« Les pigeons semblent
penser d'être entrepreneur c'est créer et revendre son entreprise ».
J'ai trouvé cette belle "définition" dans Twitter. On a un autre nom
pour ça : la spéculation. Vous vous rappelez du discours du Bourget ? Notre
ennemi c'est la finance.
Nous y voilà.
J'ai bossé pour un de ces lascars qui ne vivent que pour
réaliser des plus values confortables. Il avait monté une boîte et avait
proposé à sept salariés d'une société de conseil d'intégrer sa société
informatique pour y développer une activité de conseil. Nous avions accepté
puis acheté pour 1500 euros d'actions avant de nous mettre au taf. Nous étions
enthousiastes ! Nous allions développer une activité. Enfin quelqu'un nous
avait fait confiance.
Tu parles ! Il ne nous a jamais donné les moyens de ce
développement. Nous passions nos journées à faire notre travail de consultant
et nos soirées à faire des propositions commerciales, des supports de
formation, ... Rapidement, nous sommes passés de 7 à 19 puis nous avons stagné,
passant trop de temps à maintenir l'activité sans avoir les moyens de toucher
d'autres clients.
Au bout de 5 ans, j'ai appris par la presse que notre « structure »,
celle en charge du conseil, avait été vendue. Le patron n'avait eu aucune
considération pour le personnel (nous ne pouvions légalement pas être prévenus
à l'avance ; une histoire de réglementation boursière). Il se foutait
totalement de ce que nous pourrions devenir, de l'activité que nous aurions pu
développer, de l'utilité économique et sociale de sa boîte... Il nous avait
fait bosser comme des dingues sans investir le moindre centime et a réalisé une
confortable plus-value, au nom de la maison mère, celle qui était cotée en
bourse...
Une plue-value ? Elle ne serait pas touchée par les mesures
fiscales annoncées récemment. Elle ne touche pas un particulier mais une
entreprise. Les pigeons pleurent pour rien. D'ailleurs, il n'est pas inutile de
rappeler que ce taux de 60% n'est pas exact. L’imposition est soumise au
système de quotient et décroit progressivement en fonction de la durée. La
somme ne sera pas imposable si le vendeur investit le pognon dans une autre
boîte.
Quand j'ai eu digéré cette vente à une autre entreprise (ça
prend du temps puisqu'il faut apprendre à connaître la nouvelle), je me suis
juré de combattre ce système économique qui n'apporte rien à l’économie et à la
société.
Tiens ! Je ne serais pas honnête en ne disant pas que les
1500 euros du départ avaient fait de belles culbutes. Une année de salaire, en
gros, avant de fondre de moitié dans les aléas de la bourse. Mais je m'en
foutais. C'était de l'argent virtuel, placé sur dans un PEA, j'étais là, comme
entrepreneur de pacotille, pour développer un cabinet de conseil, pas pour
assurer un an de retraite...
La nouvelle boîte qui nous a achetés une fortune a fait une
mauvaise affaire. Notre structure avait fusionné avec elle (nous n'avions donc
pas été achetés pour être à nouveau vendus !) mais n'avait pas compris notre
état d'esprit. De fait, la plupart d'entre nous (les 7 du départ) ont démissionné
dans les deux ans, quittant définitivement ce monde du conseil ! Pourtant, je
les aimais bien. Ils voulaient réellement développer une activité de conseil pour
s’asseoir en partie dessus pour accroître le volume de leurs activités plus
traditionnelles.
Ainsi, il existe deux sortes d’entrepreneur. Ceux qui
veulent monter une activité pour la revendre et ceux qui veulent réellement développer
une activité, faire du chiffre d’affaire, du bénéfice, embaucher du monde, …
Pour ne pas être grossier, je me contenterai de dire que je
n’ai strictement aucune considération pour les premiers. Ils méritent d’être
ruinés, taxés, … Ce sont des nuisibles. Ils vont pleurer au nom du risque mais
n’en prennent souvent quasiment aucun. Ils pleurent parce qu’ils risqueraient d’être
imposés pour de l’argent gagné avec ce qu’il faut bien appeler de la
spéculation.
Les seconds, je les connais mieux. Vous aussi, d’ailleurs.
Ce sont ces commerçants, ces artisans, …
On les croise au quotidien et on a besoin d’eux.
Surtout les bistros.
Le tweet que je citais en introduction finissait par "Mais qui fait vivre les entreprises, alors ?"
Le tweet que je citais en introduction finissait par "Mais qui fait vivre les entreprises, alors ?"
On attend la réponse des pigeons.
Les salariés.
RépondreSupprimerBen oui.
SupprimerPauvre con, car tu crois que toutes les entreprises françaises gagnent des millions....va voir l'épicier de ton coin, le mec qui a monté sa boite avec sa famille.... c'est ça la réalité. Tu connais des patrons pitoyables, je connais des salariés qui ne pensent qu'à baiser leur entreprise et pourtant je ne généralise pas.
RépondreSupprimerDébile ! Une entreprise qui ne marche pas n'a pas de problème de plus value.
Supprimeril ne me semble pas que Nicolas ait fait une généralisation , donc le pauvre con s'adresse en fait à l'âne o nyme
SupprimerPigeon depuis septembre 2000. Voici ma contribution au débat. "Les politiques contre notre argent libre" http://www.orvinfait.fr/les_politiques_contre_notre_argent_libre.html
RépondreSupprimerJe suis prêt à en débattre ici s'il y a un dialogue argumenté.
Je n'ai pas créé mon entreprise pour la revendre. Le fait de travailler chez moi me permet d'être disponible pour ma femme handicapée.
Je n'ai jamais eu beaucoup de moyens dans ma vie (né en 1960) pourtant j'ai quand même fait l'effort de créer mon entreprise.
Si tu ne n'as pas créée pour la vendre je ne vous pas de quoi nous pourrions débattre sans être hors sujet.
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