Julien Dray s’est déclaré
favorable à une primaire à gauche en vue de l’élection présidentielle de 2017,
y compris si François Hollande est candidat à sa propre succession. Moi pas. Il
faudrait que François Hollande entre en campagne un an avant la fin de son
mandat, de même que les autres candidats, dont probablement Arnaud Montebourg
et Manuel Valls. Ca serait du grand guignol.
Il est trop tôt pour parler de 2017. C’est bien pour ça que
je vais le faire. Après tout, quand j’évoque des sujets sérieux comme la
réforme territoriale, personne ne lit.
Manuel Valls a annoncé dans son discours de politique
générale une baisse des dépenses de l’Etat de l’ordre de 50 milliards. Il va le
faire. Et cela va faire mal. Tiens ! On parlait ce week-end d’une baisse
des APL pour les étudiants non boursiers. Ca va faire mal. Pas seulement au
portefeuille des étudiants. Ils vont descendre dans la rue et on va avoir un
gros bordel.
Pourtant, sur le fond, je suis d’accord avec cette baisse.
Ne me dites pas que je suis opportuniste : relisez l’historique de mon
blog. L’aide au logement va alimenter la spéculation immobilière. Ben oui !
Si les étudiants sont aidés pour payer, les locataires de logements n’ont
aucune raison de ne peut pas en tenir compte en fixant les loyers. La politique
du logement doit se focaliser sur la construction de logements (ou la
transformation des bureaux vides en logements, ce qui était dans le programme d’Anne
Hidalgo, il me semble).
Ce qu’il y a de rigolo, c’est que la droite avait proposé
cette mesure en 2010. La gauche hurlait. Maintenant, la gauche propose. La
droite hurle.
Toujours est-il qu’on va sentir passer une partie des 50
milliards. Précisément, voila ce que Manuel Valls a déclaré : « Je vous propose un changement de rythme pour éviter tout
recours à l’impôt et financer le redressement de notre économie : 50 milliards
d’euros d’économies sur trois ans de 2015 à 2017. L’effort sera partagé par
tous. L’Etat et ses agences en prendront la plus grande part, 19 milliards d’euros.
10 milliards proviendront de l’assurance maladie et 10 milliards supplémentaires
des collectivités locales. Le reste viendra d’une plus grande justice, d’une
mise en cohérence et d’une meilleure lisibilité de notre système de prestations. »
On verra, unitairement, chacune des mesures et il nous
reviendra de juger de l’état de la France en 2017, ce que ne manqueront pas de
faire les électeurs.
La presse titrait sur l’écart de popularité en François
Hollande et Manuel Valls, ce week-end. 40 points selon l’institut en question.
François Hollande serait le président le plus impopulaire et Manuel Valls le
premier ministre qui arrive au cours d’un quinquennat le plus populaire. A
noter que si l’on prend le site de l’IFOP, les informations sont différentes.
Si les 50 milliards font mal, la cote de popularité de
Manuel Valls va diminuer. Dans quelques mois, nos deux compères seront
probablement à égalité, sans doute plus près du score de François Hollande que
celui de Manuel Valls… Il est probable que François Hollande va tenter de se
faire plus ou moins oublier, ou, du moins, laisser Manuel Valls faire les
grandes annonces.
Si la France va mieux (si le déficit est inférieur à 3% et
si la courbe du chômage va dans le bon sens), il est probable que le bénéfice
en ira à François Hollande plus qu’à Manuel Valls. Ce dernier pourrait très
bien connaître ce qui est arrivé à Edouard Balladur à une époque où l’économie
allait très mal, aussi, il a réussi à maintenir une popularité supérieure à 50%
pendant la presque totalité des deux ans qu’il a passés à Matignon (tout comme
Lionel Jospin pendant cinq ans mais avec une conjoncture économique plus
favorable). On notera d’ailleurs la très grande volatilité de la popularité des
ministres (ils ont
tous gagné 10% en avril, sauf Christiane Taubira qui était déjà à un haut
niveau).
Toujours est-il que dans l’histoire de la Cinquième, les
présidents ont toujours attendus le dernier moment pour annoncé s’ils se
représentaient ou pas et que seul Valéry Giscard d’Estaing a connu une baisse
de sa popularité en fin de premier mandat.
Ainsi, début 2017, François Hollande verra l’état du pays,
de l’opinion, de l’opposition,… et verra s’il est opportun ou non de se
représenter. S’il a un bon bilan, il se représentera. Il ne prendra pas le
risque de se représenter devant les sympathisants…
Sans compter qu’il en aura probablement ras la casquette.
Vous dites de Valls, à propos des économies : « Il va le faire. » D'où tirez-vous une telle certitude, étayée par rien ? À ce compte, je puis aussi bien affirmer : « Il ne va pas le faire. » Et nous en serons toujours au même point, c'est-à-dire à zéro.
RépondreSupprimerEffectivement. Mais je crois que c'est sa seule chance d'être élu en 2022 (voir 2017) : passer pour sérieux et s'attirer les voix des centristes. La gauche modérée le suivra.
SupprimerJ'aime bien Julien Dray, mais il commence à nous briser!
RépondreSupprimerLa Primaire? Il est Candidat? Qu'il arrête avec ses "j'exerce ma capacité de nuisance, offrez-moi un poste sinon je fais tout péter"...
La Gauche n'a pas besoin de ça, on a déjà Melenchon, c'est
Bon..
Il est candidat pour être premier secrétaire et envoyé en mission par pépère pour torpiller le PS, non ?
SupprimerOui attendons 2017. Et histoire de modérer mes propos, disons juste que je ne suis pas contre une primaire ou un référendum interne, genre "pour ou contre FH candidat en 2017", on fait ça rapidos fin 2016 et en fonction des résultats, primaires ou pas.
RépondreSupprimerBof.
SupprimerLes primaires de 2011 ont eu ça de bon qu'elles ont médiatisé les débats. Là, pas possible. Ou en bad buzz.
SupprimerMouais bon bah attendons 2017... D'ici là... Hein...
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