Un des aspects que j'aime bien, dans la politique, c'est
qu'on en arrive souvent à défendre n'importe quoi. Hier, je déjeunais avec deux
amis libéraux et réactionnaires. Généralement, on évite certains sujets, notamment
tout ce qui touche à l'immigration et l'économie. Ça nous laisse assez de marge
pour raconter des conneries pendant deux heures.
A un moment de la discussion, nous avons fauté. Nous
parlions des gens qui ne lisent pas et qui ne savent pas s'occuper. Quand ils
sont à la retraite, ils s'emmerdent. L'un des deux a alors dit que c'était
lamentable qu'on oblige les gens à partir à la retraite. Ils m'ont pris à
témoin, en tant que socialiste de service.
J'ai donc répondu que j'étais un fervent défenseur du
partage du travail, qu'il y a suffisamment de chômeurs pour qu'on puisse de
permettre de pousser ceux qui ont bossé longtemps vers la porte pour laisser la
place à ceux qui ont envie de bosser patati patata. Ils n'étaient bien
entendu pas d'accord et la discussion me gonflait par avance. Quand on a une
divergence de fond, on ne va pas résoudre ça autour d'une table.
L'un d'entre eux a tout de même voulu citer son cas
personnel pour tenter de me convaincre : "je
travaille dans un service de 8 personnes, si je pars maintenant en retraite, je
ne serai pas remplacé..." L'air de dire : "ah ! Tu vois bien que tu as tort". J'ai donc
répondu : "si vous n'êtes pas remplacé, c'est
que vous ne servez à rien et pénalisez l’entreprise." En
pensant : "et pas dans ta gueule gros con".
Nous avons continué et j'ai essayé de leur expliquer qu'il
fallait voir l'économie d'une manière globale, ne serait-ce qu'au sein d'une
entreprise, le poste dégagé par sa retraite devrait permettre d'embaucher dans
un autre service et à l'entreprise d'évoluer dans une autre direction.
Je romance un peu mais nous avons tout trois constaté que c'est
moi qui défendaient l'entreprise... Contre eux, les libéraux.
La conversation a quand même continué jusqu'à ce que je leur
explique que je me foutais complètement des types qui ne voulaient pas partir à
la retraite. Ce ne sont pas quelques débiles qui vont faire couler l'économie.
Ce qui m'intéresse est que ceux qui veulent partir à la retraite puissent le
faire à de bonnes conditions et sous de bonnes conditions. Nous avions
argumenté pendant une demi-heure pour des conneries.
Mais, à la réflexion, c'est encore plus drôle. Ce sont
eux deux libéraux qui gueulaient contre la possibilité qu'avaient les
entreprises de foutre les salariés à la retraite et moi, socialiste, qui
défendait la possibilité pour les entreprises de foutre les vieux dehors.
Le monde à l'envers.
J'invite tous ceux qui, à droite comme à gauche, s'efforcent
d'avoir des positions bien tranchées à réfléchir au calme. Par exemple, ne
pourrions-nous pas inciter les entreprises à utiliser les vieux pour former des jeunes quand elles en ont le besoin ?
Nous appellerions ça le contrat de génération.
MAIS JE SUIS PAS LIBÉRAL, BORDEL !
RépondreSupprimerArrêtez de criez ! Depuis quand vous êtes collectiviste ?
SupprimerTu les as fait payer la note j'espère ! Faut qu'ils raquent les libéro !
RépondreSupprimerMême pas.
SupprimerLes libéraux français n'ont souvent de libéraux que le nom. En réalité, on trouve parmi-eux de fervents stalinistes.
RépondreSupprimerhttp://assietteanglaise.blogspot.co.uk/
Oui mais ils ne sont pas moraux je ne parle pas d'eux comme des libéraux.
Supprimerjuste histoire de foutre la merde, dans ton dernier paragraphe tu linke un vieux et un jeune. le jeune en question ne pourrait il pas former le vieux en question (çà me ferait des vacances ;))
RépondreSupprimertrès bon billet sinon
Merci. Les deux doivent bosser ensemble sur le blog du vieux si j'ai bien compris.
Supprimerl'argumentation inversée c'est que sans doute le fond n'est pas très différent
RépondreSupprimerÇa veut dire quoi ?
SupprimerLe raisonnement et la conclusion sont bons ! On pourrait aussi appeler ça (et ça existe déjà toutes proportions gardées)contrat d'apprentissage et c'est en amont à travers le système scolaire que les aiguillages devraient être faits :) Faire rentrer beaucoup plus l'entreprise (et la culture d'entreprise) dans le monde scolaire ferait peut-être que nos chiffres du chômages des -25 ans seraient tout autres, enfin c'est ma pensée
RépondreSupprimerOn est d'accord et c'est dans les projets du gouvernement de faire entrer les entreprises dans la gestion des filières techniques.
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