Les Maliens nous attendaient

On commence à trouver des avis de blogueurs à propos de cette intervention militaire au Mali. Ah ! Oui ! Au fait ! Nous sommes en guerre. Des soldats à nous sont engagés dans des combats dans un pays que la plupart des citoyens seraient bien incapables de placer sur une carte si le Paris Dakar ne se déroulait maintenant en Amérique du Sud à cause de problèmes au Mali.

D’où l’intérêt du sport à la télé.

Je vais illustrer ce billet avec une carte que je gribouille après l'avoir piquée à RosaElle qui diffuse un tas d’informations « différentes ».

On voit que le pays est coupé en deux avec, au nord, un machin désertique avec des Touaregs qui s’appellerait Azawad (mais, d’après Apo, l’Azawad n’est pas une région). Début 2012, les Touaregs semble s’être révoltés avec le Mouvement national pour la libération de l'Azawad et le mouvement salafiste Ançar Dine. Ils contrôlent le nord du pays et voudrait bien y imposer la charia.

Les Maliens et l’Union Africaine ne sont pas d’accord. Du coup, les rebelles ont commencé à descendre vers Bamako où ils ont chaud aux fesses. Du coup, on est allé leur filer un coup de main aux Maliens officiels.

Je ne pense absolument rien de l’indépendance du « Mali du Nord » mais voir un pays aux mains d'islamistes radicaux ne m’amuse franchement pas. Par contre, l’intervention française me parait justifiée et est saluée par une grande partie de la classe politique Française. Parmi les opposés, on notera surtout Jean-Luc Mélenchon et Noël Mamère mais presque pour des raisons de procédure… et Dominique de Villepin qui a fait une tribune dans le JDD.

« Le Mali, pays ami, s’effondre. Les djihadistes avancent vers le sud, l’urgence est là. Mais ne cédons pas au réflexe de la guerre pour la guerre. L’unanimisme des va-t-en-guerre, la précipitation apparente, le déjà-vu des arguments de la "guerre contre le terrorisme"  m’inquiètent. Ce n’est pas la France. Tirons les leçons de la décennie des guerres perdues, en Afghanistan, en Irak, en Libye. »

Je ne lui donne pas tort. Pour l’instant, contentons-nous de cesser la progression des dhihadistes et, ensuite, réfléchissons. Sur le site de l’Elysée, on retrouve la position officielle de la France et les discours de François Hollande : « D’ores et déjà, grâce au courage de nos soldats, un coup d’arrêt a été porté et de lourdes pertes ont été infligées à nos adversaires. Mais notre mission n’est pas achevée. Je rappelle qu’elle consiste à préparer le déploiement d’une force d’intervention africaine pour permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. J’ai donné encore aujourd’hui toutes les instructions pour que les moyens utilisés par la France soient strictement limités par rapport à cet objectif. »

J’ai l’impression que Dominique de Villepin a parlé pour faire joli…

Ce n’est pas, à la France, d’intervenir au Mali du Nord… Et les positions de MM. Mélenchon et Mamère ne sont pas tenables. Bembelly est plus précis dans son billet : « Aux  « Africains de circonstances », à mes amis du Front de Gauche, aux islamophiles et autres robins-des-sables,  sachez que vos luttes politiques ou religieuses ne peuvent trouver des prétextes en Afrique. Le peuple de Hénin-beaumont attend toujours le retour de Jean Luc Mélenchon, les maliens approuvent l’arrivée des forces françaises. Ils peuvent à nouveau fumer en toute liberté, les femmes, pas obligées de porter le voile, la presse africaine applaudit l’intervention française. » Si le Président de la République avait consulté le Parlement, les rebelles seraient déjà à Bamako. Nous ne sommes pas là pour jouer.

Bembelly avait frais un précédent billet pour expliquer pourquoi il était pour l’intervention : « Le nord de l’Afrique (de l’ouest) est devenu une zone de non-droit, un repère d’intégristes (Aqmi) de tous poils avec pour activité lucrative, l’enlèvement-libération d’otages moyennant finance. Se souvenir de la délocalisation du « Dakar » au Chili. J’ajoute: L’Afrique ne peut accueillir tous les barbus du monde! Il y a eu dans le passée, les « barbus » de « Notre Père, qui est aux Cieux ». C’est bon, ça suffit. L’Afrique a d’autres problèmes à régler et pas assez de barbiers. »

Bembelly, enfin, publie aujourd’hui une tribune dans Médiavox où il rappelle qu’on ne peut pas se permettre de laisser se développer une zone de non droit à 2500 kilomètres de chez nous, où pourraient prospérer des groupes de terroristes. Je vous invite à la lire.

Nous sommes probablement là-bas pour un bout de temps, ne serait-ce que pour protéger nos ressortissants. Nous devons aider les Africains à faire le ménage chez eux en protégeant le Sud du pays, où le chef de l’état local pourra retrouver de l’autorité grâce à notre intervention. Il a un pays à reconstruire.

Il faut l’aider. Ce n’est pas du colonialisme, c’est de la solidarité.

Les Maliens nous attendaient.

Edit : lire aussi le billet de Julien Dray.