31 mai 2013

L'UMP et l'homosexualité : ambiance

Dès fois, je regrette d'être blogueur en pause de deux jours avec le bordel qu'on voit à l'UMP, à l'UMP. Je résume pour le principe et ceux qui s'en foutent...

Jean-François Copé serait favorable au mariage homosexuel mais tiendrait une position officielle opposée pour des raisons électorales. 

Geoffroy Didier serait homosexuel mais a formellement démenti dans Twitter. Cela étant étant, on s'en fout : ça ne regarde que lui. Il semblerait que Thierry Ardisson ou Stéphane Bern (je me mélange les pinceaux) l'aient "outé" : ce n'est pas très fin. 

Il semblerait aussi que NKM appelle Patrick Buisson : Gestapette. Ça serait très drôle au comptoir d'un bistro mais dans la bouche d'une personnalité politique, je trouve ça moyen. 

D'ailleurs, il fait arrêter de stigmatiser les nazis hétérosexuels !

29 mai 2013

Dégarnissons le Front Républicain

FalconHill revient sur la dernière polémique à la mode, sortie par l’Express ce matin : il parait que Marion Le Pen a été élue avec des accords entre le PS (départemental) et le FN. Le PS et le FN ont démenti et on ne connaîtra probablement jamais la vérité. Catherine Arkilovitch avait maintenu sa candidature contrairement aux instructions du PS ce qui aurait permis à Marion Le Pen d’être élu.

Ca a fait scandale. Je crois bien qu’elle a été exclue du PS ensuite.

On peut donc disserter. Il faut une position de principe : luttons contre le FN. Ils ont des idées nauséabondes et tout ça. C’est mal. Mais je suis à peu près sûr qu’en luttant pour lutter contre des idées, on perd.

Les mots doux vont logiquement valser entre les directions des partis politiques. L'UMP va accuser le PS de faire gagner le FN et le PS va accuser l'UMP de faire des accords avec le FN. Tout cela me fatigue par avance. Je vais néanmoins ajouter mon grain de sel : je ne vois pas pourquoi la gauche favorisait l'UMP en cas de duel avec le FN dans la mesure où l'UMP récupère des thématiques de sa droite.

La stratégie du Front Républicain que l'ont peut défendre depuis 2002 est en échec. Le Front National se maintient à près de 20% aux Présidentielles. En poursuivant, on pourrait même démontrer que la stratégie est perdante à trois niveaux. D'abord, elle confirme Marine Le Pen quand elle prétend que l’UMP et le PS se partagent le pouvoir. D’autre part, elle empêche l’UMP de s’enfermer dans des stratégies d’alliances foireuses. Enfin, elle empêche le Front National d’arriver au pouvoir dans des municipalités pour montrer aux gens qu’elle ne sait pas gérer des communes. D’ailleurs, quand il avait gagné des municipales en 1995 et 1997, ça a fini en fiasco.

Par ailleurs, il faut arrêter de se voiler la face avec un discours de rejet d’un côté, bien compréhensif, et le fait que la gauche ne pourra s’en tirer aux municipales qu’avec des triangulaires avec le Front National.

Les idées du Front National sont certainement condamnables. Il n’empêche qu’il faut se demander pourquoi ils font des scores électoraux importants. Chacun aura évidemment son interprétation. Je suppose qu’une partie des électeurs sont hostiles à l’immigration (et surtout aux immigrés) et la majorité a le sentiment d’être laissé de côté par les autres partis, la mondialisation, l’Europe et tout ça. Il y a une perte d’espoir.

L’autre question à se poser est celle de la stratégie du Front National. Il faudrait demander à sa direction… A mon avis, ce n’est pas de gagner quelques élus locaux mais de s’inscrire durablement dans le paysage. Ce billet est illustré à partir des sondages de popularité faits par TNS Sofres. La courbe est un peu brouillonne mais on constate que depuis trois ans de plus en plus de gens en ont une bonne opinion et de moins en moins une mauvaise.

Nos camarades de droite accusent périodiquement la gauche de faire monter le Front National volontairement depuis Mitterrand. Or, cette popularité n’a quasiment pas bougé quand Mitterrand était président.

Avec en plus le changement de stratégie opérée par Marine Le Pen, l’UMP est responsable de cette montée, avec, notamment la politique menée par Nicolas Sarkozy (avec le discours de Grenoble) et les débats autour de l’Islam et de la laïcité. L’UMP doit assumer. Ce n’est pas au PS de le faire.

Dans l’attente, le PS a un rôle : remonter la France mais on sait que ça ne se fera pas en claquant des doigts et gagner des élections intermédiaires. C’est en remontant la France (c’est une image…) que l’on fera baisser le FN et c’est en gagnant les élections intermédiaires qu’on pourra le faire.

L’adversaire, à ses élections intermédiaires, est bien l’UMP. C’est mal, je sais mais c’est l’adversaire commun au FN et au PS.

Pour l’instant, il n’y a aucun risque important de voir le FN atteindre le pouvoir. Leurs idées sont puantes. Soit. On ne va pas aider une UMP qui flirte avec ces idées. Le rejet doit être global.

Hop !

On s’est déjà assez fait baiser, à gauche, avec le Front Républicain…

Baromètre politique - juin 2013

Jacques Etienne relève quelques incongruités dans le dernier baromètre politique Figaro Magazine réalisé par TNS Sofres. Il note par exemple que 24% des gens de gauche souhaitent voir jouer un rôle important dans les années à venir à MM. Juppé et Fillon alors qu’ils ne voteront jamais pour eux.

C’est en effet délirant. Si la droite revenait au pouvoir, je souhaiterais que ça soit avec des personnalités comme ces deux anciens premiers ministres mais en aucun cas je ne souhaite la droite revenir au pouvoir. Je ne souhaite donc pas les voir jouer un rôle important. Pour aller plus loin, je souhaite que M. Copé soit le prochain candidat à la présidentielle pour l’UMP, c’est, à mon avis, la meilleur chance pour la gauche de gagner. Quand je fais des billets, comme hier, à propos de l’UMP, ne cherchons pas à traficoter mes intentions : je ne soutiens personne à droite.

Ce sondage révèle bien des surprises. Commençons par la fin.

Le parti politique qui a la meilleure image est Europe Ecologie Les Verts. Ca me laisse sur le cul tant j’ai une mauvaise image de ce parti (sauf Mme Duflot et M. Cohn-Bendit…). Vient ensuite le PS… Cela m’étonne aussi mais c’est relativement bon signe. L’UMP a une très mauvaise image. C’est aussi bien et si personne, chez eux, ne se pose des questions, ça me ravit !

La question précédente est celle sur la cote d’avenir des principaux dirigeants de nos partis. La question est étonnante : « Voulez-vous me dire si vous souhaitez le lui voir jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir ? ». Je peux vous dire que je réponds « oui » à tous : je veux bien dire si… Je ne vais pas les prendre tous…

Manuel Valls : c’est le plus populaire. Sa cote de popularité est en forte hausse à gauche. C’est étrange, il a pris plein de baffes dans la gueule le mois dernier.

François Fillon : il arrive deuxième mais est en forte baisse à droite. Il a raison de faire la paix avec Jean-François Copé…

Nicolas Sarkozy : c’est le plus populaire à droite. Et presque que le moins à gauche. Cette différence de perception est étrange.

Alain Juppé : il est relativement populaire (au même niveau que Fillon pour la gauche) mais en dessous des deux précédents (ce qui est logique dans un classement mais m’étonne, je le vois un peu comme un vieux sage).

Martine Aubry : sa cote augmente fortement à gauche. Serait-elle attendue comme une sauveuse ?

François Bayrou : la chute libre…

Bertrand Delanoë : il reste stable. J’aurais pensé le voir en tête de ce classement.

Jean-Louis Borloo : en chute libre, à droite. C’est la personnalité de droite la plus populaire à gauche, me semble-t-il. Il m’est d’ailleurs sympathique mais je ne souhaite lui voir jouer aucun rôle… à part comme candidat à la présidentielle pour affaiblir l’UMP.

Marine Le Pen : elle est bien classée et, surtout, elle est très populaire à droite (52%) ce qui me parait très surprenant. Ca montre bien l’état dans lequel est l’UMP. Plus de la moitié des électeurs de droite pensent que le salut pourrait venir de Madame Le Pen...

Jean-Luc Mélenchon : il progresse à droite mais est en baisse auprès des sympathisants du PS ce qui me fait dire qu’il devrait changer de stratégie : il exaspère « ma » gauche.

Ségolène Royal : elle remonte fortement de tous les côtés.

Najat Vallaud-Belkacem : elle remonte fort à gauche. C’est aussi un sentiment personnel que j’ai : elle monte beaucoup dans mon estime.

Laurent Fabius : il baisse à droite. Pourquoi ?

François Baroin : il y a plein de personnes que je ne cite pas. Je le cite, lui, parce qu’il était l’objet de mon billet d’hier. Il monte fortement à gauche (même s’il reste à un niveau bas). Je ne souhaite pas qu’il revienne mais c’est effectivement un des types pour lequel j’ai le plus d’estime à droite.

Jean-François Copé : il baisse partout. Ils ne sont plus que 42% de sympathisants UMP à souhaiter qu’il joue un rôle.

Jean-Pierre Raffarin : c’est lui qui baisse le plus, à droite ! Le pauvre…

Stéphane Le Foll : sa très faible popularité à droite me surprend un peu. Je ne sais pas pourquoi mais je l’aime bien.

Avant ça, nous avions la cote de confiance envers Jean-Marc Ayrault. Elle augmente légèrement mais reste très basse, à 26%. Seul Villepin avait fait pire au 13ème mois. Pas grand-chose à dire mais la popularité augmente assez fortement au centre (même s’il faut prendre ces chiffres avec précaution).

Avant, c’était celle de François Hollande qui était étudiée. Sa popularité est en forte hausse. Mise à part le fait qu’elle reste très basse et que je ne suis pas spécialement objectif quand on parle de Pépère, c’est aussi un sentiment que j’ai, une reprise de confiance. En illustration de ce billet, la courbe de popularité des différents présidents au cours jusqu’à leur treizième mois. Celle de François Hollande est étrangement parallèle à celle de Nicolas Sarkozy.

La première courbe porte sur l’optimisme des Français. Le moral reste mauvais mais c’est impressionnant de constater, sur les courbes, qu’elles restent relativement constantes sur le long terme (à part des pics d’espoir à chaque élection…). Cela étant, il est relativement surprenant de voir que 6% des gens trouvent que les choses vont en s’améliorant…

Ils ne regardent pas les chiffres du chômage ?

L'avis de château

Des confrères blogueurs, comme Elooooody et Cyril, diffusent une infographie de Paris Mach qui compare le budget de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le résultat est net : Pépère fait des économies. Je vais leur piquer leur illustration. Vous pouvez cliquer dessus pour l'agrandir.

Hier soir, j'ai fait un billet à propos de l'UMP. Mon confrère et ami FalconHill semblait penser, en commentaire, que j'avais fait ce billet politicien pour enfoncer ce parti. Il n'en est rien. En ces temps d'actualité morose (pour le blogueur qui cherche des idées...), la probabilité pour que ce billet dépasse 300 lecteurs est dérisoire. J'ai fait ce billet parce que l'UMP me fascine : je ne comprends pas qu'un parti puisse s'enfermer dans une démarche autant perdante.

Ce matin, je diffuse une infographie. Pourquoi ? D'une part, c'est le rôle du blogueur politique : participer au bruit ambiant. D'autre part, on sent un vague changement dans la perception de la politique par les Français.

Notons bien que je me plante peut-être totalement. Je mets dans le fond de ma poche mon ton péremptoire habituel avec les trois points que je voulais signaler :

1. Le premier mariage entre gays aura lieu aujourd'hui. Une page se tourne. Je voulais en faire un billet ce matin mais comme j'ai déjà tout dit hier, je m'abstiens. J’aurais fini par me foutre de la gueule des deux tourtereaux : qu'est-ce qu'ils vont s'emmerder à se marier ? Et nous, qu'avons-nous à faire de deux inconnus qui vont s'unir par les liens sacrés du mariage, cette institution aussi rétrograde ?

2. Des premiers sondages donnent une légère remontée de la popularité de l'exécutif. On se réjouit pour pas grand chose mais on ressent la mauvaise popularité comme une espèce d'injustice.

3. Tiens ! Comment se fait-il que ça soit Paris Mach qui diffuse ce machin ?

Surtout, cette infographie est révélatrice de quelque chose : je ne m'étais pas trop planté en soutenant François Hollande, la Présidence normale et tout ça. Le fait que des chiffres (aussi dérisoires soient-ils !) viennent confirmer une impression est plaisant.

Je relaie donc l'infographie. Elle fera chaud au cœur aux militants et fera ricaner bêtement les types de droite. Tout le monde sera content.

Il faudra que je fasse un billet à propos des motivations des blogueurs politiques...

28 mai 2013

L'état de l'UMP

Je n’ai pas fait mon billet du jour pour me moquer de l’UMP : c’est mal. Hier, MM. Copé et Fillon ont conclu un accord. Les adhérents voteront pour savoir s’il faut un nouveau vote. Ils vont encore débattre quelques temps à propos du libellé de la question. Finalement, il ne devrait pas y avoir de nouveau vote pour le président de ce parti : les adhérents semblent assez favorables à Jean-François Copé.

Authueil, sympathique blogueur de droite, revient longuement sur ce bordel. Je vais traduire son billet en langage PMA.

Jean-François Copé et François Fillon ont déjà tellement pris dans la gueule qu’ils ne veulent pas recommencer une élection. Basta ! Copé reste à la tête du machin et semble vainqueur mais ce n’est pas évident. Le Conseil Constitutionnel pourrait le mettre sur la paille à cause des comptes de campagne. Bref ! Il est dans la merde et ça fera rigoler les lascars d’en face. En outre, Fillon a obtenu qu’une primaire soit organisée et les sympathisants de l’UMP lui sont probablement favorable.

François Fillon a mis en place sa propre structure pour la primaire, Force Républicaine. Bref, les deux ont des atouts et des handicaps.

« Ce faisant, la droite s'est encore un peu plus discréditée, car tout cet épisode est quand même une belle magouille d'appareil, où les militants sont magnifiquement cocufiés. » Oui ! Hein ! Mes militants dégoutés vont se barrer. De nouveau n’arriveront pas parce qu’elle est trop sous la main de Copé.

J’arrête là la traduction. Je résume : c’est aussi le bordel au PS. Les deux grands partis font n’importe quoi et on a un problème de démocratie.

Il y a un autre événement à l’UMP : la primaire pour les municipales à Paris. Je ne m’y suis pas intéressé. J’ai même découvert hier soir que les votes auraient lieu la semaine prochaine. L'UMP a complètement foiré la communication autour de la primaire.

D'après les sondages, NKM devrait être désignée, peut-être dès le premier tour ce qui lui donnerait une certaine légitimité.

François Baroin est longuement interviewé par l’Express. Comme pour Authueil, je vais traduire dans le langage du blog et résumer.

La défaite de 2012 a montré une vraie fracture entre ceux qui veulent déplacer le centre de gravité vers la droite et ceux qui, comme Alain Juppé, François Fillon, lui et bien d'autres, qui souhaitent conserver l’UMP comme le voulaient les créateurs : l’union du centre et de la droite.

François Baroin estime que plus qu’un glissement vers la droite, il y a un effondrement de la sociale-démocratie avec la naissance d'un nouvel ordre économique mondial, donc un nouvel ordre social. Il constate néanmoins un durcissement de la société et regrettent que certains appellent à manifester contre les institutions.

François Baroin pense que Nicolas Sarkozy devra faire le bilan de son mandat après les Européennes de 2014 et donner, à cette occasion, ses intentions pour 2017.

« Nicolas Sarkozy et François Fillon sont les deux plus solides candidats de l'UMP pour 2017
Je suis incapable de dire qui fera un meilleur candidat. Ce qui est sûr, c'est que ce sont les deux plus solides candidats. Si Nicolas Sarkozy décidait de revenir, ce qui serait en soi un événement politique considérable, cela justifierait que nous nous mettions tous autour d'une table pour nous organiser ».

Ensuite, François Baroin s’en prend assez violemment à Patrick Buisson et Guillaume Peltier et estime qu’ils n’ont aucune légitimité : leur influence est nocive. En cas de second tour à une élection entre le Front National et le Parti Socialiste, il pense qu’il faut faire barrage aux extrêmes.

« Le FN, c'est l'extrême droite, l'ennemi irréductible des gaullistes, donc de l'UMP. Il faut rétablir le barrage établi par Jacques Chirac, qui a eu pour effet de faire éclater le FN en deux. »

François Baroin se livre ensuite à une analyse de la politique de François Hollande sans trop rien dire… Puis tape sur le libéralisme…

Il donne une vague idée de la politique qu’il envisage : travailler plus longtemps et d’avantage sans remettre en cause les 35 heures. « Là aussi, il y a d'autres voies possibles que de s'attaquer aux symboles. »  Mouarf ! Rien !

Je résume le résumé… François Baroin est contre le libéralisme et le durcissement vers la droite de l’UMP mais il ne propose rien. Néanmoins, son analyse de la situation de l’UMP me parait assez bonne. « Nous sommes face à une querelle doctrinale profonde, pourquoi le taire ? »

Dans Twitter, Jean-Pierre Raffarin se réjouit suite à l’accord entre Copé tt Fillon : « Large approbation au comité politique de l'#UMP de la position commune de @francoisfillon et de @jf_cope. » Alain Juppé s’en félicite aussi sur son blog. Il estime que « nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses » à savoir clarifier la ligne politique de l’UMP sur trois points : la stratégie économique, la rénovation du modèle social et la refondation de la construction Européenne.

Rien sur la querelle doctrinale profonde !

L'homophobie ou le choc des mots

Les premiers textes sont sortis au Journal Officiel. Le premier mariage entre deux homosexuels aura lieu demain à Montpellier et sera célébré par la maire PS, Hélène Mandroux. « Toute la presse ne pourra pas être accueillie dans la salle des rencontres. Il y aura un système de retransmission dans une salle dévolue aux journalistes. » C’est grotesque. Vincent Autin, 40 ans, et Bruno Boileau, 30 ans, auront leur heure de gloire. J’imagine que des dispositifs de sécurité important sont prévus.

Je crois qu’on n’a pas fini de parler du mariage pour tous.

« primo, apprenez à vivre avec, on ne va pas interdire à des gens de se marier parce que cela vous pose un problème ; secundo : arrêtez de dire que vous n’êtes pas homophobe. » D’après Maitre Eolas (via Yasmilady, comme hier).

Je suis d’accord avec lui mais je n’aime pas ce mot, « homophobe ». Je crois d’ailleurs que je l’ai utilisé sur le blog pour la première fois, hier. C’est Suzanne qui me disait en commentaire qu’elle n’aimait pas ce mot qui me rend également mal à l’aise.

Elle parle d’hostilité à l’homosexualité. C’est peut-être un sentiment majoritaire dans l’opinion : les gens ne voudraient pas que leurs enfants soient homosexuels parce qu’ils veulent des « vrais petits-enfants », ils veulent que « la lignée » se poursuivre, comme depuis Adam et Eve, n’est-ce pas ?

Pour ma part, je m’en fous. Je n’ai pas d’enfant et je ne veux pas juger (mais rien qu’en le disant…). Je suppose que l’amour paternel ou maternel est généralement assez fort pour que les parents admettent la situation.

Cela en fait-il des homophobes ?

Une recherche Google « définition homophobe » fait pointer sur ce site. « Homophobe : qualifie une personne qui manifeste de l'hostilité à l'égard des homosexuels. » Wikipedia est évidemment beaucoup plus précis. Le site SOS Homophobie donne également sa définition mais quoi qu’il en soit nous sommes en plein dedans.

Wikipedia nous apprend plein de choses, sur ce mot. « Le 28 novembre 2012, l'agence de presse américaine Associated Press […] a déclaré qu'elle déconseillerait l'usage du terme « homophobie » (et de quelques autres comme « islamophobie »). Elle considère que le terme est actuellement utilisé de façon trop imprécise, voire dévoyée, puisqu'il renvoie à l'idée d'une peur irrationnelle, constituant une forme de trouble mental. »

Le terme « homophobe » est très fort, tout comme le terme « islamophobe » évoqué par Wikipedia. D’ailleurs si je lis la définition d’islamophobe dans Wikipedia, je pourrais presque m’y retrouver si le côté péjoratif n’était pas si fort : j’ai des préjugés contre l’islam comme j’en ai contre toutes les religions.

Ainsi, si on considère qu’une large majorité des parents hétérosexuels préfèreraient que leurs enfants ne soient pas homos pour des raisons relativement égoïstes (assurer une lignée,…), il est probable que la majorité des gens favorables au mariage pour tous aient une certaine dose d’homophobie.

En écrivant ces quelques lignes, j’avais l’impression de minimiser la gravité de l’homophobie. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que fait Maitre Eolas ? Un opposant au mariage lisant son texte pourrait en conclure : « Ah ! Bon ! Je suis homophobe. Et bien tant pis. »

Pourtant, l’homophobie, quelle qu’en soit sa manifestation, est toujours grave. Cependant, si je traite Tonnégrande d’enculé parce qu’il refuse d’offrir une tournée, je n’ai pas le sentiment d’être homophobe. Je ne fais pas référence à ses orientations sexuelles, j’utilise un mot de la langue française.

Les mariages homosexuels vont se répandre, y compris à Mulhouse. L’homophobie, l’hostilité à l’égard des homosexuels, va progressivement baisser. C’est un travail de longue haleine.

La page Wikipedia lié à l’homophobie est passionnante, notamment au sujet des causes de celle-ci. Je vais résumer dans des mots propres à mon blog : en gros, les homophobes le seraient par peur de devoir admettre une part d’homosexualité en eux. Des Américains ont fait des expériences avec des hétéros et leur ont fait regarder des films pornographiques homosexuels. 80% de ceux qui exprimaient des sentiments d’homophobie ont eu une érection contre 54% pour les autres. Une scientifique aussi norvégienne qu’une omelette (ce n’est pas un terme homophobe) a déclaré : « Le mépris pour l'homosexuel efféminé est précisément ce qui rend acceptable la bisexualité pour les hommes masculins, et c'est pourquoi l'homophobie, le machisme et une bisexualité masculine généralisée forment un ensemble parfaitement cohérent. »

Tiens ! Je vais faire plaisir à mes lecteurs réactionnaires. Un scientifique a déclaré que l'homophobie est deux fois plus répandue chez les citoyens musulmans de la seconde génération d'origine maghrébine, africaine et turque en comparaison des jeunes Français Européens…

« Daniel Borrillo estime dans son Que sais-je ? consacré à l'homophobie que le fait que des personnes homosexuelles grandissent dans un monde généralement hostile à l'homosexualité, et où il n'en existe pas de modèles valorisés, font qu'ils intériorisent la violence homophobe qui les entoure (injures, propos méprisants, condamnations morales, attitudes compassionnelles, ...). Cette intériorisation de l'homophobie peut entraîner un sentiment de culpabilité, de honte ; elle peut même être cause de dépression ou de suicide (l'homophobie est l'une des principales causes de suicide chez les adolescents). »

Je ne sais pas si vous avez eu à faire à ces propos méprisants et tout ça. Je me rappelle d’un couple d’amis d’une vingtaine d’années de plus que moi. Ils avaient un fils unique de cinq ans de moins que moi. Un jour, un copain m’a dit : « Tu sais, ils n’auront jamais de petits-enfants, je l’ai vu en boite de nuit avec des garçons... » Outre le fait qu’il n’avait pas besoin de me le dire (mais peut-être éprouvait-il un malaise qui faisait qu’il devait parler), je ne sais pas pourquoi il a utilisé ces termes. A la limite, il m’aurait dit « tu sais que machin est pédé ? » que j’aurais été moins choqué, d’autant que je le savais depuis un paquet de temps…

Ainsi, mon pote, bien propre sur lui, à gauche et tout ça, avait tenu des propos qui ne se voulaient pas homophobes mais qui le sont assurément. Et je me suis aussi rendu compte qu’un membre de notre bande (on militait tous dans la même association) était obligé de cacher son homosexualité aux copains alors que je savais moi-même qu’il était homosexuel.

Ne le dites pas à mon pote, ça lui ferait de la peine : il est probablement homophobe.

Peut-être que le mariage pour tous fera un jour diminuer cette homophobie…

D'après la police


Trouvée sur internet, cette infographie met en parallèle les différentes manifestations des trente dernières années. L'évolution du rapport entre l'estimation des organisateur et celle des manifestants est marquantes. Dimanche dernier, il était presque de 1 à 7. C'est profondément ridicule. 


http://lci.tf1.fr/france/societe/comparees-aux-autres-les-manifs-anti-mariage-gay-sont-elles-si-7976626.html?google_editors_picks=true

27 mai 2013

La droite progressiste ?

Me voila suivi par le fondateur de la droite progressiste. Mes copins reacs vont en faire une jaunisse. 


Que fait la droite ?

« Aujourd’hui, la mode, c’est les gays. Bon, très bien. On est envahi de gays ! » voila la dernière déclaration de Christine Boutin. Il y a une heure, je faisais un billet avec des propos de Laurent Wauquiez pour qui l’homosexualité n’entre pas dans ses valeurs. Ils sont en forme, à droite !

Aujourd’hui, Harlem Désir a lancé une belle charge contre l’UMP. Il était temps qu’on le trouve dans son rôle d’opposant à l’opposition…

En gros, il a déclaré que Jean-François Copé était irresponsable et devenait un problème jusque dans son propre camp. « Je demande à l'UMP de cesser de cautionner des groupuscules (...) d'extrême droite qui s'étaient tous donné rendez-vous. » « La droite est aujourd'hui buissonnisée. » Elle est « totalement divisée entre une droite extrémisée qui n'hésite plus à défiler avec l'extrême droite » et « une droite un peu lâche, mal à l'aise », qui « n'a pas appelé à manifester et qui n'a pas le courage de contrer la stratégie de M. Copé ». « Cette façon qu'il a de jeter des passerelles en permanence avec la droite la plus extrémisée, y compris avec des groupuscules d'extrême droite, finit par poser un problème dans le fonctionnement de la République. »

A noter que François Hollande aussi a lancé une charge, après une intervention pour l’anniversaire du Conseil National de la Résistance. « Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. » « Il y a eu hier des débordements heureusement très minoritaires – qui ne peuvent pas être identifiés ou confondus avec la manifestation elle-même – qui utilisent des mots de la seconde guerre mondiale et de la lutte contre le nazisme, à des fins qui n'ont plus rien à voir avec justement ce que ces mots ont signifié. »

A droite, les propos sont également durs contre Jean-François Copé. Bernard Accoyer estime qu’il y a un problème de gouvernance à l’UMP. Laurent Wauquiez – encore lui ! – trouve qu’il règne du désordre à l’UMP. Benoit Aparu fait le rapprochement entre l’état de son parti maintenant et l’état du PS après 2007. Henri Guaino a également posé une couche, critiquant les accords entre François Fillon et Jean-François Copé (qui doivent se rencontrer demain).

Je leur souhaite bien du courage pour éteindre l’incendie qu’ils ont allumé…

La loi n'empêchera pas l'homophobie

Mes confrères Elooooody et Politeeks reviennent sur la boulette de Laurent Wauquiez qui a répondu que l’homosexualité était contraire à ses valeurs. Sa bévue est décortiquée par Bruno Roger-Petit. M. Wauquiez se lance dans une tirade : « Moi, ce qui m'importe, c'est que dans une société déjà très compliquée, où l'on a tellement de mal à transmettre des repères et des valeurs à nos enfants... Je considère... » Il est coupé par Jean-Luc Roméro : « Ça veut dire que vous considérez que l'homosexualité est contraire à vos valeurs ? » Laurent Wauquiez répond : « Non, pas du tout... Euh... Euh... Oui... Elle est... »

Comme mes confrères, on pourra s’offusquer de voir un élu de la République déclarer que l’homosexualité est contraire à ses valeurs. BRP note le rétropédalage, la réponse « non » qui fuse parce qu'il est gêné puis le « oui » qu’il est obligé de sortir pour faire plaisir son électorat.

Laurent Wauquiez est un élu de la République. Il devrait savoir que ses propos ne sont pas anodins.

Peut-être lira-t-il cette lettre (trouvée chez Yasmilady) d’un jeune homosexuel obligé de quitter le domicile familial parce que ses parents ne comprennent pas et participent aux manifestations, encourageant ses frères et sœurs dans cette sorte d’homophobie dont je suis fatigué de taire le nom.

Ces manifestations et ce débat doivent cesser pour ça, aussi, parce que des gens souffrent de cette incompréhension de la part de proches.

Neuf mois, c’est trop.

Laurent Wauquiez a dit une grosse bêtise.

La loi n'empêchera pas l'homophobie. Mais il faut arrêter d'en jeter des couches.

Une manifestation de chiffres

Didier Goux s'étonne que, parmi les blogs de gauche, seul un, celui de Gabale, évoque les manifestations d'hier. Il pense que nous aurions dû faire massivement des billets pour nous moquer du fiasco. C'est son truc, à pépère. Il voudrait absolument qu'on se moque du faible nombre de participants pour pouvoir dire que nous ne sommes pas objectifs.

Le nombre de participants était ridicule.

C’est fait. Je me suis moqué.

Je répondrais à Didier que peu de blogs de droite racontent l’événement. Je n’ai vu que Koltchak (et Corto, plus récemment). Et encore, s’il parle de la manifestation, c’est essentiellement pour se foutre de la gueule du service d’ordre. Je vais quand même lui piquer sa conclusion. « Arrivés aux Invalides, nous ne pouvons pas rejoindre l’esplanade, celle-ci est déjà saturée, tout comme le sont la place Vauban et les avenues de Villars, de Breteuil, et de Ségur. Tout cela pour apprendre que la préfecture de police de Paris s’est encore ridiculisée en annonçant quelques 150.000 manifestants. »

Ce débat est grotesque et on pourrait le faire à chaque fois. L’esplanade fait 130 000 m2. On peut donc en conclure d’après les photos (pas les miennes...) qu’il y a avait au maximum 200 000 personnes. Les chiffres de la police sont probablement beaucoup plus proches de la vérité que ceux des organisateurs.

La vérité ?

On s’en fout. La loi a été votée, validée par la Conseil Constitutionnel et promulguée par le président de la République. Les premiers mariages entre deux personnes de même sexe devraient avoir lieu dans une semaine. Le gouvernement n'a aucune raison de reculer. Les manifestants peuvent se faire plaisir s’ils le veulent. Ils peuvent décréter qu'ils étaient un million s'ils le veulent. Ils peuvent même le croire. Ils peuvent convaincre quelques partisans de la justesse de leur chiffre et les blogueurs peuvent faire des billets de blogs ironiques. Ça ne changera rien. Didier peut estimer que les blogueurs de gauche sont grotesques. Les blogueurs de gauche peuvent trouver les blogueurs de droite ridicules.

Je vais rappeler à Didier son billet de hier matin : « Lorsque, ordinateur à peine allumé, on se met à penser aux tombereaux de bêtises que l'on va devoir lire, vers le soir, à propos de la nouvelle manifestation des homophobes rabiques escortant des fascistes à poussettes, si l'on se représente les niagaras de contre-vérités satisfaites et péremptoires que l'écran va vomir, il prend à l'honnête homme recru de tristesse l'envie de s'éloigner à pas traînants et lourds pour aller, pas trop loin mais bien invisible de ses congénères, poser son cul dans l'herbe. »

Didier est déçu : il n’y a pas de niagaras de contre-vérités satisfaites et péremptoires à gauche. Il n’y a que des blogs de droite qui sortent des chiffres fantaisistes pour se faire croire qu’ils flirtent sur un mouvement de fond, soutenu par le peuple.

Alors je fais un billet pour lui faire plaisir : cette manifestation ressemble beaucoup à un fiasco. Les Français n’y comprennent plus rien et sont favorables à ce mariage. Les manifestants entretiennent une division des Français en prétendant que c’est le gouvernement qui est en cause.

La gauche a gagné les dernières élections. Il faut vous le mettre dans le crâne, les gars. Les Français ne veulent pas de votre société. Vous n’avez rien à leur imposer : ils ont voté. On appelle ça la démocratie.

Votre courant un minoritaire. On pourra sortir encore des sondages et des sondages… Tiens ! Il y en a un sur le site du Figaro. Faites-vous plaisir.

Notre loi est passée et vous n’étiez pas un million.

26 mai 2013

Grosse foule à la manif pour tous

Je commence l'enfumage avant les autres. C'est de bonne guerre. 


Ma manif

Chère Maman, je t’envoie ce petit mail vite fait car cette après-midi, je vais à la manif pour tous avec tante Josiane. Je tenais à t’envoyer un gros gros gros bisou avant pour la fête des mères puis que je ne pourrais passer te voir à Saint Germain en Laye. Ne t’inquiète pas pour moi, j’ai fait comme tu m’as dit : j’ai mis dans la poche de mon pantalon de lin que je mettrai juste avant de partir deux mouchoirs qui pourront me servir si je m’enrhume ou si les méchants CRS SS nous aspergent avec des lacrymos. Sinon, je pensais prendre ma veste Saint Laurent mais j’ai peur d’avoir froid alors je vais mettre mon blouson en cuir Rick Owens à col asymétrique.

Hi hi hi, je vais ressembler à un jeune de banlieue. J’ai même pensé à mettre mon jean semi-slim Uniqlo mais tante Josiane n’aime pas. Je l’ai entendue le dire quand elle prenait le thé avec les gens dont son amie Cunégonde, celle qui est assise à droite sur la photo qui a un petit chien affreux qui n’arrête pas japper qui s’appelle Simbabbad de Batbad parce qu’elle a voulu lui donner un nom qui parle au peuple.

Tante Josiane a sorti son manteau de Zibeline, je suppose qu’elle va le mettre cette après-midi. Elle m’a dit que c’est la première fois qu’elle le sort depuis l’enterrement de Grand-Père, à Cannes. C’est donc que c’est important, pour elle, la famille et sa défense. Son chauffeur viendra nous prendre à 13 heures 45 car elle a peur du métro où elle pourrait se faire voler son collier de perles que son premier mari lui a acheté chez Cartier quand il est rentré d’Algérie quand il a été obligé de vendre ses terres à cause de la population qui accourait de tous les côtés alors qu’il ne pensait qu’à leur bien et à leur donner du travail mais tu connais l’histoire mieux que moi, chère Maman.

Nous serons dans la manifestation qui part de la Porte Dauphine, c’est pratique ce n’est pas loin de la maison. Je ne sais pas pourquoi tante Josiane veut y aller en voiture. Je lui ai demandé si elle voulait faire la manif qui part de la Porte de Saint Cloud et elle est devenue toute rouge. Dès qu’on évoque le fait de se rapprocher des banlieues populaires, elle monte aux rideaux ! L’arrivée aura lieux aux Invalides. Elle m’a dit qu’elle y passera voir son beau-frère juste après.

Madame Barjot ne sera pas là. Je sais que tu ne l’aimes pas parce qu’elle est ollé-ollé mais c’est elle qui a réussi à fédérer notre mouvement de lutte contre les affreux gauchistes qui vont faire en sorte que des Maires issus de l’immigration et pas bien intégrés chez nous puisse marier des gens du même sexe alors que c’est sale. Je persiste à pense que tu devrais lui rendre hommage, même si, chère Maman, je ne veux pas te fâcher en ce jour de fête pour toi.

Par contre, Monsieur Copé devrait être là. Lui, tu l’aimes bien car il représente la jeunesse et l’avenir de notre pays. Hi hi hi ! Tu m’as même dit une fois, alors que Père était au bridge que tu le trouvais plutôt bel homme. Je vais essayer de me faire prendre en photo avec lui. Je demanderai au chauffeur de tante Josiane de te l’apporter après qu’il nous aura ramené vu que c’est sa route pour rentrer parce qu’il habite aux Mureaux. J’espère croiser aussi Madame Boutin qui est si élégante.

Le ministre a dit qu’il craignait des débordements. Ne t’inquiète pas pour moi, je serai très sage mais j’espère bien aider les amis à faire comprendre au gouvernement que nous ne voulons pas de ce mariage pour tous et qu’il est important qu’ils annulent de toute urgence cette loi qu’ils ont faite parce qu’ils sont manipulés par le lobby gay. Ils nous disent que nous sommes homophobes mais ce n’est pas parce que les homosexuels nous font peur et qu’on ne les aime pas qu’on est homophobes. C’est un raccourci trop vite fait. Il est normal d’avoir peur que ces collectivistes mettent en place des fermes à bébés où les couples d’homosexuels pourront venir acheter des enfants parce que le jour où ils auront permis la GPA, ils franchiront forcément un pas supplémentaire surtout si la science permet de faire des bébés sans homme et sans femme. Ils ne s’en priveront pas. Nous devons continuer à défendre les valeurs de la famille, la filiation : il ne peut pas y avoir d’enfant sans papa ni maman même si c’est la maman qui fait l’éducation, comme toi avec moi, parce que papa était toujours au travail. Heureusement qu’il était très intelligent. Il a pu être directeur de l’usine et gagner assez d’argent pour que tu puisses rester à la maison pour surveiller la nurse et le précepteur qui s’occupaient de notre éducation. Je ne comprends pas du tout ces gens qui se croient du peuple mais qui imaginent d’autres manières de voir une famille et d’éduquer les enfants.

A part ça, on va se régaler, ce midi. La cuisinière de tante Josiane a préparé une poule qu’elle a trouvée sur le marché avec des petits légumes frais. On va manger de bonne heure pour qu’on puisse avoir le temps de s’habiller. La messe a été exceptionnellement avancée à 10h30. Monsieur le curé est très compréhensif. Je ne sais pas s'il ira manifester.

Hi hi hi ! Je crois que je vais faire une farce à tante Josiane, je vais mettre mon jean semi-slim sous mon pantalon de lin que j’enlèverai quand nous serons arrivés. Nous allons bien nous amuser.

Je t’embrasse bien fort et te souhaite une bonne fête des mères !
Ton Nicolas qui t’aime.

25 mai 2013

La montée du FN et la pensée de l'électeur

L'ami Gauche de Combat lance une charge contre "les Hollandais" qui feraient le jeu de l'extrême droite. C'est un "jeu" récurrent, entre nous, de se renvoyer les responsabilités. indépendamment, hier, je papotais avec deux copains socialistes, Jules Praxis et Marc Vasseur, pas spécialement favorables à la politique du Gouvernement (c'est un euphémisme), et on se demandait (rapidement, j'ai coupé court à la conversion : 140 caractères de Twitter, très peu pour moi) comment allaient réagir les électeurs.

Je vais néanmoins répondre à GdeC assez directement pour commencer ce billet : ce que tu développes dans ton billet n'a strictement rien à voir avec son titre. Tu cries ta haine de ce que fais le gouvernement - et tu en as parfaitement le droit, la légitimité,... - mais tu ne démontres rien. Tu te contentes d'affirmer qu'en faisant une politique pas assez à gauche fait monter l'extrême droite. Ce n'est évidemment qu'une grosse connerie qui ne convaincra personne. 

La montée de l'extrême droite ?

D'une part, nous ne savons pas si elle monte : il n'y a pas d'élection. Ce que l'on sait, c'est que la gauche socialiste aidée par toutes les forces socialistes a fait passer une loi dite societale, le mariage pour tous, et qu'à cette occasion, les oppositions ont été très fortes ce qui donne le sentiment d'une radicalisation de la droite. Je parle d'un sentiment mais c'est peut-être une réalité. Peu importe (on est entre gens de gauche, nananère).

En aparté, on voit que quand la gauche fait une politique de gauche, la droite se radicalise, ce qui est la preuve que la démonstration de gauche de combat est proprement grotesque. 

D'autre part, vous commencez à me les brouter sérieusement avec vos analyses à deux balles à propos de l'extrême droite. A la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen, a fait 18%, comme son père (cumulé avec un autre candidat d'extrême droite) en 2002, soit trois ou quatre point de plus qu'il avait fait en 1995 et en 1988. L'essentiel de la montée de l'extrême droite date du tout début du premier septennat de Mitterrand et pas de plus tard, comme on le lit trop souvent. Le Front National a monté en France dès qu'une politique de gauche, avec des ministres communistes, a été mise en œuvre. C'est à cette période que le Parti Communiste a perdu en masse l'électorat populaire. 

Ainsi, les scores du Front National montrent que tout le raisonnement de Gauche de Combat est erroné. Je comprends qu'il soit désespéré. 

Enfin, le score du Front National est élevé quand la droite est faible, ce qui est le cas aujourd'hui mais depuis assez longtemps. Pour l'instant, une seule personne a fait baisser le Front National : c'est Nicolas Sarkozy en 2007. Aussi, au lieu de fanfaronner sur celui qui fait le plus monter le Front National, on devrait réfléchir à ceci.

Je le refais en français : plus on fait baisser la droite classique, si on peut le faire, plus on fait monter le Front National. Parallèlement, plus on fait monter le Front National, plus la droite classique est en difficulté. Quand on fait ce genre de constat, il est possible de multiplier à volonté les combinaisons. C’est surtout amusant. Plus la gauche fait une politique centriste, moins elle laisse de place à la droite et plus le Front National monte, ce qui tend à donner raison à Gauche de Combat mais pour les raisons exactement inverses de ce qu’il peut imaginer. Donc, on s’en tape.

Il reste trois ou quatre questions essentielles :
-          l’état de la France, ce qu’il faut faire,…
-          ce qu’en pensent les électeurs,
-          ce que l’on pourrait en déduire pour les prochaines élections (municipales, européennes, départementales et régionales),
-          ce que l’on pourrait en déduire pour les prochaines élections présidentielles et législatives.

Retroussons-nous les manches et abordons ces quatre sujets en vitesses, j’ai rendez-vous à l’Amandine avec Corinne et sa mère dans un quart d’heure.

L’état de la France et ce qu’il faut en faire

Nous sommes dans un débat politique entre la gauche de la gauche, la gauche gauche, la gauche maladroite, la gauche molle, le centre mou, l’extrême centre, le centre droit, la droite sans couilles, la droite la plus bête du monde, la droite dure et la droite extrême. Chacun aura donc ses solutions pour améliorer la situation. Nous sommes au cœur du débat politique et c’est amusant de comprendre que certains ne comprennent pas que l’on puisse ne pas être d’accord. Cela mène à des invectives idiotes.

Il y a par contre des gens tout à fait tolérants et avec lesquels ont peut discuter. Tiens ! Mon ami Babelouest. Il est courtois, nous ne sommes pas d’accord, nous discutons, c’est un bonheur.

Je vais juste apporter une pierre à l’édifice car je suis encore tombé sur une andouille qui m’a sorti : « il faut arrêter de faire les mêmes politiques qui échouent depuis 30 ans ». Nous sommes d’accord. Je pense même pouvoir dire que tout le monde est d’accord. Je propose donc d’arrêter ce genre de platitude et de se rendre compte, enfin, qu’on ne met pas la même chose derrière.

Je constate une seule chose, c’est que depuis trente ans, on n’a pas réellement essayé une vraie politique de diminution des déficits, sauf peut-être pendant l’ère Jospin mais je connais des lascars qui vont mettre ça sur le dos de la bonne santé de l’économie mondiale.

Ce qu’en pensent les électeurs

Je n’en sais pas plus que vous, chers lecteurs, mais, au moins, quand je fais semblant de le savoir, je le dis. Gauche de Combat, dans son billet, énumère un tas de trucs qu’ont faits les socialos pour dire que ça fait monter l’extrême droite mais je suis prêt à parier que les électeurs ne savent absolument pas de quoi il s’agit.

Les électeurs voient un niveau de confiance, un niveau de compétence et je ne sais pas quoi. Ils voient aussi que nous sommes dans une crise économique et qu’on est mal barrés. Je conseille à mes camarades de sortir de leurs locaux syndicaux et des blogs mais ils font ce qu’ils veulent. Je crois que les gens se foutent totalement des mesures prises par le gouvernement, individuellement, mais qu’ils regardent les résultats d’une manière globale.

Le militant politique jugera que telle ou telle mesure est bonne ou mauvaise. L’électeur pensera que le gouvernement a pris telle ou telle mesure selon les choix qui lui étaient donnés. Prenons deux exemples : le TSCG (ce fameux traité européen) et l’ANI (l’accord sur l’emploi). Je cite des acronymes en précisant de quoi il s’agit parce que je suis persuadé que beaucoup ne savent pas ce dont il s’agit. Et encore, la plupart ont probablement oublié qu’il y avait eu un traité et un accord. C’est le genre de truc qui n’intéresse que les militants politiques, voire que ceux de gauche.

Essayer de nous convaincre que les Français ont quelque chose à cirer de ces deux trucs sans nous faire rigoler.

L’ANI : on y comprend que dalle. Il faut être salarié d’une grosse entreprise susceptible d’avoir des difficultés pour s’intéresser à ce qu’il y a derrière.

Le TSCG : vous avez trois minutes pour me citer des différences par rapport au traité précédent et pour me dire en quoi elles sont mauvaises. Je parle des différences, pas du traité.

Les prochaines élections locales

J’en ai fait un billet avant-hier et je ne vais pas recommencer.

Je suis néanmoins persuadé que pour les municipales et les départementales, les gens vont voter selon la personnalité des élus, la connaissance qu’ils en ont et qu’ils vont être très loin des enjeux nationaux. Ils vont voter pour les compétences des gens. La politique nationale aura un très faible impact dans la plupart des communes avec une prime au sortant, si le sortant fait une bonne campagne et sait se couper des enjeux nationaux.

Je ne suis pas spécialement optimiste pour autant.

Les prochaines élections nationales

C’est un peu tôt pour en parler. Il faut attendre les évolutions des courbes…

Néanmoins, il ne me parait pas inutile de rappeler qu’il y a deux enjeux : être qualifié pour le second tour (rien n’est jamais gagné me rappelait Jospin, l’autre jour) et gagner le second.

Le candidat, a priori François Hollande, devra donc avoir une politique, un projet,… qui amène peu d’électeurs traditionnels à aller voir ailleurs, chez les Verts, au Front de Gauche, … pour passer le premier tour mais qui ne soit pas trop à gauche pour passer le second.

Mes confrères pensent un peu trop au premier tour, s’imaginant que tous les français pensent comme eux. Il n’empêche que la gauche a réuni 44% des voix au premier tour. C’est donc bien avec des voix de droite ou du centre que François Hollande a été élu. Et vous pouvez vérifier dans l’histoire de la Cinquième, jamais un président de gauche n’a été élu avec une gauche majoritaire au premier tour. Ségolène Royal est un exemple même si elle n’a pas été élue : la gauche a fait 36% au premier tour et 46% au second.

C’est ainsi.

Le gauchisme ne fait pas gagner une élection en France, sauf par la droite (la fracture sociale et tout ça). Seule la discipline électorale peut le faire.

24 mai 2013

Vive Sozialdemokratie

On lit dans la presse (ici, Libération) que François Hollande a fait l’éloge du modèle Allemand au congrès du SPD. C’est une erreur. Je le sais, j’avais été invité à rédiger une proposition de discours. J’avais écrit : « Chers amis, vous êtes tous vraiment des enculés, vous avez ruiné l’Europe et vous vous êtes ruinés avec des réformes débiles mises en œuvre par cet imbécile de Gerhard Schröder. » Malheureusement, ma version n’a pas été acceptée. Il parait qu’elle aurait été contreproductive électoralement. Nous avons besoin d’aider le SPD à gagner cette prochaine élection de manière à pouvoir envisager sérieusement une modification de la politique de l’Allemagne, seule solution pour que l’on puisse s’en sortir.

Alors, un texte plus consensuel a été fait. Mon confrère Sarkofrance revient sur cette putative ode à Schröder dénoncée par Médiapart.

Quant à moi, c’est l’intégralité du discours qui m’intéresse… Mon côté dort-en-chiant.

« Je mesure l’honneur qui m’est fait de m’exprimer ici, aux côtés de l’ensemble des autorités de la République Fédérale d’Allemagne pour célébrer le 150ème anniversaire du SPD. » Oui ! C’est un déplacement officiel, on ne rigole pas. Je mesure à quel point ma proposition de discours était décalée.

Je vais couper des parties.

« Ma présence est une nouvelle preuve de la force de l’amitié franco-allemande qui nous permet d’évoquer, ensemble, les moments forts de nos histoires nationales. » Ah ! Oui, c’est de la politique.

« Je suis ici aujourd’hui comme Président de la République française, comme un socialiste qui sait ce qu’il doit à la social-démocratie et surtout comme un européen. » C’est beau.

« Car l’histoire du SPD, depuis sa création par Ferdinand Lassalle jusqu’à aujourd’hui est indissociable des grand débats qui ont traversé notre continent. Trois mots, trois valeurs, trois combats traduisent l’apport de la social-démocratie allemande au modèle européen. »

Le premier, c'est la démocratie.

Au moment où le mouvement ouvrier hésitait sur le chemin à suivre, sur la forme à donner à son organisation, sur la conduite à tenir face au régime parlementaire, le SPD a pris une décision majeure : il arrima l’idéal socialiste à l’idée démocratique, il lia l'aspiration à l'égalité à l'exigence de liberté. Il associa le progrès au suffrage universel. 

Cette orientation eut une influence considérable. Elle inspira largement le socialisme en France. Jean JAURES regardait avec admiration un parti qui était devenu en 1912 le groupe parlementaire le plus puissant d’Allemagne. Il imaginait qu’ensemble il serait possible d’empêcher l’éclatement de la guerre. »

« Car l’identité de la social-démocratie, c'est le progrès. » Ca c’est le deuxième, je suppose, il y a une erreur dans la numérotation.

« Au moment où fut fondé le SPD, le progrès c'était « la fixation de salaires minima, l’enseignement gratuit, l’assurance maladie, la liberté d’association, la réduction de la durée du travail, la création de coopératives de production ». Tout cela fut acquis au cours des décennies qui suivirent et largement étendu à l'ensemble du continent européen. »

« Grâce à l'action et à l'influence du SPD, le progrès prit ensuite la forme de la démocratie sociale avec la reconnaissance des droits des salariés à être informés et consultés sur les choix stratégiques des entreprises, avec la culture du compromis pour faire évoluer le droit du travail et avec la négociation entre partenaires sociaux pour faire évoluer l’Etat providence. »

Nous y voila…

« Le progrès, c’est aussi de faire des réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les mutations sociales et culturelles comme l’a montré Gerhard Schröder. On ne construit rien de solide en ignorant le réel. »

Tu parles d’une ode…

« Le réalisme c’est le troisième apport de la social-démocratie. » Tiens ! C’est pour cela que je suis a priori social-démocrate et que j’ai choisi Pépère.

« Le réalisme n’est pas le renoncement à l’idéal, mais l’un des moyens les plus sûrs de l’atteindre. Le réformisme ce n’est pas l’acceptation d’une fatalité mais l’affirmation d’une volonté. Le compromis n’est pas un arrangement mais un dépassement. »

« C’est en 1959, à Bad-Godesberg que le grand pas fut franchi, à travers une déclaration, entrée dans l'histoire, et dont l’esprit tient en une idée simple : le marché autant qu'il est nécessaire ; la solidarité autant qu'elle est possible. Et une ambition : être le parti du peuple tout entier. »

« C’est bien le signe de votre indéniable succès. »

« Je leur réponds que tout n'est pas transposable. Nos pays sont différents ; nos histoires ne sont pas interchangeables. Nos cultures politiques syndicales sont singulières. Mais je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale. »

Ben voilà ! Il ne s’agit pas de faire en France la même chose qu’en Allemagne, mais de définir le sens de la social-démocratie…

« C’est cette démarche qui m’inspire pour la construction de l’Europe. Car nous avons une responsabilité particulière, nous, Français et Allemands.

C’est notre amitié qui a permis l’Europe. »

« Dans cette belle œuvre commune, le SPD a pris toute sa part, avec de grandes personnalités qui font  désormais parties du patrimoine politique et intellectuel de l’Europe.

Dès 1969, Willy BRANDT eut l’immense mérite d’engager l’ouverture à l’Est.

Et en 1976, c’est Helmut SCHMIDT qui eut le courage d’imaginer, avec le Président Giscard d’Estaing, le système monétaire européen.

La social-démocratie a fait avancer l’Europe. Mais elle ne l’a pas fait seule. Car l’Europe est une construction qui dépasse les clivages politiques, qui unit les peuples, qui oblige les gouvernements et notamment les nôtres à travailler ensemble.

Nous sommes tous ici les héritiers de cette histoire.

A nous d’être dignes des plus grands moments, comme celui du général de GAULLE et du chancelier ADENAUER signant le traité de l’Elysée le 22 janvier 1963 ; ou l’image du chancelier KOHL et de François MITTERRAND, se donnant la main, sur le champ de bataille de Verdun, le 22 septembre 1984. Et l'instant magique où le mur de BERLIN s'effondra. »

S’il y en a qui a envie pisser maintenant, il peut. Je vais prendre une bière et je reviens.

« L’Europe a besoin de nous. Elle est la première puissance du monde. Mais elle subit une crise qui la fait douter d’elle-même. Et connaît un chômage qui l’éloigne des peuples. L’Europe doit entrainer le monde et non pas le subir. »

 « L’Europe doit désormais faire preuve de la même détermination pour donner priorité à la croissance et offrir à la jeunesse une nouvelle espérance. »

« C’est le rôle des Etats mais aussi des partis politiques que d’y travailler sans relâche. Et je salue tous ces militants qui se dévouent de génération en génération à cette cause qu’est l’Europe. Et à cette belle idée du progrès. Je leur dis de ne jamais se désespérer et d’unir leurs forces face à l’égoïsme, au populisme et au nationalisme. »

« Si je n’avais qu’un seul message à vous transmettre aujourd’hui, un seul mot à vous dire, ce serait celui par lequel j’ai ouvert mon propos et par lequel je veux le clore : unité.

Unie, l’Allemagne est devenue plus forte.

Unies, la France et l’Allemagne feront avancer l’Europe.

Unie, l’Europe sera capable de prolonger son histoire pour porter une grande ambition fondée sur la démocratie, le progrès et la solidarité. »

J’ai coupé des morceaux. Vous pouvez lire l’intégralité du discours trois fois. Vous pouvez imprimer ce billet pour le lire aux cabinets si vous n’avez pas d’iPad. Vous pouvez le lire trois fois. Surtout si vous êtes à gauche et vous imaginez représenter la vraie gauche.

La France et l’Allemagne doivent être unies et c’est la social-démocratie qui est le chemin que nous avons choisi. Faudrait que j’arrête de faire de la politique. C’est le boulot d’Hollande. Il en fait. Il était au machin du parti social-démocrate Allemand.

Je vais conclure à recommandant à mes honorables lecteurs de lire ce billet d’Elie Arié que j’approuve grandement et que je vais résumer : il est temps que ceux qui se prétendent de la vraie gauche cesse de mépriser les peuples.

Nous avons besoin de l’Allemagne et du SPD « pour donner priorité à la croissance et offrir à la jeunesse une nouvelle espérance. »

Tout le reste n’est que de la posture.

Voilà un billet de blog fait à moindre frais.