Dans son
éditorial pour Médiavox, le camarade Nathanaël Uhl (si vous le cherchez, il
n’est pas au coin : il manque Uhl dans un coin) traitait hier de « l’affaire
Buisson ». Pour lui, « Il n’y a rien d’étonnant
à cela dans un système politique – la Ve République – dominé par l’hyper
personnalisation du pouvoir. » « Le
rapprochement avec les écoutes commanditées par Mitterrand démontre, si besoin
est, que la pratique est intrinsèque à la Ve République. »
Comme il a commenté chez moi et que je n’ai aucune idée de
billet après avoir glandé (dans les blogs seulement…) toute la journée, je vais
lui répondre. Sinon, je peux vous faire un billet sur le
nouveau scandale du jour à l’UMP mais ça va lasser (une histoire de fausse facture
par la boite des copains de Copé).
Au risque de le décevoir et même si, comme lui, je suis
opposé à cette « hyperprésidentialisation », je ne suis pas d’accord
avec lui. Cela n’a rien à avoir avec la Cinquième République. Il y aura
toujours des types qui feront des conneries, qui s’octroieront des pouvoirs qu’ils
n’ont pas et j’en passe.
Cette histoire de Cinquième revient régulièrement dans les
blogs. Le problème n’est pas là. Vous modifiez la Constitution pour dire que l’élection
du Président est faite un an après les législatives et vous supprimez le
pouvoir de dissolution et l’hyperprésidentialisation disparaît. Et hop !
Périodiquement, des blogueurs (ou autres) nous sortent des
projets de nouvelles constitution mais en reprenant des erreurs de la
précédente qu’on arrête d’ailleurs pas de changer pour un oui ou pour un non.
Les anglais n’ont pas de constitution à part un vague truc
qui date de 700 ans et ils fonctionnent très bien.
Je vais donc proposer une nouvelle constitution.
Article 1 ou préambule : principes généraux. Laïcité,
égalité et bière à tous les étages.
Article 2 : qui est citoyen ? C’est rigolo, ça. On
a une constitution mais ce n’est pas elle qui définit directement qui vote pour
les représentants du peuple dans les instances nationales. Les rédacteurs de la
Vème picolaient, je suppose.
Article 3 : définition d’une assemblée de représentants
élus au scrutin universel (par les citoyens définis à l’article 2) avec une
durée maximum de mandat.
Article 4 : cette assemblée désigne le chef d’un
gouvernement.
Article 5 : la présente constitution ne peut qu’être modifiée
au scrutin universel après avoir soufflé dans le ballon.
Ca suffit largement ! Tout le reste est du ressort de
la loi. Vous voulez un Président ? D’ailleurs, il en faut bien un pour
signer quelques papiers ? Vous faites une loi. Vous voulez des ministres.
Faites une loi ! D’ailleurs, je ne sais pas si la Cinquième défini ce qu’est
un ministre à part leur mode de désignation qui n’est même pas appliqué. Vous
pensez vraiment que Fillon et Ayrault ont monté eux-mêmes leurs gouvernements
pour le proposer au Président ? Vous voulez un conseil constitutionnel ?
Pourquoi faire, s’il n’y a plus de constitution ? De toute manière, quand elle ne plait pas, les dirigeants se débrouillent pour la modifier...
Et hop !
Donc le problème ce n'est pas la 5ème République et sa constitution mais il faut quand même changer de constitution (et donc de république) pour régler le problème ?
RépondreSupprimerC'est ça ? J'ai bien compris ?