En salle

26 mars 2014

La bataille du second tour

Selon Le Lab, selon le Canard Enchaîné, François Hollande a déclaré : « Pour faire campagne, il faut hausser le ton et faire du second tour une bataille contre le Front National. » « C’est le meilleur moyen d’atteindre les abstentionnistes et de remobiliser l’électorat de gauche. »

Je n’ai pas trop l’habitude de critiquer les stratégies électorales de Pépère. Après tout, la gauche lui doit de belles victoires, dont la sienne à la présidentielle. Il n’empêche qu’il me semble que ce qui n’a pas marché dans les années 80, les années 90, les années 2000, ne devrait pas fonctionner plus dans les années 2010.

Tout d’abord, il y a des listes FN dans environ 1% des communes… N’oublions pas les communes où il n’y a pas de liste FN et celles où il n’a aucune chance de gagner. N’oublions pas, non plus, celles que l’on pourrait gagner grâce aux triangulaires.

Pour faire campagne, il faut bien hausser le ton et se battre sur le terrain pour montrer quel est le meilleur projet et quelle est la meilleure équipe pour gérer la ville. Point barre. Qu’on laisse les guignols des médias et les blogueurs bedonnants s’occuper du FN.

Etude de cas

Dans ma grande mansuétude, nous allons partir du dernier billet de blog que j’ai lu, celui de la sympathique, mais droitière, Lady Waterloo. Elle évoque l’élection à Paris dans une espèce d’ode à Mme KM. « Quelle merveilleuse ambassadrice de charme elle serait pour Paris. Sublissime, brillantissime, si elle était élue, elle boosterait Paris, avec classe et élégance, elle seule peut rendre à Paris un peu de son charme d'antan ! »

Il faut reconnaître qu’elle est canon, Nathalie Kosciusko-Morizet mais ça n’en fait pas une potentielle bonne mairesse pour notre capital. Quant au charme d’antan de Paris, elle veut parler des voies sur berge ? C’est n’importe quoi, à mon avis… Peu importe, d’ailleurs…Avec ses côtés écolo et bobo, NKM est l’archétype de l’électeur de gauche, à Paris.

Elle enchaîne la suite en comparant les parcours d’Anne Hidalgo et de NKM.

La deuxième : « son pédigrée qu'elle tente de faire oublier, polytechnicienne, ses pieds sont sur terre, écolo dans l'âme et dans l'esprit, elle est membre de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement  et possède également  une maitrise en administration des affaires. Le moins que l'on puisse dire est que la belle est loin d'être bête et surtout extrêmement bosseuse. » La première : « Paris ne se gère pas comme L'Estaque Plage,  et la simple maitrise de science sociale du travail alliée à son DEA du droit social et syndical de Anne Hidalgo la préparaient plus à diriger un syndicat que piloter Paris. »

Je rappelle à Mme Waterloo qu’Anne Hidalgo a été première adjointe pendant 13 ans (et a fait l’intérim de Bertrand Delanoë). Elle est évidemment beaucoup plus compétente que Nathalie Kosciusko-M et elle connaît beaucoup mieux Paris. Elle n’est pas parachutée et n’utilise pas la ville comme un tremplin pour une carrière nationale. Je veux bien qu’on soit viscéralement de droite et fortement opposé à la gauche, je veux bien qu’on ne soit pas d’accord avec le projet d’Anne Hidalgo et qu’on adhère totalement à celui de la droite mais encore faut-il les avoir lus…

Ensuite, elle lance des affirmations : « La ville  perdant depuis si longtemps peu à peu ses atouts qui étaient sa force économique. » Ca veut dire quoi ? Elle a quelque chose pour étayer ses affirmations ? Paris est la seconde ville d’Europe par son dynamisme derrière Londres et la région est la première d’Europe pour le PIB. Paris a plus de surfaces de bureau que Londres alors qu’elle est plus petite. Paris a plus de sièges de grandes entreprises. C’est ma ville la plus visitée au monde. « Bertrand Delanoë n'a pas su défendre Paris ville des lumières, Delanoë n'a pas su  rendre Paris  aux familles, Anne Hidalgo ne me parait pas être de taille à relever le défi. » Il y a 100 000 habitants de plus depuis que la gauche est à la mairie alors qu’elle en perdu près de 200 000 avec la droite. C’est facile à vérifier.

Enfin, il est dommage d’étudier la capacité d’un candidat à diriger une ville sans aborder son programme. Rien que le projet de la droite de couvrir le périphérique sur toute sa longueur est à plier de rire…

Une bataille ?

Les candidats se battent sur le terrain. Je les voyais ce matin distribuer des tracts, au métro.

L’échelon national doit contribuer à la campagne en démontrant que les villes sont mieux gérées quand nous les dirigeons, que les projets des autres sont irréalistes, que les nôtres sont les meilleurs,… L’échelon national doit inciter les électeurs à regarder les projets. Il doit vanter le dynamisme des villes de gauche : Paris, Toulouse, Nantes, Rennes, Lille,... Rappeler leurs atouts, leurs évolutions,... Pas pour parler aux électeurs de cette ville, pour parler à tous les électeurs, leur montrer que les villes de gauche sont mieux gérées. Leur dire que l'élection de la droite serait une catastrophe pour leur vie de tous les jours.

Or, que fait-on depuis dimanche ? On parle du Front National, de magouilles de fusions de listes, de remaniement…

Elles sont où nos communes ?

2 commentaires:

  1. Quoi de plus normal pour des boutiquiers que de parler de combinés ? Que vous le vouliez ou pas, c'est surtout ça la politique. Même à gauche.

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