Jean-François Copé est interviewé
par le
Parisien. L'heure est venue de le corriger et de rappeler
quelques faits.
Tout d'abord, il critique la nomination
de Ségolène Royal à la vice-présidence de la BPI. « Cette
proposition [...] vient à la suite de la nomination incroyable de
Ségolène Royal comme vice-présidente de la Banque publique
d’investissement. » Il a oublié de dire pourquoi
c'était incroyable, c'est ballot.
François Hollande avait dans ses
propositions : « Je créerai une
Banque publique d'investissement. À travers ses fonds régionaux, je
favoriserai le développement des PME et je permettrai aux régions,
pivots de l'animation économique, de prendre des participations dans
les entreprises stratégiques pour le développement local et la
compétitivité de la France. Une partie des financements sera
orientée vers l'économie sociale et solidaire. »
Jean-François Copé aurait du les lire : la BPI est un truc
orienté vers les régions. C'est un machin public. Je ne vois pas ce
qu'il y a de surprenant à ce que les vice-présidences soient
assurées par des présidents de régions emblématiques, notamment celle qui fut la précédente candidate des socialos à la présidence et qui avait un truc comme ça dans son projet...
Le président de l'UMP dit ensuite
« Derrière les leçons de morale, ce qui
se met en place, c’est un véritable système de nominations
partisanes dans toutes les institutions de l’Etat. »
Les blogueurs et la presse ont fait le tour du sujet, il y a trois
semaines ou un mois : ceci est faux. « Non,
car Nicolas Sarkozy, lui, avait ouvert à des personnalités de
gauche, que ce soit à la Cour des comptes, à la commission des
Finances de l’Assemblée ou au gouvernement. » Et
remplacé les préfets, viré les patrons des boîtes publiques, fait
en sorte que le Président désigne lui-même les patrons de chaînes
publiques et j'en passe...
A propos des retraites : « C’est
cocasse! En 2010, le président Hollande était parmi les
manifestants de la CGT à Tulle contre la réforme des retraites.
L’une de ses premières décisions a été d’élargir le nombre
d’ayants droit à la retraite à 60 ans. Il est aujourd’hui
rattrapé par la réalité, mais je m’étonne qu’il faille encore
une commission. Le diagnostic est connu. La clé de voûte de la
réforme, c’est l’allongement de la durée de cotisation et sans
doute la fusion des régimes. » Jean-François Copé
refait l'histoire ! Rattrapé par la réalité ? Ben oui,
on apprend que la réforme de 2010 était insuffisante, inefficace, …
Le diagnostic connu ? Heu... Tout ce que la droite a fait et qui
n'a pas fonctionné... Bravo...
« L’aggravation
du chômage est la conséquence directe de sa politique dans un
contexte de crise que François Hollande a toujours nié pendant sa
campagne. » Non, c'est la conséquence directe d'une
mauvaise politique industrielle pendant 10 ans.
A propos de la politique : « Oui,
il faut un changement immédiat et radical de politique, proposer aux
Français un big bang économique et social pour qu’ils
redeviennent acteurs des transformations économiques et non plus
victimes. » On ne sait pas trop ce que ça veut dire et
on notera que 10 mois après l'élection et 10 ans au pouvoir, la
droite fait une proposition...
« La France
a d’immenses ressources. Bougeons-nous à fond pour l’emploi!
Nous avons tort de ne regarder que le déficit budgétaire. »
Allons bon ! Joli changement de discours... Il faudrait qu'on augmente encore la dette, qu'on perde le deuxième A, que nos taux de crédit augmentent, ...
« Le bon
indicateur, c’est aussi le déficit du commerce extérieur. Nous
sommes à 67 Mds€ de déficit fin 2012 quand les Allemands ont 188
Mds€ d’excédents! » Il peut nous rappeler la
tronche des déficits extérieurs avant que la droite ne prenne le
pouvoir en 2002 ?
« Alors que
notre économie fonde son modèle sur la consommation, donc les
importations, le mot d’ordre qui doit mobiliser les Français c’est
: produire plus et mieux pour créer des emplois. » Et
qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on produit ? Encore un qui a tout
compris à l'économie...
« Cela veut
dire réduire toutes les charges et réglementations qui freinent le
travail, mettre le paquet sur les PME et revoir le système éducatif
en parlant plus métiers que diplômes. » Oui !
C'est ce qu'on fait... Les PME...
A la question : « Peut-on
mettre à son crédit l’intervention militaire au Mali ? »,
Jean-François Copé réponde : « Oui,
sans hésitation, l’esprit d’union nationale doit l’emporter
tout en posant quelques questions légitimes. » C'est
heureux mais assez peu en français.. L'union nationale doit poser
des questions légitimes ?
A propos de l'UMP : « Cela
fait trois mois qu’il n’y a pas eu un couac, pas le moindre
problème entre nous. » Ah ! Et mardi dernier, la
réunion des dirigeants de l'UMP organisée pendant le meeting de
François Fillon ?
A propos de sa désastreuse
popularité : « Je me suis retrouvé
piégé dans de médiocres calculs. » Ses propres
médiocres calculs...
Les médiocres calculs de Jean-François
Copé ?
Heu... Dans chaque interview, une
phrase sur deux est à revoir et contient une contrevérité
exaspérante...
Ah! Copé! C'est pas bien de déserter la messe du dimanche pour raconter des conneries dans la presse...
RépondreSupprimerTiens ! J'ai oublié la messe...
SupprimerAh le pauvre garçon ! Comme toute la droite il oublie 10 ans de la politique qu'il a soutenue ardemment pour venir nous dire des contrevérités.
RépondreSupprimerOuais...
SupprimerMarine Le Pen et Christine Lagarde arriveraient en tête d'un sondage sur les femmes politiques préférées des français.
RépondreSupprimerLa différence avec Ségolène Royal ?
Elles valent beaucoup mieux qu'elle ?
La différence c'est que leur propre camp ne les dézingue pas, donnant ainsi aux opposants la permission de se lâcher ignominieusement. Et tout en étant ce qu'elles sont elles peuvent garder une image forte.
Ces sondages ne veulent pas dire grand chose. La question posée est en gros : pensez vous qu'il ou elle jouera un rôle important ?
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