En salle

23 avril 2014

La politique économique de la France est la bonne

Les camarades de la vraie gauche cumulent les billets de blogs contre l’austérité, comme si une politique faisant en sorte qu’on dépense 80 milliards de plus qu’on touche pouvait être qualifiée d’austéritaire. Gauche de Combat, par exemple, réussi à trouver une étude scientifique prouvant que l’austérité en Grèce avait provoqué une augmentation notable des suicides. Je ne critique pas le résultat mais l’article précise deux choses intéressantes. La première est que le taux de suicide est quatre fois supérieur en France. « En 2012, des chercheurs britanniques avaient déjà estimé qu'une hausse annuelle de 10% des chômeurs faisait augmenter de 1,4% les suicides chez les hommes. » Heureusement qu’il y a des chercheurs pour nous montrer que c’est plus difficile de vivre quand on est au chômage.

L’ami DPP, quant à lui, explique comment Manuel Valls fait avaler des couleuvres néolibérales à l’aile gauche du Parti Socialiste avec son plan de 50 milliards, ce qui aurait du être l’objet de mon billet d’hier soir (que j’avais annoncé dans les commentaires, chez un confrère). Pour moi, les députés socialistes en sautant au plafond se sont coupé l’herbe sous le pied en refusant d’attendre que les textes passent au Parlement pour pouvoir les amender. DPP appelle cela « avaler des couleuvres » alors qu’ils ont merdé. Peu importe.

Heureusement, que l’on trouve des lectures plus sérieuses, dans les blogs, comme ici.

Lisez-le. Je vais le résumer car c’est la conclusion qui m’intéresse.

La « troïka » (FMI, BCE, UE) a à moitié merdé en Grèce. Elle a réussi à résoudre les déséquilibres macroéconomiques en 4 ans en supprimant le déficit commercial mais, il y a plusieurs mais que vous pouvez lire. En particulier, ces « résolutions » ont été faites en l’absence de structure.

Un constat intéressant est fait en introduction, pour justifier ces réformes : « les détenteurs d’obligations publiques sont des rentiers au détriment des classes populaires qui doivent payer des impôts pour payer les intérêts de la dette publique. » C’est un argument que je reprends souvent : une politique de relance ne peut profiter, aujourd’hui, qu’à ceux qui prêtent du pognon pour la mener. Elle ne peut être de gauche puisqu’elle favorise les plus riches. Aucun « vrauchiste » ne m’a jamais répondu à ce sujet.

Venons-en à la conclusion.

« En France, le déficit commercial est 60 milliards €. Incroyable, les déséquilibres macro-économiques sont résolus en Grèce, mais pas en France. »

Ben oui… Comme vous êtes encore plus cons que moi, ce qui n’est pas rien, je vais vous expliquer avec mes mots à moi. En quelques mots, seulement, pour ne pas vous fatiguer le cerveau. Le pognon ne rentre plus. La balance a toujours été raplapla jusque dans les années 1990. On pouvait toujours s’endetter, l’inflation faisait en sorte qu’on se fout de l’augmentation de la dette. Dans les années 90, on a commencé à gagner plein de pognon et subitement, vers 2000 (on va dire 2002, tiens, pour faire chier la droite), le déficit a augmenté de façon catastrophique. Non seulement on n’a pas d’inflation pour atténuer la dette mais, en plus, le pognon ne rentre plus de l’étranger : on n’arrive plus à se financer nous-mêmes, par la dette privée nationale. On appelle ça un déséquilibre macro-économique. Si vous n’avez rien compris, ce n’est pas grave, moi non plus. Si vous n’êtes pas d’accord, je vous mets au défit de prouver le contraire.

Continuons cette conclusion passionnante.

« Toute sortie de l’Euro en France aujourd’hui ne nous rendrait pas notre souveraineté, puisque nous serions dépendants des marchés financiers internationaux. »

Et paf !

« Une sortie de l’Euro ne pourrait être envisageable que lorsque ce déficit commercial sera comblé. Comment le combler ? En diminuant le coût du travail par exemple et en améliorant l’investissement et la formation ou la négociation dans les branches. Avec le CICE par exemple. Ou même avec un pacte de responsabilité ? »

Héhé ! Je me demande si le rédacteur n’est pas un partisan de François Hollande…

« La baisse du coût du travail et les contreparties du pacte de responsabilité ne sont pas des solutions libérales, c’est un choix stratégique pour faire face à une difficulté majeure de la France : son déficit commercial. »

Voila… Z'avez vu ? On peut trouver plein de lectures passionnantes...

17 commentaires:

  1. « Gauche de Combat, par exemple, réussi à trouver une étude scientifique prouvant que l’austérité en Grève avait provoqué une augmentation notable des suicides. »

    Donc, si l'austérité est en grève, ça veut dire que c'est l'opulence. C'est donc l'opulence qui provoque des suicides et non l'austérité.

    Dans ton cul, GdC !

    RépondreSupprimer
  2. je ne suis pas sur que la question soit encore sur la relance. Le souci est de faire des économies moins pour rembourser nos déficits que pour augmenter des exonérations de cotisations sociales en échange d'embauches qui ne viendront jamais.

    RépondreSupprimer
  3. Loin de me prendre pour une spécialiste, je tenterais bien cependant une réponse à "une politique de relance ne peut profiter, aujourd’hui, qu’à ceux qui prêtent du pognon pour la mener. "
    Si ceux qui prêtent le pognon en question n'étaient plus des financiers privés mais une banque centrale ayant récupéré son pouvoir de prêter aux états .... ton argument s'effondre, non ?

    RépondreSupprimer
  4. Didier,

    Je fais les coquilles en début de billet pour vous éviter de lire la suite.



    Juan,

    Ce n’est pas un souci mais un problème ou un sujet… Mon côté camusien…

    Je ne sais pas si elles ne viendront pas. Toujours est-il que si notre économie était plus compétitive, on produirait plus, donc les déficits commerciaux baisseront et on embaucherait. Mais je suis d’accord avec toi : les exonérations de charges ne créeront pas un emploi directement.



    Nounourse,

    Non, mon argument ne s’effondre pas. On ne peut pas faire une politique interdite par les traités, on peut négocier la modification des traités mais on n’est jamais sûr de gagner dans une négociation. Cette fois, on est même sûrs de perdre.

    Il faut arrêter de focaliser sur ce point : ça empêche toute évolution de l’Europe. C’est ce qui a fait échouer le traité de 2005 pour des mauvaises raisons. Les gens ont voté pour la sortie de l’Euro et de ce système plutôt que pour le traité.

    Le pb est que la construction européenne s’est limitée à cet aspect monétaire, en gros. Il n’y a pas d’Europe sociale ou budgétaire, ce que voulaient faire les créateurs.

    Mettre en avant cet article 104 (qui a changé de numéro depuis) de Maastricht est une erreur : le texte existe en France depuis 1973. Et l’Etat s’est toujours partiellement financé par la dette privée (ben oui, les bons du Trésor de nos grand-mères, par exemple).

    Tout mettre sur ce principe est démagogique : il est facile parce que tout le monde le comprend, mais il est partiellement faux. Tout comme certains expliquent que cette interdiction explique la dette puisque la dette est proche du cumul du montant des intérêts. Ce n’est pas exact : s’il y a une dette, c’est parce qu’on dépense plus que l’on gagne depuis longtemps. Auparavant, la dette payait les investissements, elle paye maintenant le fonctionnement.

    Ainsi, s’il y a des réformes à faire, ce n’est pas celle de supprimer cet article…

    Et je fais l'avocat du diable, un peu, disons que ce texte me surprendra toujours... Mais ne laissons pas les électeurs jouer aux monétaristes...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon cher, je suis un troll pénible mais consciencieux (ou peut-être pénible parce que consciencieux…) : je relève la coquille, me moque, puis retourne lire le reste.

      Supprimer
    2. Pas le goût de jouer aux monétaristes, mais j'espère au contraire que d'autres électeurs auront le courage de s'y coller ...
      Et puisqu'on parle de traités, c'est justement celui qu'ils sont en train de négocier en ce moment qui me fait froid dans le dos !

      Supprimer
    3. Pour ce qui est de la dette : si c'est aussi limpide que tu le dis, pourquoi donc refusent-ils un audit citoyen ?

      Supprimer
    4. Pourquoi ? Tu ne sais pas ce qu'il y a dedans.

      Supprimer
    5. Ça veut dire quoi un audit citoyen ? C'est vraiment un truc qui ne sert à rien à part faire plaisir aux ânes. Désolé mais je suis sérieux. Tu vas faire comment pour auditeur ?

      Supprimer
  5. Ce qui me fait rigoler, maintenant, c'est que le type de gauche qui pourfendait cette loi est maintenant accusé par la gauche de la gauche d'être proche de l'extrême droite.

    RépondreSupprimer
  6. C'est à la fois didactique et pédagogique....bref y a un ou deux trucs qui m'échappent. C'est vraiment ton jour. Beau billet.

    RépondreSupprimer
  7. Sinon, en langage commun (et compréhensible au commun des mortel), ça devrait donner ça :
    http://www.metronews.fr/marseille/fermeture-des-caf-on-va-laisser-des-gens-sur-le-carreau/mndv!bKUhnQgLmD8Q/
    (Chômeur, si t'es pas joisse, te reste Facebook pour geindre en attendant qu'on te sucre Numéricable)

    RépondreSupprimer
  8. Skandal,

    Ce n'est plus la peine que tu commentes mon blog. Je suis fatigué. Ca fait trois fois que je te vire. Tu reviens gentiment puis tu t'incrustes. C'est terminé.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...