En salle

11 mars 2014

Et la séparation des pouvoirs ?

L’UMP, plutôt que de se taire, contre-attaque ! Je vais lui donner un conseil. Que ses chefs disent : « que la justice se fasse, nous avons confiance. ». Quitte à dire le contraire après les municipales.

Christian Jacob, par exemple, a demandé que le Parlement soit convoqué d’urgence. On ne sait pas trop pour quoi, d’ailleurs. D’autres ont demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Je lui rappelle que les élus sont occupés sur le terrain pour leurs propres campagnes ou pour soutenir les gens de leur bord. Jean-Marc Ayrault lui a répondu assez violemment et à juste titre : « Mais dans quelle république sommes-nous ? Demander une commission d'enquête sur une affaire judiciaire en cours, dans quelle république sommes-nous ? » 

« Le premier ministre était forcément au courant de ces écoutes, il doit s'expliquer devant la représentation nationale. S'il refuse de le faire, cela veut dire qu'il y a des doutes importants sur le fonctionnement et sur le respect de nos institutions » a dit l’un de ces joyeux drilles. Je ne sais pas s’il était au courant. Le Canard Enchaîné de demain dit que Christiane Taubira et Manuel Valls étaient au courant, d’après Twitter.

Toujours est-il que s’ils étaient intervenus, on aurait trouvé des imbéciles pour hurler que c’est scandaleux…

Je rappelle à nos amis de droite les principes de base de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le judiciaire et le législatif.

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » nous dit la déclaration droits de l’homme et du citoyens de 1789 dans son article premier en oubliant les femmes ce qui devrait faire hurler les féministes. Je m’égare. Toujours est-il que c’est le cas pour tout le monde. L’article 5 dit : « Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas. » Ca faisait longtemps que je n’avais pas lu ce truc, moi. L’article 12 est joli, aussi : « La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » Ils devraient le lire, aussi, à l’UMP…

C’est l’article 16 qui m’intéresse : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. »

Ce qui m’abuse c’est que les blogueurs de droite tentent de nous faire croire que la gauche ne respecte pas la séparation des pouvoirs alors que les élus de droite demandent que le Parlement contrôle les actions judiciaires.

Bravo les gars ! La stratégie semble être de masquer un scandale par un autre. Continuez à faire du bruit, cela donne l'occasion au gouvernement de s'expliquer et de rappeler les faits... Et cela va surement inciter les électeurs à vous faire confiance.

Mon copain FalconHill évoque souvent la mauvaise ambiance, en politique. Si les dirigeants de droite arrêtaient d'éructer, on n'en serait pas là.

14 commentaires:

  1. Pour ce qui est des femmes, elles n'ont pas été oubliées. Après le discours de Sieyes, elles étaient regardées comme des citoyens passifs, au même titre que les mineurs, pas de fond imbécile, les efants. De fait, elles perdirent le droit de vote en 1791.

    Sur la séparation des pouvoirs, comment expliquez-vous la note de taubira aux procureurs par laquelle elle les enjoint à la tenir informée des "affaires sensibles", sans que la note ne soit plus explicite sur la nature de cette sensibilité. Il me semble qu'il s'agit bien là d'une intrusion de l'exécutif dans les affaires de la justice. Sauf bien sûr à faire preuve d'une mauvaise foi inoxydable.

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    1. Il n'y a pas d'intervention dans des affaires. Elle demande à être informée au ça où ça explosé.

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    2. Le problème, c'est qu'elle s'était engagée à mettre fin à la pratique des instructions écrites et à plancher sur un nouveau statut des procureurs, leur octroyant ainsi une réelle indépendance.

      Là, comme dirait l'autre, nous nous trouvons face à la mise ne pratique de la fameuse maxime dont l'auteur s'est perdu dans les limbes de l'histoire politique : "les promesses n'engagent que ceux qui y croient".

      Elle demande à être informée, oui, mais dans quel but ? Et puis que penser de ce passage où la demande de remontée concerne "la personnalité de l’auteur ou de la victime (faits impliquant les représentants des corps constitués de l’État, notamment ceux relevant du ministère de la Justice, les élus, les personnes chargées d’une mission de service public dans l’exercice de leurs fonctions, ou les personnalités de la société civile)" ? Comment ne pas voir là-dedans une manière insidieuse d'information destinée à ralentir ou accélérer la procédure en fonction de la personne mise en cause ?

      Quand on demande une information, ce n'est jamais par hasard. Et lorsque la demande émane d'un ministre, il y a toutes les raisons naturelles de s'inquiéter.

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    3. Elle demande surtout à avoir moins d'informations. Ce n'est pas normal d'être informé quand un ancien président est mis sur écoute ? Vos arguments se mordent la queue.

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    4. Moins d'informations, autrement dit plus sélectives.

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  2. Ceci dit, mon propos ne consiste pas à justifier la bronca imbécile des connards de l'UMP. Ce sont des sagouins carriéristes qui ne bitent rien à rien et qui ne sont à leur place que parce qu'ils ont fait sciences pipeau, l'ENA ou qu'ils font partie d'un réseau quelconque. D'un autre côté les connards du PS les valent bien. Sur 577 députés, il n'y en a guère qu'une centaine, toutes tendances confondues, qui soient foncièrement honnêtes, qui refusent d'abdiquer toute pensée individuelle au profit de la discipline de parti, et qui bien sûr n'ont pas été mouillés dans un scandale immobilier, financier, politique, etc. au gré de l'imagination.

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  3. Toujours les autres...

    Question de point de vue. Je pense que le pouvoir actuel et la majorité qui le soutient sont les principaux responsables. Point de vue...
    Enfin, pourquoi ne pas taper sur l'opposition plutôt. Je faisais pareil, au mandat précédent.,,

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    1. Pourquoi les autres ? Ce ne sont pas Copé et Jacob, dans compter les potes à Fillon, qui ont foutu le bordel ?

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  4. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits..." ensuite ils mettent à boire ! (Cavanna) ou à faire de la politique (Coluche). ;-)

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  5. rôôôô ! "Ils se mettent" putain de christian !

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