Lire une interview de Jean-François Copé au réveil : fait.
Je ne sais même plus de quel canard il s'agit et je ne l'ai pas devant les yeux,
deux heures après, en rédigeant ce billet dans le métro. Il m'en reste
uniquement une impression bizarre.
Jean-François Copé (JFC) semble tenter de remonter son image
bien ternie. Il aura de plus en plus de mal à revenir, d'autant que la presse
parle de plus en plus d'un retour de Nicolas Sarkozy qui rêverait de prendre sa
revanche en 2017. L'hypothèse la plus recevable se base sur un échec de l'UMP
aux prochaines municipales, lié, notamment, à un bon score du FN plus qu'à une
déroute des socialos. L'ancien Président pourrait aussi attendre les
Européennes où l'UMP pourrait sombrer, tiraillé entre des listes FN et des
listes UDI. Il ferait donc son retour ensuite et l'idée de primaires à l'UMP
serait ainsi enterrée tant il serait ridicule de voir un ancien Président
participer à un tel truc.
S'il faut en tirer un aspect positif, c'est que nous allons
pouvoir continuer à faire de l'antisarkozisme primaire pendant cinq ans. Ou
dix.
Revenons à JFC. Il annonce qu'ils étudient la possibilité de
déposer une motion de censure pour obliger le Gouvernement et François Hollande
à changer de politique économique... Il est dans son rôle d'opposant même si
dans le premier paragraphe il dit le contraire. C'est ce qui me surprendra
toujours, avec ce garçon : il ne se rend pas compte des paradoxes qui l’entourent...
Toujours est-il que cette motion de censure est grotesque.
Elle ne sera pas votée et tombera comme un cheveu sur la soupe. C'est
probablement le cas de toutes les mitions de censure. Une seule a été adoptée
dans l’histoire de la République, il me semble (mais c’était pour donner un
prétexte à de Gaulle de dissoudre l’Assemblée Nationale ou un truc comme ça). Bérégovoy a eu chaud
aux fesses en 1992.
JFC a raison : il profite des mauvais résultats de
l'économie française (la croissance a probablement été nulle en 2012 et
l'objectif de réduction du déficit ne sera pas atteint) pour critiquer la
politique du Gouvernement. Mais il le fait mal. Et c'est bien ça qui est
incroyable.
Quelques exemples :
1. Il dit qu'il faut augmenter la diminution des dépenses
mais critique François Hollande qui n'a pas pu empêcher la baisse du budget de
l'euro.
2. C'est plus anecdotique mais dans cette diminution des
dépenses, il ne dit pas lesquelles. Il introduit néanmoins un nouvel élément :
certaines missions de l'état devraient être confiées à des opérateurs privés.
Comme si ça allait coûter moins cher.
3. Il dit qu'il faut augmenter le temps de travail. Les
Français doivent bien rigoler. Ça fait 15 ans que la droite répète ça. Elle a
été 10 ans au pouvoir et n'a rien fait. Rappelons qu'augmenter la durée légale
du travail revient à reculer le seuil de majoration du salaire pour les heures
supplémentaires.
4. Il continue à comparer la France et l'Allemagne.
4.1. A propos de la balance commerciale. C'est l'occasion
pour la gauche de rappeler qu'elle est devenue négative après l'arrivée de la
droite au pouvoir.
4.2. A propos du taux de chômage. C'est l'occasion pour la
gauche de rappeler quelques chiffres à propos de la précarité, notamment le taux
de travailleurs pauvres...
4.3. A propos du temps de travail. C'est l'occasion pour la
gauche de rappeler que les travailleurs français travaillent plus d'heures que
leurs homologues outre Rhin.
5. Dans la même phrase il dit qu'il faut diminuer les allègements
de charges pour les entreprises (donc augmenter les charges...) et qu'il faut
aider les entreprises, arrêtez la politique de la demande au profit d'une
politique de l'offre.
On pensera ce qu'on voudra de tout ça et je me doute qu'un
lecteur de droite pourra avoir une position opposée à la mienne.
JFC met tous les maux de la France sur le compte de la
politique du Gouvernement. C'est de bonne guerre mais je doute que, finalement,
l'électeur soit totalement dupe. Le premier budget voté par la gauche est « en
exécution » depuis un mois...
La gauche, pas le Gouvernement mais les partis, devrait être
plus présente pour démolir de tels discours vu que c'est assez facile à
faire... Pendant quelques temps encore (si la situation est mauvaise en 2015, on
ne pourra plus vraiment accuser les prédécesseurs).
Sauf que l'on s'en fout. C'est le jeu politique. De toute
manière, le type de droite pensera que la politique du Gouvernement est
mauvaise et quoi qu'en pense le type de gauche, il se dira qu'une politique de
droite serait pire et que l'UMP n'a toujours rien à proposer.
Pour ma part, je vais devenir blogueur de soutien à
Jean-François Copé, c’est probablement le meilleur moyen pour foutre la merde à
l’UMP et empêcher le retour de Nicolas Sarkozy.
N.B. : sorti du métro, je retrouve l’interview
mais REFUSE de le relire pour vérifier que je n’ai pas raconté trop de
conneries.
si ses copains acceptent ils vont subir pendant le débat la critique nourrie de leur bilan
RépondreSupprimerce qui serait du plus mauvais effet , c'est ce qu'ils ont cherché à éviter depuis un an
Bob, oui mais il s’est passé des trucs depuis et la popularité de Sarko monte. Avec le duel entre Copé et Fillon, les électeurs de droite voient bien qu’un seul lascar (avec Juppé, peut-être) pourrait tenir la boutique.
SupprimerIl est par ailleurs à peu près sûr que l’UMP va prendre une gamelle aux municipales, une gamelle dans le sens où ils ne vont rien gagner alors qu’ils devraient avoir le vent en poupe vu que les électeurs feront un vote de protestation contre la politique nationale. Ils ont un fort risque de perte de villes comme Marseille où ils pourraient être mis en danger par le Front National.
Il s’en suivra un tel bordel en interne que les européennes, trois mois plus tard pourraient bien être le pire fiasco, un peu comme en 1999 (même si le mode de scrutin leur est plutôt favorable). Nous serons dans la même configuration qu’en 2009 : le parti au Gouvernement va resserrer les rangs et l’opposition va prendre une claque parce qu’il n’aura pas réussi à se remettre en place suite aux déchirures qui ont suivi la présidentielle. C’était d’ailleurs aussi le cas en 1999 : la droite n’avait pas réussi à récupérer des dégâts de 1997.
Nicolas Sarkozy aura alors un boulevard…
Cela étant, je ne suis pas Madame Soleil…
Les mixtions de censur, c'est du pipi !
RépondreSupprimerHeu
SupprimerHoup ! D'accord ! Tu fais des fautes d'orthographie dans ton billet, mais z'en pluche j'en fais dans mon commentaire ! Pff…! Flebeleb…
RépondreSupprimerTu adores ça et tu as une vraie compétence pour tirer un fil conducteur dans ce qui apparaît à la majorité d'entre nous comme une salade de probabilités : la formation, plus l'expérience.
RépondreSupprimerPour ma part, je vais garder les pieds sur les pédales, le nez sur le guidon et les yeux sur l'horizon ! ... Je ne peux pas plus ! Et je sais aussi que d'ici les élections, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts.
Sarkozy la ramène un peu trop à mon goût : histoire de faire oublier que des juges d'instructions s'intéressent à son cas et que c'est pas fini ! ... même s'il a mis le temps à profit et que le temps qui passe favorise le dépérissement des preuves !
Mais je ne crois pas que les gens aient la mémoire aussi courte que ce qu'on dit.
Oui ! J'adore ça ! Si. Ils ont la mémoire courte, les gens !
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