Les Inspections Générales des Finances et Autres Machins ont
rendu leur rapport à propos de la RGPP à Marylise Lebranchu et Jean-Marc
Ayrault. La Révision Générale des Politiques Publiques était une des mesures
phares de l'ère Sarkozy visant à faire des économies dans les services publics.
C'est elle, en particulier, qui dictait la règle du non remplacement de un
fonctionnaire sur deux partants à la retraite.
On peut dire qu'elle a rempli une partie de ses objectifs en
permettant d'économiser un paquet de pognon.
Pour le reste, le rapport est accablant. Les suppressions de
poste ont été faites en dépit du bon sens, sans adaptation de l'organisation,
sans modernisation des structures, de l'informatique,... de tout ce qui aurait
pu permettre de rendre un service correct aux usagers.
Cette espèce de réforme a été menée sans concertation avec
les agents de l'état, avec les collectivités territoriales,...
Bref, outre une dette et des déficits colossaux, la
droite nous a également légué un service public qui ressemble à un gigantesque
foutoir qui ne tient plus debout que grâce à la bonne volonté de ses agents
(t'as vu ? Je pourrais faire de la politique ! Je ne vais pas me mettre les
fonctionnaires à dos, non plus)...
Mais la droite n'est plus là. La page est tournée et il nous
faut repartir de l'avant.
Marylise Lebranchu, la ministre de la Réforme de l'État, de
la Décentralisation et de la Fonction publique, a donné une longue interview, récemment, où elle revient sur le désastre de la RGPP mais,
aussi, que le texte sa nouvelle loi est prêt. Elle permettra de reprendre la réforme de l'Etat tout en entamant une nouvelle
étape dans la décentralisation.
Elle contiendra une meilleure définition des rôles des échelons
territoriaux tout en permettant aux différentes structures de s'organiser en
prenant en compte leurs propres contraintes (le Val-de-Marne ne peut pas être
géré comme la Lozère).
C’est parti pour le changement !
Dans l’attente, quelques extraits de l’interview. Ca
vous fera de la lecture.
« La RGPP a été avant tout
un tract politique flattant la démagogie anti-fonctionnaires. Après échange avec
les rapporteurs, il ressort que pour eux, la RGPP a été un fourre-tout, un
recyclage de décisions anciennes. Personne ne remet en cause la nécessité de réformer
les politiques publiques mais le travail a été faussé par une approche idéologique
et menée sans concertation. »
« Plus la crise est forte,
plus le besoin de services publics est fort. Ce n'est pas un « cadeau » aux
citoyens mais un droit et le filet de sécurité de ceux qui sont fragilisés par
la crise. Nous devons redire que le service public, c'est une présence, une écoute
et une compétence disponibles sur tout le territoire. »
« Il y aura des transferts
de compétence qui s'appliqueront uniformément sur le territoire. Les
collectivités qui le souhaiteront expérimenteront en outre leurs propres
transferts : un département pourra, par exemple, confier aux intercommunalités
la mission de promouvoir le tourisme. Mais il devra alors, pour rationaliser,
fermer son comité départemental. »
« L'acte trois de la décentralisation
conduira probablement à des transferts d'effectifs mais sans tomber dans l'excès
: nous ne reproduirons pas l'erreur commise avec les techniciens et ouvriers de
service en 2004. »
« Ensuite, les collectivités
seront associées à l'effort de redressement des comptes publics pour les années
2014 et 2015, sauf retour à meilleure fortune. Cet effort sera mesuré par
rapport à celui de l'Etat. Nous voulons leur laisser le temps et discuter
largement les modalités d'une telle orientation. »
« Une réforme fiscale locale
est prévue. Elle doit se faire dans le cadre du pacte de confiance et de
solidarité entre l'Etat et les collectivités. »
« Le précédent gouvernement
est parti du principe qu'une mission confiée au privé est forcément mieux faite
et revient moins cher. C'est faux. On peut s'interroger sur certains retours en
régie mais il est compliqué de revenir sur des contrats passés. »
« Nous ouvrirons le 9
octobre une vaste concertation sur les carrières, les parcours professionnels
et les rémunérations. »
La politique de rémunération au mérite : « C'est une politique qui achetait le silence des
fonctionnaires sur les suppressions de poste par des primes dites de
performance. Cette approche, déguisée en bonne intention, était une hypocrisie
puisque les primes étaient dérisoires et la baisse de la qualité des conditions
de travail, bien réelle. Les agents y ont perdu sur toute la ligne. »
« En cette période de crise
d'une gravité exceptionnelle, la France a élu un président et a validé ses
priorités : l'école, la justice, la police et Pôle emploi. Ces efforts sont
justes et je les assume totalement. »
La légitimité de toujours réformer l'état - faire des économies, mieux servir les citoyens - n'est pas contestable. Mais le diable est aussi dans les détails, dans le "comment" : sur le terrain, la RGPP c'est une communication autoritaire et descendante, un message global qui se résume à "vous êtres en trop" , une carence abyssale en management, en outils d'accompagnement RH, en écoute des gens compétents, en réalisme de terrain.
RépondreSupprimerCette phase doit être l'occasion de repartir sur un meilleur pied, plus humain, plus concertatif, et certainement in fine plus réaliste et plus efficace. Chacun peut constater que les changements réussis dans la RGPP, sont ceux où l'on a pu et su dialoguer, préparer, négocier, accompagner. Il faut aussi avoir le courage de se poser la question des missions à réduire.
Pour moi, il y a un chantier urgent et énorme à lancer, de réforme du mode de leadership et de management de l'administration.
D'accord avec tes deux premiers paragraphe. Pour le dernier je ne sais pas : je ne bosse pas dans l'administration
SupprimerIl faudrait commencer par mettre de l'ordre dans l'administration de la Kasbah d'Alger : ce serait la RGPP-le-Moko.
RépondreSupprimer(Sinon, vous vous doutez bien que j'ai décroché de ce billet bien avant sa fin…)
Je me doute... Il me semble d'ailleurs que je n'ai même pas pris la peine de commenter votre billet d'hier.
SupprimerMarylise Lebranchu dit aussi...
RépondreSupprimer" Ma priorité est de renouer le dialogue social car on ne peut pas réformer l'action publique sans les fonctionnaires " et là vois tu j'ai comme un doute ...
Non non. Mais je ne connais pas le sujet n'étant pas dans la fonction publique.
SupprimerVoilà ! Je fais un billet sérieux et travaillé (enfin j'ai lu le machin) et il n'y a pas de commentaires à part des gens sérieux.
RépondreSupprimerc'est parti pour le changement, ce qui signifie "c'est parti pour les réformes" !
RépondreSupprimerstéphanie