Notre président officiellement déclaré pépère et mou a
annoncé hier qu’il voulait faire le ménage dans « les normes »
et on apprend aujourd’hui qu’il souhaite légiférer
par ordonnance. A propos des normes, il a déclaré : « Le second blocage, c'est la lourdeur des procédures. Nous
sommes champions, en France, de la norme, du contrôle. Dans le meilleur des
sens d'ailleurs, pour essayer qu'il n'y ait pas de fautes, qu'il n'y ait pas de
mise en cause de notre santé, ce qui est quand même un bon principe, de notre environnement,
des règles sociales. Toutes choses excellentes mais qui, accumulées, deviennent
impossibles. Il doit donc y avoir, sans remettre en cause la qualité du service
public et la protection de nos concitoyens, des possibilités, je le disais, de
réduire, d'alléger et de faire en sorte que nous puissions être plus efficaces.
C'est pourquoi je proposerai une loi qui permette par des moyens exceptionnels,
prévus d'ailleurs par la Constitution, d'alléger des normes et de
raccourcir les délais. » (pdf)
Les moyens exceptionnels prévus par la Constitution sont
évidemment les normes. Personne n’avait réagi hier (moi non plus d’ailleurs…).
Pourtant, la droite est furieuse, aujourd’hui !
Christian Estrosi a tweeté : « Alors que N.
Sarkozy avait renforcé le rôle du Parlement, F. Hollande envisage de légiférer
par ordonnance. Le changement, on vous dit ! »
On va lui rappeler l’histoire
des ordonnances : « Cette pratique
s'est considérablement accélérée depuis quelques années. De 2000 à 2005, les
gouvernements successifs ont pris 184 ordonnances, dont 83 pour la seule année
2005, contre 102 dans les quarante années précédentes (1960-1999). La
plupart des ordonnances prises depuis 2003 auraient pour objet, selon le
gouvernement, de simplifier la législation dans de nombreux domaines du droit. »
En fouillant un peu, on pourrait peut-être découvrir que le nombre d’ordonnance
n’a jamais été aussi important que lorsqu’il était au Gouvernement (mais j’ai
la flemme de chercher quand on été prises, mais Christian Estrosi était au
Gouvernement depuis quatre jours que des ordonnances sortaient…).
« Depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet
2008, les ordonnances ne peuvent être ratifiées que de manière expresse. Cette
nouvelle disposition constitutionnelle exclut donc les ratifications implicites
autrefois admises par la jurisprudence constitutionnelle et administrative. »
Les ordonnances devront donc être validées par le Parlement… et Nicolas Sarkozy
a lui-même signé des ordonnances
après avoir fait modifier la constitution…
Et de toute manière, l’opposition a toujours critiqué
lorsque le Gouvernement légiférait par ordonnance.
Nicolas Sarkozy avait, certes, renforcé le rôle du Parlement
mais, pendant son quinquennat, 264 textes ont été adoptés, contre 237 pendant
le précédent et 228 sous Jospin. Un rapport
parlementaire de fin 2011 montrait que 27% des lois n’avaient pas été mises
en application. Nicolas Sarkozy faisait des lois à propos d’un peu tout mais n’avait
pas le temps de les faire appliquer…
Que sont les normes que souhaite supprimer François
Hollande ?
Je n’en sais rien. Je connais bien les normes mais pour mon
domaine professionnel. En fait, ce sont des trucs où les industriels ou les
parties concernées se mettent d’accord, font une loi, la déposent à l’AFNOR… et
ça permet d’éviter de légiférer sur le sujet sauf pour dire quelles normes sont
applicables. Je résume, hein ! C’est un truc typiquement libéral alors qu’à
la lecture des propos de François Hollande qui voudrait les supprimer, on
pourrait trouver ses propos parfaitement libéraux.
Comprenne qui peut…
Ainsi, François Hollande devrait demander au Gouvernement
de travailler pour supprimer des lois ou normes crétines, peut-être celles qui
se sont entassées pendant la précédente législature.
Eric Woerth : « Je ne
me souviens pas de textes importants sur lesquels nous ayons légiféré par
ordonnance. » Qui parle de textes importants ? « Même pendant la crise, nous ne l’avons pas fait, on a
toujours respecté les droits du parlement. » Ben si, vous avez fait
passer des ordonnances pendant la crise…
Patrick Ollier : Prendre des ordonnances « peut faciliter effectivement la prise de décision dans des
cas très précis mais je ne pense pas qu’aujourd’hui la manière dont le
gouvernement veut utiliser les ordonnances soit la bonne ». Quelle
manière ? Il l’a connaît ?
Ils n’aiment pas les ordonnances mais devraient quand même
consulter…
Un "président normal" qui s'insurge contre les normes, vous trouvez ça normal ?
RépondreSupprimerC'est louche ?
SupprimerEt ouais, le changement, c'est maintenant...
RépondreSupprimerTu préfères quoi ? Un Président qui entasse les lois pas applicables ou un Président qui supprime les normes qui font chier les élus locaux ?
SupprimerEfficacité ou démocratie, c'est un vieux débat...
RépondreSupprimerDémocratie ? Pour des normes crétines. Cela étant, ce sont surtout les réactions dans Twitter qui m'amusent. Mais le pape me gâche tout. L'andouille.
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