Pierre MOSCOVICI a donné une conférence de presse suite à la publication de « mauvaises prévisions » pour l’économie. Je vais vousen donner des extraits que j’ai notés en sténo pour vous occuper pendant que jeserai au bistro. Pardon, à la bibliothèque. Il devrait tenir un blogantisarkozyste, le Mosco.
N.B. : désolé pour les espaces absents. Un bug de l'application iPhone comme hier soir.
L’état
« La Commission table, pourla France, sur un taux de croissance de 0,1 % et un déficit de 3,7 % du PIB en2013. Pour 2014, la Commission prévoit une croissance de 1,2 % et un déficit de3,9 % du PIB, dans un scénario conventionnel n’intégrant pas les mesuresd’économies déjà programmées. »
« La dégradation de lasituation économique est générale. Il ne s’agit pas d’un problème spécifique àla zone euro. Au-delà des frontières européennes, à de rares exceptions prèsdans les pays émergents, les grandes économies se sont également affaisséesfortement en fin d’année, y compris les Etats-Unis et leJapon. » « Au sein de la zone euro, cette dégradation n’est paspropre à la France, bien au contraire. Tous les grands pays de la zone euro ontconnu une baisse de leur PIB au 4e trimestre : - 0,6% en Allemagne, - 0,7% enEspagne, - 0,6% en zone euro, contre - 0,3% pour la France qui s’en sort doncun peu moins mal. »
« La leçon de ces chiffresest simple : la zone euro est sortie de sa crise « existentielle », mais lacrise économique demeure aigüe. » « En ce début d’année 2013, c’estnotre économie réelle
qui reste à l’arrêt. Aujourd’hui,les indicateurs financiers se redressent, les marchés boursiers également. Maisdes facteurs conjoncturels et surtout structurels – les conséquences de lacrise financière sur les finances publiques, l’impact du mouvement dedésendettement des administrations publiques et des ménages… – qui seconjuguent pour peser lourdement sur
nos perspectives de croissance. »
Les causes
« Souvenons-nous de lasituation économique que nous avons trouvée à notre arrivée : la France aaccumulé un lourd déficit de compétitivité depuis 10 ans, avec un déficitrecord du commerce extérieur de 70 milliards d’euros en 2011. Notre déficit decroissance n’est pas une nouveauté : au cours des cinq dernières années, lacroissance a été en moyenne de 0,0 %. Le niveau du chômage est d’autant plusinsupportable qu’il n’a cessé de progresser au cours des cinq dernières années: d’un niveau déjà haut en 2007 à 7,5 %, il n’a cessé d’augmenter pours’établir aujourd’hui au-dessus de 10,0 %. N’oublions pas non plus que lasituation de finances publiques qui nous a été laissée est sérieuse : la dettea augmenté de 600 milliards d’euros entre 2007 et 2012, soit 25 points de PIB. En2010, le déficit public était de plus de 7% du PIB. En 2011, il était encore de5,2% du PIB. »
« Quant aux dépensespubliques, elles ont augmenté de 3,7 points de PIB entre 2007 et 2012. La crisen’explique pas tout : le déficit structurel n’a cessé de se détériorer surcette période.
Bref, notre pays a trop longtempspratiqué la stratégie de la fuite en avant. »
« Les deux derniersquinquennats ont abîmé notre pays. Les réformes indispensables ont été repoussées,nos comptes publics ont été dégradés, notre crédibilité vis-à-vis de nospartenaires européens a été écornée. »
« Derrière le PrésidentFrançois Hollande, l’ensemble du Gouvernement de Jean-Marc Ayrault – et avecJérôme Cahuzac nous sommes évidemment en première ligne – est à la tâche depuisneuf mois pour redresser nos comptes publics et renouer avec la croissance, quisont les deux piliers de la stratégie du Gouvernement. »
« Dans le domaine desfinances publiques, nous n’avons pas fait l’erreur des précédentsgouvernements. Nous nous sommes attelés, sans délai, à la réduction desdéficits. Nous n’avons pas à rougir de notre bilan, bien au contraire, puisquenous avons réalisé, en quelques mois, ce que nos prédécesseurs n’ont pas réussien dix ans. »
Les conséquences
« En mai 2012, nous avonsconstaté une impasse de 10 milliards d’euros pour réaliser les objectifsaffichés. Nous avons alors pris les mesures nécessaires – plus de 7 milliardsde prélèvements et 1,5 milliards de surgel des dépenses – pour ramener cedéficit à 4,5 % du PIB – la Commission dit 4,6 % hors Dexia. Les premierschiffres disponibles montrent que l’exécution budgétaire a été parfaitementtenue en 2012. La Cour des comptes elle-même […] reconnaît qu’ « un effortd’une telle ampleur n’avait pas été réalisé en France depuis 1994 et 1996».
(quand on se rappelle ce que ça avait coûté à Balladur puisà Juppé et à Chirac… Heureusement que les prochaines élections nationales sontdans cinq ans)
« Cet effort est partagéentre des économies de dépenses publiques pour plus de 10 milliards d’euros etune augmentation des prélèvements de 20 milliards d’euros. Cet ajustement,
nous l’avons fait sans pénaliserla croissance. »
« Nous l’avons fait enpréservant le pouvoir d’achat des plus modestes, à travers des mesures dejustice, et c’est ce qui nous permet de mieux résister. »
« Pour tenir l’objectif de3% en 2014, nous avons déjà décidé un certain nombre de mesures d’économies.L’effort sera partagé entre les différentes administrations publiques, entreles différents agents économiques. »
« Pour y parvenir, vous lesavez et je veux y insister, le Gouvernement a lancé un grand chantier demodernisation de l’action publique. Cette démarche permet l’examen desdifférentes politiques publiques, par les acteurs mêmes de ces politiques en 2013,plus de 40 politiques publiques feront l’objet d’une évaluation, par lesministères en charge, en associant
les différents acteurs et enremettant les usagers au coeur de nos politiques publiques. »
« Tout d’abord, comme nousl’avons annoncé lors du dernier comité des finances locales, un effort de 1,5Md€ en 2014 et 3 Md€ en 2015 est demandé aux collectivités territoriales, soitun doublement de la baisse des dotations de l’Etat. »
« En matière de retraites,le calendrier de la grande conférence sociale devra être respecté. La réformedes retraites de 2010 mise en oeuvre par le Gouvernement Fillon, dont nousavons corrigé les injustices pour les carrières longues, n’a pas assuré lapérennité de notre système de retraites. »
La stratégie de croissance
« Mais une politiqueéconomique ne peut se réduire à une politique de finances publiques. Dans lemême temps, le Gouvernement déploie sa stratégie pour muscler notre économie etrenouer avec une croissance plus forte, plus durable, plus solidaire, plus inclusive.Plus
que jamais, la croissance etl’emploi restent les objectifs de notre politique économique.
Cet objectif de redressement dela croissance et de renversement de la courbe du chômage, nous ne le perdonsjamais de vue. »
« Nous ne le perdons jamaisde vue au niveau européen, car si la France joue et jouera le
jeu des règles communautairesavec bonne foi, elle ne s’est jamais autant impliquée pour promouvoir àBruxelles le débat sur la croissance et le juste rythme des efforts deconsolidation budgétaire. »
« Tout d’abord,l’amélioration de la situation économique aux Etats-Unis et en Chine vasoutenir l’activité européenne dans les mois qui viennent. Ensuite, nous sommesextrêmement vigilants sur l’impact du rétablissement de nos comptes publics surl’activité économique. »
(là, je coupe les mesures mises en œuvre ou à venir)
Concluons
« Je lisais encore cettesemaine des éditoriaux se demandant si la France n’allait pas devenir lemaillon faible de l’Europe. Rien n’est plus faux ! J’ai au contraire plaisir àconstater que tous ces efforts de réforme, et notre méthode qui privilégie ledialogue social, la concertation, sont salués bien au-delà de nos frontières,par les organisations internationales d’abord,
mais aussi très récemment – c’estsuffisamment rare pour être souligné – par une agence de notation, Standard& Poor’s, qui souligne, je cite, que « pour la première fois depuis denombreuses années, l’amélioration de la compétitivité des entreprisesfrançaises est devenue une priorité politique », et qui envisage en conséquencede relever la perspective de la note
française. »
« Le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault est accusé de tous les maux par ses adversaires. Il est accusé d’incompétence, accusé d’insincérité, accusé de laxisme, accusé de ne pas savoir où il va… Il y a beaucoup d’impudeur de la part de ceux qui ontlaissé le pays dans l’état où il se trouve aujourd’hui, à l’endroit de ceux quiont la responsabilité de le redresser et qui font les choix courageux, des choix justes qui ont été trop longtemps différés. »
Et hop !
Il y a beaucoup d’impudeur de la part de ceux qui ont laissé le pays dans l’état où il se trouve aujourd’hui ...
RépondreSupprimerles cons ça osent tout (surtout s'ils sont ump) et c'est à ça qu'on les reconnait
Eh ben c'est pire que blogueur de gouvernement, c'est carrément porte parole. Diantre (j'espère qu'ils t'envoient des pin's quand même pour te remercier ^^)
RépondreSupprimerSinon je suis surpris qu'il ne mette pas la faute aussi sur François Mitterand (tant qu'à faire), sur les 35 heures de Lionel Jospin, et même sur le bon président Edgar Faure (qui n'est pas tout blanc tout blanc non plus).
2 r à Mitterrand.
SupprimerÇa m'amuse de jouer au porte parole.
A part ça c'est la stricte vérité.
Il parle il fallait le noter. Je voudrais réagir sur ces images à la con, un lieu commun utilisé : Notre économie qui reste à l’arrêt.
RépondreSupprimerRien n'est immobile rien n'est à l'arrêt.
0 c'est un point d'équilibre qui désigne des secteurs qui se développent et des secteurs qui souffrent et parfois c'est la croissance des uns qui entraine la fin des autres.
Cette image l'économie à l'arrêt me semble totalement fausse.
Bah ! Ça n'est qu'une image.
SupprimerDonc c'est pas de leur faute, mais de celle de la droite, on est bien avancé maintenant.
RépondreSupprimerC'est pas la gauche qui a envoyé trois millions de personnes protester dans la rue contre la réforme des retraires qui à ce moment là ne devait pas leur paraîtere indispensable?
Les 35 heures qui freinent l'économie c'est pas une mesure géniale que la gauche a mis en place?
Je suis étonné du culot de nos chers hommes politiques qui continuent à se jeter des lauriers, jeter des pierres au parti d'en face mais se contre fiches du pays.
Et?
Supprimerbah disons que leur discours politique se résume à rejeter la faute sur les autres.
Ils connaissaient les conditions économiques au moment de prendre la pouvoir, et cela ne les a pas géné pour faire des promesses foireuses.
On a besoin de solutions, pas d'excuses.
Tu voudrais donc qu'ils refusent le pouvoir parce que les conditions sont mauvaises .
SupprimerLe problème est que, il y a encore deux ou trois semaines, ce même Moscovici assurait mordicus que la croissance serait de 0,8% et le déficit de 3% : à ce moment-là, il semblait bien avoir pris en compte le “lourd passif” du gouvernement précédent, non ?
RépondreSupprimerDonc, c'est un guignol totalement à la ramasse.
Oui mais il est payé pour ça.
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