Au lendemain de la nouvelle affaire qui éclabousse Nicolas
Sarkozy, le
Nouvel Obs fait le tour de la presse pour recueillir l’avis des
éditorialistes. La plupart sont évidemment indignés mais Le Figaro reste
fidèle. Il semble voir une manœuvre du pouvoir socialiste pour affaiblir l’ancien
président de la République.
Du coup, je suis allé faire le tour des blogs de droite. Si
certains en rigolent, beaucoup n’échappent pas à cette ligne : c’est la
gauche qui utilise la justice pour détruire le seul concurrent valable pour
2017.
Les blogueurs de gauche, par contre, sont étrangement muets,
comme si l’affaire leur échappait, comme si elle était trop grosse et qu’ils ne
savaient pas par quel bout la prendre. Pour tout vous dire, dans la bonne de
copains, j’ai l’impression d’être le seul à en avoir fait un billet (et encore,
c’est uniquement parce qu’on m’a transmis le lien vers l’article du Monde dès
sa mise en ligne, je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter).
Authueil, blogueur de droite mais beaucoup plus distant que
la plupart, tire de cette affaire une première
leçon. Il parle d’un séisme démocratique, voire d’un double séisme : l’affaire
en elle-même mais aussi le trafic d’influence supposé.
Il ne peut néanmoins pas ne pas se montrer surpris que
toutes ces affaires sortent en même temps, à quelques semaines des municipales.
« Mais au final, ce qui pose question, c'est
que ces affaires soient sorties. Il ne faut pas se leurrer, que ce soit pour
Copé, Buisson ou Sarkozy, C'est arrivé dans les mains de la presse par porteur
spécial, comme d'habitude. Si c'est la même source qui a réussi le triplé, je
lui tire mon chapeau. Tout cela à trois semaines des élections municipales.
Cela fait longtemps que l'on n’avait pas vu une barbouzerie politique aussi
superbement bien menée ! J'ai quand même quelques doutes sur une coordination,
mais si c'est une coïncidence, elle fait drôlement mal, à la droite, mais aussi
à la classe politique dans son ensemble. » Pour tout vous dire, je
ne crois pas particulièrement à une barbouzerie, prenant les cabinets
ministériels et les satellites du PS pour des amateurs…
Il n’empêche qu’on en a vu de belles, en uns semaine, entre
les histoires de Jean-François Copé, celles de Patrick Buisson et celles de
Nicolas Sarkozy.
C’est néanmoins un autre passage du billet d’Authueil qui
attire mon attention. En l’occurrence, l’ex risque de tomber pour une faute
relativement mineure (le trafic d’influence) malgré tout ce qui lui est
reproché. A juste titre, il le compare à Al Capone, tombé pour une vague
histoire de fraude fiscale. Nicolas Sarkozy est accusé d’un tas de trucs, comme
le financement occulte d’une campagne électorale, mais pourrait très bien se
faire avoir parce qu’il a été voir des potes à Monaco pour essayer de recaser
un magistrat qui lui a rendu service…
Le traitement de toutes ces affaires a un côté surréaliste. La
presse fait plus de unes au sujet de François Hollande qui a été surpris par un
média parce qu’il allait voir sa copine en mobylette après le bal qu’au sujet
de tous les dossiers entourant l’ex. C’est un peu comme si je comparais une
pintade rôtie aux choux avec les cinq victoires de Bernard Hinault dans le tour
de France. Ca n’a strictement rien à voir. Pourtant, ces cinq victoires font de
lui un grand champion mais je mange plus souvent de la pintade rôtie aux choux
qu’il ne gagne cinq fois le tour.
L’histoire de François Hollande ne nous regarde pas. Elle
est strictement privée. Il n'a rien fait d'illégal. S’il a profité de sa position, c’est,
peut-être, dans le pouvoir de séduction qu’elle confère. Mais on a beau tourner
l’anecdote dans sa tête, elle n’a aucun intérêt. Le gars, il a fini sa journée
de boulot et va voir sa grosse en scooter. C’est assez rigolo de voir la
manière avec laquelle il se fait prendre. Les conséquences sont graves. Son ex
en prend plein dans la tronche mais ça ne nous regarde pas. On peut faire un
tas de billets pour plaindre Valérie Trierweiler mais ce sont bien ses
histoires à elle. Nous sommes le 8 mars, c’est la journée de la femme. Ou plutôt,
c’était. C’est devenu la journée des droits des femmes. Le progrès… Toujours
est-il que @Valtrier a le droit qu’on lui foute la paix.
Nicolas Sarkozy est dans l’ombre des affaires depuis 20 ans.
Il était ministre du budget et directeur de campagne d’Edouard Balladur,
soupçonné dans l’affaire Karachi pour une histoire de financement de campagne. Elle
s’est terminée avec une grosse
dizaine de morts. Nicolas Sarkozy a été impliqué dans l’affaire Bettencourt. Il
est maintenant suivi par la justice pour le financement de sa campagne de 2007.
En marge, on suspecte un magistrat de lui avoir donné des renseignements sur le
processus judiciaire qui le concerne avec, en ligne de mire, un truc de trafic
d’influence. J’en oublie.
Je vous le dis : François Hollande ferait mieux de
faire des magouilles que d’aller baiser en casque.
Les éditorialistes et les blogueurs de droite sont d’accord
pour accuser la justice de favoriser la gauche alors que le fond de l’affaire
est que des magistrats semblent avoir favorisé un ancien président de droite.
Que l’affaire éclate montre que la justice est indépendante. Elle est
indépendante vis-à-vis d’elle-même, d’ailleurs, puisque les magistrats se
soupçonnent entre eux.
Ils sont mesquins.
Comme si les partis politiques et plus spécialement ceux de droite, avaient besoin de quelqu'un pour se tirer une balle dans le pied et accuser le revolver de magouille.
RépondreSupprimerOuais, mais les blogueurs pourraient avoir de la retenue. Voir comprendre que si la droite veut renaître, elle doit flinguer elle-même Sarko.
SupprimerAvec les précautions d'usage ("rien n'est prouvé", " la Justice n'a pas tranché", etc.), il faut rappeler que si l'affaire des frégates s'est terminée par dix morts, c'est parce que Chirac, une fois élu, se serait opposé au versement des commissions promises, et qu'il n'existe pas plus de ventes de matériels militaires sans commission à des intermédiaires officieux qu'il n'existe de ventes d'appartements sans frais de notaire.
RépondreSupprimerOui. Mais ça ne change rien. Je n'ai pas accusé Sarko. J'ai dit qu'il était ministre du budget.
SupprimerOui tu as raison, elles sont trop belles ces affaires la....et puis nous à gauche, on a le triomphe modeste et on n'aime pas achevé les morts vivants
RépondreSupprimerIl faudrait pourtant.
SupprimerParadoxalement cela peut être une excellente de montrer que l'on peut exercer le pouvoir autrement (en acte pas en parole) en n'oubliant pas que c'est une loi que le pouvoir corrompt.
RépondreSupprimerTiens, Corto ne commente pas chez toi...
RépondreSupprimer;-)