10 octobre 2013

La valeur du fonds

Pendant que la charmante petite blonde me ratiboisait les tifs, je pensais à ce billet de l’ami Romain Blachier à propos des fonds de commerce : « le fonds de commerce est souvent l’élément central dans le patrimoine d’un commerçant. Il représente une valeur symbolique, ce qu’il aura réussi à obtenir par son travail dans cette activité, sur quelques années comme sur une vie. En-dehors du cas, plus précaire, du locataire-gérant qui loue son fonds… » « Un certain nombre de commerçants d’ailleurs privilégient souvent des stratégies liées au fonds de commerce plutôt qu’aux versements de salaire. »

Romain semble considérer cela comme normal. Moi, je n’aime pas. Ma coiffeuse est salariée d’une grande chaîne de salons de coiffures. On parlait de librairies, récemment. De plus en plus de chaînes de librairies se montent. Les chaînes de restauration se développent. En sortant du coiffeur, je suis passé devant le bistro où je déjeune tous les midis. Il m’arrive de m’y arrêter, le soir, en rentrant, et je passe tous les matins devant. Je regarde le plat du jour et fait un signe au serveur.

Cette brasserie gigantesque est ouverte de 6 heures du matin jusqu’à 20 heures, je crois. Le matin, quand je passe, entre 8h30 et 9h, selon le boulot, et le soir, entre 18h et 19h30, il n’y a jamais plus d’un ou deux clients. Il y a toujours deux ou trois serveurs. Le matin, ils font la mise en place. Cette après midi, ils faisaient le ménage et le soir, ils s’emmerdent. Si j’étais le patron, j’ouvrirais uniquement de 11h30 à 15 heures. Les cuisiniers travaillant de 8 heures à 14h30 et les serveurs de 11h à 17h. Il aurait beaucoup moins de charges pour un chiffre d’affaire à peu près identique. Evidemment, les horaires qu’il entretient sont bons pour le personnel et d’occasionnels clients. Ils sont aussi probablement souhaitables pour l’image de la boutique.

Il n’empêche… Romain dit : « Un certain nombre de commerçants d’ailleurs privilégient souvent des stratégies liées au fonds de commerce plutôt qu’aux versements de salaire. » C’est tout à fait ça, le patron en question privilégie son fonds de commerce. Il augmente comme il peut le chiffre d’affaire pour augmenter la valeur du fonds. Je ne juge pas ses actes, je constate. Si c’était moi, je l’ai dit, je conserverais uniquement l’ouverture du midi pour faire 95% du chiffre d’affaire en payant de la même manière le personnel pour le motiver et tolérer les coups de bourre. Bénéfice maximum.

Romain nous rappelle ce qu’est un fonds de commerce : « Ensemble des éléments matériaux et immatériaux en vue d’assurer une activité commerciale, le fond de commerce est un patrimoine et un déterminant important pour les commerçants. » Parmi les éléments immatériaux, il y a souvent une licence, comme pour les bistros, la licence IV, les taxis,…

Tiens ! Une rapide recherche dans Google montre que les licences de taxis se vendent entre 120 000 et 150 000€. Tout ça pour avoir le droit de conduire à Paris. C’est un peu ce qu’on appelle un fonds de commerce. Beaucoup de taxis, d’ailleurs, sont obligés de passer par des grandes chaînes, genre Taxis Bleus ou G7. Ils louent leurs taxis à des particuliers… Parce que des particuliers ne peuvent plus acheter des licences. J’y reviendrai.

Le système de licences est vénéré par ceux qui en possèdent (et qui votent souvent à droite) est profondément antilibéral. Il faut payer pour avoir le droit de travailler. Mon billet est donc très libéral tout en étant totalement antilibéral. Z’allez voir ! Je ne suis pas opposé aux licences qui sont nécessaires, profession par profession, je suis opposé à leur vente entre particuliers.

Les fonds de commerce des bistros et autres magasin dits de proximité n’a rien à voir avec les licences de taxis. Ils contiennent quelque chose. Un bistro, par exemple, aura sa licence IV mais aussi son mobilier, sa cuisine, son personnel, son image de marque,… Par contre, souvent, il ne contiendra pas les murs. Le gérant paiera, en plus, une location.

C’est le premier truc qui me gène. Un type qui achète un fonds de commerce d’un bistro et qui décide de refaire la cuisine devra donc payer pour cette cuisine. Elle sera à lui mais dans des locaux qui ne lui appartiennent pas. Il est protégé par des contrats et tout ça mais s’il se casse la jambe et ne peut définitivement plus bosser, il ne sera remboursé de sa cuisine que si la valeur du fonds monte en fonction des travaux faits. Or la valeur d’un fonds est surtout estimée en fonction du chiffre d’affaire. Je dis que ça me gène. Ce n’est pas le bon mot. Ca ne me gène pas beaucoup, je ne suis pas concerné. Je trouve ce fonctionnement surréaliste !

La valeur du fonds est, en gros, équivalente à la capitalisation boursière d’une entreprise cotée. On comprend très bien la volonté du propriétaire de faire monter sa valeur. Il n’y a rien de surprenant. Par contre, le propriétaire sera obligé de privilégier cette valeur donc son chiffre d’affaire et non son revenu à lui, contrairement, par exemple, à un plombier qui travaille à son compte. C’est un mauvais exemple car je ne connais pas cette honorable profession mais il me semble qu’un plombier n’a pas réellement de fonds de commerce ou un fonds de commerce « léger » (des outils, du stock,…) dans la mesure où les clients ne sont pas spécialement fidèles.

La valeur du fonds ?

Vous avez vu, le fait que la priorité des commerçants soit dorénavant d’augmenter la valeur de leurs fonds de commerce me dérange… mais je n’ai pas encore dit pourquoi, fainéant comme je suis.

Ce que j’ai dit, par contre, c’est que je trouve grotesque la séparation très fréquente des murs et du fonds. C’est nécessaire pour des raisons économiques (une boutique à Paris coûterait plusieurs millions) mais…

D’un point de vue économique, on en arrive à privilégier les revenus du capital que ceux du travail. C’est caca.

Les fonds commerce arrivent à des valeurs prodigieuses. Je connais un tout petit bistro, près de chez moi, tenu par le patron tout seul, qui s’est vendu 250 000 euros en 2007. Uniquement le fonds, pas les murs. Tous les mois, il doit commencer par trouver les 5 ou 6 000 euros nécessaires pour payer le loyer puis probablement au moins 3000 euros pour rembourser son prêt avant de commencer à payer les autres charges, les impôts, les fournisseurs,…

Concrètement, il devient impossible à un jeune d’acheter une affaire. Ils sont donc obligés de prendre des affaires en location, en gérance,… Le système privilégie l’entassement du capital. Un de ces jours, les commerces, dans les grandes villes (dans les petits, ils disparaissent…), finiront par appartenir à des chaînes, à des  groupes, éventuellement cotés en bourse.

La valeur

Romain cite une étude (disponible en téléchargement ici). « Au premier semestre 2012, les stratégies de croissance externe avaient dopé le marché des ventes et cessions de fonds de commerce. Plus de 24 000 activités avaient changé de main pour un prix moyen de transaction audelà de 196 000 €, montant le plus haut depuis la crise. » En 2013, la crise continue et le rythme se ralentit. Les vendeurs hésitent à vendre et gardent leurs affaires. En survolant le rapport, on voit que le prix des fonds augmente de 4 ou 5% par an, c'est-à-dire plus du double de l’inflation, beaucoup plus que la croissance du PIB.

Les microentreprises (des personnes seules qui adoptent ce statut pour reprendre un commerce) ont augmenté de 14% en un an mais, surtout, leurs prix, ont augmenté aussi de 14%. Un type en microentreprise qui a acheté une affaire en janvier 2012 et l’a revendu en janvier 2013 a gagné 14% de son investissement de départ. Je suis heureux pour lui.

Il n’empêche que cette dérive est très mauvaise, les revenus du capital deviennent prépondérants dans l’économie, par rapport aux revenus du travail. Les jeunes ne peuvent plus acheter et on assiste à un phénomène d’entassement du capital. Le rapport le dit, d’ailleurs : la part des achats de fonds par d’autres entreprises est en augmentation. Ils le disent joliment : « Au premier semestre 2012, les stratégies de croissance externe avaient dopé le marché des ventes et cessions de fonds de commerce. »  Seuls des types ayant déjà une entreprise peuvent en acheter une autre.

Pigeons

Vous vous rappelez de l’affaire des pigeons qui avait égayé la préparation du dernier budget. Le problème est bien là : « ils » ne pensaient qu’à créer de la valeur à une affaire sans s’occuper réellement des gains qu’ils obtenaient au jour le jour. La nouvelle économie ne tient plus qu’à cela. Il n’y a pas que les fonds de commerce mais la plupart des nouvelles entreprises. J’ai moi-même bossé dans une grosse boite : la filiale où je bossais a été vendue quand le patron a trouvé qu’il faisait une marge suffisante, sans s’occuper de notre propre rentabilité, de notre contribution au résultat de l’entreprise.

C’est le bordel !

Librairies

On parlait récemment des librairies. Le problème qu’elles ont n’est pas la concurrence qu’elles subissent d’Amazon. Ce sont les hypermarchés et les chaînes spécialisées qui les concurrencent et qui sont concurrencées par Amazon. D’ailleurs, Virgin est tombé…

Dans les villes, là où elles ont un potentiel de clientèle, ce qui leur fait mal, c’est bien plus le prix du fonds de commerce (et celui du loyer pour les locaux commerciaux) que cette espèce de concurrence. Le législateur a légiféré à propos d’une bêtise.

La seule chose contre laquelle il doit lutter est l’augmentation du prix des commerces et des locaux commerciaux. Il faut lutter contre la spéculation. Appelons-les choses par leurs noms. C’est la seule solution pour éviter l’accroissement des inégalités due à cet entassement du capital (en français : le fric appelle le fric).

Reste à savoir comment. Pour les locaux commerciaux, on trouvera bien des pistes. Il y a la fiscalité mais aussi le fait que les pouvoirs publics peuvent entrer en jeu… Ils peuvent mettre à disposition des locaux pour peser sur la concurrence. C’est la même problématique que les logements sociaux : il faut en construire pour faire baisser les prix de location du secteur privé.

Et la valeur des fonds de commerce ?

Le traitement est plus compliqué. On peut faire entrer en jeu la fiscalité (augmenter les impôts sur les plus-values pour dissuader les ventes) mais ça risque de pénaliser des gens qui ont travaillé toute leur vie et de créer des levées de boucliers. On aurait des investisseurs qui partiraient à l’étranger et tout ça.

Dans la fiscalité, pour limiter l’entassement du capital, n’oublions pas les frais de succession qui doivent être bien progressifs jusqu’à au moins 60% en exonérant les biens familiaux pour ne pas faire hurler les réactionnaires. Un gamin n’a pas à hériter de l’usine de papa. Ca fait 10 millions ? Hop ! Transfert de 6 millions d’actions dans la poche de l’Etat.

Hop !

Je vais proposer deux pistes.

La première est d’interdire les ventes de licences. Elles doivent être gratuites, nominatives et accordées par les pouvoirs publics, notamment les communes (pour des raisons qui n’ont rien à voir avec ce billet mais, dans mon quartier, j’ai huit agences bancaires, cinq ou six marchands de chaussures, trois kebabs mais pas de marchands de journaux). Elles doivent être illimitées (ou, plus exactement, limitées mais uniquement pour des intérêts locaux). Tant pis pour les taxis parisiens, vive les bistros créés !

Cette mesure est très libérale, n’en déplaise à mon public gauchiste.

La deuxième est plus compliquée. Comme je proposais que les collectivités mettent à disposition des locaux à bas coût, la contrepartie serait d’empêcher toute plus value sur la vente du commerce, hormis pour couvrir les travaux lourds entrepris (surtout pour les bistros puisqu’il faut un comptoir, une cuisine, des chambres froides,…).

Ceci n’est pas antilibéral quoi qu’en pensent sans doute les libéraux. Il y a un contrat entre un particulier et une collectivité. « Tiens ! Voila un local. Tu y fais ce que tu veux et qui est autorisé par le présent contrat pour tant par mois sans limitation de délai sauf défaut de paiement ou non respect de loi mais quand tu te barres, tu me remets les clés à l’exclusion de tout autre, je suis le propriétaire, bordel. Le prix sera révisé tous les ans en fonction de l’inflation. Si tu te barres et que tu as fait des travaux, tu peux proposer une transaction avec un repreneur qui serait près à t’indemniser pour en bénéficier. Nous jugerons alors de la valeur de l’indemnisation et nous réserverons, dans cet accord tripartite, la possibilité d’augmenter les loyers. Tu es propriétaire de ce qu'il y a dans les locaux, je suis propriétaire des locaux et j'en fais ce que je veux si tu pars. »

Hé hop ! J’ai sauvé le monde, je peux aller sereinement au bistro. Et accessoirement en week-end.

30 commentaires:

  1. Les bistrots, sujet délicat. Les licences brassent de l'argent, surtout la 4. Et c'est surveillé : douanes etc...
    Fini, la belle chevelure, alors?

    RépondreSupprimer
  2. Bravo, c'est très stratégique, et très étudié, tout çà. On notera qu'un bistro "à l'ancienne", qui n'est que cela, n'est plus désormais tenable : il faut apporter un plus, soit des repas, soit une ouverture le soir tard avec des concerts... J'ai vu une fois un cas de synergie : très près l'un de l'autre il y avait un troquet et un vendeur de panini-sandwich, qui s'envoyaient mutuellement leurs clients : et çà marchait.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il en reste quelques petits qui tienne comme l'Aero.

      Supprimer
  3. J'attends avec impatience votre prochain billet sur les fonts baptismaux…

    RépondreSupprimer
  4. Les taxis parisiens ont réjeté la proposition de Delanoë, qui voulait en finir avec ce système de licences, de leur racheter la leur au prix du marché (et pas de licence pour les nouveaux venus), sans doute parce qu'ils espèrent que leur valeur augmentera encore.

    Tiens, dans un autre article, vous disiez qu'un jour, on risque d'interdire à Amazon de livrer trop rapidement et de lui imposer un délai minimum de livraison, pour ne pas concurrencer les libraires qui doivent attendre que l'éditeur leur envoie l'exemplaire commandé par un client; et bien les concurrents des taxis, qui sont les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), se sont vus interdire de se présenter avant un délai de 15 minutes chez un abonné qui en commande un, même s'ils se trouvent juste au-dessous de chez lui! ( http://tinyurl.com/m8yltbs ).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui. J'ai vu ça. C'est grotesque. La gauche devrait envoyer chier ces cons. De toute manière ils ne votent pas pour elle et il sera très facile de faire de la communication. Les parisiens n'aiment pas les taxis c

      Supprimer
  5. Interdire les ventes de licence n'a résolument rien de libéral.
    Ce qui est libéral c'est de pouvoir conduire un taxi sans licence, ou d'ouvrir la licence à tout le monde.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un peu ce que je veux dire... Je suis contre les licences. Par contre, je pense qu'il faut un système de régulation pour deux raisons :
      - vérifier que les taxis n'arnaquent pas les clients,
      - permettre aux communes de réguler les commerces. Je le dis un peu dans le billet. À un moment dans ma commune, les boucheries hallal et les vendeurs de chaussure mais aussi les banques, les coiffeurs,... fleurissaient. Que ces cons de fassent concurrence entre eux ne me dérange pas mais j'aimerais bien pouvoir acheter le journal en sortant du bureau ou éviter d'attendre d'aller en Bretagne pour trouver un vendeur de fringue qui fasse les retouches.

      Supprimer
  6. Étant résolument antilibéral, je suis pour la licence gratuite (l'euro symbolique), mais en nombre limité, et bien sûr encadrée par une législation permettant à tout mécontent de trouver un guichet des plaintes facilement. Les Licence IV sont bien limitées en nombres, elles, de même que les pharmacies (j'ai plus confiance dans les produits des premières).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Heu... Je ne sais pas ce que veut dire antilibéral. Surtout résolument. Quand tu vois ces fumiers de pharmaciens qui voulaient récupérer le monopole de la vente de cigarettes électroniques, mettant en cause la santé publique ! Je suis pour la liberté totale du commerce. Heu... Pas totale mais prenant en compte l'aménagement du territoire. Voir ce que je répondais à dsl.

      Être pour la licence gratuite est être libéral.

      Supprimer
    2. Pas quand le nombre est limité, à mon avis. Toujours prendre le système de la demande, et de la demande seule. Ce n'est pas une question d'argent.

      Bien entendu, si est institué un système de transports gratuits, réellement gratuits, c'est parfait. Et là, qu'on ne me dise pas que c'est libéral.

      Supprimer
    3. Arrête de te justifier ! Et de changer d'avis pour cela ! On est d'accord pour les transports gratuits. D'ailleurs, ils ne coûtent pas cher (peu importe, mais mon patron me rembourse la moitié et une grosse partie du financement de la RATP est pris en charge par le public, dont les cotisations des entreprises.

      Pour le reste, la licence gratuite revient à la suppression de la licence.

      Supprimer
    4. @ babelouest

      "mais en nombre limité"

      Parce que vous ignorez la pénurie de taxis? Vous avez déjà essayé de commander ou de trouver un taxi à Paris un vendredi soir, heure des embouteillages les plus importants? Vous savez qu'ils sont tous à faire la queue dans les aéroports, parce qu'une seule course Roissy-Paris leur rapporte plus qu'une flopée de courses en ville? Vous avez déjà été à Londres ou à New-York, où il suffit de lever le bras pour qu'un taxi s'arrête à côté de vous?

      Les taxis, c'est uniquement fait pour les taxis, ou aussi, un peu, pour les gens qui ont besoin de prendre un taxi?

      Et, en plus, ils défendent bec et ongles un système avec lequel ils gagnent mal leur vie!

      Supprimer
  7. « Un certain nombre de commerçants d’ailleurs privilégient souvent des stratégies liées au fonds de commerce plutôt qu’aux versements de salaire. »

    Romain semble considérer cela comme normal.


    non c'est un constat.

    RépondreSupprimer
  8. Ce qui est encore plus surprenant (et rassurant in fine) c'est justement que les hausses de fonds sont de 10 000 euros en moyenne par fonds depuis 2 ans...alors qu'on est en crise.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben non, ce n'est pas rassurant, c'est le signe d'une mutation de l'économie. Vers le sauve qui peut et le chacun pour tous ! Tu fais bien ton boulot d'adjoint, Collomb fait bien son boulot de maire pour développer l'économie de son patelin mais le résultat global est mauvais, pour le France...

      Tu penses qu'un signe est bon alors qu'il est mauvais... Tout le pognon va vers le capital.

      Supprimer
  9. Ton raisonnement est difficile à suivre: Si la valeur du fond de commerce est fonction du chiffre d'affaire, peu importe le salaire, le chiffre sera toujours le même. Tu glisses ensuite vers le revenu du capital par je ne sais quelle suite d’idée: le chiffre d'affaire est bien lié au travail, la valeur du fond est fonction du revenu du travail.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non. Tu peux prendre un salarié pour augmenter le chiffre sans pour autant le faire suffisamment pour avoir de la marge.

      Supprimer
  10. Tu confonds bénéfice et chiffre d'affaire. La valeur du fond est-elle fonction du chiffre d'affaire ou de celui du bénéfice.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais je ne confonds rien. En fonction du chiffre essentiellement.

      Supprimer
    2. Pour des établissement comme la comète je ne pense pas qu'un serveur supplémentaire augmente le chiffre d'affaire (enfin j'imagine que ça doit être assez grosse brasserie). Ton chiffre d'affaire est de toute façons lié au revenu du travail.

      Supprimer
    3. Tu devrais sortir plus souvent.

      Supprimer
    4. Désolé, Norby, je m'étais levé du pied gauche. Pour être ouvert plus longtemps, un bistro peut ajouter un serveur. Mais la marge diminue en pourcentage puisque le bistro travaille moins qu'aux heures normale. Souvent, d'ailleurs, il n'est pas rentable. Il reste ouvert pour faire du chiffre, pas du bénéfice. Autre exemple : le jeudi et le vendredi soir, il y a deux serveurs à la Comète jusqu'à 22 heures. Ça attire un peu de monde parce que le service est mieux fait.

      Le dimanche, à l'Amandine, le patron prend parfois un serveur. Ça lui permet de discuter avec les clients. Forcément, ça les pousse à lancer des tournées supplémentaires. Il n'empêche que la marge supplémentaire qu'il fait en augmentant le CA ne couvre pas le salaire...

      Supprimer
    5. Je comprends bien ton argument, tu augmentes le chiffre par le travail et tu augmentes les charges liées aux salaires sans forcement augmenter le bénéfice, on est d'accord. Je n'arrive toujours pas à voir d'où vient le revenu du capital dans l'histoire...

      Supprimer
  11. Assez d'accord dans l'ensemble de l'article, et plus particulièrement avec la conclusion sur les éventuelles préemptions que pourraient effectuer les municipalités. Cela permettrait effectivement de réguler le marché, de diminuer la proéminence des franchises et pourraient ainsi donner plus sa chance "aux petits jeunes".
    J'espère pouvoir faire en sorte que cela fasse partie du programme des prochaines élections municipales de ma commune.

    RépondreSupprimer
  12. Pourquoi parler des éléments "matériels et immatériels" d'un fonds de commerce, puisque cela n'existe pas ?
    Les termes juridiques exacts sont : éléments corporels et incorporels. Un fonds de commerce est un ensemble d'actifs qui servent à l'exploitation d'une activité commerciale. Le code de commerce ne le définit pas, mais dit de quoi il est constitué.
    Il est constitué :
    1. Par des actifs corporels :
    - ce sont les actifs qui figurent au bilan dans les immobilisations : le matériel, l'outillage
    - ce sont les actifs circulants : les stocks de marchandises à transformer ou achetées pour être revendues. Ces stocks au moment d'une cession du fonds de commerce et donc de son évaluation, doivent faire l'objet d'une évaluation séparée : leur valeur est pondérée en fonction de la vitesse de rotation des stocks, de la nature de la marchandise (ex. minoration de la valeur des stocks de rossignols !), de la quantité de marchandise qui ne doit pas être exagérée au regard des ventes reflétées par le compte d'exploitation (et non par le compte de résultat)
    2. par des actifs incorporels :
    - la clientèle : plusieurs méthodes permettent d'en établir la valeur (tu les évoques dans ta note)
    . Evaluation par le CA : attention, le CA est le montant des recettes TVA incluse. On prend le CA (au compte de résultat) des 3 derniers exercices; on le pondère d'un coefficient publié par les Chambres du Commerce et de l'Industrie,en rapport avec la spécialisation du bail commercial (ex. activité de débit de boissons (avec Licence IV) plus restauration = 2 spécialisations)
    . Evaluation par le bénéfice réel reconstitué : on prend le bénéfice fiscal déclaré pour les 3 derniers exercices, minorésde la rémunération du dirigeant, des cotisations sociales, des amortissements intérêts et agios des emprunts. Ce résultat est pondéré par un coefficent variant selon la localisation et la nature du fonds à évaluer (coefficient publié par la CCI)
    - Le droit au bail :
    On prend la valeur locative du marché du local commercial et on en soustrait (si c'est possible), le montant du loyer payé.
    Cette valeur est multipliée par un coefficent d'emplacement qui varie de 1 à 12 (selon que le local commercial est au KB ou sur les Champs Elysées)
    - Les autres éléments incorporels sont :
    . le nom commercial et l'enseigne (qui sont évalués avec l'ensemble du fonds dont ils déterminent l'identité)
    - les brevets et marques (ils dont l'objet d'une évaluation distincte).

    De toi-même, tu vois direct les deux postes qui sont affectés par l'inflation immobilière ! Tu vois direct comment des chaînes peuvent plus facilement s'offrir un local destiné au Coffee Shop et à la restauration rapide qu'un particulier.

    L'inflation immobilière contribue à tuer le commerce de proximité, bien plus vite que l'aliénation des clients qui les pousse vers les supermarchés.
    Bz

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...