Dès fois, je regrette d'être blogueur en pause de deux jours avec le bordel qu'on voit à l'UMP, à l'UMP. Je résume pour le principe et ceux qui s'en foutent...
Jean-François Copé serait favorable au mariage homosexuel mais tiendrait une position officielle opposée pour des raisons électorales.
Geoffroy Didier serait homosexuel mais a formellement démenti dans Twitter. Cela étant étant, on s'en fout : ça ne regarde que lui. Il semblerait que Thierry Ardisson ou Stéphane Bern (je me mélange les pinceaux) l'aient "outé" : ce n'est pas très fin.
Il semblerait aussi que NKM appelle Patrick Buisson : Gestapette. Ça serait très drôle au comptoir d'un bistro mais dans la bouche d'une personnalité politique, je trouve ça moyen.
D'ailleurs, il fait arrêter de stigmatiser les nazis hétérosexuels !
En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
▼
31 mai 2013
29 mai 2013
Dégarnissons le Front Républicain
FalconHill revient sur la
dernière polémique à la mode, sortie par l’Express ce matin : il
parait que Marion Le Pen a été élue avec des accords entre le PS (départemental) et le FN. Le PS et le FN ont démenti
et on ne connaîtra probablement jamais la vérité. Catherine Arkilovitch avait maintenu
sa candidature contrairement aux instructions du PS ce qui aurait permis à
Marion Le Pen d’être élu.
Ca a fait scandale. Je crois bien qu’elle a été exclue du PS
ensuite.
On peut donc disserter. Il faut une position de principe :
luttons contre le FN. Ils ont des idées nauséabondes et tout ça. C’est mal.
Mais je suis à peu près sûr qu’en luttant pour lutter contre des idées, on
perd.
Les mots doux vont logiquement valser entre les directions
des partis politiques. L'UMP va accuser le PS de faire gagner le FN et le PS va
accuser l'UMP de faire des accords avec le FN. Tout cela me fatigue par avance.
Je vais néanmoins ajouter mon grain de sel : je ne vois pas pourquoi la gauche
favorisait l'UMP en cas de duel avec le FN dans la mesure où l'UMP récupère des
thématiques de sa droite.
La stratégie du Front Républicain que l'ont peut défendre depuis 2002 est en échec. Le Front National se maintient à près de 20% aux Présidentielles. En poursuivant, on pourrait même démontrer que la stratégie est perdante à trois niveaux. D'abord, elle confirme Marine Le Pen quand elle prétend que l’UMP et le PS se partagent le pouvoir. D’autre part, elle empêche l’UMP de s’enfermer dans des stratégies d’alliances foireuses. Enfin, elle empêche le Front National d’arriver au pouvoir dans des municipalités pour montrer aux gens qu’elle ne sait pas gérer des communes. D’ailleurs, quand il avait gagné des municipales en 1995 et 1997, ça a fini en fiasco.
La stratégie du Front Républicain que l'ont peut défendre depuis 2002 est en échec. Le Front National se maintient à près de 20% aux Présidentielles. En poursuivant, on pourrait même démontrer que la stratégie est perdante à trois niveaux. D'abord, elle confirme Marine Le Pen quand elle prétend que l’UMP et le PS se partagent le pouvoir. D’autre part, elle empêche l’UMP de s’enfermer dans des stratégies d’alliances foireuses. Enfin, elle empêche le Front National d’arriver au pouvoir dans des municipalités pour montrer aux gens qu’elle ne sait pas gérer des communes. D’ailleurs, quand il avait gagné des municipales en 1995 et 1997, ça a fini en fiasco.
Par ailleurs, il faut arrêter de se voiler la face avec un
discours de rejet d’un côté, bien compréhensif, et le fait que la gauche ne
pourra s’en tirer aux municipales qu’avec des triangulaires avec le Front
National.
Les idées du Front National sont certainement condamnables.
Il n’empêche qu’il faut se demander pourquoi ils font des scores électoraux
importants. Chacun aura évidemment son interprétation. Je suppose qu’une partie
des électeurs sont hostiles à l’immigration (et surtout aux immigrés) et la
majorité a le sentiment d’être laissé de côté par les autres partis, la
mondialisation, l’Europe et tout ça. Il y a une perte d’espoir.
L’autre question à se poser est celle de la stratégie du
Front National. Il faudrait demander à sa direction… A mon avis, ce n’est pas
de gagner quelques élus locaux mais de s’inscrire durablement dans le paysage. Ce
billet est illustré à partir des sondages de popularité faits par TNS
Sofres. La courbe est un peu brouillonne mais on constate que depuis trois
ans de plus en plus de gens en ont une bonne opinion et de moins en moins une
mauvaise.
Nos camarades de droite accusent périodiquement la gauche de
faire monter le Front National volontairement depuis Mitterrand. Or, cette
popularité n’a quasiment pas bougé quand Mitterrand était président.
Avec en plus le changement de stratégie opérée par Marine Le
Pen, l’UMP est responsable de cette montée, avec, notamment la politique menée
par Nicolas Sarkozy (avec le discours de Grenoble) et les débats autour de l’Islam
et de la laïcité. L’UMP doit assumer. Ce n’est pas au PS de le faire.
Dans l’attente, le PS a un rôle : remonter la France mais
on sait que ça ne se fera pas en claquant des doigts et gagner des élections
intermédiaires. C’est en remontant la France (c’est une image…) que l’on fera
baisser le FN et c’est en gagnant les élections intermédiaires qu’on pourra le
faire.
L’adversaire, à ses élections intermédiaires, est bien l’UMP.
C’est mal, je sais mais c’est l’adversaire commun au FN et au PS.
Pour l’instant, il n’y a aucun risque important de voir le
FN atteindre le pouvoir. Leurs idées sont puantes. Soit. On ne va pas aider une
UMP qui flirte avec ces idées. Le rejet doit être global.
Hop !
On s’est déjà assez fait baiser, à gauche, avec le Front
Républicain…
Baromètre politique - juin 2013
Jacques Etienne relève quelques
incongruités dans le dernier baromètre politique Figaro Magazine réalisé
par TNS Sofres. Il note par exemple que 24% des gens de gauche souhaitent voir jouer
un rôle important dans les années à venir à MM. Juppé et Fillon alors qu’ils ne
voteront jamais pour eux.
C’est en effet délirant. Si la droite revenait au pouvoir,
je souhaiterais que ça soit avec des personnalités comme ces deux anciens
premiers ministres mais en aucun cas je ne souhaite la droite revenir au pouvoir. Je ne souhaite donc pas les voir jouer un rôle
important. Pour aller plus loin, je souhaite que M. Copé soit le prochain
candidat à la présidentielle pour l’UMP, c’est, à mon avis, la meilleur chance
pour la gauche de gagner. Quand je fais des billets, comme hier, à propos de l’UMP,
ne cherchons pas à traficoter mes intentions : je ne soutiens personne à
droite.
Ce sondage révèle bien des surprises. Commençons par la fin.
Le parti politique qui a la meilleure image est Europe
Ecologie Les Verts. Ca me laisse sur le cul tant j’ai une mauvaise image de ce
parti (sauf Mme Duflot et M. Cohn-Bendit…). Vient ensuite le PS… Cela m’étonne
aussi mais c’est relativement bon signe. L’UMP a une très mauvaise image. C’est
aussi bien et si personne, chez eux, ne se pose des questions, ça me ravit !
La question précédente est celle sur la cote d’avenir des
principaux dirigeants de nos partis. La question est étonnante : « Voulez-vous
me dire si vous souhaitez le lui voir jouer un rôle important au cours des mois
et des années à venir ? ». Je peux vous dire que je réponds « oui »
à tous : je veux bien dire si… Je ne vais pas les prendre tous…
Manuel Valls : c’est le plus populaire. Sa cote de
popularité est en forte hausse à gauche. C’est étrange, il a pris plein de
baffes dans la gueule le mois dernier.
François Fillon : il arrive deuxième mais est en forte
baisse à droite. Il a raison de faire la paix avec Jean-François Copé…
Nicolas Sarkozy : c’est le plus populaire à droite. Et
presque que le moins à gauche. Cette différence de perception est étrange.
Alain Juppé : il est relativement populaire (au même
niveau que Fillon pour la gauche) mais en dessous des deux précédents (ce qui
est logique dans un classement mais m’étonne, je le vois un peu comme un vieux
sage).
Martine Aubry : sa cote augmente fortement à gauche.
Serait-elle attendue comme une sauveuse ?
François Bayrou : la chute libre…
Bertrand Delanoë : il reste stable. J’aurais pensé le
voir en tête de ce classement.
Jean-Louis Borloo : en chute libre, à droite. C’est la
personnalité de droite la plus populaire à gauche, me semble-t-il. Il m’est d’ailleurs
sympathique mais je ne souhaite lui voir jouer aucun rôle… à part comme
candidat à la présidentielle pour affaiblir l’UMP.
Marine Le Pen : elle est bien classée et, surtout, elle
est très populaire à droite (52%) ce qui me parait très surprenant. Ca montre
bien l’état dans lequel est l’UMP. Plus de la moitié des électeurs de droite pensent que le salut pourrait venir de Madame Le Pen...
Jean-Luc Mélenchon : il progresse à droite mais est en
baisse auprès des sympathisants du PS ce qui me fait dire qu’il devrait changer
de stratégie : il exaspère « ma » gauche.
Ségolène Royal : elle remonte fortement de tous les côtés.
Najat Vallaud-Belkacem : elle remonte fort à gauche. C’est
aussi un sentiment personnel que j’ai : elle monte beaucoup dans mon
estime.
Laurent Fabius : il baisse à droite. Pourquoi ?
François Baroin : il y a plein de personnes que je ne
cite pas. Je le cite, lui, parce qu’il était l’objet de mon billet d’hier. Il
monte fortement à gauche (même s’il reste à un niveau bas). Je ne souhaite pas
qu’il revienne mais c’est effectivement un des types pour lequel j’ai le plus d’estime
à droite.
Jean-François Copé : il baisse partout. Ils ne sont
plus que 42% de sympathisants UMP à souhaiter qu’il joue un rôle.
Jean-Pierre Raffarin : c’est lui qui baisse le plus, à
droite ! Le pauvre…
Stéphane Le Foll : sa très faible popularité à droite me
surprend un peu. Je ne sais pas pourquoi mais je l’aime bien.
Avant ça, nous avions la cote de confiance envers Jean-Marc
Ayrault. Elle augmente légèrement mais reste très basse, à 26%. Seul Villepin
avait fait pire au 13ème mois. Pas grand-chose à dire mais la
popularité augmente assez fortement au centre (même s’il faut prendre ces
chiffres avec précaution).
Avant, c’était celle de François Hollande qui était étudiée.
Sa popularité est en forte hausse. Mise à part le fait qu’elle reste très basse
et que je ne suis pas spécialement objectif quand on parle de Pépère, c’est
aussi un sentiment que j’ai, une reprise de confiance. En illustration de ce
billet, la courbe de popularité des différents présidents au cours jusqu’à leur
treizième mois. Celle de François Hollande est étrangement parallèle à celle de
Nicolas Sarkozy.
La première courbe porte sur l’optimisme des Français. Le
moral reste mauvais mais c’est impressionnant de constater, sur les courbes, qu’elles
restent relativement constantes sur le long terme (à part des pics d’espoir à
chaque élection…). Cela étant, il est relativement surprenant de voir que 6%
des gens trouvent que les choses vont en s’améliorant…
Ils ne regardent pas les chiffres du chômage ?
L'avis de château
Des confrères blogueurs, comme Elooooody
et Cyril,
diffusent une infographie de Paris Mach qui compare le budget de l'Elysée sous
Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le résultat est net : Pépère fait
des économies. Je vais leur piquer leur illustration. Vous pouvez cliquer
dessus pour l'agrandir.
Hier soir, j'ai fait un billet à propos de l'UMP. Mon confrère et ami FalconHill semblait penser, en commentaire, que j'avais fait ce billet politicien pour enfoncer ce parti. Il n'en est rien. En ces temps d'actualité morose (pour le blogueur qui cherche des idées...), la probabilité pour que ce billet dépasse 300 lecteurs est dérisoire. J'ai fait ce billet parce que l'UMP me fascine : je ne comprends pas qu'un parti puisse s'enfermer dans une démarche autant perdante.
Ce matin, je diffuse une infographie. Pourquoi ? D'une part, c'est le rôle du blogueur politique : participer au bruit ambiant. D'autre part, on sent un vague changement dans la perception de la politique par les Français.
Notons bien que je me plante peut-être totalement. Je mets dans le fond de ma poche mon ton péremptoire habituel avec les trois points que je voulais signaler :
1. Le premier mariage entre gays aura lieu aujourd'hui. Une page se tourne. Je voulais en faire un billet ce matin mais comme j'ai déjà tout dit hier, je m'abstiens. J’aurais fini par me foutre de la gueule des deux tourtereaux : qu'est-ce qu'ils vont s'emmerder à se marier ? Et nous, qu'avons-nous à faire de deux inconnus qui vont s'unir par les liens sacrés du mariage, cette institution aussi rétrograde ?
2. Des premiers sondages donnent une légère remontée de la popularité de l'exécutif. On se réjouit pour pas grand chose mais on ressent la mauvaise popularité comme une espèce d'injustice.
3. Tiens ! Comment se fait-il que ça soit Paris Mach qui diffuse ce machin ?
Surtout, cette infographie est révélatrice de quelque chose : je ne m'étais pas trop planté en soutenant François Hollande, la Présidence normale et tout ça. Le fait que des chiffres (aussi dérisoires soient-ils !) viennent confirmer une impression est plaisant.
Je relaie donc l'infographie. Elle fera chaud au cœur aux militants et fera ricaner bêtement les types de droite. Tout le monde sera content.
Il faudra que je fasse un billet à propos des motivations des blogueurs politiques...
Hier soir, j'ai fait un billet à propos de l'UMP. Mon confrère et ami FalconHill semblait penser, en commentaire, que j'avais fait ce billet politicien pour enfoncer ce parti. Il n'en est rien. En ces temps d'actualité morose (pour le blogueur qui cherche des idées...), la probabilité pour que ce billet dépasse 300 lecteurs est dérisoire. J'ai fait ce billet parce que l'UMP me fascine : je ne comprends pas qu'un parti puisse s'enfermer dans une démarche autant perdante.
Ce matin, je diffuse une infographie. Pourquoi ? D'une part, c'est le rôle du blogueur politique : participer au bruit ambiant. D'autre part, on sent un vague changement dans la perception de la politique par les Français.
Notons bien que je me plante peut-être totalement. Je mets dans le fond de ma poche mon ton péremptoire habituel avec les trois points que je voulais signaler :
1. Le premier mariage entre gays aura lieu aujourd'hui. Une page se tourne. Je voulais en faire un billet ce matin mais comme j'ai déjà tout dit hier, je m'abstiens. J’aurais fini par me foutre de la gueule des deux tourtereaux : qu'est-ce qu'ils vont s'emmerder à se marier ? Et nous, qu'avons-nous à faire de deux inconnus qui vont s'unir par les liens sacrés du mariage, cette institution aussi rétrograde ?
2. Des premiers sondages donnent une légère remontée de la popularité de l'exécutif. On se réjouit pour pas grand chose mais on ressent la mauvaise popularité comme une espèce d'injustice.
3. Tiens ! Comment se fait-il que ça soit Paris Mach qui diffuse ce machin ?
Surtout, cette infographie est révélatrice de quelque chose : je ne m'étais pas trop planté en soutenant François Hollande, la Présidence normale et tout ça. Le fait que des chiffres (aussi dérisoires soient-ils !) viennent confirmer une impression est plaisant.
Je relaie donc l'infographie. Elle fera chaud au cœur aux militants et fera ricaner bêtement les types de droite. Tout le monde sera content.
Il faudra que je fasse un billet à propos des motivations des blogueurs politiques...
28 mai 2013
L'état de l'UMP
Je n’ai pas fait mon billet du jour pour me moquer de l’UMP :
c’est mal. Hier, MM. Copé et Fillon ont conclu un accord. Les adhérents
voteront pour savoir s’il faut un nouveau vote. Ils vont encore débattre
quelques temps à propos du libellé de la question. Finalement, il ne devrait
pas y avoir de nouveau vote pour le président de ce parti : les adhérents
semblent assez favorables à Jean-François Copé.
Authueil, sympathique blogueur de droite, revient
longuement sur ce bordel. Je vais traduire son billet en langage PMA.
Jean-François Copé et François Fillon ont déjà tellement
pris dans la gueule qu’ils ne veulent pas recommencer une élection. Basta !
Copé reste à la tête du machin et semble vainqueur mais ce n’est pas évident. Le
Conseil Constitutionnel pourrait le mettre sur la paille à cause des comptes de
campagne. Bref ! Il est dans la merde et ça fera rigoler les lascars d’en
face. En outre, Fillon a obtenu qu’une primaire soit organisée et les
sympathisants de l’UMP lui sont probablement favorable.
François Fillon a mis en place sa propre structure pour la
primaire, Force Républicaine. Bref, les deux ont des atouts et des handicaps.
« Ce faisant, la droite
s'est encore un peu plus discréditée, car tout cet épisode est quand même une
belle magouille d'appareil, où les militants sont magnifiquement cocufiés. »
Oui ! Hein ! Mes militants dégoutés vont se barrer. De nouveau n’arriveront
pas parce qu’elle est trop sous la main de Copé.
J’arrête là la traduction. Je résume : c’est aussi le
bordel au PS. Les deux grands partis font n’importe quoi et on a un problème de
démocratie.
Il y a un autre événement à l’UMP : la primaire pour
les municipales à Paris. Je ne m’y suis pas intéressé. J’ai même découvert
hier soir que les votes auraient lieu la semaine prochaine. L'UMP a
complètement foiré la communication autour de la primaire.
D'après les sondages, NKM devrait être désignée, peut-être dès le premier tour ce qui lui donnerait une certaine légitimité.
D'après les sondages, NKM devrait être désignée, peut-être dès le premier tour ce qui lui donnerait une certaine légitimité.
François Baroin est longuement interviewé par l’Express.
Comme pour Authueil, je vais traduire dans le langage du blog et résumer.
La défaite de 2012 a montré une vraie fracture entre ceux
qui veulent déplacer le centre de gravité vers la droite et ceux qui, comme
Alain Juppé, François Fillon, lui et bien d'autres, qui souhaitent conserver l’UMP
comme le voulaient les créateurs : l’union du centre et de la droite.
François Baroin estime que plus qu’un glissement vers la
droite, il y a un effondrement de la sociale-démocratie avec la naissance d'un
nouvel ordre économique mondial, donc un nouvel ordre social. Il constate
néanmoins un durcissement de la société et regrettent que certains appellent à
manifester contre les institutions.
François Baroin pense que Nicolas Sarkozy devra faire le
bilan de son mandat après les Européennes de 2014 et donner, à cette occasion,
ses intentions pour 2017.
« Nicolas Sarkozy et François
Fillon sont les deux plus solides candidats de l'UMP pour 2017
Je suis incapable de dire qui
fera un meilleur candidat. Ce qui est sûr, c'est que ce sont les deux plus
solides candidats. Si Nicolas Sarkozy décidait de revenir, ce qui serait en soi
un événement politique considérable, cela justifierait que nous nous mettions
tous autour d'une table pour nous organiser ».
Ensuite, François Baroin s’en prend assez violemment à
Patrick Buisson et Guillaume Peltier et estime qu’ils n’ont aucune légitimité :
leur influence est nocive. En cas de second tour à une élection entre le Front
National et le Parti Socialiste, il pense qu’il faut faire barrage aux extrêmes.
« Le FN, c'est l'extrême
droite, l'ennemi irréductible des gaullistes, donc de l'UMP. Il faut rétablir
le barrage établi par Jacques Chirac, qui a eu pour effet de faire éclater le
FN en deux. »
François Baroin se livre ensuite à une analyse de la
politique de François Hollande sans trop rien dire… Puis tape sur le
libéralisme…
Il donne une vague idée de la politique qu’il envisage :
travailler plus longtemps et d’avantage sans remettre en cause les 35 heures. « Là aussi, il y a d'autres voies possibles que de
s'attaquer aux symboles. » Mouarf ! Rien !
Je résume le résumé… François Baroin est contre le
libéralisme et le durcissement vers la droite de l’UMP mais il ne propose rien.
Néanmoins, son analyse de la situation de l’UMP me parait assez bonne. « Nous sommes face à une querelle doctrinale profonde,
pourquoi le taire ? »
Dans Twitter, Jean-Pierre Raffarin se réjouit suite à l’accord
entre Copé tt Fillon : « Large approbation
au comité politique de l'#UMP de la position commune de @francoisfillon et de
@jf_cope. » Alain Juppé s’en félicite aussi sur son blog. Il estime que « nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses »
à savoir clarifier la ligne politique de l’UMP sur trois points : la
stratégie économique, la rénovation du modèle social et la refondation de la
construction Européenne.
Rien sur la querelle doctrinale profonde !
L'homophobie ou le choc des mots
Les premiers textes sont sortis au Journal
Officiel. Le premier mariage entre deux homosexuels aura lieu demain à Montpellier
et sera célébré par la maire PS, Hélène Mandroux. « Toute la presse ne pourra pas être accueillie dans la
salle des rencontres. Il y aura un système de retransmission dans une salle dévolue
aux journalistes. » C’est grotesque. Vincent Autin, 40 ans, et
Bruno Boileau, 30 ans, auront leur heure de gloire. J’imagine que des
dispositifs de sécurité important sont prévus.
Je crois qu’on n’a pas fini de parler du mariage pour tous.
« primo, apprenez à vivre avec, on ne va pas interdire à des gens de se marier parce que cela vous pose un problème ; secundo : arrêtez de dire que vous n’êtes pas homophobe. » D’après Maitre
Eolas (via Yasmilady,
comme hier).
Je suis d’accord avec lui mais je n’aime pas ce mot, « homophobe ».
Je crois d’ailleurs que je l’ai utilisé sur le blog pour la première fois,
hier. C’est Suzanne qui me disait
en commentaire qu’elle n’aimait pas ce mot qui me rend également mal à l’aise.
Elle parle d’hostilité à l’homosexualité. C’est peut-être un
sentiment majoritaire dans l’opinion : les gens ne voudraient pas que
leurs enfants soient homosexuels parce qu’ils veulent des « vrais petits-enfants »,
ils veulent que « la lignée » se poursuivre, comme depuis Adam et
Eve, n’est-ce pas ?
Pour ma part, je m’en fous. Je n’ai pas d’enfant et je ne
veux pas juger (mais rien qu’en le disant…). Je suppose que l’amour paternel ou
maternel est généralement assez fort pour que les parents admettent la situation.
Cela en fait-il des homophobes ?
Une recherche Google « définition homophobe » fait
pointer sur ce site.
« Homophobe : qualifie une personne qui
manifeste de l'hostilité à l'égard des homosexuels. » Wikipedia est évidemment
beaucoup plus précis. Le site SOS
Homophobie donne également sa définition mais quoi qu’il en soit nous
sommes en plein dedans.
Wikipedia nous apprend plein de choses, sur ce mot. « Le 28 novembre 2012, l'agence de presse américaine
Associated Press […] a déclaré qu'elle déconseillerait l'usage du terme « homophobie
» (et de quelques autres comme « islamophobie »). Elle considère que le terme
est actuellement utilisé de façon trop imprécise, voire dévoyée, puisqu'il
renvoie à l'idée d'une peur irrationnelle, constituant une forme de trouble
mental. »
Le terme « homophobe » est très fort, tout comme
le terme « islamophobe » évoqué par Wikipedia. D’ailleurs si je lis
la définition d’islamophobe dans Wikipedia, je pourrais presque m’y
retrouver si le côté péjoratif n’était pas si fort : j’ai des préjugés
contre l’islam comme j’en ai contre toutes les religions.
Ainsi, si on considère qu’une large majorité des parents hétérosexuels
préfèreraient que leurs enfants ne soient pas homos pour des raisons
relativement égoïstes (assurer une lignée,…), il est probable que la
majorité des gens favorables au mariage pour tous aient une certaine dose d’homophobie.
En écrivant ces quelques lignes, j’avais l’impression de
minimiser la gravité de l’homophobie. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que fait
Maitre Eolas ? Un opposant au mariage lisant son texte pourrait en
conclure : « Ah ! Bon ! Je suis
homophobe. Et bien tant pis. »
Pourtant, l’homophobie, quelle qu’en soit sa manifestation,
est toujours grave. Cependant, si je traite Tonnégrande d’enculé parce qu’il
refuse d’offrir une tournée, je n’ai pas le sentiment d’être homophobe. Je ne
fais pas référence à ses orientations sexuelles, j’utilise un mot de la langue
française.
Les mariages homosexuels vont se répandre, y compris à Mulhouse.
L’homophobie, l’hostilité à l’égard des homosexuels, va progressivement
baisser. C’est un travail de longue haleine.
La page Wikipedia lié à l’homophobie est passionnante,
notamment au sujet des causes de celle-ci. Je vais résumer dans des mots
propres à mon blog : en gros, les homophobes le seraient par peur de
devoir admettre une part d’homosexualité en eux. Des Américains ont fait des
expériences avec des hétéros et leur ont fait regarder des films
pornographiques homosexuels. 80% de ceux qui exprimaient des sentiments d’homophobie
ont eu une érection contre 54% pour les autres. Une scientifique aussi norvégienne
qu’une omelette (ce n’est pas un terme homophobe) a déclaré : « Le mépris pour l'homosexuel efféminé est précisément ce
qui rend acceptable la bisexualité pour les hommes masculins, et c'est pourquoi
l'homophobie, le machisme et une bisexualité masculine généralisée forment un
ensemble parfaitement cohérent. »
Tiens ! Je vais faire plaisir à mes lecteurs
réactionnaires. Un scientifique a déclaré que l'homophobie est deux fois plus répandue
chez les citoyens musulmans de la seconde génération d'origine maghrébine,
africaine et turque en comparaison des jeunes Français Européens…
« Daniel Borrillo estime
dans son Que sais-je ? consacré à l'homophobie que le fait que des personnes
homosexuelles grandissent dans un monde généralement hostile à l'homosexualité,
et où il n'en existe pas de modèles valorisés, font qu'ils intériorisent la violence
homophobe qui les entoure (injures, propos méprisants, condamnations morales,
attitudes compassionnelles, ...). Cette intériorisation de l'homophobie peut
entraîner un sentiment de culpabilité, de honte ; elle peut même être cause de
dépression ou de suicide (l'homophobie est l'une des principales causes de
suicide chez les adolescents). »
Je ne sais pas si vous avez eu à faire à ces propos
méprisants et tout ça. Je me rappelle d’un couple d’amis d’une vingtaine d’années
de plus que moi. Ils avaient un fils unique de cinq ans de moins que moi. Un
jour, un copain m’a dit : « Tu sais, ils n’auront
jamais de petits-enfants, je l’ai vu en boite de nuit avec des garçons... »
Outre le fait qu’il n’avait pas besoin de me le dire (mais peut-être
éprouvait-il un malaise qui faisait qu’il devait parler), je ne sais pas
pourquoi il a utilisé ces termes. A la limite, il m’aurait dit « tu sais que machin est pédé ? » que j’aurais
été moins choqué, d’autant que je le savais depuis un paquet de temps…
Ainsi, mon pote, bien propre sur lui, à gauche et tout ça,
avait tenu des propos qui ne se voulaient pas homophobes mais qui le sont
assurément. Et je me suis aussi rendu compte qu’un membre de notre bande (on
militait tous dans la même association) était obligé de cacher son
homosexualité aux copains alors que je savais moi-même qu’il était homosexuel.
Ne le dites pas à mon pote, ça lui ferait de la peine :
il est probablement homophobe.
Peut-être que le mariage pour tous fera un jour diminuer cette
homophobie…
D'après la police
Trouvée sur internet, cette infographie met en parallèle les différentes manifestations des trente dernières années. L'évolution du rapport entre l'estimation des organisateur et celle des manifestants est marquantes. Dimanche dernier, il était presque de 1 à 7. C'est profondément ridicule.
http://lci.tf1.fr/france/societe/comparees-aux-autres-les-manifs-anti-mariage-gay-sont-elles-si-7976626.html?google_editors_picks=true
27 mai 2013
La droite progressiste ?
Me voila suivi par le fondateur de la droite progressiste. Mes copins reacs vont en faire une jaunisse.
Que fait la droite ?
« Aujourd’hui, la mode,
c’est les gays. Bon, très bien. On est envahi de gays ! » voila la
dernière déclaration de Christine Boutin. Il y a une heure, je faisais un
billet avec des propos de Laurent Wauquiez pour qui l’homosexualité n’entre pas
dans ses valeurs. Ils sont en forme, à droite !
Aujourd’hui, Harlem Désir a lancé une
belle charge contre l’UMP. Il était temps qu’on le trouve dans son rôle d’opposant
à l’opposition…
En gros, il a déclaré que Jean-François Copé était
irresponsable et devenait un problème jusque dans son propre camp. « Je demande à l'UMP de cesser de cautionner des
groupuscules (...) d'extrême droite qui s'étaient tous donné rendez-vous. » « La droite est aujourd'hui
buissonnisée. » Elle est « totalement
divisée entre une droite extrémisée qui n'hésite plus à défiler avec l'extrême
droite » et « une droite un peu
lâche, mal à l'aise », qui « n'a
pas appelé à manifester et qui n'a pas le courage de contrer la stratégie de M.
Copé ». « Cette façon qu'il a
de jeter des passerelles en permanence avec la droite la plus extrémisée, y
compris avec des groupuscules d'extrême droite, finit par poser un problème
dans le fonctionnement de la République. »
A noter que François Hollande aussi a lancé une charge,
après une intervention pour l’anniversaire du Conseil National de la Résistance.
« Les mots ont toujours un sens. Il faut leur
donner leur signification. » « Il
y a eu hier des débordements heureusement très minoritaires – qui ne peuvent
pas être identifiés ou confondus avec la manifestation elle-même – qui
utilisent des mots de la seconde guerre mondiale et de la lutte contre le
nazisme, à des fins qui n'ont plus rien à voir avec justement ce que ces mots
ont signifié. »
A droite, les propos sont également durs contre
Jean-François Copé. Bernard Accoyer estime qu’il y a un problème de gouvernance
à l’UMP. Laurent Wauquiez – encore lui ! – trouve qu’il règne du désordre
à l’UMP. Benoit Aparu fait le rapprochement entre l’état de son parti
maintenant et l’état du PS après 2007. Henri Guaino a également posé une
couche, critiquant les accords entre François Fillon et Jean-François Copé (qui
doivent se rencontrer demain).
Je leur souhaite bien du courage pour éteindre l’incendie qu’ils
ont allumé…
La loi n'empêchera pas l'homophobie
Mes confrères Elooooody
et Politeeks reviennent sur la boulette de Laurent Wauquiez qui a répondu que l’homosexualité
était contraire à ses valeurs. Sa bévue est décortiquée par Bruno
Roger-Petit. M. Wauquiez se lance dans une tirade : « Moi, ce qui m'importe, c'est que dans une société déjà très
compliquée, où l'on a tellement de mal à transmettre des repères et des valeurs
à nos enfants... Je considère... » Il est coupé par Jean-Luc Roméro :
« Ça veut dire que vous considérez que
l'homosexualité est contraire à vos valeurs ? » Laurent Wauquiez
répond : « Non, pas du tout... Euh...
Euh... Oui... Elle est... »
Comme mes confrères, on pourra s’offusquer de voir un élu de
la République déclarer que l’homosexualité est contraire à ses valeurs. BRP
note le rétropédalage, la réponse « non » qui fuse parce qu'il est gêné puis le « oui »
qu’il est obligé de sortir pour faire plaisir son électorat.
Laurent Wauquiez est un élu de la République. Il devrait
savoir que ses propos ne sont pas anodins.
Peut-être lira-t-il cette
lettre (trouvée chez Yasmilady)
d’un jeune homosexuel obligé de quitter le domicile familial parce que ses
parents ne comprennent pas et participent aux manifestations, encourageant ses
frères et sœurs dans cette sorte d’homophobie dont je suis fatigué de taire le
nom.
Ces manifestations et ce débat doivent cesser pour ça,
aussi, parce que des gens souffrent de cette incompréhension de la part de
proches.
Neuf mois, c’est trop.
Laurent Wauquiez a dit une grosse bêtise.
La loi n'empêchera pas l'homophobie. Mais il faut arrêter d'en jeter des couches.
Laurent Wauquiez a dit une grosse bêtise.
La loi n'empêchera pas l'homophobie. Mais il faut arrêter d'en jeter des couches.
Une manifestation de chiffres
Didier Goux s'étonne
que, parmi les blogs de gauche, seul un, celui de Gabale,
évoque les manifestations d'hier. Il pense que nous aurions dû faire
massivement des billets pour nous moquer du fiasco. C'est son truc, à pépère.
Il voudrait absolument qu'on se moque du faible nombre de participants pour
pouvoir dire que nous ne sommes pas objectifs.
Le nombre de participants était ridicule.
C’est fait. Je me suis moqué.
Je répondrais à Didier que peu de blogs de droite racontent
l’événement. Je n’ai vu que Koltchak (et Corto, plus récemment). Et encore, s’il
parle de la
manifestation, c’est essentiellement pour se foutre de la gueule du service
d’ordre. Je vais quand même lui piquer sa conclusion. « Arrivés aux Invalides, nous ne pouvons pas rejoindre
l’esplanade, celle-ci est déjà saturée, tout comme le sont la place Vauban et
les avenues de Villars, de Breteuil, et de Ségur. Tout cela pour apprendre que
la préfecture de police de Paris s’est encore ridiculisée en annonçant quelques
150.000 manifestants. »
Ce débat est grotesque et on pourrait le faire à chaque
fois. L’esplanade fait 130 000 m2. On peut donc en conclure d’après les
photos (pas les miennes...) qu’il y a avait au maximum 200 000 personnes. Les chiffres de la
police sont probablement beaucoup plus proches de la vérité que ceux des
organisateurs.
La vérité ?
On s’en fout. La loi a été votée, validée par la Conseil
Constitutionnel et promulguée par le président de la République. Les premiers
mariages entre deux personnes de même sexe devraient avoir lieu dans une
semaine. Le gouvernement n'a aucune raison de reculer. Les manifestants peuvent
se faire plaisir s’ils le veulent. Ils peuvent décréter qu'ils étaient un
million s'ils le veulent. Ils peuvent même le croire. Ils peuvent convaincre
quelques partisans de la justesse de leur chiffre et les blogueurs peuvent
faire des billets de blogs ironiques. Ça ne changera rien. Didier peut estimer
que les blogueurs de gauche sont grotesques. Les blogueurs de gauche peuvent
trouver les blogueurs de droite ridicules.
Je vais rappeler à Didier son billet de hier matin : « Lorsque, ordinateur à peine allumé, on se met à penser aux tombereaux de bêtises que l'on va devoir lire, vers le soir, à propos de la nouvelle manifestation des homophobes rabiques escortant des fascistes à poussettes, si l'on se représente les niagaras de contre-vérités satisfaites et péremptoires que l'écran va vomir, il prend à l'honnête homme recru de tristesse l'envie de s'éloigner à pas traînants et lourds pour aller, pas trop loin mais bien invisible de ses congénères, poser son cul dans l'herbe. »
Je vais rappeler à Didier son billet de hier matin : « Lorsque, ordinateur à peine allumé, on se met à penser aux tombereaux de bêtises que l'on va devoir lire, vers le soir, à propos de la nouvelle manifestation des homophobes rabiques escortant des fascistes à poussettes, si l'on se représente les niagaras de contre-vérités satisfaites et péremptoires que l'écran va vomir, il prend à l'honnête homme recru de tristesse l'envie de s'éloigner à pas traînants et lourds pour aller, pas trop loin mais bien invisible de ses congénères, poser son cul dans l'herbe. »
Didier est déçu : il n’y a pas de niagaras de
contre-vérités satisfaites et péremptoires à gauche. Il n’y a que des blogs de
droite qui sortent des chiffres fantaisistes pour se faire croire qu’ils
flirtent sur un mouvement de fond, soutenu par le peuple.
Alors je fais un billet pour lui faire plaisir : cette
manifestation ressemble beaucoup à un fiasco. Les Français n’y comprennent plus
rien et sont favorables à ce mariage. Les manifestants entretiennent une
division des Français en prétendant que c’est le gouvernement qui est en cause.
La gauche a gagné les dernières élections. Il faut vous le
mettre dans le crâne, les gars. Les Français ne veulent pas de votre société.
Vous n’avez rien à leur imposer : ils ont voté. On appelle ça la
démocratie.
Votre courant un minoritaire. On pourra sortir encore des
sondages et des sondages… Tiens ! Il y en a un sur le
site du Figaro. Faites-vous plaisir.
Notre loi est passée et vous n’étiez pas un million.
26 mai 2013
Ma manif
Chère Maman, je t’envoie ce petit mail vite fait car cette
après-midi, je vais à la manif pour tous avec tante Josiane. Je tenais à t’envoyer
un gros gros gros bisou avant pour la fête des mères puis que je ne pourrais
passer te voir à Saint Germain en Laye. Ne t’inquiète pas pour moi, j’ai fait
comme tu m’as dit : j’ai mis dans la poche de mon pantalon de lin que je
mettrai juste avant de partir deux mouchoirs qui pourront me servir si je m’enrhume
ou si les méchants CRS SS nous aspergent avec des lacrymos. Sinon, je pensais
prendre ma veste Saint Laurent mais j’ai peur d’avoir froid alors je vais
mettre mon blouson en cuir Rick Owens à col asymétrique.
Hi hi hi, je vais ressembler à un jeune de banlieue. J’ai même
pensé à mettre mon jean semi-slim Uniqlo mais tante Josiane n’aime pas. Je l’ai
entendue le dire quand elle prenait le thé avec les gens dont son amie Cunégonde,
celle qui est assise à droite sur la photo qui a un petit chien affreux qui n’arrête
pas japper qui s’appelle Simbabbad de Batbad parce qu’elle a voulu lui donner
un nom qui parle au peuple.
Tante Josiane a sorti son manteau de Zibeline, je suppose qu’elle
va le mettre cette après-midi. Elle m’a dit que c’est la première fois qu’elle
le sort depuis l’enterrement de Grand-Père, à Cannes. C’est donc que c’est
important, pour elle, la famille et sa défense. Son chauffeur viendra nous
prendre à 13 heures 45 car elle a peur du métro où elle pourrait se faire voler
son collier de perles que son premier mari lui a acheté chez Cartier quand il
est rentré d’Algérie quand il a été obligé de vendre ses terres à cause de la
population qui accourait de tous les côtés alors qu’il ne pensait qu’à leur
bien et à leur donner du travail mais tu connais l’histoire mieux que moi,
chère Maman.
Nous serons dans la manifestation qui part de la Porte Dauphine,
c’est pratique ce n’est pas loin de la maison. Je ne sais pas pourquoi tante
Josiane veut y aller en voiture. Je lui ai demandé si elle voulait faire la
manif qui part de la Porte de Saint Cloud et elle est devenue toute rouge. Dès
qu’on évoque le fait de se rapprocher des banlieues populaires, elle monte aux
rideaux ! L’arrivée aura lieux aux Invalides. Elle m’a dit qu’elle y
passera voir son beau-frère juste après.
Madame Barjot ne sera pas là. Je sais que tu ne l’aimes pas
parce qu’elle est ollé-ollé mais c’est elle qui a réussi à fédérer notre
mouvement de lutte contre les affreux gauchistes qui vont faire en sorte que
des Maires issus de l’immigration et pas bien intégrés chez nous puisse marier
des gens du même sexe alors que c’est sale. Je persiste à pense que tu devrais
lui rendre hommage, même si, chère Maman, je ne veux pas te fâcher en ce jour
de fête pour toi.
Par contre, Monsieur Copé devrait être là. Lui, tu l’aimes
bien car il représente la jeunesse et l’avenir de notre pays. Hi hi hi !
Tu m’as même dit une fois, alors que Père était au bridge que tu le trouvais
plutôt bel homme. Je vais essayer de me faire prendre en photo avec lui. Je
demanderai au chauffeur de tante Josiane de te l’apporter après qu’il nous aura
ramené vu que c’est sa route pour rentrer parce qu’il habite aux Mureaux. J’espère
croiser aussi Madame Boutin qui est si élégante.
Le ministre a dit qu’il craignait des débordements. Ne t’inquiète
pas pour moi, je serai très sage mais j’espère bien aider les amis à faire
comprendre au gouvernement que nous ne voulons pas de ce mariage pour tous et
qu’il est important qu’ils annulent de toute urgence cette loi qu’ils ont faite
parce qu’ils sont manipulés par le lobby gay. Ils nous disent que nous sommes
homophobes mais ce n’est pas parce que les homosexuels nous font peur et qu’on
ne les aime pas qu’on est homophobes. C’est un raccourci trop vite fait. Il est
normal d’avoir peur que ces collectivistes mettent en place des fermes à bébés
où les couples d’homosexuels pourront venir acheter des enfants parce que le
jour où ils auront permis la GPA, ils franchiront forcément un pas
supplémentaire surtout si la science permet de faire des bébés sans homme et
sans femme. Ils ne s’en priveront pas. Nous devons continuer à défendre les
valeurs de la famille, la filiation : il ne peut pas y avoir d’enfant sans
papa ni maman même si c’est la maman qui fait l’éducation, comme toi avec moi,
parce que papa était toujours au travail. Heureusement qu’il était très
intelligent. Il a pu être directeur de l’usine et gagner assez d’argent pour
que tu puisses rester à la maison pour surveiller la nurse et le précepteur qui
s’occupaient de notre éducation. Je ne comprends pas du tout ces gens qui se
croient du peuple mais qui imaginent d’autres manières de voir une famille et d’éduquer
les enfants.
A part ça, on va se régaler, ce midi. La cuisinière de tante
Josiane a préparé une poule qu’elle a trouvée sur le marché avec des petits
légumes frais. On va manger de bonne heure pour qu’on puisse avoir le temps de
s’habiller. La messe a été exceptionnellement avancée à 10h30. Monsieur le curé est très compréhensif. Je ne sais pas s'il ira manifester.
Hi hi hi ! Je crois que je vais faire une farce à tante
Josiane, je vais mettre mon jean semi-slim sous mon pantalon de lin que j’enlèverai
quand nous serons arrivés. Nous allons bien nous amuser.
Je t’embrasse bien fort et te souhaite une bonne fête des
mères !
Ton Nicolas qui t’aime.
25 mai 2013
La montée du FN et la pensée de l'électeur
L'ami Gauche de Combat lance une charge contre "les
Hollandais" qui feraient le jeu de l'extrême droite. C'est un
"jeu" récurrent, entre nous, de se renvoyer les responsabilités.
indépendamment, hier, je papotais avec deux copains socialistes, Jules Praxis
et Marc Vasseur, pas spécialement favorables à la politique du Gouvernement
(c'est un euphémisme), et on se demandait (rapidement, j'ai coupé court à la
conversion : 140 caractères de Twitter, très peu pour moi) comment allaient réagir
les électeurs.
Je vais néanmoins répondre à GdeC assez directement pour
commencer ce billet : ce que tu développes dans ton billet n'a strictement rien
à voir avec son titre. Tu cries ta haine de ce que fais le gouvernement - et tu
en as parfaitement le droit, la légitimité,... - mais tu ne démontres rien. Tu
te contentes d'affirmer qu'en faisant une politique pas assez à gauche fait
monter l'extrême droite. Ce n'est évidemment qu'une grosse connerie qui ne
convaincra personne.
La montée de l'extrême droite ?
D'une part, nous ne savons pas si elle monte : il n'y a pas
d'élection. Ce que l'on sait, c'est que la gauche socialiste aidée par toutes
les forces socialistes a fait passer une loi dite societale, le mariage pour
tous, et qu'à cette occasion, les oppositions ont été très fortes ce qui donne
le sentiment d'une radicalisation de la droite. Je parle d'un sentiment mais
c'est peut-être une réalité. Peu importe (on est entre gens de gauche,
nananère).
En aparté, on voit que quand la gauche fait une politique de
gauche, la droite se radicalise, ce qui est la preuve que la démonstration de
gauche de combat est proprement grotesque.
D'autre part, vous commencez à me les brouter sérieusement
avec vos analyses à deux balles à propos de l'extrême droite. A la dernière
élection présidentielle, Marine Le Pen, a fait 18%, comme son père (cumulé avec
un autre candidat d'extrême droite) en 2002, soit trois ou quatre point de plus
qu'il avait fait en 1995 et en 1988.
L'essentiel de la montée de l'extrême droite date du
tout début du premier septennat de Mitterrand et pas de plus tard, comme on le
lit trop souvent. Le Front National a monté en France dès qu'une politique de
gauche, avec des ministres communistes, a été mise en œuvre. C'est à cette
période que le Parti Communiste a perdu en masse l'électorat populaire.
Ainsi, les scores du Front National montrent que tout le
raisonnement de Gauche de Combat est erroné. Je comprends qu'il soit
désespéré.
Enfin, le score du Front National est élevé quand la droite
est faible, ce qui est le cas aujourd'hui mais depuis assez longtemps. Pour
l'instant, une seule personne a fait baisser le Front National : c'est Nicolas
Sarkozy en 2007. Aussi, au lieu de fanfaronner sur celui qui fait le plus
monter le Front National, on devrait réfléchir à ceci.
Je le refais en français : plus on fait baisser la
droite classique, si on peut le faire, plus on fait monter le Front National. Parallèlement,
plus on fait monter le Front National, plus la droite classique est en
difficulté. Quand on fait ce genre de constat, il est possible de multiplier à
volonté les combinaisons. C’est surtout amusant. Plus la gauche fait une
politique centriste, moins elle laisse de place à la droite et plus le Front
National monte, ce qui tend à donner raison à Gauche de Combat mais pour les
raisons exactement inverses de ce qu’il peut imaginer. Donc, on s’en tape.
Il reste trois ou quatre questions essentielles :
-
l’état de la France, ce qu’il faut faire,…
-
ce qu’en pensent les électeurs,
-
ce que l’on pourrait en déduire pour les prochaines
élections (municipales, européennes, départementales et régionales),
-
ce que l’on pourrait en déduire pour les prochaines
élections présidentielles et législatives.
Retroussons-nous les manches et abordons ces quatre sujets
en vitesses, j’ai rendez-vous à l’Amandine avec Corinne et sa mère dans un
quart d’heure.
L’état de la France et
ce qu’il faut en faire
Nous sommes dans un débat politique entre la gauche de la
gauche, la gauche gauche, la gauche maladroite, la gauche molle, le centre mou,
l’extrême centre, le centre droit, la droite sans couilles, la droite la plus bête
du monde, la droite dure et la droite extrême. Chacun aura donc ses solutions
pour améliorer la situation. Nous sommes au cœur du débat politique et c’est
amusant de comprendre que certains ne comprennent pas que l’on puisse ne pas être
d’accord. Cela mène à des invectives idiotes.
Il y a par contre des gens tout à fait tolérants et avec
lesquels ont peut discuter. Tiens ! Mon ami Babelouest. Il est courtois,
nous ne sommes pas d’accord, nous discutons, c’est un bonheur.
Je vais juste apporter une pierre à l’édifice car je suis
encore tombé sur une andouille qui m’a sorti : « il faut arrêter de
faire les mêmes politiques qui échouent depuis 30 ans ». Nous sommes d’accord.
Je pense même pouvoir dire que tout le monde est d’accord. Je propose donc d’arrêter
ce genre de platitude et de se rendre compte, enfin, qu’on ne met pas la même
chose derrière.
Je constate une seule chose, c’est que depuis trente ans, on
n’a pas réellement essayé une vraie politique de diminution des déficits, sauf
peut-être pendant l’ère Jospin mais je connais des lascars qui vont mettre ça
sur le dos de la bonne santé de l’économie mondiale.
Ce qu’en pensent les électeurs
Je n’en sais pas plus que vous, chers lecteurs, mais, au
moins, quand je fais semblant de le savoir, je le dis. Gauche de Combat, dans
son billet, énumère un tas de trucs qu’ont faits les socialos pour dire que ça
fait monter l’extrême droite mais je suis prêt à parier que les électeurs ne
savent absolument pas de quoi il s’agit.
Les électeurs voient un niveau de confiance, un niveau de
compétence et je ne sais pas quoi. Ils voient aussi que nous sommes dans une
crise économique et qu’on est mal barrés. Je conseille à mes camarades de
sortir de leurs locaux syndicaux et des blogs mais ils font ce qu’ils veulent. Je
crois que les gens se foutent totalement des mesures prises par le
gouvernement, individuellement, mais qu’ils regardent les résultats d’une
manière globale.
Le militant politique jugera que telle ou telle mesure est
bonne ou mauvaise. L’électeur pensera que le gouvernement a pris telle ou telle
mesure selon les choix qui lui étaient donnés. Prenons deux exemples : le
TSCG (ce fameux traité européen) et l’ANI (l’accord sur l’emploi). Je cite des
acronymes en précisant de quoi il s’agit parce que je suis persuadé que
beaucoup ne savent pas ce dont il s’agit. Et encore, la plupart ont
probablement oublié qu’il y avait eu un traité et un accord. C’est le genre de
truc qui n’intéresse que les militants politiques, voire que ceux de gauche.
Essayer de nous convaincre que les Français ont quelque
chose à cirer de ces deux trucs sans nous faire rigoler.
L’ANI : on y comprend que dalle. Il faut être salarié d’une
grosse entreprise susceptible d’avoir des difficultés pour s’intéresser à ce qu’il
y a derrière.
Le TSCG : vous avez trois minutes pour me citer des
différences par rapport au traité précédent et pour me dire en quoi elles sont
mauvaises. Je parle des différences, pas du traité.
Les prochaines
élections locales
J’en ai fait un billet avant-hier et je ne vais pas
recommencer.
Je suis néanmoins persuadé que pour les municipales et les
départementales, les gens vont voter selon la personnalité des élus, la
connaissance qu’ils en ont et qu’ils vont être très loin des enjeux nationaux. Ils
vont voter pour les compétences des gens. La politique nationale aura un très
faible impact dans la plupart des communes avec une prime au sortant, si le
sortant fait une bonne campagne et sait se couper des enjeux nationaux.
Je ne suis pas spécialement optimiste pour autant.
Les prochaines
élections nationales
C’est un peu tôt pour en parler. Il faut attendre les
évolutions des courbes…
Néanmoins, il ne me parait pas inutile de rappeler qu’il y a
deux enjeux : être qualifié pour le second tour (rien n’est jamais gagné
me rappelait Jospin, l’autre jour) et gagner le second.
Le candidat, a priori François Hollande, devra donc avoir
une politique, un projet,… qui amène peu d’électeurs traditionnels à aller voir
ailleurs, chez les Verts, au Front de Gauche, … pour passer le premier tour
mais qui ne soit pas trop à gauche pour passer le second.
Mes confrères pensent un peu trop au premier tour, s’imaginant
que tous les français pensent comme eux. Il n’empêche que la gauche a réuni 44%
des voix au premier tour. C’est donc bien avec des voix de droite ou du centre
que François Hollande a été élu. Et vous pouvez vérifier dans l’histoire de la
Cinquième, jamais un président de gauche n’a été élu avec une gauche
majoritaire au premier tour. Ségolène Royal est un exemple même si elle n’a pas
été élue : la gauche a fait 36% au premier tour et 46% au second.
C’est ainsi.
Le gauchisme ne fait pas gagner une élection en France, sauf
par la droite (la fracture sociale et tout ça). Seule la discipline électorale
peut le faire.
24 mai 2013
Vive Sozialdemokratie
On lit dans la presse (ici, Libération)
que François Hollande a fait l’éloge du modèle Allemand au congrès du SPD.
C’est une erreur. Je le sais, j’avais été invité à rédiger une proposition de
discours. J’avais écrit : « Chers amis,
vous êtes tous vraiment des enculés, vous avez ruiné l’Europe et vous vous êtes
ruinés avec des réformes débiles mises en œuvre par cet imbécile de Gerhard
Schröder. » Malheureusement, ma version n’a pas été acceptée. Il
parait qu’elle aurait été contreproductive électoralement. Nous avons besoin
d’aider le SPD à gagner cette prochaine élection de manière à pouvoir envisager
sérieusement une modification de la politique de l’Allemagne, seule
solution pour que l’on puisse s’en sortir.
Alors, un texte plus consensuel a été fait. Mon confrère
Sarkofrance revient
sur cette putative ode à Schröder dénoncée par Médiapart.
Quant à moi, c’est l’intégralité
du discours qui m’intéresse… Mon côté dort-en-chiant.
« Je mesure l’honneur qui
m’est fait de m’exprimer ici, aux côtés de l’ensemble des autorités de la
République Fédérale d’Allemagne pour célébrer le 150ème anniversaire du SPD. »
Oui ! C’est un déplacement officiel, on ne rigole pas. Je mesure à quel
point ma proposition de discours était décalée.
Je vais couper des parties.
« Ma présence est une
nouvelle preuve de la force de l’amitié franco-allemande qui nous permet
d’évoquer, ensemble, les moments forts de nos histoires nationales. »
Ah ! Oui, c’est de la politique.
« Je suis ici aujourd’hui
comme Président de la République française, comme un socialiste qui sait ce
qu’il doit à la social-démocratie et surtout comme un européen. » C’est
beau.
« Car l’histoire du SPD,
depuis sa création par Ferdinand Lassalle jusqu’à aujourd’hui est indissociable
des grand débats qui ont traversé notre continent. Trois mots, trois valeurs,
trois combats traduisent l’apport de la social-démocratie allemande au modèle
européen. »
Le premier, c'est la
démocratie.
Au moment où le mouvement ouvrier
hésitait sur le chemin à suivre, sur la forme à donner à son organisation, sur
la conduite à tenir face au régime parlementaire, le SPD a pris une décision
majeure : il arrima l’idéal socialiste à l’idée démocratique, il lia
l'aspiration à l'égalité à l'exigence de liberté. Il associa le progrès au
suffrage universel.
Cette orientation eut une
influence considérable. Elle inspira largement le socialisme en France. Jean
JAURES regardait avec admiration un parti qui était devenu en 1912 le groupe
parlementaire le plus puissant d’Allemagne. Il imaginait qu’ensemble il serait
possible d’empêcher l’éclatement de la guerre. »
« Car l’identité de la
social-démocratie, c'est le progrès. » Ca c’est le deuxième,
je suppose, il y a une erreur dans la numérotation.
« Au moment où fut fondé le
SPD, le progrès c'était « la fixation de salaires minima, l’enseignement
gratuit, l’assurance maladie, la liberté d’association, la réduction de la
durée du travail, la création de coopératives de production ». Tout cela fut
acquis au cours des décennies qui suivirent et largement étendu à l'ensemble du
continent européen. »
« Grâce à l'action et à
l'influence du SPD, le progrès prit ensuite la forme de la démocratie sociale
avec la reconnaissance des droits des salariés à être informés et consultés sur
les choix stratégiques des entreprises, avec la culture du compromis pour faire
évoluer le droit du travail et avec la négociation entre partenaires sociaux pour
faire évoluer l’Etat providence. »
Nous y voila…
« Le progrès, c’est aussi de
faire des réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les
mutations sociales et culturelles comme l’a montré Gerhard Schröder. On ne
construit rien de solide en ignorant le réel. »
Tu parles d’une ode…
« Le réalisme c’est le
troisième apport de la social-démocratie. » Tiens ! C’est pour
cela que je suis a priori social-démocrate et que j’ai choisi Pépère.
« Le réalisme n’est pas le
renoncement à l’idéal, mais l’un des moyens les plus sûrs de l’atteindre. Le
réformisme ce n’est pas l’acceptation d’une fatalité mais l’affirmation d’une
volonté. Le compromis n’est pas un arrangement mais un dépassement. »
« C’est en 1959, à
Bad-Godesberg que le grand pas fut franchi, à travers une déclaration, entrée
dans l'histoire, et dont l’esprit tient en une idée simple : le marché autant
qu'il est nécessaire ; la solidarité autant qu'elle est possible. Et une
ambition : être le parti du peuple tout entier. »
« C’est bien le signe de
votre indéniable succès. »
« Je leur réponds que tout
n'est pas transposable. Nos pays sont différents ; nos histoires ne sont pas
interchangeables. Nos cultures politiques syndicales sont singulières. Mais je
garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et
la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale. »
Ben voilà ! Il ne s’agit pas de faire en France la même
chose qu’en Allemagne, mais de définir le sens de la social-démocratie…
« C’est cette démarche qui
m’inspire pour la construction de l’Europe. Car nous avons une responsabilité
particulière, nous, Français et Allemands.
C’est notre amitié qui a permis
l’Europe. »
« Dans cette belle œuvre
commune, le SPD a pris toute sa part, avec de grandes personnalités qui
font désormais parties du patrimoine
politique et intellectuel de l’Europe.
Dès 1969, Willy BRANDT eut
l’immense mérite d’engager l’ouverture à l’Est.
Et en 1976, c’est Helmut SCHMIDT
qui eut le courage d’imaginer, avec le Président Giscard d’Estaing, le système
monétaire européen.
La social-démocratie a fait
avancer l’Europe. Mais elle ne l’a pas fait seule. Car l’Europe est une
construction qui dépasse les clivages politiques, qui unit les peuples, qui
oblige les gouvernements et notamment les nôtres à travailler ensemble.
Nous sommes tous ici les
héritiers de cette histoire.
A nous d’être dignes des plus
grands moments, comme celui du général de GAULLE et du chancelier ADENAUER
signant le traité de l’Elysée le 22 janvier 1963 ; ou l’image du chancelier
KOHL et de François MITTERRAND, se donnant la main, sur le champ de bataille de
Verdun, le 22 septembre 1984. Et l'instant magique où le mur de BERLIN
s'effondra. »
S’il y en a qui a envie pisser maintenant, il peut. Je vais
prendre une bière et je reviens.
« L’Europe a besoin de nous.
Elle est la première puissance du monde. Mais elle subit une crise qui la fait
douter d’elle-même. Et connaît un chômage qui l’éloigne des peuples. L’Europe
doit entrainer le monde et non pas le subir. »
« L’Europe doit désormais faire preuve de la même
détermination pour donner priorité à la croissance et offrir à la jeunesse une
nouvelle espérance. »
« C’est le rôle des Etats
mais aussi des partis politiques que d’y travailler sans relâche. Et je salue
tous ces militants qui se dévouent de génération en génération à cette cause
qu’est l’Europe. Et à cette belle idée du progrès. Je leur dis de ne jamais se
désespérer et d’unir leurs forces face à l’égoïsme, au populisme et au
nationalisme. »
« Si je n’avais qu’un seul
message à vous transmettre aujourd’hui, un seul mot à vous dire, ce serait
celui par lequel j’ai ouvert mon propos et par lequel je veux le clore : unité.
Unie, l’Allemagne est devenue
plus forte.
Unies, la France et l’Allemagne
feront avancer l’Europe.
Unie, l’Europe sera capable de
prolonger son histoire pour porter une grande ambition fondée sur la
démocratie, le progrès et la solidarité. »
J’ai coupé des morceaux. Vous pouvez lire l’intégralité du
discours trois fois. Vous pouvez imprimer ce billet pour le lire aux cabinets
si vous n’avez pas d’iPad. Vous pouvez le lire trois fois. Surtout si vous êtes
à gauche et vous imaginez représenter la vraie gauche.
La France et l’Allemagne doivent être unies et c’est la social-démocratie
qui est le chemin que nous avons choisi. Faudrait que j’arrête de faire de la
politique. C’est le boulot d’Hollande. Il en fait. Il était au machin du parti
social-démocrate Allemand.
Je vais conclure à recommandant à mes honorables lecteurs de
lire ce billet d’Elie Arié que j’approuve grandement et que je vais résumer :
il est temps que ceux qui se prétendent de la vraie gauche cesse de mépriser
les peuples.
Nous avons besoin de l’Allemagne et du SPD « pour donner priorité à la croissance et offrir à la
jeunesse une nouvelle espérance. »
Tout le reste n’est que de la posture.
Voilà un billet de blog fait à moindre frais.