La récente période de fut pas facile pour la majorité (et
les blogueurs joyeusement associés) et se termine par un
record historique, celui de l’impopularité d’un président qui, pour la
première fois chez BVA (pdf),
tombe au dessous de 30%. Notons que tout ne va pas si mal puisque 3% de la
population a encore une très bonne image du Président.
Je ne sais pas quel événement a le plus contribué à cette
brutale chute tant ils se sont enchaînés depuis la rentrée, avec la confusion
sur les chiffres du chômage du mois dernier, l’affaire Léonarda, ces histoires
de taxes, la Bretagne au bord de la révolution,… Léonarda a probablement
apporté le coup de grâce.
Que faut-il faire ? La première urgence est d’éteindre
l’incendie en Bretagne. Nos ministres vont se réunir ce matin et prendre une
décision. A part reculer encore cette écotaxe et revenir sur la taxation de l’épargne
populaire, je ne vois pas trop ce qu’ils peuvent faire. Au fond de moi, j’aimerais
qu’ils restent droits dans leurs bottes…
Parmi les chiffres de ce sondage, j’en note un : « le Président ne dispose d’une majorité de bonnes opinions
auprès d’aucune des catégories de la population française, à l’exception des
seuls sympathisants socialistes (75% de bonnes opinions). » 75% des
sympathisants socialistes ont encore une bonne opinion de François Hollande. Je
me sens un peu moins isolé. Peut-être qu’en ayant fait sa campagne, en l’ayant
soutenu, sommes-nous beaucoup plus indulgents que le reste de la population d’autant
qu’il y a une belle confusion du côté de la droite à part à l’UDI où ils
semblent remonter la pente.
Je vais en noter deux autres.
Le premier est que Manuel Valls est plus populaire à droite
qu’à gauche. Chacun en tirera ses conclusions. Pour ma part, je pense qu’il
sert un peu de rempart…
Le deuxième est l’état lamentable de l’opinion envers les
écolos et les socialos. Les deux partis, surtout le PS, sont en forte baisse. Le
Parti de Gauche se trouve le moins populaire et le Parti Communiste grimpe
légèrement depuis quelques mois. La stratégie d’attaque frontale ne semble pas
la bonne.
EELV a perdu 10 points en quatre mois mais cette formation
ne m’intéresse pas franchement. Ils ont une mauvaise stratégie : ils
devraient soit sortir de la majorité soit y être plus soudés. Par contre, l’état
du Parti Socialiste est préoccupant. La baisse de popularité au cours du
dernier mois est particulièrement préoccupante.
La question pourrait être de savoir si c’est le Parti
Socialiste qui entraine le gouvernement dans sa chute ou le contraire. Elle ne
l’est pas : ils tombent ensemble. Le gouvernement et le président sont
coincés : ils ne peuvent pas changer de politique. J’ai fait un sondage au
bistro, hier. Les clients attendent un remaniement. Ils ne souhaitent pas
franchement une autre politique : ils sont résignés. Ils attendent cette
inversion des courbes qu’on leur promet pour fin 2013 depuis si longtemps. Ils
veulent un remaniement mais il ne peut pas être fait maintenant, cela ne
rimerait à rien.
Mon sondage est très sérieux. Je n’ai pas été voir les
clients pour leur demander ce qu’ils en pensaient mais j’ai questionné les
patrons de bistro pour savoir quels étaient les bruits de fond. Les gens
veulent un remaniement. Ils ne pourront pas l’avoir avant les municipales. Ca
donnerait l’impression d’agir dans la panique. L’effet serait désastreux.
Le changement doit venir du PS. Il n’y a qu’une seule
solution : en changer le chef. Depuis quelques semaines, je milite de plus
en plus dans ce sens. L’erreur faite par Harlem Désir avec Léonarda peut servir
de prétexte.
On lit de temps que le gouvernement doit changer la
communication. C’est peut-être vrai mais je ne sais pas comment. L’affaire
Léonarda a été déclenchée par un billet du blog de RESF pendant que le ministre
en charge du dossier était au bout du monde. L’enquête a été vite faite. Tout
est parti en vrille. François Hollande a fait un discours catastrophique…
Je vais donner un conseil au président : se mettre au
vert. Se faire oublier. Il doit continuer à faire le job mais arrêter d’intervenir
en urgence en sachant que la communication ne peut plus se maitriser. Il doit
montrer le cap comme on dit. Aujourd’hui, il est en Slovaquie. Il fait le job. Ses
ministres se réunissent. Ils font le job. Jean-Marc Ayrault ou un ministre
feront une annonce.
Quant à nous, les fidèles mais « pas très satisfaits »,
on est toujours là. On oublie que l’écotaxe a été décidée par la droite, que c’est
Jean-Louis Borloo, l’homme qui monte dans les sondages, qui a décidé des
modalités et signé le contrat avec la société privée en charge des « péages ».
On n’oublie pas que c’est sous le gouvernement précédent que
la France a été ruinée, que le chômage est parti en vrille, que les dépenses
publiques et la fiscalité ont explosé. On n’oublie pas, non plus, que Nicolas Sarkozy
a fait la moitié de son mandat avec une image déplorable.
On va faire comme les clients du bistro : attendre le
retournement des courbes. La fin d’année arrive. On saura alors.
Le mois d’octobre a été catastrophique.
Ne recommencez pas cette erreur. On va se lasser.
Impressions et bruits médiatiques. Les attaques viennent de toutes parts, le voilà le vrai problème.
RépondreSupprimerOui mais que faire ?
SupprimerAttendons, mais trop longtemps.
RépondreSupprimerDeux ou trois mois...
SupprimerJe suis comme toi, je commence à être las.
RépondreSupprimerJ'ai toujours pensé que le gouvernement Hollande-Ayrault faisait ce qu'il pouvait, dans un contexte vraiment difficile. Mais en ce moment il crée des problèmes là où il ne devrait pas y en avoir. Il faut que ça cesse, franchement.
Peut-être en remaniant les conseillers de l'Elysée et/ou de Matignon, qui m'ont l'air de former une belle équipe de bras cassés...