Contrairement à 2008, j’ai beaucoup de mal à m’intéresser
aux municipales. Il faut dire que c’était la première fois que je votais dans
ma commune de résidence (j’ai fait mon changement sur les listes électorales au
lendemain du 21 avril 2002 où j’avais eu la flemme d’aller en Bretagne) et, à la
grande époque des blogs politiques, les candidats étaient intrigués par le premier
blogueur militant dans un classement de blogs. Ils venaient me voir et on
papotait…
Cette année, tout le monde s’en fout, ce qui est bien
normal, et je suis à moitié fâché avec le candidat de l’UMP qui n’aime pas que
je dise qu’il écrit des conneries dans son blog. L’enjeu est relativement
faible dans ma commune : la liste de gauche conduite par le maire sortant
pourrait passer dès le premier tour… Votez pour Jean-Luc Laurent au Kremlin-Bicêtre.
L’élection m’intéresse, par contre, dans ma commune natale,
où je vais toutes les trois semaines chez ma mère mais je n’ai aucune
information particulière qui me permettrait de faire un choix à part celui
entre la droite et la gauche. L’opposition a présenté sa liste, hier. J’y
trouve une vieille copine et un vieux copain plus un tas de gens que j’aime
bien. Une bien belle liste, en fait ! Votez pour Jean-Paul Duault à
Loudéac.
Un choix entre la droite et la gauche ? J’ai bien
rigolé en lisant un billet d’un blogueur réactionnaire : « pour qui
voter ? ». Il faisait un long billet pour montrer qu’il était
parfaitement objectif, le tout pour faire comprendre, en plein milieu, que son
seul choix serait pour éviter à la gauche de gagner. C’est bien la peine de
faire un billet.
Ce n’est pourtant pas le seul choix à prendre en compte. La
personnalité des candidats d’une liste en est un, le programme aussi mais,
faut-il y croire ? Surtout, la compétence doit être prise en compte ou, du
moins, ce que l’on peut soupçonner de la compétence.
Prenons Paris, j’ai à peu près l’assurance qu’Anne Hidalgo a
toute les compétences pour gérer ce bastringue. J’ai, par contre, un sérieux
doute pour Nathalie Kosciusco-Morizet pour différentes raisons. La première est
qu’elle semble avoir Paris dans son plan de carrière. Elle parait avoir des
visées sur l’Elysée… La deuxième est qu’elle n’a jamais eu à s’occuper d’un
machin aussi vaste. Je ne sais pas si elle a réussi à occuper le même poste
ministériel plus de dix-huit mois et, si elle était maire de Longjumeau, elle
était ministre en même temps et devait donc déléguer la gestion courante à son
premier adjoint. La troisième est qu’elle ne semble pas spécialement attachée à
Paris. La quatrième est qu’elle est à la tête d’une sorte de coalition
complètement divisée.
Cette question de la compétence se pose dans toutes les
communes. A Loudéac, par exemple, il n’y a aucun doute sur la compétence de
Jean-Paul Duault qui a été adjoint, conseiller municipal d’opposition,… Au
Kremlin-Bicêtre, par contre, tout habitant de la ville peut se poser la
question de la compétence du candidat de la droite qui semble habiter depuis
peu dans la commune et se trouver là par hasard. La compétence de Jean-Luc
Laurent n’est pas en cause : il est là depuis longtemps. Trop, allais-je
dire… Avec ces machins de cumul des mandants, je suppose qu’il va laisser la
place de maire à Jean-Marc Nicolle, son premier adjoint, dans relativement peu
de temps. En 2017 ?
Il se trouve que dans les trois communes dont j’ai parlé, c’est
le candidat de gauche qui parait le plus compétent. Encore que, je ne parle pas
du maire sortant, à Loudéac.
Je m’intéresse à d’autres communes. J’ai fait un billet sur
Rennes, récemment, parce que j’y ai un tas de copain et j’arrive à suivre la
campagne via les réseaux sociaux. J’ai aussi beaucoup de potes blogueurs à Lyon,
y compris parmi les élus. Il n’empêche que, même s’il y a toujours une
incertitude et donc la mobilisation doit être totale, ces villes semblent
acquises à la gauche. Lyon est un cas particulier : le maire deviendra
probablement le président de la communauté d’agglomérations qui, avec la
réforme territoriale, remplacera le département. On se retrouve donc avec
Gérard Collomb comme un vrai baron local, peut-être l’élu qui aura le plus de
pouvoir, en France, après ceux à l’échelon national.
D’ailleurs, la municipale à Paris est aussi à regarder avec
la réforme territoriale. Qui sera le président de Métropole de Paris ?
Peut-il ne pas être le maire de Paris ? Bertrand Delanoë est-il vraiment à
la retraite dans un mois ou prend-il un congé sabbatique ?
Et le Kremlin-Bicêtre, alors ? Elle fera partie du Grand
Paris, aussi ! Le rôle du maire n’est-il pas plus de représenter et
défendre les intérêts de la ville dans les intercos, dont la communauté d’agglomérations
du Val-de-Bièvre, qui devrait disparaître, puis de Métropole de Paris ? Un
candidat qui fait sa campagne sur la propreté des trottoirs est-il apte à nous
représenter ? Pourquoi ces sujets ne sont-ils pas plus mis en avant alors
que, en fin de course, les intercommunalités finiront par avoir plus d’importance
que la commune, et que, plus la structure est vaste, plus le rapport droite
gauche est important.
Parmi les autres grandes villes françaises, je m’intéresse
aussi à Marseille (j’y ai des copains militants) et à Bordeaux (j’y ai beaucoup
de contacts professionnels). Je n’ai strictement aucune information sur les
projets, réalisations et tout ce qui me permet de juger de « pour quoi
voter ».
Marseille pourrait basculer à gauche. Patrick Mennucci (et
mes copains du coin) auront beaucoup de mal (les gens vont voter aussi contre
le gouvernement) mais si j’étais électeur Marseillais, je crois que je n’aurais
qu’une idée en tête : fermer la page « Gaudin ». En outre,
Marseille est également concernée par la réforme territoriale, comme Lyon et
Paris.
A Bordeaux, c’est différent. Tous mes contacts de gauche
disent qu’ils sont parfaitement contents de la gestion par Alain Juppé. Bordeaux,
la quatrième agglomération de France, a échappé à la réforme territoriale. Il n’empêche
que nous sommes dans un cas particulier : la Communauté Urbaine de
Bordeaux est tenue par la gauche. Vincent Feltesse en est le président et le tête
de file des socialistes à Bordeaux. En outre, je le connais personnellement. Je
serais heureux s’il pouvait gagner, à titre politique et personnel, mais je n’ai
rien à dire contre Alain Juppé en tant que maire. Et en tant que responsable
politique national, il me parait être un des rares types à peu près sains de l’UMP…
A Marseille aussi, l’intercommunalité (Communauté urbaine
Marseille Provence Métropole) est tenus par la gauche (Eugène Caselli en est le
président) alors que le maire est de droite mais elle sera redécoupée, pour
englober Aix, avec la réforme, Aix étant tenu par la droite, tout comme son
actuelle interco (communauté d'agglomération du Pays d'Aix). N’allez pas croire
que je connais tout ça par cœur, Wikipedia est mon ami.
Il me reste donc Loudéac à suivre. J’espère sincèrement la
victoire de la liste conduite par Jean-Paul Duault, avec mes amis Fabienne,
Philippe et Jacques, soutenue par le Parti Socialiste (et probablement toute la
gauche, voire le centre, les libéraux, les non réacs,…). Je ne sais pas comment
va évoluer l’intercommunalité là-bas (ni à Bordeaux, d’ailleurs, mais ce n’est
pas comparable). Loudéac, un peu moins de 10000 habitants, est au centre de la
CIDERAL (Communauté intercommunale pour le développement de la région et des
agglomérations de Loudéac) qui vient d’être rejointe par d’autres communes,
formant un ensemble d’environ 35000 âmes…
Le président est une personne classée « divers droite »
mais les vice-présidents sont tous soit divers droite, soit divers gauche, soit
sans-étiquette (la majorité semble à droite). Ainsi, l’étiquette politique
semble n’avoir aucune espèce importance pour les habitants du coin. D’ailleurs,
à Loudéac, le candidat de l’UMP à la législative a fait à peu près le même
score que François Hollande à la présidentielle.
Comment voulez-vous suivre ? Comment les électeurs peuvent-ils savoir pourquoi ils votent ?
« Il se trouve que dans les trois communes dont j’ai parlé, c’est le candidat de gauche qui parait le plus compétent »
RépondreSupprimerComme c'est étrange !
Ben c'est l'objet de mes paragraphes précédents. Anne Hidalgo est première adjointe de puis 13 ans et a eu l'oocasion de remplacer le maire. Quant à Bicètre, ça fait 19 ans qu'il est maire et personne n'y trouve rien à redire ou presque. Il reste Loudéac et je mets le doute dans la phrase suivante.
SupprimerDans ce cas, si l'expérience prime sur le politique, vous devriez soutenir Gaudin à Marseille…
SupprimerNon. Je le viré cause de l'âge. Mais sur le fond vous avez raison : je ne connais pas les compétences de Menucci.
SupprimerPour Marseille, rien que le slogan de campagne de Gaudin est tout un programme. Il est maire depuis 18 ans et son slogan de campagne que tout le monde peut découvrir sur ses affiches avec sa photo (qui doit avoir un certain nombre d'années) est : LA FORCE DU CHANGEMENT et en bas : EN AVANT MARSEILLE.
RépondreSupprimerQuand on voit l'état de la ville, il y a de quoi se demander ce qu'il va pouvoir proposer de nouveau.
Il faut dire qu'il a toujours été très occupé, ce garçon. En même temps vice-président du Sénat, maire de la deuxième de ville de France, président de la Communauté urbaine (avant Caselli) et un des tous premiers numéros d'un parti de gouvernement, c'est à dire pratiquement jamais là.
Pour finir, n'oublions pas qu'il a 74 ans. Largement l'âge de la retraite. Marseille a besoin de sang neuf.
Oui. La situation est grotesque.
SupprimerDroite ou gauche, 3 mandats c'est déjà beaucoup mais 4 c'est trop. Il faut limiter le nombre de mandats ça ne peut générer que des conneries.....dans une démocratie endormie. Après plus de 18 ans, le maire ne devient qu'un fonctionnaire gestionnaire sans stratégie ou ambition politique dans le bon sens du terme evidemment
RépondreSupprimerTout se discute ! Pour moi le maire de Bicetre n'est pas usé, je me contente de me poser des questions.
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