En salle

24 mai 2013

Vive Sozialdemokratie

On lit dans la presse (ici, Libération) que François Hollande a fait l’éloge du modèle Allemand au congrès du SPD. C’est une erreur. Je le sais, j’avais été invité à rédiger une proposition de discours. J’avais écrit : « Chers amis, vous êtes tous vraiment des enculés, vous avez ruiné l’Europe et vous vous êtes ruinés avec des réformes débiles mises en œuvre par cet imbécile de Gerhard Schröder. » Malheureusement, ma version n’a pas été acceptée. Il parait qu’elle aurait été contreproductive électoralement. Nous avons besoin d’aider le SPD à gagner cette prochaine élection de manière à pouvoir envisager sérieusement une modification de la politique de l’Allemagne, seule solution pour que l’on puisse s’en sortir.

Alors, un texte plus consensuel a été fait. Mon confrère Sarkofrance revient sur cette putative ode à Schröder dénoncée par Médiapart.

Quant à moi, c’est l’intégralité du discours qui m’intéresse… Mon côté dort-en-chiant.

« Je mesure l’honneur qui m’est fait de m’exprimer ici, aux côtés de l’ensemble des autorités de la République Fédérale d’Allemagne pour célébrer le 150ème anniversaire du SPD. » Oui ! C’est un déplacement officiel, on ne rigole pas. Je mesure à quel point ma proposition de discours était décalée.

Je vais couper des parties.

« Ma présence est une nouvelle preuve de la force de l’amitié franco-allemande qui nous permet d’évoquer, ensemble, les moments forts de nos histoires nationales. » Ah ! Oui, c’est de la politique.

« Je suis ici aujourd’hui comme Président de la République française, comme un socialiste qui sait ce qu’il doit à la social-démocratie et surtout comme un européen. » C’est beau.

« Car l’histoire du SPD, depuis sa création par Ferdinand Lassalle jusqu’à aujourd’hui est indissociable des grand débats qui ont traversé notre continent. Trois mots, trois valeurs, trois combats traduisent l’apport de la social-démocratie allemande au modèle européen. »

Le premier, c'est la démocratie.

Au moment où le mouvement ouvrier hésitait sur le chemin à suivre, sur la forme à donner à son organisation, sur la conduite à tenir face au régime parlementaire, le SPD a pris une décision majeure : il arrima l’idéal socialiste à l’idée démocratique, il lia l'aspiration à l'égalité à l'exigence de liberté. Il associa le progrès au suffrage universel. 

Cette orientation eut une influence considérable. Elle inspira largement le socialisme en France. Jean JAURES regardait avec admiration un parti qui était devenu en 1912 le groupe parlementaire le plus puissant d’Allemagne. Il imaginait qu’ensemble il serait possible d’empêcher l’éclatement de la guerre. »

« Car l’identité de la social-démocratie, c'est le progrès. » Ca c’est le deuxième, je suppose, il y a une erreur dans la numérotation.

« Au moment où fut fondé le SPD, le progrès c'était « la fixation de salaires minima, l’enseignement gratuit, l’assurance maladie, la liberté d’association, la réduction de la durée du travail, la création de coopératives de production ». Tout cela fut acquis au cours des décennies qui suivirent et largement étendu à l'ensemble du continent européen. »

« Grâce à l'action et à l'influence du SPD, le progrès prit ensuite la forme de la démocratie sociale avec la reconnaissance des droits des salariés à être informés et consultés sur les choix stratégiques des entreprises, avec la culture du compromis pour faire évoluer le droit du travail et avec la négociation entre partenaires sociaux pour faire évoluer l’Etat providence. »

Nous y voila…

« Le progrès, c’est aussi de faire des réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les mutations sociales et culturelles comme l’a montré Gerhard Schröder. On ne construit rien de solide en ignorant le réel. »

Tu parles d’une ode…

« Le réalisme c’est le troisième apport de la social-démocratie. » Tiens ! C’est pour cela que je suis a priori social-démocrate et que j’ai choisi Pépère.

« Le réalisme n’est pas le renoncement à l’idéal, mais l’un des moyens les plus sûrs de l’atteindre. Le réformisme ce n’est pas l’acceptation d’une fatalité mais l’affirmation d’une volonté. Le compromis n’est pas un arrangement mais un dépassement. »

« C’est en 1959, à Bad-Godesberg que le grand pas fut franchi, à travers une déclaration, entrée dans l'histoire, et dont l’esprit tient en une idée simple : le marché autant qu'il est nécessaire ; la solidarité autant qu'elle est possible. Et une ambition : être le parti du peuple tout entier. »

« C’est bien le signe de votre indéniable succès. »

« Je leur réponds que tout n'est pas transposable. Nos pays sont différents ; nos histoires ne sont pas interchangeables. Nos cultures politiques syndicales sont singulières. Mais je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale. »

Ben voilà ! Il ne s’agit pas de faire en France la même chose qu’en Allemagne, mais de définir le sens de la social-démocratie…

« C’est cette démarche qui m’inspire pour la construction de l’Europe. Car nous avons une responsabilité particulière, nous, Français et Allemands.

C’est notre amitié qui a permis l’Europe. »

« Dans cette belle œuvre commune, le SPD a pris toute sa part, avec de grandes personnalités qui font  désormais parties du patrimoine politique et intellectuel de l’Europe.

Dès 1969, Willy BRANDT eut l’immense mérite d’engager l’ouverture à l’Est.

Et en 1976, c’est Helmut SCHMIDT qui eut le courage d’imaginer, avec le Président Giscard d’Estaing, le système monétaire européen.

La social-démocratie a fait avancer l’Europe. Mais elle ne l’a pas fait seule. Car l’Europe est une construction qui dépasse les clivages politiques, qui unit les peuples, qui oblige les gouvernements et notamment les nôtres à travailler ensemble.

Nous sommes tous ici les héritiers de cette histoire.

A nous d’être dignes des plus grands moments, comme celui du général de GAULLE et du chancelier ADENAUER signant le traité de l’Elysée le 22 janvier 1963 ; ou l’image du chancelier KOHL et de François MITTERRAND, se donnant la main, sur le champ de bataille de Verdun, le 22 septembre 1984. Et l'instant magique où le mur de BERLIN s'effondra. »

S’il y en a qui a envie pisser maintenant, il peut. Je vais prendre une bière et je reviens.

« L’Europe a besoin de nous. Elle est la première puissance du monde. Mais elle subit une crise qui la fait douter d’elle-même. Et connaît un chômage qui l’éloigne des peuples. L’Europe doit entrainer le monde et non pas le subir. »

 « L’Europe doit désormais faire preuve de la même détermination pour donner priorité à la croissance et offrir à la jeunesse une nouvelle espérance. »

« C’est le rôle des Etats mais aussi des partis politiques que d’y travailler sans relâche. Et je salue tous ces militants qui se dévouent de génération en génération à cette cause qu’est l’Europe. Et à cette belle idée du progrès. Je leur dis de ne jamais se désespérer et d’unir leurs forces face à l’égoïsme, au populisme et au nationalisme. »

« Si je n’avais qu’un seul message à vous transmettre aujourd’hui, un seul mot à vous dire, ce serait celui par lequel j’ai ouvert mon propos et par lequel je veux le clore : unité.

Unie, l’Allemagne est devenue plus forte.

Unies, la France et l’Allemagne feront avancer l’Europe.

Unie, l’Europe sera capable de prolonger son histoire pour porter une grande ambition fondée sur la démocratie, le progrès et la solidarité. »

J’ai coupé des morceaux. Vous pouvez lire l’intégralité du discours trois fois. Vous pouvez imprimer ce billet pour le lire aux cabinets si vous n’avez pas d’iPad. Vous pouvez le lire trois fois. Surtout si vous êtes à gauche et vous imaginez représenter la vraie gauche.

La France et l’Allemagne doivent être unies et c’est la social-démocratie qui est le chemin que nous avons choisi. Faudrait que j’arrête de faire de la politique. C’est le boulot d’Hollande. Il en fait. Il était au machin du parti social-démocrate Allemand.

Je vais conclure à recommandant à mes honorables lecteurs de lire ce billet d’Elie Arié que j’approuve grandement et que je vais résumer : il est temps que ceux qui se prétendent de la vraie gauche cesse de mépriser les peuples.

Nous avons besoin de l’Allemagne et du SPD « pour donner priorité à la croissance et offrir à la jeunesse une nouvelle espérance. »

Tout le reste n’est que de la posture.

Voilà un billet de blog fait à moindre frais.

39 commentaires:

  1. Ce que je comprends mal, c'est pourquoi le SPD a jugé bon de se faire soutenir par Hollande : je crains que le “modèle” socialiste français ne soit légèrement répulsif pour les indécis qu'ils entendent convaincre…

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    1. Détrompez vous Didier ! Les Allemands sont plein de pognon mais ont un taux élevé de précarité et un des taux de travailleurs pauvres les plus impressionnants.

      Avoir une monnaie forte et une belle industrie n'est pas un réconfort quand un tiers de la population crève la dalle, qu'on n'a plus de jeunes pour payer les retraites et tout ça.

      Cela étant les socialos français ne les feront pas baiser plus.

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    2. Mais je sais bien ! Ce que je voulais dire, c'est que le SPD me semble avoir, pour ce que je puis en savoir, des positions bien plus proches de celle de Mme Merkel que de celles de nos socialistes à nous.

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    3. Ils veulent peut-être ne pas perdre...

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    4. En même temps ça emmerde l'aile gauche du PS, tout en renforçant la connexion socialiste franco-allemonde, ce qui est plutôt stratégique dans une logique de gouvernance européenne. C'est curieux, mon correcteur ne reconnaît pas le mot gouvernance.
      Ca permettra de faire le tri, de se séparer des empêcheurs de tourner en rond, et peut-être d'avancer plus vite dans les réformes.

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    5. Votre correcteur est mieux avisé que vous : cette monstruosité n'existe pas (ou, du moins, n'existerait pas dans un monde sensible au ridicule).

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    6. Fichtre! (Ah, lui non plus n'est pas répertorié) Je ne réemploierai pas "gouvernance" s'il en est ainsi. En plus je suis allé vérifier avant de l'employer et ayant eu la permission de Wikipédia, je n'ai eu aucun scrupule à l'écrire.
      Ca m'apprendra à aller vérifier l'orthographe d'un mot sur ce site. En revanche, mon Larousse 1988 finement jauni confirme vos dires, c'est à lui que je demanderai les prochaines fois. Il me confirme paradoxalement l'existence du mot fichtre.
      Papier:1
      Ordinateur: 0

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    7. Wikimachin n'est jamais qu'une chambre d'écho, donc pas fiable du tout (en tout cas à ne pas suivre aveuglément). Cela étant, les dictionnaires se comportent de plus en plus comme de simples chambres d'enregistrement passives (« Ce mot existe, parce que des gens l'emploient… ») ; donc, si ce n'est déjà fait, le mot gouvernance ne devrait pas tarder à apparaître… si ce n'est déjà fait, d'ailleurs.

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    8. J'ai appris ce week-end au scrabble, que le mot keums figurait dans le dictionnaire, et l'application du même jeu validait également ce mot (!) On le qualifie d'argot. J'en étais resté à celui de Michel Audiard, mais j'ai du me rendre à l'évidence. La langue française évolue. L'argot fait ainsi cohabiter les dialogues de films des années 50 avec le langage des jeunes en 2013.
      J'en ai conclu que les dictionnaires savaient parfaitement donner sens à ce qu'on appelle la mixité sociale.
      Keums signifiant au passage, mecs, quand on le prononce à l'envers. Tiens, j'apprends qu'Audiard n'était pas un grand adepte de l'expression argot.

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    9. La langue n'évolue pas : elle sombre.

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    10. On va boire pour oublier.

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  2. Arhhh!
    (Veuillez admirer la pertinence de mon commentaire ainsi que son à propos…)

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  3. Ils étaient du SPD Adenauer et Kohl ??

    Ça me ferait ch... qu'un Président allemand vienne fêter les 50 ans du PS (celui de 1969) en faisant référence à Pompidou ou Chirac. Franchement...

    Ce discours est totalement nul. Une ode à l'Allemagne démocratique oui, mais sûrement pas l'éloge du SPD ! Qui a écrit cette nullité ?

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    1. Il est très bien. Une ode à la social machin et à l'amitié franco allemande. Hollande n'était pas au congrès du PS... Il n'est pas premier secrétaire du PS.

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  4. "Je vais couper des parties"

    La violence physique n'est pas la solution.

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  5. Ça papote, ça papote... On dirait que tout le monde de fout de la social démocratie. On va revenir au communisme : tout le monde au goulag.

    A part ça, j'aime bien le mot gouvernance, je croyais qu'il existait. Quel serait le terme exact ? La manière avec la quelle un truc est dirigée et gérée ?

    Dans ma boîte, par exemple, on a une gouvernance spéciale qui permet d'une part de gérer l'entreprise comme toute entreprise et d'autre part de diriger les projets informatiques communs avec les clients. Donc un tas de structures transverses. On appelle ça la gouvernance.

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    1. Moi aussi je croyais qu'il existait... Je pensais qu'il désignait les pilotes du vaisseau gouvernement.

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    2. Nicolas, il me semble que, dans le cas que vous citez, le bon vieux "gestion" faisait très bien l'affaire. Mais, évidemment, il est moins ronflant.

      Je crois bien me souvenir que c'est Raffarin qui a lancé ce barbarisme. Et le problème avec les barbarisme, c'est que, très vite, on ne sait plus comment on disait avant eux. C'est la cas par exemple de "motivé" (dans le sens fautif : « Machin, au boulot, j'vois, il est vach'ment motivé, comme mec. »). C'est encore pire lorsque, comme dans le cas de gouvernance, il n'y avait pas véritablement de mot. On parlait de manière de gouverner, de mode de gouvernement, etc.

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    3. Justement ce n'est pas gestion mais mode de gestion. S'il n'y a pas mot, tant pis.

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    4. Mais c'était très bien, mode de gestion !

      Cela dit, je ne perdrai pas mon temps à me battre contre gouvernance, qui n'a que le défaut d'être trop récent pour me plaire, pas assez poli par l'usage : c'est un galet aux arêtes vives…

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  6. Quel raccourci... Critiquer l'oeuvre de Schröder et Hollande qui la salue équivaut à mépriser le peuple... Tu as perdu tout sens de la mesure.

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    1. Mais non ! Je suis le premier à critiquer les allemands. Relis non billet suite à la conférence de presse de pépère : je dis qu'il dit des conneries. Aujourd'hui (hier) il dit que ce n'est pas transposable en France. Vous focaliser sur une petite phrase dans un discours de quatre pages : c'est prendre les gens pour des cons. Les mépriser. Oublier pourquoi ils ont voté.

      Ça commence à me fatiguer, tous ces gens (pas que toi, je me prends des rafales de partout) qui oublient que Hollande a gagné des primaires puis une Présidentielle sur une ligne politique.

      Vous êtes de petits analystes derrière des claviers et méprisez tous ceux qui ne sont pas d'accord à 100% avec vous.

      Je lis tous tes billets : je le vois. Tu penses représenter le peuple mais tu te positionnes au dessus.

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  7. C'est bien ! Quand je fais un billet sur la social démocratie.

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    1. Je n'ai pas fini ma phrase, j'ai oublié : il y a plein de commentaires.

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  8. Voilà voilà voilà.

    Tu parles de social démocratie. Je pense que ce vocable nous sépare. Sans que nous cessions de discuter bien entendu. Comme tu le sais sans doute, la démocratie est un mythe, qui n'a jamais été appliqué autrement qu'à petite échelle. Non que ce soit impossible, mais intervient toujours quelqu'un qui prétend parler et agir au nom de tous alors que c'est faux. La souveraineté ne se délègue pas.

    Quant au social, quand les plus proches du pouvoir de quelques-uns n'ont jamais amassé autant de richesses, quand le nombre de ceux qui n'ont pas le minimum grandit, et que la "représentation nationale" continue à empiler des textes qui augmentent encore cette différence, où est-il, le social ?

    La social démocratie n'est qu'une poudre aux yeux. La lutte des classes existe, comme le rappelle Warren Buffet. Loin de s'affadir, elle est de plus en plus âpre, brutale, clivante et mortelle. Les exclus, qui ont toujours constitué un volet d'ajustement, sont maintenant le quart des "actifs", ils constituent une nouvelle classe encore plus basse, celle qui a perdu pied, qui ne pense même plus à lutter. Face à cette catastrophe, elle a belle mine, la social démocratie. Elle n'ose même plus avouer son échec. Elle relève la tête, car ses membres font l'impasse de la classe perdue.

    Loin du consensus, c'est dans la lutte que le changement, le vrai, pourra s'opérer, car il ne pourra être que fondamental. La propriété individuelle pourrait en faire les frais, ce qui ne serait sans doute pas une mauvaise chose. Je laisse chacun imaginer combien ce "détail" pourrait changer les choses. Détail auquel même les Conventionnels n'avaient pas touché. Détail qui pourrait sauver la situation, au détriment de ceux qui ont exagéré auparavant. Détail qui enverra la social démocratie aux oubliettes.

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    1. Détail qui ne passera jamais.

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    2. Très bon billet.
      Ceux qui se fantasment en Rosa Luxemburg,Clara Zetkin et Karl Liebknecht et se voient dresser des barricades contre les socio-démocrates, en réalité les trahissent et sont dans l'anachronisme absolu.
      J'ai fait un billet au moment des élections en Rhénanie du Nord Westphalie : oui, j'espère ardemment que le SPD va remporter les prochaines élections et que Madame Merkel va reprendre ses fonctions dans son parti la CDU et voilà.
      Nul doute que les droites européennes vont mettre le paquet pour empêcher cette victoire qui augurerait d'un tournant décisif en Europe : nous ne serions plus si isoléet les décisions du Conseil des Ministres de l'Europe ne seraient plus les mêmes !
      Je pense - comme toi je suppose - que l'une des stratégies de ces droites est d'exciter les extrêmes gauches, de leur ouvrir largement les colonnes de leurs journaux et leurs plateaux de TV, afin qu'elle n'apportent pas leur concours à cette victoire. Pousser en avant aussi des électrons libres se disant "apolitiques" tels le "Piraten", parti des pirates qui prône l'informatique libre : sujet intéressant naturellement. Mais nous savons tous que "l'apolitisme" est en réalité un antiparlementarisme qui ne profite qu'aux extrêmes droites.
      Reste donc à faire comme d'habitude : militer, expliquer ...
      Bravo pour ton énergie.
      Bz

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    3. C'est ce qu'on fait ! Nouveau billet à venir ce matin... Vers midi tel que c'est parti...

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    4. Tiens, je viens d'attaquer 6000 signes sur Stéphane Bern : on va voir qui de nous deux aura fini le premier…

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    5. Pas moi, je pense. Marre de raconter toujours les mêmes conneries.

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    6. Maman ! ayé ! j'ai fini ! y a plus d'papier !

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    7. Je viens de perdre un quart pour un sondage pour le boulot au téléphone.

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    8. Disons qu'on est à égalité et qu'on se doit une bière chacun : ça nous permettra d'en boire deux.

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    9. Voila. Mais je suis vraiment en retard : j'ai encore pondu une tartine : 7600 signes.

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  9. Hier soir, à C dans l'air, j'entendais Dominique Reynié affirmer que, d'ores et déjà, il était exclu que François Hollande puisse se faire réélire en 2017 avec une majorité de gauche. D'après lui, s'il parvenait à décrocher un second mandat, ce serait avec avec une majorité allant de la gauche modérée à la droite "progressiste", en passant par le centre. Il disait aussi que Hollande lui-même semblait en avoir conscience et que c'était ce qui expliquait son "glissement à droite" de ces dernières semaines, accompagné de quelques "hochets" pour ne pas trop mécontenter sa gauche (comme par exemple, le leurre du vote des étrangers qui ressort opportunément, va faire trois petits tours et redisparaître).

    Je précise que, contrairement à lui, je n'ai guère d'opinion sur la question…

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    1. C'est de l'analyse politique à la petite semaine, il devrait ouvrir un blog politique. D'une part, il est trop tôt pour 2017, on verra en 2015 la courbe des déficits et du chômage. D'autre part, Hollande n'a pas été élu avec une majorité de gauche : la gauche a fait 44% au premier tour. Mais je ne vous réponds pas plus, c'est un peu l'objet de mon billet de ce matin.

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    2. Oui, enfin, Reynié n'est pas le plus stupide des politologues non plus…

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    3. Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que la gauche se faisait tours élire par la droite progressiste.

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