L’UMP est actuellement dans une belle impasse, ce qui a
au moins le mérite de nous faire rire et de les décrédibiliser dans toute l’opinion,
notamment pour ce qui concerne les attaques en amateurisme qu’ils portent au Gouvernement.
Nouveau rebondissement ce matin : des zozos estiment que les votes en Nouvelle
Calédonie ne doivent pas être comptabilisés à cause d’irrégularités. Je pense
qu’on devrait continuer à rigoler toute la journée.
Cela étant, je ne suis pas inquiet pour eux, ils s’en
remettront, comme le PS s’est remis du désastreux congrès de Reims.
La comparaison avec le congrès de Reims ne doit pas être
poussée trop loin. D’une part, le peuple Français ne voyait pas les différences
dans les lignes politiques de Ségolène Royal et de Martine Aubry et, d’autre
part, aucune des deux n’était réellement préférée par les Français. Cette fois,
les électeurs préfèrent nettement François Fillon et pourraient faire payer très
cher à Jean-François Copé cette « spoliation ». On connaît la suite de Reims. Le
Parti Socialiste a pris une veste aux élections suivantes (avec 16% aux Européennes)
mais a remporté la Présidentielle… Ce qui devrait faire réfléchir Jean-François
Copé et François Fillon, c’est qu’aucune des deux finalistes de Reims n’était
la candidate du Parti Socialiste : pendant la primaire, les voix des « lésés » se
sont portées naturellement sur celui qui n’était pas impliqué à Reims, qui n’a
pas été traité de tricheur…
Nicolas Sarkozy et quelques autres doivent se frotter les
mains…
François Fillon a quatre solutions : se barrer de l’UMP,
faire les recours normaux dans les instances du parti, laisser tomber et saisir
la justice. Quitter l’UMP serait très mal perçu par les militants. Faire les
recours normaux lui ferait prendre des risques. Laisser tomber revient à tolérer
les tricheurs et à abandonner. Poursuivre en justice est la seule possibilité qu'il
lui reste, ce que pense ce
blogueur : « pour ma part, je trouve que c'est là
le signe d'une vraie maturité politique et démocratique. Quand on est en faveur
d'un Etat de droit et d'une société policée, où le rapport de force ne saurait
l'emporter, on ne rechigne pas à saisir la justice. Il est tout de même étonnant
que saisir la justice soit considéré comme un facteur de division. […] Si François Fillon considère qu'il a
remporté les élections, il est naturel qu'il cherche à faire triompher son
point de vue (par des moyens légaux, s'entend). […] Certes, cela introduit une
période d'incertitude, la justice n'étant pas toujours très rapide - mais
enfin, quand on veut une décision de justice rapide, il y a des outils pour ça.
Cela vaut nettement mieux que la suspicion qui entache le mandat de l'élu. […] Saisir
la justice, c'est envoyer un signal fort aux fraudeurs, qui sont légions dans
les partis politiques : ce petit jeu là ne doit pas continuer. C'est adresser
un signal fort aux adhérents des partis politiques : votre voix est sérieusement
prise en considération. ».
Chaque piste sera étudiée avec attention par François Fillon
et ses équipes. Il y a probablement des variantes…
Mais François Fillon devrait saisir la justice.
Reste à savoir ce que devrait faire Jean-François Copé.
J'ai pour habitude de dire que pour arriver à ce niveau, les
hommes politiques sont fous. N'y voyez pas un outrage ou une insulte. Il faut une
telle ambition, un tel boulot, un tel courage, que seul un fou, dans le bon
sens du terme, peut y parvenir. Néanmoins, à un moment donné, ils arrivent
souvent à se déconnecter totalement de l’électorat, d’autant que leurs
conseillers sont tellement ambitieux, également, qu’ils se vautrent souvent.
Je ne sais pas si Jean-François Copé est atteint de cette
folie. On sait qu'il a de l'ambition. On sait également qu'il a fait une bonne
campagne pour cette élection interne. On ne sait pas s'il a réellement gagné mais
on était tellement persuadés qu'il allait perdre largement que ça revient au même :
c'est la preuve qu'il a parfaitement compris ce que voulaient les militants.
Le truc de la droite décomplexée était génial : les militants pouvaient enfin
avouer qu'ils étaient à droite. Ils n'auraient plus à "avoir honte" en
distribuant des tracts sur les marchés, parce qu'ils ont trop souvent
l'impression d'être considérés comme "le camp du mal", alors que tout
le monde s'en fout : la droite est majoritaire en France.
Pourtant, le sympathisant politique n'est pas le militant. Le
militant voudra imposer ses idées, son poulain,... Le sympathisant voudra que
son camp gagne. Le sympathisant n'est pas la tête dans le guidon de la
politique et ne suit pas les affaires internes du parti. Le sympathisant voit
ce que pensent ses amis, ses voisins, …
Je ne sais pas si Jean-François Copé a cette folie qui lui
empêchera de juger de sa propre situation : il n'a aucune chance de gagner des
primaires face aux sympathisants. Il n'a aucune chance de gagner la Présidentielle
en 2017, sauf à inverser totalement sa ligne politique et à se rendre
sympathique.
S'il avait le moindre sens politique, il quitterait immédiatement
sa prétention à la présidence de l'UMP et à l'élection Présidentielle de 2017. En
constatant le blocage et la division de son parti et en acceptant la
proposition "de Juppé", il se donnerait la position d'un homme d'état
qui cherche réellement à créer les conditions de rassemblement de sa famille
politique.
Mais il ne le fera pas.
Salut Nicolas, vous devez bien vous marrer bande de petits salauds.
RépondreSupprimerPour le coup, je ne viendrai pas vous chicaner pendant un moment.
Bonne journée!
Friendly.
Je suis libre.
Ah bon.
SupprimerLe problème avec votre analyse, c'est qu'en prenant pour critère de popularité l'opinion des sympathisants de l'UMP, vous oubliez une bonne partie de la droite qui risque d'être, comme moi, plus favorable à Copé...
RépondreSupprimerDelendus Fillonus est !
Ça ne risque pas à mon avis.
SupprimerÉtant très poreux moi-même et ayant constaté cette même porosité parmi mes relations, je crois que ça risque.
SupprimerVous fuyez ?
SupprimerJuste pas étanche !
SupprimerD'accord sur la différence sympathisant/militant, cela dit 2017 est loin et tout est imaginable, si l'ump n'explose pas en vol...
RépondreSupprimerOui. Il y a loin
SupprimerJe suppose que tu lis aussi ici http://www.desinformations.com/
RépondreSupprimerC'est vrai, ça fait du bien de rigoler ... avant que ça ne se gâte vraiment. Tu as vu la discrétion de la Marine ... elle se frotte les mains, elle se roule dans sa paille ! ...
Ouais. Elle va remporter la mise.
Supprimerça dépend. Copé éliminant Fillon (qui s'accroche), il peut très bien déglinguer Sarkozy (en le remplaçant)quand celui-ci voudra revenir. Un truc de primaires (présidentielles), que Sarkozy prépare peut-être bien déjà (mine de rien) par exemple en essayant de décrédibiliser Fillon dans Le Canard mine de rien.
RépondreSupprimerToujours plus facile d'être l'original d'un programme.
ceci dit, pour l'instant présent, je vois le Copé assez coincé quand même, car Fillon lui a collé non seulement une sorte d'ultimatum dans la gueule (la balle est dans ton camp/ Juppé OK pour arbitrer), mais en plus un gage de son honnêteté absolue en refusant le poste de président du parti même si il gagnait.
.
Mais tout à fait d'accord avec la fin de ton billet, il est coincé.
RépondreSupprimerOuais. Tous les scénarios sont possibles. D'où un intérêt supplémentaire pour Fillon de se barrer : ce couper des manipulateurs.
SupprimerC'est LUI qui manipule !
SupprimerQue vous dites...
SupprimerEt que je persiste et signe !
SupprimerC'est comme les bons films, on a envie que ça dure.
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