« La menace de
l'effondrement de l'euro a diminué pour le moment, mais sortir la monnaie
unique du bordel implique des années de douleur. »
Oui, moi aussi, je lis The Economist que je traduits à ma sauce. C’est de la
faute de mon confrère Sarkofrance
qui remercie cet honorable torchon libéral pour avoir rappelé en conclusion les
mesures de gauche prise par François Hollande.
Je vais à mon tour remercier ce canard pour son introduction
qui rappelle que l’Euro nous oblige à suivre la politique de l’Allemagne vu que
seuls nos sympathiques voisins buveurs de bière sont les seuls à avoir du
pognon. Je résume l’introduction : les financiers Allemands s’en foutent
plein les poches pendant que le peuple Européen en chie.
Vous avez vu ? Je comprends drôlement bien l’anglais,
hein ! Ne me remerciez pas, ça ne m’arrive que les lendemains d’abus de
Beaujolais nouveau qui, comme toujours, provoquent chez moi une certaine
somnolence et des effets secondaires assez spéciaux (je suis arrivé au travail
avec 45 minutes de retard mais j’avais fini en un quart d’heure la présentation
Powerpoint de 10 pages au lieu des 2 heures prévues…).
« La pression pour des
réformes et des coupes budgétaires est très féroce, surtout en Grèce, au
Portugal, en Espagne et en Italie, qui ont tous vu des grèves de masse et des
affrontements avec la police cette semaine. » nous dit aussi le
truc. Un de ces jours, les policiers ne seront plus payés et descendront dans
la rue. Le journal a oublié certains détails.
« Mais un problème plus
grave qui pourrait cacher ces pays se prépare : la France. » Allons
bon ! Notre pays est un problème, maintenant ?
Je résume le paragraphe suivant : la France a toujours
été au cœur de l’Euro, Mitterrand, les taux d’intérêts faibles et tout ça. « Pourtant, quand François Hollande est devenu le premier président
socialiste du pays depuis Mitterrand, la France avait cédé le leadership dans
la crise de l'euro en Allemagne. » Nous pouvons donc remercier
les deux braves gens qui ont présidé entre François Mitterrand et François
Hollande tout comme cette honorable canard de nous rappeler qui sont les
fautifs, les seuls fautifs pour tous les maux qui touchent les peuples
européens : la droite Française.
« […] la France dispose
encore de nombreux atouts, mais ses faiblesses ont été mises à nu par la crise
de l'euro. » Je le remercie de rappeler que nous ne
sommes pas à la rue et qu’il est urgent d’en terminer avec les politiques
menées pendant les dix dernières années. Le changement, c’est maintenant et
tout ça.
« Pendant des années, il y a
eu une perte de compétitivité vis-à-vis de l'Allemagne et la tendance s'est accélérée
lorsque les Allemands ont réduit leurs coûts et fait de grandes réformes. »
Ma traduction n’est pas entre les lignes. Je vais donc reprendre : les
Allemands ont fait des réformes qui ont abouti à l’augmentation du nombre de
pauvres chez eux et à foutre la merde dans la plupart des grands pays de la
zone euro.
« Sans la possibilité de dévaluation
de la monnaie, la France a eu recours à des dépenses publiques et à la dette. »
Louons ce journal ! Effectivement, les règles de l’Euro ont été faites
contre l’intérêt des pays… Et, vous pouvez vérifier les chiffres, c’est la
droite Française qui a eu recours à des dépenses publiques et à de la dette. Sans
vérifier les chiffres, même, la droite a été au pouvoir au cours de 10 des 14
années d’existence de l’Euro (créé le 1er janvier 1999 avec l’apparition
des pièces et billets début 2002).
« Même si d'autres pays de
l'UE ont freiné la portée de l'État, elle a grandi en France de consommer près
de 57% du PIB, la proportion la plus élevée dans la zone euro. En
raison de l'échec d'équilibrer un budget unique depuis 1981, la dette publique
est passée de 22% du PIB alors à plus de 90% aujourd'hui. »
Rappelons que dans la portée de l’état, nous avons les retraites et la sécu, ce
qui n’est pas le cas d’autres pays. Compte tenu du nombre « de séniors »
(ou de vieux) que nous avons dans ce
pays, ce n’est pas étonnant. Sinon, nous avons des écoles, des policiers, des hôpitaux,
des militaires, des routes, … On se fout un peu du 57%. Privatisons les
retraites et ça retombe à 40 (je plaisante, je dis ça pour exciter les andouilles
libérales, ce qui n’empêche pas un peu d’objectivité).
Par ailleurs, sur le magnifique schéma qui illustre la page que
Wikipedia a bien voulu consacrer à notre dette, on voit que ce n’est pas depuis
1981 que le budget n’a pas été excédentaire depuis 73 ou 74, années au cours
desquels Giscard a mis en place pour le Franc les règles qui ont été utilisées
ensuite pour l’Euro (l’impossible pour l’Etat d’emprunter à sa banque
centrale). The Economist pourrait lire Wikipedia. Ils pourraient même être plus
précis et montrer, avec ce schéma, que les déficits ont plus augmenté sous les
Gouvernements de droite.
The Economist a oublié de dire qu’il était tant que la
gauche revienne.
Je vous passe les paragraphes qui sont un réquisitoire
libéral abruti : ils auraient voulu qu’on fasse encore plus que les
réformes de la droite qui nous ont foutu dans la merde. J’adore la logique des
libéraux avec du poil dans les oreilles.
« Avec audace, M. Hollande
pourrait maintenant réformer la France. Son
parti détient le pouvoir à l'Assemblée législative et dans presque toutes les
régions. La
gauche doit être mieux à même que la droite de persuader les syndicats à accepter
le changement. » Si j’étais un blogueur du Front de
Gauche, j’aurais traduit : « il sera plus facile pour le PS que pour
l’UMP d’enculer les syndicats. » Ils se prennent pour qui, chez Economist.
Cela étant, le Gouvernement a bien tendu la perche aux syndicats pour qu’ils
puissent négocier avec le patronat. Ils ont raison de « rappeler » qu’avec
Sarkozy, la loi était pondue avant la négociation…
Ensuite, il y a le passage cité par Sarkofrance. The
Economist critique les réformes de gauche faites par Hollande. C’est con, il a
été élu par le peuple pour ça.
Continuons à rigoler avec le passage suivant… « Les gouvernements européens qui ont entrepris de grandes
réformes l’ont fait parce qu'il y avait un sens profond à la crise, parce que
les électeurs croyaient qu'il y avait pas d'alternative et parce que les
dirigeants politiques ont eu la conviction que le changement était inévitable. »
Tout est dans une partie « les électeurs
croyaient qu'il y avait pas d'alternative. » On donc FAIT CROIRE
aux électeurs qu’il est nécessaire qu’ils baissent leur culotte !
« Pendant la campagne électorale,
M. Hollande a à peine mentionné la nécessité de la réforme favorable aux
entreprises, se concentrant plutôt sur la fin de l'austérité. » Ah
bon ! Il n’a pas dit qu’il fallait réduire les déficits ? Il n’a pas
fait 60 propositions pour faire évoluer le système ? « Son Parti
socialiste reste peu moderne et hostile au capitalisme » :
merci de le rappeler et de vous interroger sur ce que veut dire moderne !
Enrichir les spéculateurs ?
Après, The Economist constate que Sarkozy a fait passer en
force un traité qui a été ratifié à contrecœur par le pays parce que la France n’est
pas prête à transférer sa souveraineté à Bruxelles. Ben non. Merci de le
rappeler. Le passage suivant explique que France doit se soumettre aux marchés
financiers. Et enfin :
« M. Hollande n'a pas
beaucoup de temps pour désamorcer la bombe à retardement au cœur de l'Europe. »
Effectivement, Madame Merkel sera prochainement foutue
dehors.
Le peuple européen ? Qu'est-ce que c'est encore que cet artefact, le peuple européen ?
RépondreSupprimerC'est pour faire plaisir à l'extrême gauche.
SupprimerAvec ou sans beaujolais ; c'est excellent comme d'hab... A+ JBL1960
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerSinon, vous avez bien fait de vous essayer au billet humoristique, voire loufoque : celui-ci est une parfaite réussite, dans le genre.
RépondreSupprimerHé ho ! Quand je fais un billet sérieux, vous faites la gueule.
SupprimerCertains britanniques sont incorrigibles : ils s'imaginent être le mètre étalon de la démocratie ou de l'économie.
RépondreSupprimerPourtant l'IDH 2011 place la GB derrière la France : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_IDH
Par ailleurs si l'on compare le classement IDH 2005 de la France avec son classement en 2011 on constate que la France a reculé sur cette période de 10 places.