A chaque élection, c’est pareil !
Vers la fin, deux ou trois heures avant la publication des résultats, j’ai
cette espèce de boule au ventre qui montre l’angoisse. C’est presque rigolo. Ce
matin, je suis allé voté sans y penser. Je me disais que ça allait être une
formalité. Tout au long de la journée, ma bonne humeur a décru. J’ai mangé avec
des copains et, à la fin du repas, on y croyait plus. Je suis rentré à la
maison, j’ai fait une brève sieste. J’ai fait mon tour dans la commune, je suis
rentré à la maison, j’ai préparé à bouffer pour ce soir et je reviens sur
internet le temps que ça cuise. Ma boule est toujours là, pire qu’avant. Je
pense aux copains de la ville, des communes voisines, et je me dis que c’est
loupé, que je vais sortir vers la mairie pour faire un constat d’échec, que
cela n’est rien, que cela ne changera rien.
Je vous explique. Vous prenez
cinq ou six pommes de terre. Vous les épluchez et les coupez en rondelles de
cinq ou six millimètres. Vous les foutez dans une poêle et vous les recouvrez d’eau.
Vous prenez vos andouillettes. Vous les coupez en rondelles et les foutez dans
la poêle. Vous prenez un peu d’échalotes et d’ail. Vous ajoutez. Vous laissez
cuire une demi-heure. Pendant ce temps, vous allez faire des conneries sur
internet et vous allez touiller de temps en temps.
Vous éteignez. Vous continuez à
vaquer sur internet en vous demandant quoi faire, s’il ne serait pas opportun d’appeler
votre mère en Bretagne, par exemple. Vous vous rappelez que la Bretagne est en
avance et que la gauche y a déjà pris une veste le week-end dernier.
Vous vous levez et allez vérifier
que la bouffe est au top : il faut que les patates n’aient pas commencé à
rissoler. Qu’elles soient prêtes à être recuites. Vous allez sortir mais vous
ne savez pas ce que vous allez faire. Votre bon sens vous dit que vous allez
faire un tour au dépouillement ou à la mairie mais vous n’arrivez pas à vous
faire une raison. Vous vous dites que la dérouillée va être totale. Vous décidez
d’aller dans le petit bistro, en bas de chez vous, où vous savez que le patron
a voté comme vous, que vous pourrez pleurer ensemble, au cas où, ou faire la
fête.
Perdu, vous allez gouter votre
andouillette. Vous l’avez déjà goutée deux ou trois fois, il en reste peu.
Joli billet qui rappelle le mot d'Edouard Herriot : "la politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop."
RépondreSupprimerVoilà.
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