Malek Boutih a demandé le départ de Jean-Marc Ayrault qui
lui a répondu qu’il n’était pas impressionné. Le Parti Socialiste ne
sanctionnera pas le député et j’aurais tendance à penser que c’est bien
dommage.
Malek Boutih a tiré sur une ambulance. C’est ballot. Il ne
mérite pas de considération.
François Hollande a été élu avec un peu moins de 52%. Le mois
suivant, 55% des Français disaient lui faire confiance. Un an
après l’élection, ils étaient 24% Ils sont maintenant 21%. Nicolas Sarkozy
avait été élu avec 54%. Le mois suivant, 63% des Français lui faisaient
confiance. Un an après, ils étaient 32%. Quelques années plus tard, ils n’étaient
que 20%. Je ne suis pas en train de démontrer des conneries mais de papoter
avec M. Boutih en lui rappelant trois faits. Petit 1 : la perte de
popularité de Nicolas Sarkozy en début de mandat était aussi forte que celle de
François Hollande. Petit 2 : François Hollande semble être à un plancher
(même si Jacques Chirac était descendu à 16%). Petit 3 : on peut très bien
gouverner avec une faible popularité.
Un nouveau sondage est d’ailleurs tombé aujourd’hui, par l’IFOP
(les chiffres ci-dessus sont ceux que je prends régulièrement et viennent de
TNS-Sofrès). Toute la classe politique en prend pour son grade. Les Français ne
font confiance à personne. Mon confrère 365 mots
titre sur la nocivité des sondages pour la démocratie. Romain, lui,
titre sur le une abjecte de certains magazines.
J’ai envie de titrer sur ces élus de la majorité qui entrent
dans le jeu et tirent sur le gouvernement. Je ne crois pas me rappeler que le
gouvernement précédent avait autant de monde qui lui tombaient dessus dans son
propre camp (d’ailleurs, Romain fait remarquer que c’est surtout la gauche qui
donne de la visibilité aux magazines de droite).
Je vais donc répondre à Malek Boutih : changer le
premier ministre ne résoudra rien.
Néanmoins, dans son
interview du Parisien, il n’a pas totalement tort. S’il a tort, c’est sur
le fait de s’en prendre à Jean-Marc Ayrault. Par contre, François Hollande doit
changer de pratique des institutions et donner l’impression qu’il laisse le
gouvernement gouverner. Il le fait d’ailleurs depuis quelques mois en laissant
le premier ministre faire des annonces fortes. On en est toujours au même point :
il faut sortir des années Sarkozy où le président était toujours en première
ligne.
Mais le résultat de l’opération de Malek Boutih est net :
l’information fait la une de la presse depuis ce matin.
Pour travailler, le président de la République et le
gouvernement ont besoin d’une majorité unie, pas d’un député qui veut se faire
un nom. Malek Boutih aurait pu parler, par exemple, de la conférence sur l'emploi des jeunes. Il a oublié.
Mon opinion ne t'étonnera pas : il y a des baffes qui se perdent !
RépondreSupprimerJe ne suis pas surpris.
SupprimerOui c'est vrai qu'il méritait une baffe.
SupprimerEt pourtant je ne suis pas une violente ! Mais là, si je l'avais devant moi, j'lui en collerais une !
RépondreSupprimerDu calme.
SupprimerDemander le départ du premier ministre c'est plus facile et payant médiatique que de demander un réajustement de politique pour prendre en compte la déception des électeurs de François Hollande. On a connu Malek Boutih mieux inspiré.
RépondreSupprimerComme tu es sévère...
RépondreSupprimerMais non.
Supprimer"Je ne crois pas me rappeler que le gouvernement précédent avait autant de monde qui lui tombaient dessus dans son propre camp"
RépondreSupprimerDe mémoire, il y a eu une séquence qui ressemblait furieusement à ça : celle du choix des ministres d'ouverture. Ils furent nombreux à monter au créneau et à râler lorsque des socialistes et autres gens de gauche se retrouvèrent nantis d'un maroquin ou d'un secrétariat d'Etat. Ceci dit, la différence tenait à ce que d'un côté il y avait les déçus de ne pas avoir été choisis, puis de l'autre ceux qui fustigeaient cette ouverture, la considérant comme une erreur stratégique; ce que je ne suis pas loin de penser d'ailleurs.
C'était une erreur et ça n'a mené à rien.
SupprimerLa fronde était en tout début de mandat.
Vous oubliez ceux qui ont refusé un poste de ministre offert par Sarkozy (Manuel Valls).
SupprimerJe suis complètement d'accord avec ce billet. Je crois me souvenir que Malek n'est pas à son coup d'essai, après avoir soutenu et porté aux nues Ségolène, il l'avait descendue en flèche. La politique est cruelle mais Malek joue au poker et perd
RépondreSupprimerÉtonnant manque de sens politique de la part de quelqu'un qui n'est pas un débutant...Un changement de Premier Ministre n'a de sens qu'en cas de départ d'une nouvelle étape de la politique menée.
RépondreSupprimerEt puis, puisque se répéter est nécessaire, je réitère : c'est le président qu'il faut remanier. Comme je l'ai toujours dit, y compris avant l'élection. Hollande ne pouvait pas être le bon choix de gauche, c'est toujours plus vrai.
RépondreSupprimerQuelqu'un d'autre que Hollande n'aurait pas été élu. Sauf Strauss-Kahn...
SupprimerOui. Ne pas l'oublier.
SupprimerJe parle là de choix de gauche : la précision a son importance.
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