Le débat autour du Grand Paris bat son plein à l’Assemblée
Nationale mais pas dans les commentaires de mon blog. Mon billet d’hier a eu
moins de 200 lecteurs, c’est vous dire ! Ou ne rien vous dire vu que vous
ne connaissez pas l’audience de mon blog (c’est environ le nombre de lecteurs
que j’ai pour un message de service, comme l’annonce d’une réunion de
blogueurs). Jean-Luc Laurent qui, bien qu’étant dans la majorité Présidentielle
est en lutte contre le projet du gouvernement, présente dans son blog l’article
du Parisien
et celui du Figaro
où ses propos sont cités.
Toujours est-il que les élus de la région ronchonnent. Ceux
de droite le font ouvertement, c’est leur boulot. Ceux du PS sont un peu
muselés par la discipline de groupe. Les autres élus de gauche sont plus loquaces.
Les Verts font n’importe quoi. Jean-Luc Laurent, lui, est du MRC et représente
donc tout seul l’opposition de gauche sérieuse à ce projet.
Les Verts font n’importe quoi.
Heureusement qu’il y a des blogueurs politiques qui sont des
professionnels du travail législatif pour repérer leurs conneries, je n’ai pas
que ça à foutre que de tout lire. C’est le boulot d’Authueil et il fait son
dernier billet sur un amendement déposé par EELV et que le gouvernement est
obligé d’accepter pour aller dans le sens de sa majorité.
J’avais lu cet amendement, hier, puisqu’Authueil l’avait
tweeté au cours d’une discussion avec Doudette
et David, mais il faut le regard d’un professionnel
pour le comprendre même si, à la relecture, ça saute aux yeux. « Le conseil métropolitain est composé d’un collège de
conseillers métropolitains élus au suffrage universel direct et d’un collège de
représentants des communes. Le nombre de conseillers métropolitains élus au
suffrage universel direct est au minimum équivalent au nombre de représentants
des communes dans les conditions prévues par le code électoral. »
Juridiquement, ça ne veut pas dire grand-chose. En gros,
selon Authueil, ceci est nul, mal préparé, inapplicable…
Mais en français, ça veut dire que la métropole du Grand
Paris sera dirigée par une Assemblée dont les membres seront, pour la moitié,
élus au suffrage universel. Ceci est politiquement très critiquable : une
intercommunalité est une « association » de communes pour travailler
ensemble et doit donc être gérée uniquement par les communes en partenariat
avec les collectivités territoriales.
Imaginer un vote pour cela est de la pure démagogie, du
populisme de bas étage. C’est un peu comme si vous organisiez des élections
pour la direction du syndicat de traitement des eaux. Comme si, en tant qu’électeur,
j’avais les moyens et le temps d’étudier ce que proposent chacun pour finir par
voter pour le PS parce que c’est mieux, pour le MRC parce que c’est la couleur
politique de ma commune, pour le PC pour faire chier la majorité de gauche de
gouvernement ou pour EELV parce qu’ils devraient être plus compétents… Je ne
plaisante pas : la Métropole du Grand Paris est créée essentiellement pour
gérer le logement. Une fois qu’on a un budget, ce n’est plus tellement un sujet
droite gauche… Et les électeurs n’y connaissent rien, il s’agit d’avoir une
vision à long terme de l’évolution de la métropole tout en gérant les urgences.
Ajouter des élections n’est pas démocratique. On sait que
les électeurs se mobilisent peu pour les élections autres que les municipales
et les nationales donc les départementales, régionales et européennes.
Mais ces élections intermédiaires sont souvent une
rente pour les formations politiques minoritaires, rente démultipliée lors des
scrutins par liste.
Donc pour EELV.
Régionales 2010 – abstention : 53,67% - EELV : 12,18%
Présidentielle 2012 – abstention : 20,51% - EELV :
2,31%
Je me demande si le PS n’a pas quelques difficultés avec ses
alliés…
Voici un billet qui éclaire le brouillard dans lequel j'étais depuis hier.
RépondreSupprimerPourtant mon billet d'hier est plus complet.
SupprimerVous m'en voudrez à mort si je ne le lis pas ?
RépondreSupprimerNon. Mais mon billet porte plus sur les écolos que la réforme.
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