En salle

10 décembre 2013

Article 13


Je rebondis sur le tweet de Maître Eolas pour rigoler bêtement. Je viens en effet de lire un tweet d'un copain qui parle aussi de mort de nos libertés sur internet. C'est horrible, on est espionnés et tout ça. J'ai aussi lu quelques blogs reacs dont celui de Didier Goux en vente dans ma blogroller et celui de Michel Desgranges, en vente chez Didier, tout ne pouvant pas être dans la mienne. Ils ont malheureusement raison. On se trouve parfois ridicules. 

Disons-le autrement : on sait qu'on espionnés... On va gueuler contre la NSA qui suit nos conversations en temps réel mais on oublie que notre armée a presque les mêmes moyens et enregistre nos conneries. Aussi bien, deux ou trois types de l'Elysée lisent mes blogs...

J'ai eu des conflits avec des blogueurs geeks : le problème n'est pas que des andouilles exploitent les conneries qu'on peut mettre sur le net, mais qu'on mette des conneries sur le net !

L'heure est grave ! Hips ! Il faut arrêter de dénoncer l'exploitation par des boîtes privées en étant encore plus scandalisés quand c'est l'Etat qui nous espionne. Il serait temps de penser à se mobiliser pour que les braves gens arrêtent de diffuser n'importe quoi. 

L'Etat peut suivre mes conversations par mail avec ma mère, ma famille et mes copains. Il apprendra que j'ai une mère, une famille et des copains. Par contre, s'il pouvait savoir quand des pédophiles, des terroristes et d'autres nuisibles agissent, ça pourrait servir à des causes plus nobles. S'il pouvait utiliser ça pour arrêter des trafiquants de drogue, d'armes ou de bière aux OGM, nous pourrions les bénir. 

Du temps de Mitterrand, on gueulait contre les écoutes illégales. Pour une fois qu'on veut légaliser des écoutes...

La diffusion de données personnelles sur le net exploitées... Je maîtrise les miennes, merci. L'Etat ou Google peuvent lire ce que je dis sur le web. Tiens ! Ça rejoint mon billet de ce midi. Un fin limier pourra en déduire qu'il m'arrive de fréquenter les bistros et de soutenir un président et un gouvernement. Je n'en dis pas plus dans mes mails privés. 

Cela étant, je ne suis pas en train de faire un billet pro gouvernement. Au contraire. Et j'y reviendrai. 

J'ai deux messages à faire passer :
1. Il faut que les gens apprennent à ne pas dire n'importe quoi sur le web. Y compris les trafiquants d'armes, les pedophiles et les terroristes. 
2. Il faut que nous les aidions à maîtriser leurs diffusions plutôt que de leur faire peur...

Je ne suis pas dans mon rôle de blogueur de gouvernement, disais-je, j'attends toujours de voir la stratégie du gouvernement dans ce domaine, la suppression d'Hadopi (que les internautes puissent télécharger ce qu'ils veulent : ce sont les types qui diffusent des trucs interdits qui sont condamnables), la taxation des achats dans le pays où ils sont faits et tout ça.

Allons plus loin. Exigeons la suppression du conseil supérieur du numérique. C'est au législateur de faire le job. Pas à un machin monté par Nicolas Sarkozy (nananère, mais il fait bien que les blogueurs de droite aient leur dose à assumer). 

Les commissions théodule qui assistent le gouvernement me gavent. Un blogueur politique a-t-il été consulté pour savoir comment doit évoluer le net ? Non. Un blogueur geek a-t-il été consulté ? Non. Je parle de ceux qui n'ont pas d´enjeux financiers dans cette histoire. 

Je vais donc résumer dans un moment de bienveillance extraordinaire. Plutôt que de gueuler contre le manque de liberté, aidons les citoyens à connaître les enjeux. En tant que blogueurs, Twittos et autres, nous avons notre rôle à jouer. 

Ce soir, ce sont les blogs réacs qui font le job et ça fait mal au cul. 

13 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi,
    Nicolas,
    avant de foutre le feu,
    refaire de la pédago,
    et singulariser le propos qu'on pourra tenir
    de celui récupéré par les géants du web et leurs gentils fanboys

    Je plussoie, je préfère que ce soit l'Etat qui ait accès, dans des conditions strictes et surveillé par la justice, aux données,
    mais le plus fou est qu'on l'accepte d'abord parce qu'on postule tous
    que Google & co ont potentiellement mis la main sur à peu près tout.

    http://www.authueil.org/?2013/12/08/2219-article-13-ou-est-le-probleme#c66224

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On est donc d'accord.

      J'avais zappé le billet d'Authueil mais le sujet ne m'intéresse pas vraiment. Ce sont des tweets qui m'ont faire réagir.

      Supprimer
    2. Le problème est que l'article porte le n°13, plus sérieusement le réalisme devrait s'imposer, rien de grave, mais l'illusion est un phénomène réel, tout état un peu intelligent utilise la moindre des subtilités de la nature pour construire une stratégie.

      Franchement ce qui me fait peur, c'est que dans l'hypothèse d'une déstabilisation du "système" peut-être simplement dût au contexte social et économique, une issue de secours discutable soit déjà planifiée.

      Si le chaos devait apparaître, la nature nous enseigne qu'il n'existe aucun moyen de l'arrêter, "les cerveaux du système" le savent. Limitons les pertes se dit peut-être FH.

      Les symboles sont importants surtout en politique, les messages envoyés actuellement ne sont pas rassurant. Si on voit par ex l'intervention de la France en RCA, oui bien sûr il n'est pas interdit d'intervenir pour assurer la sécurité des populations, simplement on sait qu'il s'agit avant tout de défendre des intérêts économiques, alors pourquoi ne pas faire les 2 en même temps, certes, mais la vrai question est de savoir si la France a une responsabilité economico-stratégique dans l'instabilité actuelle ?

      Certain dirons que c'est du réalisme et qu'il faut faire avec, les affaires sont les affaires, le socialisme doit évoluer dans l"exercice du pouvoir ...simplement à l'époque de l'apartheid, certain état se disaient la même chose ..

      Les rêves de Mandela n'étaient qu'illusions ...

      Supprimer
  2. Et puis après tout, si l'État apprend grâce aux écoutes qu'on en a marre de telle ou telle chose pour telle ou telle raison (il faut tout de même que ce soit argumenté, hé !), eh bien qu'il en fasse son miel. Malheureusement, je pense qu'avec les mains souvent liées dans le dos (par sa faute, ou par la faute d'autres) il n'en fera rien. Quel gaspillage d'écoutes par ce fait inutiles ! Car bien entendu, écouter les blablas et en retirer les élucubrations de quelques blogueurs, cela doit lui coûter des sommes folles en racks de serveurs. Il suffit de voir le budget US de la NSA, qui ne fait que cela.

    Pendant ce temps-là on ferme des hôpitaux. C'est sans doute moins intéressant d'extraire des appendicites aiguës, que les états d'âme du dernier chanteur à la mode s'épanchant sur son iPad.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour l'aspect budgétaire, on est probablement d'accord.

      Supprimer
  3. Merci, M. Jégou, pour m'avoir cité
    Et ce que vous dites est assez juste, il ne vous manque que de savoir distinguer entre auteurs de véritables crimes, et malheureux persécutés pour des crimes sans victimes...

    RépondreSupprimer
  4. J'allais aussi dire que le billet d'Authueil était bien mais c'est déjà fait.

    RépondreSupprimer
  5. Les terroristes "sérieux" ne se servent jamais d'internet : criminels mais pas idiots…

    RépondreSupprimer
  6. Ça c'est un post éclairant ! Pas brillant... éclairant! Et franchement, c'est mieux!

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...