Avec leur grève, les chauffeurs de taxi ont obtenu le report
des réunions de la Commission d’immatriculation des VTC jusqu’à la fin de la
médiation menée avec les syndicats de taxis. J’ignorais qu’il fallait une
commission pour immatriculer des bagnoles et ce système de taxi me parait de
plus en plus grotesque.
Je vais spécialiser mon blog dans les taxis et
commencer par proposer une refonte complète mais progressive de ce système.
Je vais néanmoins préambuler en résumant le
communiqué de Matignon. La loi de 2009 est mal branlée. Quand la gauche est
au pouvoir, elle commence par réparer les dégâts provoqués par la droite. Des
nouvelles consultations vont être lancées pendant deux mois ce qui me donnera l’occasion
de faire des jolis billets. Les immatriculations de nouveaux véhicules sont
bloquées pendant cette période. Les contrôles de police seront renforcés. « Ils portent notamment sur l’utilisation des couloirs de
bus à Paris, sur le non stationnement des VTC aux abords des gares et des aéroports,
et sur le respect du principe de la réservation préalable par les VTC. »
Je vais à nouveau donner mon avis : j’en ai ma claque de ces âneries et
des reculades du gouvernement surtout sur un tel sujet… La disparition des
taxis est inéluctable. Organisons-là.
Proposition de loi
Article 1 : aucun véhicule individuel à part ceux des
services de sécurité et de dépannage des moyens de transport en commun vachement
pressé parce qu’un bus en panne va provoquer un bouchon n’a le droit de
circuler dans les couloirs de bus.
Bordel ! C’est vrai, quoi ! Pourquoi un taxi
aurait le droit d’utiliser des couloirs de bus ? Le type qui est dedans un
type qui a choisi de ne pas prendre les transports en commun. Qu’il assume. Il
n’y a aucune raison d’avoir un privilège. Ou alors pourquoi ne pas étendre ce
privilège à tous les zigotos qui utilisent les véhicules pour travailler. Il n’y
a pas que les taxis qui marnent, si je puis me permettre ce jeu de mot un peu
douteux.
Article 2 : n’importe qui a le droit de stationner dans
les parkings des gares et des aéroports, du moment qu’il respecte le code de la
route. Par contre, si un policier surprend un type à négocier dans les
emplacements de « dépose rapide », il a le droit de donner des coups
de pied au cul et de retirer des permis.
Un peu de bon sens, que diable. Comment voulez-vous empêcher
une voiture de se garer à Orly ?
Article 3 : la licence des taxis est maintenue. Elle
autorise à « faire de la maraude », c’est-à-dire à prendre en charge
des clients qui lèvent le bras dans la rue comme des imbéciles. Elle autorise
aussi à stationner et à prendre en charge des clients dans des lieux réservés
que nous appelleront affectueusement « station de taxis ».
Je vais me permettre de donner des conseils à Sylvia,
Jean-Marc et Manuel : dites-donc, les gens. Un de ses jours, vous ne serez
plus ministres et vous chercherez du boulot. Pour vous payer vos bières, vous
pourrez véhiculer des copains avec votre voiture moyennant quelques euros. On
appelle ça du travail au noir. C’est mal. Il n’empêche que personne ne pourra
vérifier… Si vous êtes interrogé par la police, vous pouvez nier toute
rémunération. Vous n’avez d’ailleurs pas à justifier de ce que vous faites de
votre putain de bagnole. Il y a encore un peu de libertés, dans ce pays.
Article 4 : cette histoire d’immatriculation spéciale
pour les VTC est supprimée. N’importe qui a le droit d’avoir une caisse et d’en
faire ce qu’il veut dans le cadre du code de la route. Ceci est une mesure pour
éviter le travail au noir. Le gouvernement est invité (par la loi…) a
travailler en toute intelligence avec les sociétés de VTC afin de s’assurer qu’elles
soient fiscalisées normalement…
Article 5 : le gouvernement est invité à envoyer chier
les taxis et leurs revendications débiles qui datent de la fin du 19ème
siècle (le taximètre a été inventé en 1891, au moins vous aurez appris quelque
chose dans ce billet dont le titre ne sera pas : taxi, va te faire mettre,
la blogosphère politique ne connaitra pas cette infamie).
Article 6 : en application de l’article 3 (cette loi
est un peu en bordel mais je débute), les connards qui seront pris en train de
faire du racolage dans les gares et les aéroports en vue de transporter des
gens sera condamné à négocier une GPA avec Christine Boutin.
Article 7 : tant que j’y suis. Le gouvernement devra
travailler à optimiser le fonctionnement des taximètres en augmentant le
montant minimum d’une course pour faire plaisir aux taxis et en affichant à l’avance
le prix de la course qui sera calculé par le grand ordinateur en
fonction du trajet le plus court possible en profitant des nouvelles
technologies. Le coût de la course sera calculé du lieu de départ au lieu d’arrivée
en fonction du temps prévisible et du kilométrage (les « prises en charge »
seront remplacées par ce tarif minimum et les taxis n’ont pas à facturer le
trajet jusqu’au lieu de prise en charge) et un ticket sera délivré. Le montant
minimum sera fixé à 20 euros dans les gares et les aéroports aux heures de
pointe et à 10 euros ailleurs.
Cet article mériterait des explications mais je n’ai pas que
ça à foutre. Vous n’ont plus d’ailleurs.
Article 8 : il est interdit aux taxis et aux VTC de
mettre RTL à la radio entre 16 heures et 18 heures. Ce n’est pas du snobisme de
ma part, il m’arrive d’écouter les Grosses têtes, mais je ne supporte pas qu’on
m’oblige à écouter les Grosses têtes quand je n’ai pas envie. Tiens ! Il
est interdit de mettre la radio dans les taxis et les TVC sauf France Info à
toutes heures, RTL entre 18h et 19h et France Inter entre 13h et 13h et entre
19h et 19h20.
Article 9 : tant qu’à modifier le taximètre pour lui
faire calculer le prix de la course à l’avance, les zones seront supprimées. Les
sociétés de taxi et le gouvernement négocieront les paramètres du grand
ordinateur qui seront pris en compte pour le calcul a priori du prix d’une
course. Le type de véhicule pourra être pris en compte dans le calcul.
C’est quand même délirant, cette histoire ! Non
seulement, les taxis nous font chier mais, en plus, c’est une des rares
professions de consommation courante pour lesquelles il est impossible
de connaître le prix à l’avance. Vous achetez un truc (une course), vous vous
engagez à payer alors que vous ne connaissez pas le montant. Mes articles 7 et
9 sont très bien, en fait. Et en plus, vous payez le même prix si vous êtes
transporté dans une voiture pourrie que dans une caisse de luxe.
Ne me dites pas que je suis élitiste. Je me fous des caisses
de luxe mais c’est complètement con de payer le même prix pour une voiture
moins polluante, moins consommatrice et qui coûte moins cher au propriétaire…
Article 9 bis : la modulation en fonction de la
catégorie du véhicule ne sera pas possible quand le client n’a pas le choix :
prise en charge en gare ou aéroport, maraude,…
Article 10 : il est possible de négocier le prix d’une
course lorsque la voiture est réservée (téléphone, application mobile,…). Le
prix négocié sera saisi dans le taximètre et le client aura un ticket avec les
deux tarifs : celui normal calculé par le grand ordinateur et celui
négocié.
Je ne vois pas pourquoi un type serait obligé d’appliquer un
tarif en vigueur s’il doit se lever à quatre heures du matin pour aller
chercher des ivrognes en boite de nuit. Et je ne vois pas pourquoi un client
fidèle ne pourrait pas obtenir une ristourne.
Article 11 : les taxis ne pourront pas refuser le
paiement par carte. Dans ce cas, le paiement sera géolocalisé. Ne me
demandez pas pourquoi.
Article 10 bis : j’ai oublié un truc. Les conditions de
négociation « à la hausse » du tarif seront fixées par décret. Je n’aime
pas ça mais il faut aussi protéger les touristes qui pourraient se faire
baiser.
Article 12 : si un client est seul, il s’installera à l’avant.
On a obtenu l’abolition des privilèges. C’est quoi cette manie de se croire
riche quand on prend un taxi ? Le chauffeur n’est pas un esclave mais un
prestataire de service. Sans compter que c’est beaucoup plus confortable d’être
à l’avant.
Article 12 ter (il n’y a pas de bis mais on ne sait pas
ce qui pourrait arriver) : si un client est seul et bourré et insiste pour
aller à l’arrière, le chauffeur est autorisé à mettre un suroit pour parer au
vomi.
Article 13 : il est rappelé aux taxis que certains
articles de cette loi vont faire qu’ils vont concurrencer les VPC alors qu’ils
arrêtent de ronchonner. Cet article ne sert à rien mais comme le numéro porte
malheur, on va éviter de faire des trucs sérieux.
Article 14 : sur dix ans, il sera mis en place un
dispositif négocié qui mette fin à la spéculation sur le prix des licences. A
partir de février 2024, il sera interdit de vendre une licence à un tarif plus
élevé qu’à un prix fixé (par secteur géographique) en février 2019. Vous avez
vu ? Elle est bien étudiée, cette loi ! Et je n’ai pas fini.
Article 14 bis : à partir de février 2029, les licences
pourront être rachetées par l’Etat à un prix fixé en février 2024 et
progressivement dégressif. Ou dégressivement progressif, c’est selon. Elles
seront alors louées à des particuliers à un prix également fixé en février 2024
mais après l’apéro. L’Etat aura obligation de les racheter aux vendeurs qui le
souhaitent mais n’aura pas l’obligation de payer : l’ancien
propriétaire pourra la conserver en location gratuite autant de tant
qu’il le voudra. En cas d’arrêt prématuré de la location gratuite (décès,
retraite, ras-le-bol,…), tant pis pour sa gueule : la licence reviendra à
l’Etat. Une sous-location est interdite.
Arrêtez de gueuler ! La sous-location est interdite,
pas la vente de la société loueuse de la licence ou l’emploi d’un autre
chauffeur.
A partir de 2039, les licences reviendront à l’Etat. Ceux
qui ne sont pas passé en location l’auront dans l’os et tout le monde paiera la
location (plus de gratuité).
Article 15 : à partir de février 2024 (je récupère la
date, tiens !), la location de licence sera interdite. Le chauffeur
propriétaire de la licence n’est pas concerné, par définition, par cet article
mais les chauffeurs qui n’ont pas la licence devront obligatoirement être
salariés de la société propriétaire des licences.
Article 15 bis : le mode de rémunération sera fixé par
secteur : une part fixe (avec un salaire minimum) et une part variable en
fonction du chiffre d’affaire. L’Etat devra superviser cet accord pour vérifier
que les chauffeurs ne se font pas baiser si les chauffeurs n’arrivent pas à s’organiser
pour négocier correctement leurs droits, les andouilles.
Article 15 ter : la durée hebdomadaire maximum de
travail sera également négociée indépendamment du droit du travail actuel (je
ne vire pas à droite, rassurez-vous, réfléchissez bien aux particularités de la
profession) et les horaires de travail seront précisés dans le contrat de
travail (mais modifiables aisément et fréquemment). Je manque de précision dans
cet article mais j’ai la flemme.
Article 16 : à partir de hier, les nouvelles licences
seront proposées en location (par tirage au sort) à un prix relativement élevé
(faut bien gagner de l’oseille) mais qui baissera d’année en année. En 2039, le
coût de location servira uniquement à payer les frais de gestion potentiels
pour l’Etat qui n’a pas que ça à foutre.
Article 17 : à partir de 2039, les taxis n’auront plus
le droit de gueuler si un gouvernement décide de supprimer la notion de
licence.
Article 18 : il est acquis que la licence, si elle
perdure, ne servira qu’à réguler l’offre. Le fait de donner un droit à un
travail n’en est qu’une conséquence malheureuse.
Article 19 : il est acquis aussi (mais à qui au fait ?)
que si le tarif est fixé en partenariat avec les collectivités, c’est
uniquement pour éviter que les touristes ne se fassent baiser la gueule.
Article 20 : ce texte de loi est déclaré bien chiadé.
Les taxis vont devenir des entreprises normales avec des salariés normaux ou
sans salarié et auront une valeur en fonction du chiffre d’affaire, du
résultat,… et plus sur la base d’un prix évalué par les marchés sur la base d’une
valeur qu’on donnerait au permis d’exercer
une activité soumise à autorisation préalable.
Et hop !
Ne me remerciez pas.
waouh , va falloir réviser avant de prendre un taxi
RépondreSupprimerAu boulot.
SupprimerDécidément, vous nous aurez tout fait…
RépondreSupprimerPareil que Didier, (en très grande forme).
SupprimerSi t'es d'accord avec les nazis à poils dans les oreilles...
SupprimerJ'ai entendu Anne Higalgo sur LCP dire que les taxis était un service public, je ne sais pas si je devais rire ou pleurer, je vais quand même voter pour elle malgré cette ânerie ...
RépondreSupprimerDavid75
T'as faite comme moi, habiter un patelin MRC. Ils ne disent pas de connerie (mais ont pas la même vision que moi de l'Europe).
SupprimerTu n'as qu'à faire comme moi disais-je avant de publier sans relire. Sur ce coup je peux difficilement accuser l'iPhone.
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