend à Londres pour encourager nos sportifs nationaux pour les jeux olympiques. Avec Ebuzzing, hier, je suis tombé sur un billet de blog d’un type probablement de droite (il pourrait être du Front de Gauche…) critiquant la démarche du Président de la République sur le thème « il pourrait s’occuper de nous, de la crise, … plutôt que d’aller faire le guignol ».

C’était grotesque.

Je vais ensuite lui rappeler que Nicolas Sarkozy s’était rendu à la cérémonie d’ouverture à Pékin (Londres est à une heure d’avion…) malgré les dénonciations du comportement des Chinois avec les Tibétains, alors que le Premier Ministre du Royaume-Uni avait boycotté ainsi que le Secrétaire Général des Nations Unis.

Cela étant, grâce aux encouragements de François Hollande, nos champions vont sûrement rapporter un tas de médailles. Le changement, c’est maintenant et tout ça…

Moi, ça me fatigue. L’actualité politique est vide et on a quasiment rien à raconter dans nos blogs. On a bien Nicolas Sarkozy – toujours lui – qui fait un vague come back et critique François Hollande en oubliant que le conflit existait déjà de son temps et qu’il avait reçu Bachar al-Assad à Paris…

L’actualité politique est nulle depuis une dizaine de jours. Les journaux d’information sont par contre remplis de nouvelles sportives. Ca occupe le public mais ça devient infernal. Hier soir, la plupart des zozos ne parlaient que de sport. La situation est devenue délirante quand nos quatre nageurs ont remporté la médaille d’or en niquant les Américains. J’ai répondu « ça s’arrose » à une bonne cinquantaine d’excités…

Je conçois qu’on s’intéresse au sport mais voir se remplir ma TL des mêmes conneries pendant des heures est lassant. Remarque ! Je devais gonfler mes abonnés au moment de la campagne, pendant les « ripostes parties » du Parti Socialiste.

Toujours est-il qu’il est temps que ça se termine et qu’on puisse à nouveau louer les mérites du gouvernement (ou lui taper dessus, selon l’humeur).

27 juillet 2012

Un kdb fin août ?

Je vous propose le jeudi 30 ? Ça roule ? Provinciaux, réservez vos billets.

Vivement les vacances !

Je dois reconnaître un moment de lassitude qui explique mon truc d'hier avec mon éminent confrère et ami Sarkofrance et mon billet de ce matin que j'ai fait par hasard au moment où l'inspiration venait.

C'est en partie liée au boulot (pas de vacances, de ma faute, depuis Noël et quantité de travail plus importante qu'à l'accoutumée du fait des vacances de collègues. Dans une semaine et ceux reviendront auront le plaisir de me remplacer) mais aussi à l'actualité politique qui est d'un ennui à mourir.

Tiens ! Hier soir, je voulais faire un billet sur Nadine Morano. On n'a plus de nouvelles. De fait, selon Google News, elle n'a pas fait parler d'elle depuis fin juin quand elle a porté plainte contre Gérald (Gérard ? J'ai un trou). J'étais inquiet, vous pensez bien !

À part ça, quand on est blogueur de gauche et que cette dernière est au gouvernement, on a parfois envie de mettre la queue entre les jambes (ou de faire des billets pour crier contre des mensonges qui circulent : les membres de la Commission Jospin sont bien bénévoles et les marchés publics sont en encadrés par des lois).

Du coup, je n'ai pas consulté les actualités depuis ce matin et c'est probablement aussi bien.

Et c'est sans doute la première fois depuis mes dernières vacances. Ce n'est pas la première fois, par contre, qu'il n'y a qu'un "train bleu" toutes les huit minutes sur la ligne 7. J'ai le temps de faire un billet, non ?

Il est tant que ça se termine !

27 juillet

Il y a un an jour pour jour, j’avais passé une bonne partie de la journée à discuter avec Le Coucou. Jean-Louis était inconsolable depuis la mort de Marcelle au début de l’année. Quelques jours plus tôt, j’avais réussi à la convaincre de venir à Paris, en septembre. Quant à moi, je devais aller chez lui une semaine plus tard, passer quelques jours, bien décidé à tenter de lui changer les idées, à l’emmener se promener, à faire la fête.

Il aurait eu 65 ans le lendemain, le 28 juillet. Il ne les aura jamais. Le 28 au matin, son fils me téléphonait pour annoncer sa mort, la veille à 19 heures.

Les jours qui suivirent furent très durs pour moi. Les copains blogueurs étaient là, près de moi, mais sans vraiment comprendre ce qui nous liait, le Coucou et moi. «  Hé ! Nicolas, si tu envoies des fleurs, mets-moi avec toi et dis-moi combien que je te dois. Et tu présenteras tes condoléances à la famille, pour moi. » Andouille ! Tu ne t’es jamais demandé si par hasard, ça n’était pas à toi de me présenter des condoléances… ?

27 juillet.

Mon père est mort le 26 juillet 1992. Ca faisait vingt ans hier.

Le 27 juillet 1996, mon copain Christophe mourrait. Le moteur avait lâché subitement alors qu’il travaillait très dur, pour moi, pour me rendre service. 15 ans tout rond avant Jean-Louis.

Putain de fin juillet.

Hier, évidemment, j’ai appelé ma mère. 20 ans après et tout ça. Après avoir raccroché, je regarde mes mails. Mon copain Juan avait fait un billet commençant par une charge contre moi mais qui se voulait humoristique. Etais-je mal luné ou a-t-il mal formulé une phrase ? J’ai mal pris le billet et Juan n’a pas compris tout de suite que j’étais vraiment de mauvais de poil.

Un peu plus tard, il a fini par fermer ses blogs. Je ne sais pas si c’est lié.

Je ne veux pas me fâcher avec les copains. Je veux bien m’engueuler, pas me fâcher. On a besoin de Sarkofrance. Nicolas Sarkozy a été éliminé mais il nous reste une UMP à surveiller… de même qu’un gouvernement socialo.

Je ne veux pas me fâcher avec les copains.

Je vais les saluer. Antoine, Aurel (félicitations, au fait !), Bembelly, Captain Haka, CC, Cuicui, Cyril, Dada, Dagrouik, Daniel, David, Dedalus, Disp, Doudette, El Camino, El Camino, Elmone, Elooooody, Emanu124, Emmanuel, Eric, FalconHill, Gaël, Gildan, Gilles, Guillaume, Guillaume, Gularu, Hern, Homer, Homer, Isabelle, Jean, JJU, José, Juan, Juan, Lady Apo, Laurent, Lo, Lolo, Louis, Majicwoofy, Marco, Marie, Matfanus, Melclalex, Ménilmuche, MHF, Mike, Mipmip, Mrs Clooney,Mtislav, Nicolas, Nicolas, O16o, Océane, Olivier, Olympe, Philippe, Pierre, Poireau, Polluxe, Princesse, P'tit Louis, Rimbus, Romain, Romain, Rosa, Sasa, Seb, Shaya, Styven, Thierry, Thierry, Thierry, Trub, Val, Virginie, Xapur, Yann, Zette, ...J'espère que je n'ai oublié personne : je ne veux pas me fâcher avec les copains. Tiens ! J'ai oublié les réacs de gauche et de droite : Catherine, Suzanne, Didier, l'Amiral, Jacques, ... Ils ne sont pas dans le même fichier de suivi (je suis un blogueur organisé...). Au fait ! Il y aurait Ju à mettre dans la liste de même qu'un tas d'autre qui, comme elle, ont des blogs auxquels je ne peux pas accéder pour des raisons techniques.

Je ne veux pas me fâcher avec les copains. 

Putain de fin juillet.

26 juillet 2012

Que faire fin août ?

Je rentrais du boulot, dans la ligne 10, quand deux jeunes sont montés, à Sèvres Babylone. Ils discutaient d'Universités d'été juste à côté de moi et j'étais obligé de suivre leur de discussion.

À un moment, le garçon a dit "il paraît que c'était mieux avant, on mangeait bien et on pouvait baiser". Puis il a dit : "c'est ce que m'a dit ..." Je tairai le nom de cette éminente personne qui bosse au PS et dont j'ai déjà entendu parler.

Le PS a ainsi commencé à organiser cette grand messe. On en parle à Solférino.

Dans la journée, j'avais reçu une invitation en tant que blogueur. Je ne voulais pas aller, pensant reprendre le boulot le lendemain. À tout hasard, j'ai demandé aux copains qui y va...

Quand les jeunes sont sortis du métro, j'ai reçu un autre mail. Il venait de l'équipe "numérique" de la campagne de Hollande. Je suis invité à un pot à la Rochelle pendant cette période.

Dans le mail, il y avait la date. C'est une semaine après que je reprends le boulot.

En sortant du métro, je me suis dit que ça faisait longtemps que je n'avais pas appelé ma mère. Elle est en vacances chez ma sœur.

Qui habite La Rochelle. Ce n'est pas ma mère que je vais appeler mais ma sœur. J'ai une histoire d'hébergement à régler.

C'est ainsi que j'ai pris ma décision grâce à deux jeunes qui discutaient à côté de moi dans le métro et qui liront peut être mon billet, si jamais il fait rigoler un type qui bosse à Solfé.

Une politique plan plan ?

Même si c’est très gentiment proposé par Yann, il est absolument hors de question que j’achète une voiture électrique, pour les raisons qu’il explique, d’ailleurs. Je ne pourrai pas l’utiliser pour mes vacances ou pour aller en week-end en Bretagne. Le plan de sauvetage proposé par l’état me laisse dubitatif mais n’étant pas un spécialiste, je vais fermer ma gueule.

Néanmoins, la proposition de Dagrouik me semble plus satisfaisante : mettre PSA sous tutelle. D’ailleurs, Marine Le Pen a proposé que l’état entre au capital de Peugeot ce qui permettra de mettre des coups de pieds au cul à cette honorable société afin qu’elle se remette dans le droit chemin avec une politique industrielle cohérente !

Dans l’attente, moquons nous de nos camarades électeurs de Marine Le Pen. Prenons-en un totalement au hasard : Didier Goux. Dans son billet du jour, cette feignasse se contente de relayer un billet d’un illustre blogueur libéral (que je n’ai pas lu, je n’arrive pas à l’ouvrir)(je parle du billet, pas de ma gueule). Il critique l’intervention de l’état, je suppose, vu l’extrait proposé par Didier et vu que c’est un libéral. Il faudrait savoir ce qu’en pense Marine Le Pen pendant qu’elle n’est pas en train d’envisager de rentrer au capital…

Les blogs de droite critiquent également ce plan. Le camarade @jevousarrete, par exemple, s’y colle. Il conclus par : « L’astuce du chef : commencer à faire monter la sauce plusieurs jours avant de servir votre flan de sauvetage avec un bouquet garni de coupables classiques (prédécesseurs, patrons et actionnaires). » Je suis parfaitement d’accord pour les coupables : les gouvernements précédents, les patrons de cette boite qui n’ont pas su évoluer alors que d’autres constructeurs sont en pleine forme et les actionnaires qui s’en sont foutus plein les poches, n’ont pas viré les patrons et n’ont pas de vue à long terme.

Taper sur le coût du travail et donc de la protection sociale en France est bien facile. Pourtant, Toyota construit des usines chez nous pour exporter aux USA.

Des charlots.

Tiens ! Vous voulez acheter une voiture de la taille d’une Golf (au hasard…). Vous allez chez Toyota et vous choisissez une Yaris. Ah non ! Ce n’est pas de la même taille. Elle fait 50 cm de moins.

Vous allez chez Volkswagen, ils vous proposent une Golf.

Vous allez chez PSA, ils vous proposent la C3 Picasso, le Berlingo II décliné en « ludospace », la C4, la DS4, la C4 Picasso, la 308, la 3008, le Partner II décliné en « ludospace »… sans compter les coupés et autres machins…

Un peu de sérieux.

La voiture électrique ?

C’est sûrement une bonne idée, de même que les machins mixtes. Il faut investir massivement dans la recherche. Dagrouik, toujours lui (il est en forme), diffusait le tableau ci-joint, dans un billet, hier. Il compare les coûts des chercheurs dans les différents pays. Je ne sais pas quelle est l’unité mais je constate que le chercheur français coûte « 64 » alors que son homologue américain « 116 », l’Allemand, « 88 », le Chinois « 42 », le Japonais, « 96 », l’Italien « 80 », l’Anglais « 72 » et l’Espagnol, tant qu’il n’est pas en faillite, « 65 ».

Je résume : il y a plus de différence entre un chercheur allemand et un chercheur français qu’entre un français et un chinois et même les chercheurs des mauvais élèves de la zone euro sont plus chers que les nôtres.

Les employeurs potentiels des chercheurs feraient mieux d’améliorer les conditions de travail (et bien sûr le salaire) de leurs chercheurs plutôt que de ronchonner sur le coût du travail.

Leur comportement est délirant – et c’est pourquoi mettre PSA sous tutelle n’est finalement pas complètement con : ils ruinent leur boite avec une politique commerciale et industrielle douteuse tout en cessant les investissements pour l’avenir… Ils vont crever ! Et l’Etat va continuer à payer pour eux ?

S’il y a une aide, il faut entrer au capital pour surveiller ces cochons.

A propos de la voiture électrique ?

Le week-end dernier, je suis rentré en Bretagne en train. Ca m’arrive souvent mais généralement c’est parce que je m’y prends trop tard pour prendre une voiture de location, je ne regarde pas les prix. Le week-end dernier, par contre, j’avais eu envie de rentrer en train. Restez assis : le train coûte 40 euros de plus que la location d’une voiture de la taille d’une Golf… Je suis resté sur le cul ! Bien sûr la location me coûte 70 euros de plus que le train si j’ajoute le carburant et le péage…

Comme j’aime bien conduire et que le trajet en voiture permet de partir quand on veut et dure le même temps que le trajet en train (le temps d’aller à Montparnasse, d’attendre la correspondance, …), je vais donc continuer à aller en voiture.

Il me faudrait une voiture électrique pour polluer moins mais elle ne pourrait pas faire les 430 kilomètres.

Après être entré au capital de Peugeot, l’état pourrait aussi se rappeler qu’il est au capital de la SNCF… et s’intéresser à la politique de notre charmante société de transport nationale de manière à ce que les tarifs soient attractifs et que l’on puisse louer une voiture électriques plus facilement dans les gares (notamment à Saint Brieuc, pour ce qui me concerne)…

C’est la réflexion qu’on se faisait avec des collègues après être passé devant une station « Autolib » en rentrant de la cantine. A l’aller, on parlait politique et on se demandait s’il était possible de sortir d’une crise économique comme la nôtre sans une guerre ou, au minimum, un soulèvement populaire ou un truc comme ça…

Toujours est-il qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les burnes œufs et qu’on ne sortira pas de la crise en mettant des rustines sur les pansements. Il faut une politique industrielle ambitieuse.

Je dis ça, je ne dis rien. Je suis un blogueur de gouvernement, comme disait l’autre. Je dois fermer ma gueule.

25 juillet 2012

Le mot du jour : REACOSPHERE #dicodesblogueurs

Dans son blog, mon confrère Bembelly a lancé une chaîne où il invite des blogueurs à proposer des définitions pour des mots que nous utilisons dans notre milieu un peu fermé. Il est temps que j’y participe, avec ce blog, pour apporter ma pierre au dictionnaire des blogueurs ! Je choisis un mot : réacosphère, c'est-à-dire l’ensemble des blogueurs réactionnaires.

Revenons en arrière. Le 10 mai 1981, précisément. Je venais d’avoir 15 ans et nous recevions nos « correspondants allemands » à Loudéac. Avec le mien, on avait passé la soirée chez une copine avec le sien. On avait quitté la maison de mes parents, où l’ambiance était à la fête, bien sûr, un peu après 20 heures et l’annonce du résultat. Nous nous étions pointés quelques minutes après dans la vieille famille réac de la copine. Le champagne avait été mis au frais pour fêter la victoire de Giscard. Du coup, on a piqué la bouteille et on l’a fini dans la chambre de la copine (sans nous livrer aux cochonneries que je vous vois déjà imaginer).

A l’époque, nous qualifions de « réacs » toutes les vieilles familles bourgeoise de la commune, notoirement à droite et mettant souvent leurs enfants dans les écoles privées (pas les parents de ma copine…). C’était le mal absolu, dans mon milieu, dans cette commune du Centre Bretagne.

Comment définir ce qu’est un réactionnaire ?

Paf ! Ce n’est pas l’objet du billet, je ne vais pas m’attarder sur ce point. Globalement, les réactionnaires sont des gens qui refusent des évolutions de la société.

Quand je vais à Loudéac, je fais souvent des billets à propos du centre-ville qui se vide à cause de cette zone commerciale nouvellement installée en périphérie. Quand je fais ce genre de billets, je me sens absolument réactionnaire, sans la moindre gène.

Pendant dix ans, la droite nous a proposé des réformes au nom de la modernité. Nous autres, gauchistes, avons lutté contre, notamment dans les blogs. Nous refusions les évolutions de la société proposées par Nicolas Sarkozy, essentiellement (avant 2007, les blogs n’avaient pas de visibilité). N’étions-nous pas un peu réactionnaires ?

Prenons la définition de réactionnaire dans un dictionnaire en ligne.

« réactionnaire, adjectif, Opposé au progrès. Synonyme rétrograde Anglais reactionary
réactionnaire, nom Personne opposée au progrès. Synonyme conservateur Anglais reactionary. »

Si construire des zones commerciales et travailler plus sont considérés comme un progrès, puisque c’est présenté ainsi, je dois dire que j’y suis opposé. Donc, par définition, réactionnaire.

C’est ballot. Surtout pour toi, cher lecteur, qui se rend compte subitement qu’il est réactionnaire. Tu as le droit de prendre un cognac pour te remettre. Tu peux aussi prendre une Manzana si tu juges que c’est plus moderne et as peur de te renforcer dans la réaction en appréciant des vieux alcools.

Depuis 1981, le monde a bougé. La gauche a été trois fois au pouvoir pendant cinq ans. La droite a occupé deux fois le pouvoir pour des périodes plus courtes puis dix ans d’affilée, soit un total de seize ans.

On se retrouve bien embêtés pour définir ce qu’est réac. On s’en fout, ce n’est pas le sujet du billet ai-je déjà dit.

Nous allons interrompre cette intéressante information par un flash d’information. Monsieur Philippot, vice-président du Front National, a déclaré : « A la veille de la présentation du plan de soutien à la filière automobile, Florian Philippot suggère que l'Etat achète des parts du groupe PSA, "qui ne vaut plus que 2,5 milliards d'euros". » Suite à cette déclaration, nous nous sommes livrés à un micro trottoir auprès de blogueurs gauchistes dont un gros avec une cravate à chier qui a déclaré qu’il est tout à fait normal que l’Etat entre au capital des entreprises qui reçoivent une aide. C’est la fin du flash d’information.

Nous sommes toujours embêtés. Nous avons des réactionnaires à gauche et le parti qui devrait être le plus proche des réacs prône maintenant une entrée de l’Etat au capital des entreprises. C’est d’autant plus amusant que je fréquente beaucoup les réactionnaires : pour la plupart, ils sont ultra libéraux. Les libéraux ? Ils n’existent plus vraiment. Ils étaient représentés, à une époque, par le centre droit et l’UDF dont faisaient partie Charles Million qui a pu gérer une région avec le Front National et tous les anciens compères de Occident, ce « mouvement politique français d'extrême droite », tels que Alain Madelin, Gérard Longuet, Claude Goasguen, Hervé Novelli et d’autres…

Le paysage politique Français n’est pas toujours simple à comprendre et nous allons laisser les réactionnaires se définir eux-mêmes, s’ils en ont envie.

Nous voila à définir le mot « Réacosphère ».

Je vais recycler une photo du Maréchal Pétain pour illustrer ce billet. Il n’avait pas de blog, à ma connaissance, mais je ne voudrais pas réécrire l’histoire de France.

Réacosphère : nom masculin (enfin, qui devrait l'être...). Ensemble des blogs très à droite voire d’extrême droite. Certains blogueurs de droite sont réactionnaires sans le savoir. Dans ce cas, ils ne font partie de la réacosphère et restent bouder dans leur coin puisque les blogueurs de gauche se foutent de leur gueule. A l’heure où la droite est laminée en France, la réacosphère est très présente sur Internet. Certains considèrent comme un honneur d’en faire partie. Les membres normand de la réacosphère fricotent beaucoup avec les blogueurs de gauche se qui rend les classements assez difficile. Beaucoup de tauliers de blogs membres de la réacosphère sont des intellectuels. Ceux qui s’y connaissent un peu en économie vivent sur une autre planète et sont libéraux. Généralement, les fonctionnaires y sont considérer comme des méchants. Les membres de la réacosphère détiennent tous une vérité et se moquent des blogueurs opposés qui détiennent une autre vérité.

Voila. J’espère que vous avez suivi.

Comme c’est une chaîne de blogs, je vais « taguer » sept de mes confrères qui seront chargés de choisir un mot utilisé dans les blogs et d’en faire une définition. Sont tagués : O16o, Cyril, Louis, Guillaume, Eric, Arnaud et Nicolas.

24 juillet 2012

Quand J. M. Apathie refait l'histoire

En déambulant dans twitter, je suis tombé sur ce tweet de notre éditocrate favori : "@jmaphatie: Ce n'est pas l'#austétité qui provoque la #crise mais trente ans d'#endettement incontrôlé qui provoque l'austérité qui provoque la crise".

Dans un premier temps, veuillez l'excuser de mettre des # partout. Ça fait branché mais ça nuit à la crédibilité des médias.

Ensuite, vous pourrez lui rappeler que ce n'est pas 30 ans de dette mais près de 40.

Mitterrand et la gauche ont beau dos.

C'est en janvier 73 que Giscard, pas encore Président de la République mais vulgaire Ministre des finances, à fait passer une loi, joyeusement reprise par les traités européens (promus par Mitterrand, quand même...), qui interdit l'état d'emprunter à sa banque centrale (ce qui fait que le montant de la dette est globalement égale au cumul des intérêts qu'elle a générés).

Si quelqu'un avait une planche à billets pour payer ma note de bistro, ce soir, ça m'arrangerait bien et je pourrais sereinement contribuer à la réécriture de l'histoire.

L'augmentation de la dette est presque continue depuis les chocs pétroliers et, finalement, a été plus importante sous les gouvernements de droite (même si la gauche n'est pas exempte de responsabilités).

Laurent Wauquiez et Bruno Le Maire, ces doux gauchistes

Les propos d’anciens ministres de droite m’amusent souvent. Là, c’est Laurent Wauquiez, cible favorite de mon confrère MHPA, qui s’y colle.

Tiens ! « "Les Français savent très bien que ce n'est pas un énième plan sur l'automobile qui va sauver nos emplois", a-t-il conclu, en estimant par ailleurs "absurde" d'abandonner la prime à la casse, "qui a permis de sauver le marché de l'automobile au cours des années qui viennent de s'écouler". »

La prime à la casse est une incitation à la consommation. Une espèce de TVA à l’envers, quoi, puisque c’est l’état qui donne des sous au contribuable quand il achète une voiture (moins que le montant de la TVA sur l’achat de la voiture, d’ailleurs, je suppose). Dans le contexte actuel, avec les machins fiscaux de la semaine dernière, c’est rigolo de voir M. Wauquiez.

Un type de droite qui veut diminuer les impôts sur la consommation ?

Cela étant, si la prime à la casse avait servi à quelque chose, Peugeot n’aurait pas préparé ce plan… En outre, la prime permet d’aider des français qui en ont les moyens à acheter une voiture pour donner du pognon à des actionnaires privés. Je ne vois pas en quoi la collectivité (nous, quoi, ceux qui payons des impôts) aurait à aider les gens à acheter des bagnoles… Mon côté libéral, je suppose…

« "Il faut plus de protectionnisme européen. On est beaucoup trop naïfs dans notre rapport à la mondialisation. Il faut donner la priorité aux entreprises, aux voitures, aux produits qui sont fabriqués sur le sol européen", a souligné également Laurent Wauquiez, ancien ministre UMP et maire du Puy-en-Velay, sur BFM TV et RMC. »

Le voila plus à gauche que Montebourg !

« L'ancien ministre a appelé enfin à la mise en place d'un "plan européen de soutien à l'industrie automobile". »

Tiens ! Quel Président de la République c’est fait élire en partie pour refaire les traités Européens ?

Il est aidé par Bruno Le Maire : « Je demande au président de la République de sortir rapidement de sa réserve et de prendre les décisions nécessaires, avec notre partenaire allemand, avec la BCE (Banque centrale européenne), pour répondre à la gravité de la crise qui est en train de secouer la zone euro. »

Changer le rôle de la BCE et donner une gouvernance économique à l’Europe ? Belle idée…

Bande de gauchistes…

Où était la France en 1942 ?

Allez donc lire Authueil, ne serait-ce que pour énerver mes lecteurs réacs.Ou alors, il a viré gauchiste.

Adieu France Soir

FranceSoir n’est plus. Je crois que le dernier grand journal à disparaître était « Le Quotidien de Paris », il y a une quinzaine d’années. Le dernier numéro « papier » de la Tribune est sorti fin janvier 2012. Depuis deux mois, Paris Normandie accumule les mauvaises nouvelles.

A part le côté affectif, j’y reviendrai, et les aspects sociaux (le personnel est au chômage), je dois reconnaître que la nouvelle me laisse un peu froid… Face à la concurrence d’Internet, y compris « mobile », et des quotidiens gratuits, un journal généraliste n’a plus nécessairement d’utilité.

En banlieue Parisienne, France Soir me semblait lutter avec acharnement contre la puissance du Parisien, journal également populaire mais sérieux et rigoureux.

J’aime bien le Parisien. Ca fait plus de 15 ans que je le lis (ou le survole) à peu près tous les jours. Quand j’ai commencé à bloguer, c’est souvent lui qui m’inspirait pour mon billet du matin. Depuis j’ai arrêté. Je le lis le soir, vers 19 heures, en arrivant à la Comète, pour réfléchir (rêvasser serait mieux) à l’actualité (celle de la veille, en fait), à froid, en discutant avec mes potes de comptoir.

J’aimais bien aussi France Soir, je l’ai feuilleté pendant des années, à l’époque où le vieux Joël faisait les mots fléchés d’Alain Bonhomme tous les soirs et que je l’aidais à finir. Quand il avait fini. Depuis un an ou deux, le vieux Joël a cessé de boire. Sa seule raison d’aller au bistro était de faire ces mots fléchés.

De fait, depuis février, ses visites s’espacent. Plus de motivation pour sortir. Il ne vient plus que tous les quinze jours, environ, alors que pendant cinq ou six ans, j’avais un compagnon fidèle, sept jours sur sept, de 20 heures à la fermeture.

A une époque, il avait fallu que je l'engueule parce qu'il me téléphonait systématiquement si je n'étais pas à côté de lui dès 20h15... C'était un rite, aussi, pour lui, de faire ses mots fléchés avec son assistant avec une cravate à chier et un iPhone, bien pratique pour trouver certains mots ou procéder à quelques vérifications.

Une page se tourne.

Celles de France Soir ne se tourneront plus. D’autres quotidiens vont suivre…

23 juillet 2012

Vel d'Hiv : Henri Guaino ou la tentation du relativisme

« Ce qui a été commis au moment de la rafle du Vel' d’hiv est une abomination, était une horreur. Ceux qui l’ont fait doivent être condamnés durement au tribunal de l’Histoire. Mais la France, qu’est ce qu’elle a avoir avec cela ? » « Peut être que M. Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l’armistice ? Ce n'est pas ma France. » Voila ce qu’a déclaré Henri Guaino sur BFM TV.

Je n’ai pas écouté François Hollande, hier (je ai lu le discours ce matin). Ses propos étaient beaux et justes nous dit Marco. A la fin de son billet, il cite Churchill : « Quiconque oublie son passé est condamné à le revivre. »

Alors je vais citer une partie du discours du Président de la République :

« Elle commence par la transmission. Beaucoup de dérives trouvent leur source dans l'ignorance. Nous ne pouvons pas nous résigner à ce que deux jeunes Français sur trois ne sachent pas ce que fut la rafle du Vel d'Hiv.

L'école républicaine, à laquelle j'exprime ici ma confiance, a une mission : instruire, éduquer, enseigner le passé, le faire connaître, le comprendre, dans toutes ses dimensions. La Shoah est inscrite au programme du CM2, de la 3ème et de la 1ère.

Il ne doit pas y avoir en France une seule école, un seul collège, un seul lycée, où elle ne puisse être enseignée. Il ne doit pas y avoir un seul établissement où cette histoire-là ne soit pleinement entendue, respectée et méditée. Il ne peut y avoir, il n'y aura pas, pour la République, de mémoire perdue.

J'y veillerai personnellement.

L'enjeu est de lutter sans relâche contre toutes les formes de falsification de l'Histoire. Non seulement contre l'outrage du négationnisme, mais aussi contre la tentation du relativisme. »

Le relativisme ? Ce n’est pas ce que fait M. Guaino ? Pour lui, ce n’est pas la France, la vraie France n’était pas là.

C’est évidemment plus facile.

Oublions.

Oublions, pour résumer, que des députés que nos ancêtres ont élus ont donné tous les pouvoirs à des hommes qui ont fini par ordonner ça, commis par nos forces de l’ordre.

Partons en Angleterre…

« C'est en étant lucides sur notre propre histoire que la France, grâce à l'esprit de concorde et d'union, portera le mieux ses valeurs, ici et partout dans le monde. »

20 juillet 2012

Peugeot ou l'erreur 404 de l'économie Française

Tiens ! François Fillon et Jean-François Copé tirent dans le même sens ! C'est à propos de « Peugeot » et de ce pauvre Thierry Peugeot qui se sent stigmatisé par François Hollande et Arnaud Montebourg...

« "Montebourg, c'est l'arrière qui tire dans le dos de ceux qui sont au premier rang du combat" économique, a accusé François Fillon, jugeant le gouvernement "irresponsable" sur ce dossier.
"Quelle est cette attitude qui consiste à taper sur une entreprise, à la dénoncer, à émettre des soupçons, alors que cette entreprise est aux premières loges dans le combat de la mondialisation", a-t-il lancé sur Europe 1.
"Mettre à ce point en cause l'image d'une entreprise (...) pour le plaisir d'expliquer que ça ne peut être que la faute d'un patron, comme on dit au PS, c'est menacer en fait des milliers d'entreprises, des milliers d'emplois", avait accusé le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, peu de temps auparavant sur France 2.

"Je dis attention! M. Montebourg est en train de porter atteinte à notre économie", a poursuivi Jean-François Copé, en raillant l'intitulé du portefeuille de M. Montebourg, ministre du Redressement productif: "Pour l'instant, il n'est pas en train de redresser grand chose". »

Je n'ai aucune preuve que le plan de licenciement de Peugeot était effectivement prévu de longue date et que la droite lui avait demandé de le repousser après les élections. Il n'empêche que si un cadre de l'UMP venait me le jurer au comptoir, j'aurais l'impression de voir son nez grandir.

Pendant que Montebourg est occupé à faire son plan de soutien à l'automobile, je vais répondre à notre duo.
Bonjour Messieurs,

Avant que la droite n'arrive au pouvoir en 2002, le commerce extérieur de la France était excédentaire. Vous pouvez maintenant juger que Montebourg porte atteinte à l'économie ou qu'il est irresponsable, c'est bien la droite qui a foutu le bordel et n'a pas su défendre le tissu industriel français. M. Hollande et Montebourg et tous les autres sont en train de tenter de sauver les meubles après dix ans d'une gestion catastrophique, sans ligne politique, avec parfois un odieux libéralisme et parfois un étatisme misérable.

Monsieur Fillon, vous avez raison de constater que Peugeot est au première loges dans le combat de la mondialisation. Mais, dit en Français, ça veut dire qu'ils n'ont plus grand chose à cirer de la France, ce qui les intéresse est le marché mondial et de produire dans des pays où le coût du travail est moindre. Je ne vais pas les blâmer, c'est tentant.

Néanmoins, vous leurs avez octroyé des milliards d'aides diverses ces dernières années sans exiger la moindre contrepartie industrielle. C'est donc le contribuable français qui a payé.

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais vous voulez nous entrainer dans un système économique absolument tout pourri : l'Europe est au bord du gouffre et va exploser. L'économie Américaine ne va pas mieux. On pourrait se pencher sur les japonais mais on peut dire qu'ils survivent avec la planche à billet (qu'on appelle maintenant la dette, pour résumer). Le fleuron de l'Europe, l'Allemagne, bat tout les records du nombre de travailleurs pauvres et j'en passe.

Non ! Je n'en passe pas un. L'Espagne, nos voisins du dessous, qu'on oblige à appliquer la politique que vous avez promue vient d'annoncer un nouveau taux de chômage record. Il suffit qu'il monte de 0,3 pour atteindre celui des USA au pire moment de la crise de 1929.

Je vous invite sincèrement à arrêter d'accuser les autres de détruire l'économie. Ca n'est plus possible, vous l'avez déjà fait.

Votre dévoué,
Nicolas.

Non, pas lui, un autre.

19 juillet 2012

Pourquoi l’UMP est-elle si nulle ? Illustration...

Mon confrère Sarkofrance pose la question « Pourquoi l’UMP est-elle si nulle ? » et apporte des éléments de réponse. Je vais tenter de l’aider. En 2007, Nicolas Sarkozy présentait une vision volontariste de la société, de l’économie, … Dès lors, toute l’UMP s’est rangée derrière lui et a oublié toute réflexion. L’UMP a mis l’idéologie dans sa poche, un mouchoir par-dessus. Ses représentants étaient partis pour une longue période axée sur la communication en oubliant tout le reste, y compris la politique et l’économie.

Le vrai tournant a commencé à l’automne 2007, je pense, et s’est accentué avec la crise économique. L’UMP s’est rangée derrière le gouvernement et basta. D’ailleurs, la même mésaventure risque d’arriver au PS…

Je racontais récemment une anecdote dans mon blog bistro. Je mange souvent un sandwich au comptoir d’une grande brasserie à côté du bureau. Récemment, le patron a supprimé une partie des places assises (une vingtaine ?) et l’a remplacé par un four à pizzas. Je suppose qu’il avait constaté une baisse de chiffre d’affaire et a voulu développer une nouvelle activité. Bien lui en fasse. Il a oublié que la vingtaine de places en moins risquait de lui faire perdre quarante couverts par service, que personne ne va acheter des pizzas dans une brasserie, que la présence du four à côté du comptoir allait rendre ce dernier invivable, ne serait-ce qu’à cause de la chaleur, et qu’une partie de son établissement allait perdre une part de sa sympathie. Et il faut payer trois pizzaiolos pour assurer le service 15 heures par jour, sept jours par semaine.

Il ressemble à l’UMP actuelle. C’est ballot. Aucune vision globale.

Hier, à l’Assemblée Nationale, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires était examinée. L’UMP a présenté une trentaine d’amendements contre. C’est le jeu parlementaire. La gauche a fait de l’obstruction, à l’occasion, par le passé. Une trentaine de « volontaires » se sont donc pointés pour argumenter les uns après les autres.

Ils en ont des arguments ! Notamment que les braves gens qui allaient se faire « refiscaliser » allaient perdre du pognon. La gauche a du répondant, remarque ! La droite avait voté une augmentation de la TVA, créant aussi une perte de pouvoir d’achat.

La routine, la balle au centre.

Il n’empêche qu’à la lecture du compte rendu de la session. On se rend compte qu’aucun ne se pose les seules questions qui vaillent. L’impact du four à pizza sur la marche du bistro. Pardon. L’impact de la fiscalisation des heures supplémentaires sur l’économie française.

On l’a remarqué à l’occasion des deux campagnes successives. L’UMP n’a plus aucun argument, notamment en matière d’économie. Ca a d’ailleurs commencé quelques années avant, ils ont fait porter tout le débat politique sur l’Islam et la laïcité. En phase « terminale », le dernier argument portait sur la conservation du triple A, d’ailleurs perdu six mois avant les élections.

Pendant la campagne, le seul argument audible de l’UMP était la lutte contre UNE mesure des socialistes (le droit de vote des étrangers aux élections locales). Tout le reste a été oublié. On ne retient aucune proposition en matière d’économie. Le pseudo libéralisme a été complètement oublié.

Le vide.

La séance a duré longtemps. Mon billet est donc long. Je tenais à reprendre chacune des interventions de l’UMP.

Me lire vous évitera de lire le compte rendu de la séance qui est un devoir de citoyen.

C’est parti !

Marc Le Fur a commencé en nous expliquant que des chauffeurs routiers d’une entreprise perdront 1000 euros par an. Je ne sais pas où il va les trouver mais il a un argument choc : « Le monde du transport est un monde où on travaille beaucoup. » Ailleurs, on est des feignasses.

Il poursuit : « Mais ce n’est pas seulement une question d’argent. » On se demande alors pourquoi une trentaine de députés UMP vont passer parler de pognon par la suite. Il nous parle ensuite de la suppression des heures supplémentaires. Je ne sais pas où il a vu qu’elles étaient supprimées. Il nous explique que cette suppression va faire augmenter le stress… « Nous allons assister à un développement des troubles musculosquelettiques […] » Riens que ça ! D’après M. Le Fur, en mettant sur les heures supplémentaires la même fiscalité que sur toutes les heures de travail effectuées par l’ensemble des salariés, les socialos vont détruire la santé des Français…

Il conclut : « De plus, comme il faudra maintenir un peu de flexibilité, les chefs d’entreprise n’auront pas d’autre choix que de développer le recours à l’intérim. […] L’intérim montera au rythme de la réduction des heures supplémentaires. » Je remercie Marc Le Fur de confirmer que la défiscalisation des heures supplémentaires a été nocive pour l’emploi.

Nous avons ensuite l’intervention de Dominique Tian. Il commence par s’inquiéter de l’effet de seuil pour les entreprises qui seront obligées de dépasser 20 salariés. « Imaginez la pression sur ceux qui vont dépasser le seuil de vingt salariés puisque les heures supplémentaires payées à leurs salariés ne seront plus exonérées. » Comme M. Le Fur, je le remercie de souligner que les entreprises seront obligées d’embaucher.

M. Tian continue : « Avec un tel dispositif, on va revenir à de vieilles méthodes dont nous ne voulons pas, je veux parler des heures supplémentaires non déclarées. » Je remercie à nouveau M. Tian : il confirme que la défiscalisation des heures supplémentaires a surtout permis aux salariés de ne plus travailler au noir et en aucun cas de gagner plus.

Il conclut : « De plus, ce sera un frein à l’emploi. » sans le moindre argument bien qu’il vienne de dire le contraire.

Je passe l’intervention de Monsieur Goasguen, sans intérêt. Et j’arrive à Xavier Bertrand, introduit ainsi par Denis Baupin qui préside la séance : « La parole est à M. Xavier Bertrand, qui voulait sortir de l’anonymat. » Ah ! Ne plus être ministre…

Xavier Bertrand : « J’ai là le témoignage d’un ouvrier agricole qui est maire d’une petite commune dans le Saint-Quentinois et qui travaille dans une entreprise de vingt et un salariés. Il estime que votre dispositif va lui faire perdre 200 euros par mois. » Tant que ça ! M. Le Fur avec ses 1000 euros par ans pour les routiers faisait un peu petit bras. Les ouvriers agricoles, surtout quand ils sont maire d’une commune, travaillent plus que tout le monde, probablement.

La parole est à Xavier Decool. Je ne le connais pas celui-là. C’est bien, on découvre des nouveaux gens… Il est très émouvant. « Ces salariés modestes sont fiers de travailler et de ramener chaque mois à leurs enfants quelques dizaines d’euros supplémentaires. » J’imagine le salarié rentrer à la maison fourbu après une semaine de travail. Sa famille l’attend autour de la table familiale. Sa femme et ses trois enfants sont là. Sa belle-mère dort sur son fauteuil dans le séjour. Alors il vide ses poches, le regard luisant, il est fier. Il montre les 20 euros supplémentaires. Les enfants sont heureux, papa va pouvoir leur acheter des Carambar. Madame ne peut retenir quelques larmes d’émotion.

« Je suis l’élu d’une circonscription qui compte des quartiers ouvriers et je constate qu’un vrai malaise est en train de s’instaurer car les gens ont peur de perdre leur fierté. » Mon Dieu ! Une circonscription avec des quartiers ouvriers. Cela étant, un député de gauche aurait pu dire qu’il était élu d’une circonscription avec des chômeurs qui allaient être fiers de retrouver du boulot…

La parole est à un autre député que je ne connais pas, Guillaume Larrivé. Grandiloquent, aussi. « En vérité, monsieur le ministre, vous avez multiplié les cadeaux électoraux. J’en veux pour preuve l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, le retour partiel de la retraite à soixante ans, etc. Après le temps des cadeaux vient malheureusement celui des impôts ! » Il parle de la TVA « sociale » ?

Voilà Christian Estrosi. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas stigmatisé, lui. Au moins 18 heures. Il nous parle en tant que Maire de Nice, donc d’employeur. Il avait un budget de 2,2 millions pour les heures supplémentaires mais avec la réforme, il lui en faudra donc 1,8 de plus. Ce n’est pas tenable. Il va donc être obligé de consacrer ces 2,2 millions à embaucher de nouveaux fonctionnaires territoriaux : « il y a des espaces verts à entretenir, des transports et des cantines scolaires à gérer. ».

Comme les autres, je le remercie de souligner que la réforme va créer de l’emploi…

Cela étant, avec « ces 2,2 millions d’euros, nous pourrons tout juste recruter trente-cinq salariés. » Je suis content de confirmer aux Niçois que chacun de leurs jardiniers, de leurs chauffeurs et des employés des cantines coûte 5238 euros par mois.

Voila Damien Abab. Inconnu au bataillon, aussi. « Dans une région industrielle comme la mienne où il y a beaucoup de sous-traitance automobile, vous allez toucher de plein fouet les salariés de ce secteur qui perdront entre 300 et 600 euros. » Je lui rappelle que PSA va fermer des usines… Il faudrait qu’ils se mettent d’accord entre eux à propos du montant…

Bernard Accoyer intervient. « C’est une soupape de flexibilité, et, disons-le, une soupape pour les 35 heures. » Ah oui ! La faute aux 35 heures… « Dans cette industrie, l’effet de la mesure que vous vous apprêtez à voter – mais j’espère que vous allez finalement y renoncer – serait une perte de salaire nette oscillant entre 60 et 200 euros par mois. Par mois ! » Ah ! Des nouveaux chiffres…

Jean-Claude Bouchet, maintenant : « Il y a de cela quelques semaines, François Hollande a été élu, avec un peu plus de 50 % des voix, par des Français qui espéraient une hausse de leur pouvoir d’achat. » Il faut qu’on lui rappelle les promesses électorales de Nicolas Sarkozy en 2007 ? « Avec cet article, la majorité actuelle démontre qu’il n’augmentera pas, et même qu’il baissera, puisque c’est entre 450 et 500 euros qui seront confisqués aux travailleurs. » Bon, les gars : on se met d’accord sur les chiffres et on retranche le coût de la TVA « Sociale » qui a été supprimée.

Tiens ! Parlons-en… L’UMP avait indiqué qu’elle rapporterait 10 milliards. Divisés par 26 millions de ménages, ça fait 385 euros chacun. Y compris ceux qui ne font pas d’heures supplémentaires. Y compris d’ailleurs aussi ceux qui sont au chômage ou à la retraite. Ceci était un aparté.

M. Bouchet : « Je vous invite, chers collègues socialistes, à aller faire des stages dans les entreprises. Vous verrez comment les choses se passent. » M. Bouchet a raison. Lui-même a commencé sa carrière dans l’entreprise familiale dont il a fini par prendre la direction. Je vous invite, cher député, à commencer une carrière avec rien, juste le salaire que vous versez à vos employés.

Jérôme Chartier : « Notre stratégie fiscale, pendant les cinq dernières années, a toujours été de faire en sorte que l’impôt soit juste, que l’effort soit réparti de manière équitable. » Il a eu le mérite de faire rire tout l’hémicycle…

M. Gérald Darmanin nous parle de la dernière usine dans le textile dans sa circonscription, avec 33 salariés : « ils ne vivent que des heures supplémentaires, puisque les carnets de commandes montent et descendent. » Ah ? Ils ne touchent rien pour les heures « pas supplémentaires » ?

« Parce que moi, je ne discute pas seulement avec les syndicats, monsieur Vergnier, je discute aussi avec les salariés. J’ai encore eu l’occasion de leur rendre visite il y a deux jours. » C’est bien ! Voilà un gars de 29 ans qui a fait l’essentiel de sa carrière professionnelle dans la politique, ayant commencé à 24 ans comme directeur de campagne de Christian Vanneste qui donne des leçons…

Ah ! La première femme intervient. Sophie Dion. « Dans ma circonscription, on se lève tôt, on connaît la valeur du travail. » Ah ! Ca leur reprend « Le tourisme aussi bien que l’industrie du décolletage constituent des marqueurs de notre économie et font la valeur de la France. » J’aime la relation entre le décolleté et le tourisme… Ah ! Merde ! Il ne faut pas être machiste (je plaisante, le décolletage n’a rien à voir).

David Douillet : « Dans ma circonscription, le chef d’une entreprise travaillant dans le secteur de l’emballage sur mesure m’expliquait que les heures supplémentaires sont indispensables à une activité soumise à des fluctuations importantes de commandes. » Après le décolletage, l’emballage. Tout se tient. Cela étant, quelqu’un peut expliquer à M. Douillet que les heures supplémentaires ne sont pas supprimées et qu’il n’y a pas de raison de faire de cadeaux fiscaux à une entreprise qui a de la chance d’avoir plus de carnet de commande que d’habitude et donc d’augmenter son chiffre d’affaire et son résultat.

« Je m’interroge, du reste, depuis le début de la discussion, sur le fait de savoir si, parmi vous, certains ont déjà travaillé dans une entreprise. » Je ne vais pas me foutre de sa gueule, il pourrait casser la mienne. Il n’empêche qu’il est assez mal placé pour dire ça, d’autant qu’il est le député dont les français connaissent le mieux le CV…

La parole est à Annie Genevard mais elle ne dit rien d’intéressant, un peu comme M. Goasguen, plus tôt. En fait, c’est très intéressant, mais déjà dit par les autres, ou presque.

Madame Mme Arlette Grosskost, maintenant. « C’est un fait qu’il sera toujours possible de faire des heures supplémentaires, c’est évident. » Merci de le rappeler. Mme Grosskost (de Maille ?) est plongée dans les chiffres. Je vais résumer son propos : la mesure va ruiner les entreprises parce que les salariés vont refuser de faire les heures supplémentaires puisqu’elles ne seront plus défiscalisées. Je n’invente quasiment rien.

Christian Jacob, à présent. « Il s’agit, pour conserver ou gagner un marché, de demander aux salariés de travailler davantage pour peu qu’ils en soient d’accord. Hier l’un d’entre vous – je crois qu’il s’agissait de M. Vergnier – s’inquiétait de savoir si on demandait leur avis aux salariés. Oui, les heures supplémentaires sont volontaires, mon cher collègue. » Je n’invente toujours rien. Il s’imagine sans complexe qu’un ouvrier peut refuser de faire des heures supplémentaires. Il oublie la base. Petit 1, on ne dit pas non à un patron. Petit 2, il a besoin de pognon.

M. Jean-François Lamour intervient ensuite. Il a lui aussi son exemple. Il s’agit d’une boite qui fait des produits cosmétiques et qui est installée dans le XVe arrondissement de Paris. Je le remercie de s’intéresser aux usines installées au cœur de Paris…

Véronique Louwagie prend la parole. Elle aussi a son exemple. Ils sont sympas, à l’UMP, ils connaissent tous au moins un industriel ou un ouvrier. Là, c’est un imprimeur qui a pu gagner de l’oseille avec toutes les impressions pendant les deux campagnes électorales qui lui ont procuré une charge de travail supplémentaire. Sans la défiscalisation, il aurait été obligé de prendre des intérimaires et aurait fait moins de bénéfice.

Le suivant est Hervé Mariton. Son exemple est une entreprise de bâtiment. Il fait fort. Il a trouvé un lascar qui va devoir se séparer de cinq lascars pour passer au dessous de vingt salariés…

Philippe Armand Martin. arrive. Il a un excellent exemple : lui-même en tant que chef d’entreprise. Il est viticulteur. Je ne vais pas le stigmatiser.

Il est suivi par Patrick Ollier. Il n’a pas d’exemple, je vais le zapper. Rien d’intéressant.

Vient Jean-Frédéric Poisson. Il nage un peu. A l’issue de son raisonnement, je fais la déduction qu’il faut supprimer l’avantage aux entreprises de moins de 20 salariés (qui restent exonérées de cotisations patronales pour les heures supplémentaires).

Monsieur Poisson est suivi par Monsieur Robinet. Je n’invente rien mais j’ai horreur des jeux de mots sur les noms de famille. Arnaud Robinet. Heureusement qu’il n’est pas noble, ça ferait Arnaud du Robinet. J’ai honte. « La suppression de la défiscalisation, cela représente 21 millions d’euros de taxes supplémentaires pour nos entreprises, notamment dans le secteur routier. » Est-ce qu’il a besoin de me réveiller pour 21 millions ? Il ne se mélangerait pas un peu les pinceaux ?

Ah ! Eric Woerth ! J’espère qu’il n’a pas Liliane Bettencourt, comme exemple… Non. Au contraire : « Bref, je ne vais pas vous donner des exemples dans ma circonscription. Je pourrais vous en donner,… » Ouf !

A propos de la défiscalisation : « Selon nous, c’est une bonne politique économique. Cela n’a pas détruit de l’emploi mais cela a au contraire conforté l’activité pendant la crise. » A voir. Un million de chômeurs en plus en cinq et l’activité en décroute…

Charles de Courson a la parole. Il nous explique qu’il est contre la « refiscalisation » parce que « c’est que cet article ne respecte pas l’engagement n° 34 du candidat François Hollande » ! Qu’il soit remercié de défendre les 60 engagements. Après il cite Molière. Passionnant.

Jean-Christophe Lagarde : « Aujourd’hui, ce sont 9,6 millions de Français que vous voulez faire payer. » Avec l’augmentation de la TVA, c’était 60 millions… « Vous appelez cela l’effort juste. L’effort juste, cela s’adresse à 40 % des ouvriers, 50 % des enseignants du secondaire, qui devront payer à nouveau des impôts sur les heures supplémentaires. Ces Français savent désormais qu’aux yeux du parti socialiste et de ses députés, ils sont la principale cible. » Joli ! On va pouvoir le prendre dans l’autre sens. 60% et 50% des enseignants du secondaire n’ont pas la chance de pouvoir faire des heures supplémentaires et trouvent injuste que les autres soient en plus défiscalisés…

François Sauvadet, comme son prédécesseur, s’intéresse beaucoup à la fonction publique (il en a été ministre) : « Vous ne pourrez pas embaucher davantage de fonctionnaires dans l’éducation nationale. » Si ! C’est bien prévu… Pour les heures supplémentaires, il est juste prévu de les refiscaliser…

La défense des amendements est terminée. Près de 30 intervenants pour demander l’annulation de « refiscalisation » des heures supplémentaires. C’est le jeu, la gauche a pratiqué, en son temps.

La discussion continue avec l’intervention du Gouvernement, des responsables des Commissions. Elle devient plus sérieuse, plus intéressante, plus technique, … Les gugusses de gauche dénoncent les mensonges de ceux de droite et d’autres de droite reviennent pour casser ce qu’a répondu la gauche. La vie continue. Les échanges sont réellement passionnants… et comme toujours, le point « c’est de la faute aux 35 heures » est vite atteint.

Toujours est-il qu’une trentaine de députés de droite sont intervenus pour soutenir des amendements qui visent à maintenir la défiscalisation des heures supplémentaires.

Aucun ne se pose la question de savoir si la mesure est bonne pour l’économie, bonne pour la France…

Ils se contentent de parler…