En salle

27 septembre 2013

Vive la mixité urbaine

« Il y avait hier soir un reportage d'Envoyé Spécial sur la cité de Villeneuve, à Grenoble. Je l'ai trouvé  émouvant. Il y a quarante ans, des architectes, des urbanistes rêvaient de mixité sociale, de quartiers modernes, agréables à habiter, et bien faits. » C’est Suzanne qui raconte dans son blog. Rapidement… Ce qui me sidère, moi, c’est que l’on continue, aujourd’hui, à refaire les mêmes erreurs que pendant cette période, quand on a découvert qu’il fallait construire des logements en masse, alors qu’il me parait important de dépasser cette mixité sociale en allant vers une « mixité totale », mélangeant les immeubles d’habitation, les commerces et les bureaux.

J’en suis persuadé depuis toujours mais cela m’a encore sauté aux yeux lors d’un récent séminaire professionnel dans une relativement lointaine banlieue. Après avoir galéré avec les transports en commun, je me suis retrouvé devant d’immenses immeubles de bureaux, sans un commerce, sans un chat dans les rues,… Mais des grands parkings vides, des grandes allées,…

Les concepteurs devaient être saouls. Et les écolos devraient se battre contre eux plutôt que contre le gouvernement. J’ai vu qu’Eva Joly voulait s’allier avec le Parti de Gauche. J’attends de voir leur position commune sur les sujets européens. Mais je ne suis pas là pour médire sur les écolos, je l’ai déjà fait hier et avant-hier…

Petit 1 : nous avons en banlieue, d’immenses zones de bureaux, inhumaines, laides,… Bossant à la Défense, je sais ce que c’est. La Défense n’est pas désagréable à vivre mais supporter les flux de circulation de gens est abominable. Les autres zones de bureaux sont bien pires.

Petit 2 : nous avons en banlieue de sympathiques centres-villes, avec des commerces, des habitants,… Le Kremlin-Bicêtre est bien pour cela mais ma ville natale voit ses commerces déserter le centre.

Petit 3 : nous avons en banlieue des zones pavillonnaires remplies de braves gens qui passent deux fois une heure par jour dans des transports en commun mais qui on la joie de pouvoir faire un barbecue dans leurs jardins.

Petit 4 : nous avons en banlieue des immenses zones commerciales avec un tas de magasins monumentaux où s’entassent les andouilles le samedi et voudraient bien le faire le dimanche aussi.

Petit 5 : nous avons en banlieue des gigantesques hypermarchés, souvent dans ces zones commerciales (mais pas au Kremlin-Bicêtre, on n’est pas cons ! En plus du Leclerc on a un immense Auchan en centre ville, c’est quand même bien pratique de ne pas avoir à prendre sa voiture pour acheter des packs de bière).

Petit 6 : nous avons en banlieue des zones avec des immeubles normaux où il fait bon vivre, occupés par les classes moyennes.

Petit 7 : nous avons en banlieue des zones avec… des banlieues. Des tas de barres d’immeubles moches avec des espaces verts pour faire plaisir aux écolos et parce que les architectes pensent que ça fait plaisir aux pauvres d’avoir des coins pour que les mères de familles puisse promener leurs enfants sans avoir pensé que ces coins seraient infestés de merde de chiens et de dealers, ce qui revient à peu près au même.

Enfin, nous avons aussi en banlieue des équipements collectifs, publics ou privés, des hôpitaux, des théâtres, des salles de sport, des stades, des piscines, des aéroports, des cinémas, des écoles,… C’est important d’y penser aussi… Quand je vois que des clowns vont dans des cinémas dans des centres commerciaux d’hypermarchés dans des immenses zones commerciales, je m’interroge.

Tout cela génère un certain nombre d’inconvénients.

Petit 1, qui se discute : les zones où habitent les gens sont moches, tristes,… Soit on habite en immeuble, soit on habite en pavillon mais habiter en immeuble dans une zone sans commerce (y compris sans bistro, hein !) et sans tout ce qui permet d’avoir une activité normale est déprimant. Et génère probablement la majorité des problèmes de nos banlieues. On dit qu’il faut faire des équipements sportifs pour occuper les jeunes des banlieues… Ca ne va pas changer leur cadre de vie.

Petit 2 : cela génère de l’étalement urbain. Les villes prennent de la place aux campagnes. Vous avez un hypermarché avec à côté un grand parking, ça prend de la place : le parking devrait être en sous-sol et les étages devraient avoir des bureaux ou des habitations. Au dessus de notre Auchan, à Bicêtre, nous avons le siège de la production informatique du Crédit Agricole d’Ile de France (je crois).

Petit 3 : cela rend impossible l’optimisation des transports en commun. Regardez le RER A à la Défense, le matin. Des milliers de types descendent le matin et les rames repartent à vide. dez maintenant la ligne 7 du métro au Kremlin-Bicêtre, dans le sens nord sud, le matin. Le métro arrive avec les salariés du siège du Crédit Lyonnais et ceux du Crédit Agricole et repart avec des habitants de Bicêtre qui vont travailler.

Si la moitié des salariés de la Défense travaillaient dans une zone équivalente à l’est de Paris, le RER A serait beaucoup plus facile à optimiser… Et si toutes les entreprises de la Défense étaient réparties autour des terminus des métros, la vie serait bien plus belle pour les andouilles entassées.

Petit 4 : l’étalement urbain a une autre conséquence, c’est qu’il faut y aller. Il faut prendre sa voiture pour acheter de la bière ou pour aller au métro. Il faut des lignes de bus et tout ça. Ca génère de la pollution et du temps de transport. Quand je vois la vie de mes collègues qui ont choisi d’habiter en lointaine banlieue pour des raisons de cadre de vie que je comprends très bien, cela me déprimer. Prendre la voiture pour amener les mômes à l’école puis trouver une place de parking près de la gare et sauter dans un train de banlieue ou un RER puis changer de RER pour arriver à la Défense. De la folie. A Bicêtre, je vois les voisins, ils amènent les gamins à pieds à l’école puis sautent le métro.

Petit 5 : l’étalement urbain augmente les zones où il faut garantir la sécurité… Donc il y a plus d’insécurité.

Que faut-il faire ?

On ne résoudra pas tous les problèmes en claquant des doigts. Les transports en commun s’améliorent progressivement. Les nouvelles lignes de tram ou de métro fleurissent lentement. Néanmoins, mon séminaire en banlieue m’a montré qu’on continue à faire des conneries.

Petit 1 : il faut arrêter le développement de zones commerciales et des quartiers de bureaux. Il faut que les grands magasins et autres hypermarchés soient mêlés avec les quartiers d’habitation.

Petit 2 : on arrête la construction de centres commerciaux et de galeries marchandes avec plein de petits commerces. Les petits commerces doivent être près des gens, dans la rue d’à côté, sous leur appartement ou à cinq minutes de bus

Petit 3 : on ne construit plus d’immeubles d’habitation sans commerces ou entreprises.

Petit 4 : on arrête de faire « des quartiers de banlieues » avec des équipements, pelouses, pensées par des types dans des administrations. On fait des quartiers de ville, avec des rues bordées d’immeubles avec des commerces dessous.

Petit 5 : en encourage les grosses entreprises à construire leurs siège le long des lignes de métro ou de RER, de tramway,… dans des zones essentiellement résidentielles.

Petit 6 : dans les grandes villes, on ne construit plus de grands magasins qui ne soient pas accessibles par les transports en commun.

Notez bien que je n’ai pas prôné la suppression des hypermarchés. Il en faut, c’est moins cher et c’est bien pratique. Mais la boutique Orange n’a pas besoin d’être dans sa galerie marchande.

On fait des quartiers mixtes !

L’intérêt de l’entassement urbain au niveau de la protection de l’environnement est évident : plus les gens sont rapprochés, moins il faut de transport et moins on prend de place sur les campagnes.

L’intérêt du mélange de tout (habitations classes populaires, moyennes, supérieures, bureaux, commerces,…) est multiple, ne serait-ce que rendre la vie des gens moins triste. Prenons un exemple au hasard : moi. Je n’ai pas de cinéma à côté de chez moi. Il me faut prendre le bus puis le métro et aller dans un cinéma dans une galerie marchande (Italie 2, en l’occurrence parce que c’est ce qu’il y a de plus près de chez moi). Le résultat est simple : je ne vais plus au cinéma.

Le but du jeu n’est pas de faire « youplaboum on mélange tout on intégrer les pauvres et on sauve la planète » ou de satisfaire mon envie de balancer des bombes atomiques sur les centres commerciaux mais de ramener de l’activité en permanence.

Prenons les bistros. S’il n’y avait pas de grosses entreprises à Bicêtre, les bistros ne trouveraient pas une clientèle suffisante pour satisfaire un niveau de qualité correct. Concrètement, la Comète fermerait à 19 heures… C’est pareil pour tous les commerces, je suppose. Un marchand de chaussures travaillera avec les employés de bureau comme avec les habitants du coin.

Pourquoi ce billet ?

C’est bien sûr le billet de Suzanne qui le déclenche mais, au début de cette note, je parlais d’un séminaire professionnel. C’était à Vélizy-Villacoublay ou à Meudon la Foret, à quelques centaines de mètres de Vélizy 2. Je parlais d’un quartier avec que des bureaux.

Deux choses m’ont choqué.

La première : que des grandes entreprises s’installent dans des coins de banlieue parisienne sans accès par le rail. C’est très fréquent en fait. Elles vont dans des coins où c’est moins cher. Le tram (la ligne 6, je crois) arrive à Vélizy, les loyers vont augmenter… Il n’empêche que les boites doivent penser aussi à l’intérêt de leurs salariés, à leur confort.

La deuxième : que le quartier soit totalement vide d’autre chose que des bureaux. Au moins, à la Défense, il y a quelques habitants et des commerces un peu partout.

La troisième, la plus importante : les immeubles étaient presque neufs.

Il y a encore des élus en France qui accordent des permis de construire sans s’intéresser à l’intérêt de leurs administrés.

Eva Joly peut toujours crier sa haine du gouvernement (j’abuse). Il faudrait surtout que les élus locaux écolos fassent leur boulot.

La mixité sociale, c'est bien. Elle ne suffira pas à régler les problème. La mixité doit être totale.

32 commentaires:

  1. On voit bien que tu ne vas plus au cinoche: Le grand écran d'Italie 2 est fermé depuis 2006.

    Yis

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  2. Dans ma période écolo, je trouvais incompréhensibles, ces gens qui investissaient dans des maisons situées loin des centres d'activités (villes, bureau, commerces...)
    Moi même, j'habite dans un village et à moins d'être ermite, le(s) véhicule et l'argent pour le carburant sont obligatoires.

    Seulement, nous sommes devenu accrocs aux déplacements, et réorganiser les villes sous formes d'îlots ne feraient que dégager un peu plus d'un coté pour l'autre...

    Il faut laisser tomber ces idées de contraindre les gens "dans le bon sens"...
    La prochaine fois, il faut jouer à SimCity plutôt que regarder par les fenêtres...

    Amike

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    1. Je ne veux pas contraindre les gens. Ils font ce qu'ils veulent. C'est un peu le problèmes des gens qui se font croire qu'ils réfléchissent (si je puis me permettre). L'important est d'arrêter de faire des conneries pas de corriger les conneries de nos ancêtres...

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  3. Villeneuve, une utopie de la 2e gauche mais une utopie qui a très longtemps fonctionné.

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  4. Salut, le commentaire que je veux faire est moins sur la forme que sur le fond. Je pense que tu ne dis pas que des salades, bien que ça reste quand même grandement utopique.
    En revanche, tu dis au début de l'article que tu es allé à un séminaire pro dans une relativement lointaine banlieue. Moi j'ai toujours vécu en province, et quand j'entends que 20 km c'est loin, ça me sidère. C'est ce que je disais à tous les parisiens qui me disaient que versailles, ou velizy, puisque c'est à côté, était trop loin pour qu'ils se deplacent: allez donc vivre en province, vous allez comprendre ce que c'est la vraie distance. 20km, c'est rien. Quand un père ou une mère doit faire 50 bornes pour aller chez le médecin ou à l'hosto, la on commence à parler de distance.
    Sur ce, bonne soirée.

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    1. Mon billet est trop long mais pas assez précis. Pour faire cette distance, j'ai mis environ une heure. Compte tenu de la marge pour être sur d'arriver à l'heure, j'ai compté 30 minutes de plus. Mes collègues aussi mais un a bouffé la marge suite à un problème de RER. Sur place, on s'est perdus tellement les immeubles se ressemblaient. Du coup, on avait 15 minutes de retard. Nous étions invités au séminaire par un fournisseur à 9h30. Nous sommes arrivés à 9h45. D'autres clients du fournisseur n'étaient pas arrivés. On a décidé de commencer réellement à 10h. On a finalement commencé à 10h07 (j'ai noté l'heure parce que j'étais furieux). Je suis donc parti de chez moi à 7h45 (le temps de prendre le café au bistro) pour commencer à bosser après 10 heures. Le provincial (ce n'est pas une insulte !) ne connait pas ça...

      Mais je n'oppose pas Paris à la province. Ma mère habite un patelin en Bretagne, où je suis né, il a développé une zone commerciale (parce qu'il n'avait pas le choix, les gens allaient dans les zones commerciales des autres villes du coin), du coup le centre ville est mort. C'est une spirale et seule la loi peut arrêter le bordel.

      Vous parlez des distances avec les service de médecine. Vous avez seulement à moitié raison. C'est vrai dans les zones de province vraiment reculées. En Bretagne, il me faut douze ou treize minutes pour aller aux urgences de l'hôpital le plus proche à 15 kilomètres. À Bicètre, il me fait le même temps alors que j'habite à moins de 3 ou 400 mètres de l'entrée de l'hôpital. Il me faut ajouter près d'un kilomètre pour arriver aux urgences... Je ne peux pas y aller en voiture et tout ça...

      Finalement, le problème est le même à Paris que dans tous les patelins. Pour avoir un rendez vous chez l'ophtalmo, il me faut 7 mois. En province, tu peux prendre la voiture pour aller en voir un autre.

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  5. et la chaine a oublié aussi la richesse associative qui existe aujourd'hui dans le quartier

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    1. Je n'ai pas vu l'émission. Les associations peuvent aider mais, finalement, ça ne change pas grand chose. Il faut de la vraie vie. Du commerce, des écoles,...

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  6. D'accord à 100%. Un truc m'a toujours frappé aux Pays-Bas : ils ont une densité humaine quatre fois supérieure à la nôtre, et on voit de la campagne partout. Même chose en Allemagne, ils gèrent beaucoup mieux que nous l'étalement urbain. Et en plus on ne voit pas où sont leurs hypermarchés, au point que je me demande s'ils en ont !

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    1. Ils en ont sûrement, je ne connais pas ! Cela étant, on voit plus de campagne en Feance que là bas. Ils n'ont pas de déserts comme le sont nos montagnes...

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  7. Faudrait que tu visites EVRY : une ville de dingue où un architecte ou plusieurs, ont imaginé séparer les voitures et les gens ... faire circuler les gens à pieds dans des ruelles et les voitures en sous-sol. Il faut que tu vois au moins une fois dans ta vie, ces ruelles étroites recouvertes d'algues (bah vi, en région parisienne, il pleut 10 mois sur 12 !), coin rêvé des dealers et trafiquants de tous poils, salles de shoot non surveillées et gratuites ... Pas facile d'y faire des rondes pour les keufs (je dis keuf amicalement !)
    Une horreur.
    Guy DEBORD était "barge" mais très lucide : une Ville, de nos jours, c'est un projet politique.
    Les banlieues, totalement urbanisées à partir des années 70, ont été [écrit-il] pensées pour qu'on "soit seuls tous ensembles" : plus de mai 68, s'il vous plait : les Universités dans la pampa, loin des moyens de transport - ou alors, un train deux fois par jour ! - les ouvriers à la campagne aussi et très loin des universités. Les "Cités ouvrières" surtout pas jardin ! ... D'ailleurs Le Corbusier [dont la sympathie pour l'extrême droite est souvent occultée], grand inventeur des cages à lapins pour humains, avait ouvert la voie : vive les barres d'immeubles, sans rien autour ni dessous : tout dedans ! elles sont auto-suffisantes ...[Y compris la conception des appartements : pour moi, la chambre des parents ouverte sur le séjour où jouent les enfants, c'est d'un glauque ! ]
    Je te donne mille fois raison : nous avons un autre projet, qui lui est vraiment radieux car "mixité totale" et relations avec tous = idéal démocratique.
    Bz

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    1. Pour moi, Le Corbusier a toujours représenté ce qu'il ne fallait pas faire. Je ne comprends pas l'admiration qu'il suscite. Je ne savais pas qu'il était proche de l'extrême droite mais ça ne m'étonne pas : prendre les gens pour des cons en présentant des solutions géniales... Soi disant.

      Quant à la conception des logements (la chambre des parents ouverte,...), je pourrais en faire des tonnes. J'ai fait une série de billets cet été à propos de Baden. Les nouvelles maisons sont principalement construites par des habitants de Vannes. Visitant les maisons en constructions et voyant les maisons neuves, elles ne peuvent été conçues que par des cons.

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    2. Bref... Ces nouveaux Bourges, souvent électeurs de gauche qui ne bandent qu ne pour un séjour de cent mètres carré..

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    3. Ladyapolline connait Evry, je connais le centre de Cergy c'est la même chose, la séparation complète entre la circulation et les voies piétonnes est un échec complet aujourd'hui, les rues sont sinistres et les voies piétonnes sont des coupes gorge.

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    4. C'est pour ça qu'il faut un mélange complet.

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  8. duflot au lieu de gueuler contre valls ferait mieux de faire son boulot et de construire des logements pour les rroms
    c'était ma minute anti-écolos cons

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  9. Marrant... (enfin, pas trop) j'ai mon hyper à 300 mètres de mon immeuble, dans mon quartier les grands commerces et les habitations sont mélangés. 3 lignes de bus, une de tram, des bistros. En revanche, les emplois sont sûrement ailleurs, excepté au Sillon de Bretagne.

    Nantes (ou plus exactement Rezé) a aussi sa Maison Radieuse. C'est d'un moche ! C'est la seconde qu'a faite Le Corbusier sur un total de 5. La plus petite aussi. Et comme les promoteurs (une coopérative) avaient refusé l'implantation d'une galerie commerciale, cela oblige les habitants à sortir de chez eux, au lieu d'être confinés dans l'immeuble.

    En revanche, le Sillon de Bretagne, qui est un immeuble bien plus grand, accueille à la fois des habitants, et des bureaux. Comme il est relié à l'hyper par une galerie marchande, le cercle est bouclé. Les gens peuvent vivre là sans jamais se mouiller. Il y a même le parking à étages. Et des bistros. Et la poste à 50 mètres.

    Dans un sens, mon quartier est plutôt une réussite, surtout qu'il mélange des habitants de partout, et de toutes "classes sociales" (euh non, la plus haute est bien entendu ailleurs). Je pense qu'on pourrait s'en servir pour adapter le concept ailleurs.

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  10. Depuis la fin des années 60, les gouvernements succesifs droite et gauche confondus ont organisés les ghettos "on continue, aujourd’hui, à refaire les mêmes erreurs".

    A ce jour à Paris dans le 15e tout près de chez moi par exemple, la mairie par l'intermediaire de la RIVP achète des immeubles et à chaque fois qu'un locataire part il est remplacé par un noir ou un maghebin, les anciens se radicalisent et ce n'est pas un rêve mais un constat, ça continue encore et encore ...

    David

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  11. Selon ce que dit David, cela permet que le 15e ne soit pas un ghetto de riches....

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  12. Babelouest, moi qui pensais que votre cité idéale était plutôt Marinadela !
    http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/24/marinaleda-son-maire-communiste-et-son-taux-de-chomage-a-0

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    1. Marinaleda... parfaitement. Mais parfois une transition via des conditions plus facilement acceptées par des citoyens très endoctrinés s'impose. Je doute que tout le monde accepte aujourd'hui d'habiter à Marinaleda.

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  13. Pas grand chose à rajouter, sinon un article similaire d'il y a quelques années "comment la France est devenue moche" :

    http://www.telerama.fr/monde/comment-la-france-est-devenue-moche,52457.php

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  14. Pas grand chose à rajouter, sinon un article similaire d'il y a quelques années "comment la France est devenue moche" :

    http://www.telerama.fr/monde/comment-la-france-est-devenue-moche,52457.php

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  15. Pas grand chose à rajouter, sinon cet article d'il y a quelques années : "Comment la France est devenue moche" :

    http://www.telerama.fr/monde/comment-la-france-est-devenue-moche,52457.php

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  16. On en revient à la conception de l'immeuble haussmannien.
    Le rez-de-chaussée est occupé par des commerces, l'entresol (1er étage) par des commerces ou bureaux, le 2ème étage est l'étage noble par excellence. Le statut social des occupants changeait quant on montait dans les étages (l'ascenseur n'arrive qu'à partir de 1870). Le 5e étage sous les toits était composé de chambres de bonnes.
    Dans les quartiers industriels, des ateliers ou petites usines étaient installés au fond des cours.
    L'immeuble haussmannien conjuguait les mixités. En terme d'usage : habitation, commerce et industrie. En terme de mixité sociale, avec sous le même toit des habitants de toute condition sociale.

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    1. Mon billet était trop long et j'ai viré une partie où, sans référence à Hausmann, je donnais les vieux quartiers de Paris comme exemple. Mais il y a de ça... Il faut l'adapter à notre temps. Mais des sièges de boîtes avec 3000 personnes peuvent avoir des commerce en dessous et un HLM à côté.

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  17. Après le billet de Suzanne, j'ai eu également la velléité d'écrire un billet, mais je suis décidément trop flemmard... J'ai pourtant plein de trucs à dire, parce que c'est un sujet qui m'a toujours intéressé et que j'avais essayé d'étudier un temps, lorsque j'étais en fac d'ethnologie à Nanterre. En gros, je suis d'accord avec tout ce que vous avez écrit: c'est l'étalement urbain, qu'il prenne la forme d'une ZUP ou d'une zone pavillonnaire, qui tue l'idée même de la ville. Or, une ville, c'est avant tout un espace réduit où s'agglomèrent et s'organisent un nombre important de personnes et d'activités...

    Pour prendre un exemple que je connais bien, ceux qui traversent le Pays basque espagnol sont souvent frappés de découvrir au fond de vallées verdoyantes des villes qui pourraient ressembler à Sarcelles ou Argenteuil avec leurs tours et leurs barres d'immeubles. Sauf que les contraintes du relief obligent ici logements, entreprises, commerces et services à se concentrer sur un espace extrêmement réduit. De fait, tout le monde se croise et se connaît et on a là une véritable mixité sociale. Certes, les terroristes de l'ETA sont souvent issus de ces villes mais personne n'aurait l'idée d'excuser leur violence par le type d'urbanisme ou l'architecture...

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    1. Oui j'ai aussi remarqué ces villes affreuses (de loin) en allant au Portugal il y a 2 ans, vraiment impressionnant et sinistre vu de l'autoroute.

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  18. Tu avances des solutions un peu simplistes parfois (tu n'est pas urbaniste), mais globalement, je suis assez d'accord avec toi. Il faut arrêter avec ces quartiers spécialisés, et mélanger un peu plus bureaux et habitations.

    Malheureusement, sur Paris, c'est de plus en plus difficile de corriger le problème, tant les terrains sont rares et les quartiers assez chers.

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