En salle

17 mars 2014

Quand internet tue le travail

Homme moderne utilisant les nouvelles techno pour faire des conneries selon Bosch.
Nos joyeux investisseurs, économistes et autres libéraux aux pieds plats nous expliquent gaillardement qu’internet crée de l’emploi et qu’on ne devra notre salut qu’aux nouvelles technologies. Cela m’a toujours paru complètement ridicule et mensonger et j’ai du affronter des hordes (au moins deux) de trolls m’expliquant le contraire. Pourtant, ma thèse est en train de prospérer et c’est à lire dans Equilibre Précaire qui existe encore.

Pour les auteurs d’une étude, « les technologies de l’information arrivent à un niveau de maturité, de développement et de puissance qui fait basculer l’économie dans un nouvel âge. »

Ils prennent l’exemple de Kodak qui avait 140000 salariés, remplacé par Instragram qui n’en a qu’une vingtaine.

« "Le capital se substitue au travail", résume Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et ex-conseiller économique de Barack Obama. » Voila… L’économie d’une société comme Instagram est basée sur la valorisation boursière qui dépend du nombre d’usager et de la capacité à monétiser le produit et aucunement sur le travail de salariés.

C’est presque une évidence : quoi que vous fassiez ou presque, de nos jours, il faut moins de salariés pour le faire. Et c’est très bien ainsi. Le travail, c’est chiant, sauf dans quelques métiers dans une palette très variée où il y a une vraie satisfaction du travail accompli, ce qui est le cas, notamment, dans tous ces métiers où la création est importante, que cela soit du maçon qui pourra contempler la maison qu’il a construite avec des procédés qu’il a appris dans sa jeunesse que de l’informaticien qui conçoit une application smartphone qui permet de se moucher le nez dans le train discrètement quand on a oublié son mouchoir et qu’on peut difficilement utiliser les doigts.

Ainsi, beaucoup de militants politiques se trompent de combat quand ils défendent le travail, qu’ils soient de droite comme de gauche. L’industrialisation de la France est importante que nous puissions produire ce dont nous avons besoin plutôt que de l’acheter à l’étranger mais la rémunération du travail n’est qu’une manière de répartir les produits de la vente.

Nicolas Sarkozy avait gagné son élection avec le slogan « travailler plus pour gagner plus » mais c’était une erreur économique. Il faut moins de travail pour produire la même chose. Les erreurs commises à gauche au nom de la défense des travailleurs sont les mêmes : il faut défendre les gens. Peu importe qu’ils gagnent de quoi vivre de leur travail, l’important est qu’ils aient de quoi vivre.

C’est aussi une des raisons pour lesquelles je suis un farouche défenseur de la diminution du temps de travail. Depuis l’ère moderne, on continue à foncer vers un mur…

Le travail diminuera au gré des progrès technologiques et c’est aussi bien, je ne suis pas né pour travailler.

2 commentaires:

  1. L'équation est vite résolue : à croissance quasi nulle ou très faible (économique et démographique) si on ne diminue pas le temps de travail on augmente le nombre de chômeurs.

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  2. Le problème du travail et qu'il est un dogme, uns idéologie, quasiment un sacrement (at qu'il est certainement le dernier "tabou" (genre cher à Wauquiez mais pas dans le même sens) qu'il n faut surtout pas remettre en question).
    Même chez le maçon, avant on mettait trois types pour confectionner un coffrage en bois (savoir-faire), maintenant, un zig équilibre une banche, y fourre une ferraille, et laisse juste couler le béton dedans avant de touiller la sauce afin que le bazar se tasse et qu'il ne fasse pas de bulles d'air. Comme quoi...

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