Jean-François Copé a déclaré que l’Etat se comporte comme un
pompier pyromane avec Alstom. Encore une fois, il pourrait faire preuve d’un
peu de retenue dans ses propos vu que Nicolas Sarkozy présentait Alstom comme
un modèle de sauvetage de l’industrie française par l’Etat quand il est était
ministre de l’économie.
Sous son impulsion (que certains minimisent, Francis Mer
aurait fait tout le boulot avant lui), l’Etat a pris une participation dans
Alstom en 2004. Alstom a alors vendu une partie de ses activités (les Chantiers
de l’Atlantique, les turbines industrielles – vendues au concurrent Siemens –
et la division T&D) et, quelques mois plus tard, l’Etat a pu vendre sa
participation (avec une confortable plus-value) à Bouygues, dont le patron est
un ami (parrain de Louis Sarkozy, par exemple).
Martin Bouygues espérait pouvoir récupérer
des parts dans Areva et créer un géant de l’énergie. Nicolas Sarkozy travaillait
dans ce sens mais il a échoué pour ne pas fâcher Mme Merkel vu qu’Areva
travaillait avec Siemens et d’autres raisons.
Alstom a connu quelques déconvenues depuis…
Depuis quelques temps, constatant son échec (ou celui de
Nicolas Sarkozy, il cherche à vendre ses parts dans Alstom, ce qui lui ferait
aussi une belle plus-value. D’où une partie du bordel actuel.
Mais Alstom paye aussi la déroute du développement d’un
champion d’Europe de l’énergie, voire du TGV et la désindustrialisation de la France
(l’industrie est passée de 35% du PIB de la France vers 1975 à environ 18%
maintenant), pour partie lié au capitalisme de connivence…
C’est ainsi que Nicolas Sarkozy avec ses amis
Martin Bouygues et Arnaud Lagardère aurait voulu faire quelques échanges
avec l’Allemagne et proposé à Mme Merkel : EADS, toi, le nucléaire, à
moi.
François Hollande devait recevoir le PDG de General Electric
mais Nicolas Sarkozy l’avait reçu
avant lui : pour tenter de lui faire acheter une partie de Areva…
C’est Anne Lauvergeon, ancienne
patronne d’Areva débarquée par Nicolas Sarkozy, dénonçait le manque de
stratégie industrielle de ce dernier et sa vision « clanique ». Elle
déclarait, en 2012 : « Nous avions en 2000
un avantage de 16 % par rapport à l'Allemagne sur le coût du travail. Il a
disparu. Si l'on veut redresser la barre, il va falloir maîtriser l'évolution
des dépenses sociales, alléger les charges des entreprises et trouver un autre équilibre
fiscal. Il n'est jamais trop tard pour faire, il suffit de s'y atteler. »
C’est maintenant la gauche qui s’y colle…
Alors quand Jean-François Copé parle de pompier pyromane, il
devrait regarder dans le rétroviseur. L’Etat français est arrivé comme pompier
en 2004 et, 10 ans, l’incendie n’est visiblement pas éteint. Il dit :
« cela fait des mois que ce dossier est connu. »
Seulement des mois ? Ou depuis que Nicolas Sarkozy a échoué et que le
sujet n’intéresse plus son copain Bouygues ? Il dit que General
Electric « est aujourd'hui la seule offre
concrète » et qu’elle « pose le
problème qu'Alstom ne serait plus une entreprise française, là où j'aurais
préféré évidemment qu'Alstom, qui a besoin d'élargir son capital, trouve une
solution européenne. » N’est-ce pas un peu facile ?
Je lui rappelle en outre qu’il est censé être dans un parti
politique pour lequel votent les libéraux et ce n’est pas à l’Etat français d’intervenir
d’autant qu’une telle industrie se fait nécessairement à l’échelle Européenne.
Bientôt, on vote, tiens ! J’imagine l’UMP travailler
dans le même groupe que celui de Mme Merkel au Parlement
M. Copé devrait avoir un peu de retenue.
33% des tramways et 25% des métros au monde sont faits par
Alstom, 70% des TGV, 25% des ampoules, rien qu’en dehors des centrales.
Créée à la fin des années 90, quatre ou cinq ans plus tard,
il fallait que l’Etat la sauve et dix ans plus tard, c’est à nouveau le bordel.
Jean-François Copé et l’UMP défendaient le nucléaire au nom
de l’indépendance énergétique de la France… Si Alstom est racheté par GE, « la
seule offre concrète », c’est la fin de l’indépendance énergétique.
Il faut évidemment un rapprochement avec Siemens.
L’Etat a parfaitement raison d’intervenir dans l’urgence,
comme pompier, parce qu’Alstom a annoncé son intention de vendre il n’y a que
quelques jours…
La droite travaillait sur le long terme pour filer les
fleurons de l’industrie française, éventuellement nationalisée, à ses copains.
On a vu ce que ça donnait d’un point de vue industriel. Il n'y a pas le feu au lac pour Alstom, Siemens, General Electric, il faut simplement cesser un processus qui serait probablement catastrophique pour la France. Les partis politiques n'ont pas à intervenir à ce stade... Si l'Etat n'était pas intervenu dans l'urgence, on n'aurait pas eu le loisir de s'inquiéter des détails.
Comme l'emploi, l'avenir des salariés, l'avenir du secteur de l'énergie en France, l'avenir de l'industrie nucléaire et ferroviaire,...
Comme l'emploi, l'avenir des salariés, l'avenir du secteur de l'énergie en France, l'avenir de l'industrie nucléaire et ferroviaire,...
Une égérie étant une inspiratrice, ou une conseillère (quand elle n'est pas une nymphe…), on voit assez mal comment une entreprise pourrait tenir le rôle…
RépondreSupprimerOui mais mon titre avec Ton et Jerry m'amusait.
SupprimerAh, merde, il m'avait échappé, celui-là ! Pourtant, j'ai relu le titre deux fois, en me disant qu'il y avait peut-être une astuce…
SupprimerCépabo de vieillir…
Hé hé.
SupprimerEt dans le même temps "hé j'ai ri" !
SupprimerHeu ...
SupprimerTitre superbe.
RépondreSupprimerMais parler de Copé et de Sarkozy et de la droite... Enfin bon... (Je penserais plutôt que ça continue à décrédibiliser le pouvoir en place de se servir de l'excuse des autres d'avant, mais bon ça peut durer encore trois ans... Les autres feront pareil de toute façon)
Mais je ne suis pas le pouvoir en place. Je ne me sers pas d'une connerie d'avant, je pars de 73 ou 74 parce que c'est une vérité. Je parle de Sarko parce que Copé a dit des conneries.
SupprimerIl ne s'agit pas d'un "rapprochement" de Siemens avec Alstom, d'un "Airbus de l'énergie": Alstom cède la totalité de son secteur de l'énergie, et peu importe que ce soit à Siemens ou à GE, il se retire de la course.
RépondreSupprimerOn verra les termes exacts de l'accord.
SupprimerLe copinage dans le monde de l'industrie en France a été dévastateur. Les conseils d'administration des grandes entreprises dominés par les représentants des banques et des assurances sont peuplés des mêmes personnes qui se renvoient l'ascenseur. Les conséquences de la vente d'Alstom concernent d'autres entreprises. DCNS, qui se diversifie dans l'éolien et l'hydrolien devait signer aujourd'hui un accord avec Alstom sur l'éolien flottant. Dans les deux cas de vente, il se trouve devant deux concurrents directs. Plus d'accord avec un partenaire de taille mondiale possible.
RépondreSupprimerVoila !
SupprimerEn d'autre terme on appelle ça le capitalisme de la barbichette. Il n'est qu'à regarder la composition des conseils d'administration des sociétés du cac 40 pour s' en rendre compte.
SupprimerOui.
Supprimer10 ans de droite copineuse et incompétente ne peut se résoudre en deux ans!
RépondreSupprimerVoilà.
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