En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
30 novembre 2012
Les carnets de Robert B.
P. a retrouvé le carnet que son père tenait quand il a débuté sa carrière d'infirmier psy, en 1962. C'est à suivre ici. Passionnant.
Front de Gauche pas adroit ?
Dans 20minutes, ce matin, Pierre Laurent justifie la position des sénateurs à propos du budget. Enfin... Il tente de justifier... Bilan des courses : le budget a été refusé. L'électeur appréciera.
Jean-Luc Melenchon, quant à lui, est interviewé par Libération. Il vante son "ecosocialisme" et traite les verts de ringards tout en confirmant vouloir travailler avec eux.
Comprenne qui peut. On comprend surtout en le lisant que la présence du Front de Gauche à Notre Dame des Landes est uniquement liée à la communication du parti : plus écolo que moi, tu meurs...
Jean-Luc Melenchon évoque une élection anticipée à Hénin-Beaumont (la dernière pourrait être invalidée). Il ne sait pas s'il sera candidat. Si on fait appel à lui, il ne se défilera pas. Ouf. Par contre, il prévient d'emblée que si Marine Le Pen passe, ça sera de la faute des autres. Du PS, je suppose.
C'est tout juste s'il ne gueule pas parce que le PS ne l'a pas laissé aller en finale lors de la dernière législative. Il a seulement oublié qu'il pas recueilli plus de 12,5 des voix des inscrits et qu'il n'était pas qualifié pour le second tour. En français, ça veut dire que les électeurs du coin ne veulent pas de lui.
Mais c'est de la faute des autres.
Ce n'est pas de la sienne. Ce n'est pas parce que les électeurs ont été ulcérés par ce parachutage pour des fins exclusives de communication personnelle.
Et si lors des prochaines élections, Marine Le Pen passe, ça ne sera probablement pas parce que le Front de Gauche votent "comme" la droite au Sénat. Ça ne sera pas parce que le Front de Gauche se préoccupe plus de la défense de l'environnement que du prolétariat.
Bon ! Qu'a-t-il dit, plus précisément ?
L'écosocialisme ? « Le but émancipateur du socialisme agissant dans le cadre de l'impératif écologique. » Hé ben ! L'électeur est songeur. « Il se base sur des outils simples d'usage : l'implication citoyenne sur tous les sujets et en tous lieux, la planification écologique, et la règle verte comme arbitre de toute décision. » Ah ! L'électeur se débrouille, enfin, s'implique. C'est pareil. L'important est de bien planifier l'écologie et de comprendre ce que ça veut dire.
« Nous ne sommes pas en guerre avec les écologistes. Plutôt en complicité : nous prenons tranquillement notre place dans cette famille politique en gagnant nos galons dans les luttes. Comme à Notre-Dame-des-Landes ou contre les gaz de schiste. » Ah ! Les luttes sont donc là pour prendre du galon auprès des écolos… Pas pour défendre l'environnement ?
Marine Le Pen à Hénin Beaumont ? « Si elle gagne, les gens intelligents comprendront que les socialistes et les républicains de droite auront préféré la laisser passer plutôt que de me voir à l'Assemblée nationale. »
Qui sont les « gens intelligents » ? Les électeurs qui la font gagner sont des cons ? S'il ne fait pas 12,5% des inscrits, c'est parce que les socialiste et la droite font des combines.
Les « gens intelligents » et les cons auront de toute manière compris que si le budget n'est pas passé au Sénat, c'est parce que les élus du Front de Gauche ont voté « comme » les « républicains de droite ».
Pas facile, la communication.
Mon confrère Sarkofrance revient sur ce vote au Sénat. « Mais cette fois-ci, au Parlement, cette opposition devenue systématique est inutile, stérile, contre-productive. Quand la gauche y était unie sous Sarkozy après les élections partielles de septembre 2011, freiner d'improbables réformes sarkozystes était un objectif louable du point de vue de l'opposition: l'alternance était possible quelques mois plus tard. Mais nous sommes au début d'un quinquennat. Les communistes du Sénat espèrent sans doute, ou peut-être, quelques succès électoraux aux prochaines municipales. »
Je ne sais pas ce qu'ils espèrent. Pour ma part, j'espère qu'ils ne vont pas pourrir le quinquennat… ou alors que le Parti Socialiste prendra les mesures qui s'imposent lors de la préparation des prochaines élections locales…
29 novembre 2012
Ce sont les luttes finales !
C’est une mauvaise idée car elle pourrait se retourner contre eux. C’est un des problèmes avec l’aéroport NDDL, d’ailleurs, on voit des gens pas concernés par le projet intervenir. Le seul résultat est de prouver au public que leur seul but est politique.
C’est une mauvaise idée car les projets ne sont pas de même nature et que le public peut avoir un avis différent sur chacun d’entre eux. Par exemple, je suis contre la construction de grandes tours à la Défense, pour NDDL et je n’ai rien à cirer du stade de Grenoble.
C’est une mauvaise idée car ça mélange deux sujets différents : le nucléaire et l’aménagement du territoire ou les projets « grands publics ».
C’est une mauvaise idée car les gens ont des connaissances différentes à propos de chacun des sujets. Par exemple, je peux assez bien me prononcer sur les tours de la Défense pour différentes raisons. Je ne peux pas me prononcer sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin, je n’y connais rien et si je fais une recherche sur Internet, je vais tomber sur de la littérature contre ce projet et quasiment rien pour. On ne milite jamais pour la construction d’un tunnel ou d’un aéroport.
C’est une mauvaise idée car la personne qui va militer contre tout sera obligée de faire croire qu’elle connaît tous les sujets alors qu’elle ne connaît rien. Je le vois bien avec tous les commentaires à mes billets « NDDL », la plupart des gens récitent des argumentaires.
A ce sujet, d’ailleurs, j’admire la façon avec laquelle les opposants s’organisent dans les réseaux sociaux. Au début, j’avais deux ou trois andouilles que je mouchais facilement. Comme « ils » (je ne sais pas qui) ont vu que je ne me laissais pas marcher sur les pieds, « ils » m’envoient des commentateurs de plus en plus spécialisés (ou soi-disant). Hier, j’avais un type qui se vantait d’avoir un Master en Aménagement du territoire… Si ! Il parait que ça existe. Faites gaffe, les gens ! L’étude des commentaires de mon blog permettra un jour de prouver comment les « opposants à tout » sont organisés…
C’est une mauvaise idée car cela implique un mélange des genres et des contradictions. Je vais caricaturer volontairement : d’un côté on m’explique que je n’ai pas besoin d’aéroport car j’ai des TGV mais de l’autre côté, on lutte contre la construction de nouvelles lignes TGV. On m’explique que l’avion pollue et que le pétrole s’épuise mais aussi on bloque les machins qui pourraient produire de l’énergie. On m’explique qu’il faut arrêter l’étalement urbain avec cet aéroport qui empiète sur les terres agricoles mais qu’il faut arrêter de construire des tours qui pourraient permettre d’arrêter l’étalement urbain. Je me répète : je caricature volontairement.
Calme plat à l'UMP
28 novembre 2012
Aménagement du territoire ?
Plus belle la vie à l'UMP
27 novembre 2012
UMP : le referendum se prépare
Notre-Dame-des-Landes : la parole à mes (mon...) lecteurs
Ah, au passage, Nantes-Atlantique a une histoire militaire similaire mais moins dramatique.
J'ai dû prendre l'avion plusieurs fois dans ma vie au départ de Rennes. C'est un merdier pas possible. Une fois j'ai dû faire Rennes-Nancy, impossible d'avoir un vol direct alors j'ai fait escale à Orly. Et l'aéroport Metz-Nancy est au milieu de nulle part sans liaison ferroviaire à l'époque, avec une mafia de taxis qui fait son business et pratique des tarifs prohibitifs. Au final ça m'a pris quasiment autant de temps qu'en train, c'est dire. Les fois suivantes j'ai pris le train. »
« Pour les vols internationaux les Bretons doivent aller soit à Nantes-Atlantique soit à Roissy. Rennes-Roissy c'est 400 km. Les écolos en peau de lapin qui s'opposent à NDDL et à l'extension des LGV trouveront certainement plus respectueux de l'environnement de cramer 50 litres de carburant plus 4 ou 5h de trajet pour aller prendre l'avion à Paris. Et la décentralisation repassera.
Nantes-Atlantique est le seul aéroport digne de ce nom de la région. Le problème est qu'il est totalement excentré par rapport à sa population. Et puis il est au sud de la Loire. Les pseudo-écolos ont aussi tendance à l'oublier, mais un fleuve comme la Loire ça ne se traverse pas en barque ou à gué. Il faut se taper l'effrayant Pont de Cheviré, et avant ça le périphérique nantais et ses bouchons homériques. En arrivant par la 4-voies de Rennes (ce qui concerne la moitié de la population bretonne, l'autre moitié venant de Vannes) on tombe 9 fois sur 10 sur des bouchons de plusieurs km en amont, qui se prolongent ensuite jusqu'à Cheviré. L'activité économique de l'ouest nantais fait de cette portion du périphérique un point noir permanent. Et inutile de vouloir passer ailleurs pour aller à Nantes-Atlantique, on n'a tout simplement pas le choix. »
« Si Nantes-Atlantique n'est pas aussi saturé qu'on le dit, c'est aussi parce que c'est la merde à s'y rendre, alors du coup les Bretons prennent leur bagnole. Pas un Rennais n'envisage de prendre l'avion à Nantes-Atlantique à moins d'avoir un vol international direct. Vive la lutte contre l'effet de serre. Avec un aéroport à NDDL c'est toute la physionomie des transports de l'Est breton qui serait impacté (surtout si on rajoute les LGV et une liaison Rennes-Nantes digne de ce nom), soit plus de 2 millions de personnes dans l'une des zones économiques les plus dynamiques de France. Les habitants n'hésiteraient plus à se déplacer en train localement ou pour des vols internationaux.
Concernant les opposants, je comprends parfaitement les préoccupations des acteurs locaux. D'ailleurs il y avait des débats et des arguments similaires pour le Viaduc de Millau, qui se sont avérés faux (mais c'est un dossier différent), et au final tout le monde en est satisfait (et la fréquentation locale a augmenté, forcément avant les gens hésitaient à s'y rendre vu le merdier). Les Bretons auraient dû aller faire chier les locaux et construire des cahutes en palettes dans les bois. Par contre j'exècre tous ces fils de bourgeois en mal de combat romantique à mener, qui viennent s'incruster dans un dossier local auquel ils ne comprennent rien. Et que viennent foutre les anars italiens à NDDL ? C'est quoi la prochaine étape, les Black Blocs ? »
Du Fillon au croupion
PSA Aulnay : Le visage trop humain de la fermeture
Copé, Fillon, la peste et le choléra ?
Et pourtant...
26 novembre 2012
Vive les aéroports !
Je m'en pose une autre : ont-ils déjà eu à prendre souvent l'avion pour le boulot ? Une autre ? Ont-ils vu sur une carte que la Bretagne est au bout du monde, que pour aller voir un client à l'autre bout de la France, il y a plus de 1200 km... ?