Lendemain de conférence de presse : l’heure de la
revue de presse avec les articles en une des sites web est arrivée et d’étudier
les réactions de chacun. C’est un exercice traditionnel. Depuis toujours, j’aime
bien les réactions des ténors de la majorité (du genre : le président a
montré le cap) et de l’opposition (du genre : il n’a pas pris conscience
de la gravité de la situation). On peut supposer que les communiqués de presse
sont écrits à l’avance.
Commençons par Le
Figaro. Le site web consacre plusieurs articles pour décrire les différents
volets du discours du Président. Ils ne sont pas négatifs, contrairement à ce
qu’on aurait pu supposer. Les propos de Philippe Gouillaud, le rédacteur en
chef du service politique, sont même étonnants : « la conférence de presse du président a partiellement
atteint son objectif de rétablir l'autorité et l'assurance du chef de l'État,
tout en relativisant les tensions qui opposent France et Allemagne au niveau
européen. »
Le Point consacre également plus articles. En lisant les
titres, j’ai cru que les articles seraient à charge. Il n’en est point. Nathalie
Rheims, un écrivain et productrice française invitée par le journal,
constate qu’il a été bon et qu’on retrouvait le François Hollande d’avant son
élection. Philippe
Tesson, chroniqueur célèbre, est beaucoup plus à charge. On dirait un
blogueur militant UMP racontant les pires bêtises (comme on pu le faire les
blogueurs socialos à une autre époque). Il finit par constater exactement l’inverse
de Nathalie Rheims : François Hollande est loin du candidat !
L’Express fait comme les autres… Un article
« constate » qu’il a peu convaincu les éditorialistes. Ils sortent un
florilège de petites phrases mais je ne les retrouve pas du tout conforme à ce
que je peux lire à la une des sites de presse, ce matin. Le papier serait-il
différent de l’écrit ? Mises bout à bout, ces petites phrases sont
assassines mais elles ne viennent à dire ce que tout le monde dit : on ne
peut qu’attendre le retour de la croissance.
Le Parisien semble avoir tourné la page, les articles sont
plus bas en une du site web. Il n’y a aucun « éditorial ».
Le Monde est un peu pareil mais met en une la chronique de Françoise
Fressoz (journaliste politique) dans son blog, qui se termine par : « La petite musique du début du quinquennat est donc
toujours là : pas d’effort sans réconfort, pas de réformes sans croissance.
Mais pas de croissance sans un compromis avec l’Allemagne. Angela Merkel reste
la clé du quinquennat Hollande. »
Libération en fait son
grand article de une. Il constate que François Hollande se montre enfin en
tant que président de la République.
L’Humanité a un
édito tranchant avec un édito digne du Front de Gauche, du genre : la
gauche a déserté l’Elysée.
Regardons les deux blogueurs politiques de droite.
Corto
commence ainsi : « Je sais que vous êtes
nombreux à attendre mon compte-rendu de la conférence de presse de Pépère. »
Je vais lui répondre que non mais il va prétendre que c’est de l’humour… A part
ça, il ne dit rien.
Pierre
Parrillo : « Comme bon nombre de
français j’ai accordé un peu de mon temps au Chef de l’Etat hier
après-midi pour écouter attentivement son désormais traditionnel
« Hollande show » bisannuel. »
Non. Bon nombre de Français bossaient, hier… Il est un peu comme Philippe Tesson. Il
invente des bricoles pour dire du mal. Bel effort. Mais confondre la crise « monétaire »
qui a bousculé l’Europe et la crise économique est osé…
Les camarades du Front de Gauche sont probablement en train
de préparer la révolution : ils n’ont pas fait de billet. Cuicui
crie néanmoins sa colère.
Coté personnalités politiques, aucune surprise, selon cet
article de France Info… Les socialos sont contents, pas les autres. A noté
que, côté socialiste, Claude Bartolone a encore fait du bruit avant Harlem
Désir, ce qui n’est pas un compliment pour ce dernier.
Ce qu’en pensent mes potes blogueurs ? Rosaelle
critique surtout les médias. Bembelly
plaisante. Homer
n’est pas content pour les retraites (moi non plus !).
Sarkofrance
fait sa chronique habituelle.
Lisez-le.
Merci d'avoir répertorié les trucs sympas!
RépondreSupprimerSi je peux rendre service...
SupprimerQuelque chose me dit que pour la prochaine conférence de presse, tu pourras copier-coller ton billet (les commentaires seront exactement les mêmes)
RépondreSupprimerBillet intéressant en tous cas
Merci. Je trouve la presse nulle.
SupprimerQue dire de Hollande ? Il confirme sa résolution à maintenir le cap "Néolibéral, toute !". Je partage la réaction de Mélenchon (dont je ne suis pas fan, je le rappelle) : on n'attendait rien de bon de lui, mais il fait encore plus fort qu'on ne le craignait.
RépondreSupprimerRappel de ma position : faire reposer tout sur la relance de la croissance expose aux pires désillusion, à la fois parce qu'elle n'est pas du tout la panacée, au contraire sans doute, et qu'elle pourrait bien ne jamais revenir. En cela je vais plus loin de la position du FdG.
Hollande fonce à travers le désert, et accélère encore. Dans les nuages de sable, il ne voit pas ce qu'il y a devant, il craint seulement ce qui le talonne : les évanescents financiers roulant sur les mirages de milliers de milliards de fonds inexistants.
Oui mais tu rêves d'un monde de pauvreté...
SupprimerAllez donc dire aux millions d'ouvriers d'usine, d'employées de bureaux, de techniciens, d'ingénieurs, à leurs enfants, aux 4 millions de chômeurs que leur espoir résidera maintenant dans un lopin de terre qu'ils cultiveront eux-mêmes, de paniers tressés qu'ils vendront sur les marchés et du lait de leurs chèvres dont ils devront se contenter !
SupprimerLa réalité de la décroissance, c'est ça. Les gens y sont prêts ? Non.
Ça ne veut pas dire qu'il faut continuer à foncer sans réfléchir. Mais vivre différemment ne veut pas dire vivre comme il y a 100 ans.
Reste calme ! Bab ne parle pas de décroissance, à mon avis.
SupprimerNon, je rêve d'un monde où tout le monde mange à sa faim, peut avoir les vêtements correspondant au climat, bénéficie d'un logement à la taille correspondant à la taille de sa cellule familiale, de l'éducation, de soins permettant de conserver la santé (sans en faire trop), et d'autres besoins de base éventuels, comme l'information, sans être esclave comme actuellement d'un système oppressant. Est-ce donc TROP demander ? Un système sans vrais pauvres, mais aussi sans riches.
SupprimerJe sais, cela peut choquer. Je rappelle qu'actuellement les plus riches sont justement ceux qui en font le moins pour les autres. Ce n'est tout simplement pas tolérable.
Cela ne choque pas. On a donc le même rêve. Sauf que je considère que ça ne peut que rester à l'état du rêve.
Supprimer"Non, je rêve d'un monde où tout le monde mange à sa faim"
SupprimerOù sont ils aujourd'hui ceux qui clamaient cette exigence dans les années 60 ? Bien peu ont résisté, encore moins ont entraîné des gens dans leur sillage. Pourquoi ?
Parce qu'ils en demandaient trop justement.
Commençons déjà en France par avoir un gouvernement de gauche qui dure plus de 5 ans. Ce sera un premier exploit. Après, pour changer le monde, on verra ;-)
"un gouvernement de gauche" : ce n'est pas encore demain que nous l'aurons hélas. C'est par là qu'il faudra commencer.
SupprimerVoila.
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