Y’a plein de gens qui proposent des redécoupages de la carte
des régions. Du coup, je m’y mets aussi. Ma carte est la seule censée : je
l’ai faite totalement au hasard. Si ça vous fait plaisir, je peux aussi
fusionner ce qui remplace la Normandie et la Bretagne ou foutre l’Oise dans la
région Nord plutôt qu’en Ile de France. Ou alors, on peut faire grossir l’Ile-de-France
avec la Sarthe, le Loiret, l’Yonne,… Je n’ai pas touché aux deux régions en bas
à droite. On peut les fusionner, pour rigoler.
La bonne nouvelle du jour est que les blogueurs commencent à
s’intéresser à la question, comme Lady
Waterloo et Noix
Vomique.
Il y aura plusieurs critères pour refaire les
régions, dont les critères historiques : ça me fait rigoler, rien qu’en
Bretagne, tant cette dernière a évolué au cours des siècles. Je propose de
remonter jusqu’à Jules César (les cartographes antérieurs étaient nettement
moins précise). On avait la Belgica, le Lugdunensis, l’Aquitania, le Narbonensis,
la Germania Sup, la Gallia Cisalpina,… Au moins, on ne nous les cassera pas
avec Anne de Bretagne. Quand les Bretons verront que leur capitale est Lyon,
ils rigoleront moins.
La seule chose dont on soit sûr est qu’il y aura des
mécontents. Certains proposent de faire des referendums. L’idée à du sens, je
ne le nie. On ne peut pas balloter les Français sans leur demander leur avis.
Néanmoins, comme ils ne savent pas quels sont les enjeux et comment travaillent
les élus, les consulter semble un peu populiste. Par exemple, savez-vous qu’il
existe un Pôle Métropolitain
Loire Bretagne : « Né des coopérations
multilatérales entre les agglomérations d’Angers, Brest, Nantes, Rennes et
Saint-Nazaire, le Pôle métropolitain Loire-Bretagne affirme une ambition : travailler
ensemble au rayonnement du Grand Ouest. Le pôle métropolitain Loire-Bretagne Moteurs
démographiques et économiques de la région, les cinq métropoles s’emploient à renforcer
les liens dans les domaines du développement économique, des infrastructures de
transports, de la promotion du développement durable et de l’innovation. »
Et la conférence permanente
Nantes – Rennes, vous la connaissez ?
C’est bien joli de dire qu’on a un empilement de couches
administratives mais sait-on lesquelles ?
Les critères historiques ne sont pas les seuls. Les élus
sont évidemment concernés puisque c’est eux qui savent réellement ce qui est
fait. Jacques Auxiette, par exemple, est favorable à un Grand Ouest comme sur
ma carte (mais j’ai viré la Vendée, par principe), issue du rapproche de la
Bretagne et de la région dont il les président, les Pays-de-Loire. Néanmoins,
pensez-vous qu’un habitant de Saumur se sente appartenir à une région dont la
capitale devrait être Rennes pour des raisons géographiques ? Et avec ma carte, vous pensez vraiment que les Vendéens seront contents d'être abandonnés ?
Désolé de parler de la Bretagne, essentiellement, mais
prenez des exemples dans votre coin, vous verrez, ça marche aussi. Regardez ma
carte. Je n’ai pas demandé aux habitants de Nîmes (ou de Roquemaure…) si cela les
bottait réellement d’être rattachés à Clermont-Ferrand… J’ai fait ma carte au
pif mais je ne pourrais pas concevoir que la Lozère et le Gard ne soient pas
dans la même région. Coller Montpellier, Nîmes et Avignon dans trois régions
différentes est-il de l’intérêt de ces villes et des missions qu’elles
pourraient accomplir en commun, peut-être avec Bézier et Narbonne, tant que j’y
suis ? Et Perpignan, tiens ! Sans oublier Arles.
Je crois que cette réforme, tout le monde sera d’accord pour
la faire, mais chez les autres.
Dans l’attente, il convient de regarder quelles sont les
missions des régions…
Les compétences actuelles
Selon Wikipedia,
les « principales compétences du conseil régional
sont :
-
les
aides à l'économie et au développement ;
-
l'aménagement
du territoire : élaboration du contrat de projet État-région avec l'État et du
schéma régional d'aménagement et de développement du territoire (SRADT), schémas
interrégionaux de littoral et de massif, gestion des fonds européens (en Alsace)
;
-
l'enseignement
: construction et gestion des lycées et de leurs TOS ;
-
l'environnement
: plan régional pour la qualité de l'air, parcs naturels régionaux et réserves
naturelles régionales ;
-
l'organisation
des transports ferroviaires régionaux ;
-
la
formation professionnelle : élaboration de la politique et de la carte des
formations professionnelles, concernant les lycées professionnels, polyvalents,
et les centres de formation par apprentissage (CFA), gestion des crédits AFPA,
professions sociales et paramédicales, apprentissage ;
-
les équipements
structurants : certains ports et aéroports.
Les routes nationales, au moins
sur le territoire métropolitain, sont restées sous compétence de l'État, gérées
par les Directions Interdépartementales des Routes. »
La dernière phrase est à mon avis fausse mais peu importe.
La nouvelle décentralisation
Figurez-vous qu’on ne sait pas encore ce que contiendra le
texte de loi qui n’est pas encore sorti… Les compétences des régions devraient être
renforcées « en matière économique, de formation professionnelle,
d'apprentissage, d'orientation, d'enseignement supérieur » de même qu’en
« matière de transports, de logement étudiant,
de langues régionales et d'énergie ».
Les conséquences des annonces de Manuel Valls
Avec les « grandes régions », le renforcement des
intercommunalités, et la suppression des Conseils départementaux, on peut
supposer que les missions des Conseils régionaux évolueront. Quelles sont les
missions des Conseils départementaux ?
-
l’aide sociale : on peut supposer
que le versement des allocations repassera dans le giron de l’Etat ou des
Allocations Familiales (leur décentralisation n’avait aucun sens), il restera
les actions de proximité qui devraient arriver dans le giron dans les
intercommunalités,
-
la gestion des routes : l’essentiel
repassera probablement à un niveau régional (pour ce qui concerne les routes
dites départementales et nationales),
-
la gestion des collèges : l’échelon « grande
région » me parait trop éloigné, les intercommunalités seraient
probablement plus efficaces (et pourraient aussi gérer les lycées, pourquoi
avoir séparé les deux ?). La gestion du personnel pourrait revenir aux
régions (voire à l’Etat : l’éducation est dite nationale…),
-
le développement local (l’aide aux
associations, aux communes,…) : je suis partagé (le département me parait
l’échelon parfait),
-
le tourisme : même remarque (les anciennes
régions étaient peut-être plus adaptées),
-
la culture (bof…),
-
quelques autres bricoles, comme l’aide
aux sapeurs pompiers, une partie de l’aide au logement,…
Enfin, la suppression de la clause de compétences générales
qui permettait aux collectivités de s’occuper d’autre chose que de leurs fesses
aura aussi des conséquences.
Les transferts de compétences ne se feront pas sans douleur
car il faudra éviter les phénomènes de baronnies, au niveau régional comme au
niveau intercommunal. C’est d’ailleurs pour ça qu’il me paraitrait souhaitable
de revenir sur des pans des vagues antérieures de décentralisation, notamment
tout ce qui est fixé par l’Etat (le personnel non enseignant de l’Education
Nationale, le versement des prestations sociales,…).
Et alors ?
C’est pour ça que je propose une carte au hasard : je
ne sais pas quelles seront les compétences de chacun et je ne sais pas comment
ils travaillent.
Et tant qu’on n’en saura pas plus…
Votre région "grand Est" ne va pas du tout : créer une région allant des Ardennes au Jura n'a aucun sens. La Franche-Comté devrait, plus naturellement, faire partie du même ensemble que la Bourgogne.
RépondreSupprimerD'autre part, je pense que les régions "à identité forte" devraient être respectées le plus possible : Bretagne, sans y adjoindre les trois départements les plus à l'Est, Normandie (là, c'est parfait), mais aussi l'Alsace et la Corse qui, à mon sens, ne peuvent pas être englobées dans des ensembles plus vastes (pour des raisons toutes différentes, du reste. À la rigueur, vous pourriez adjoindre la Moselle à l'Alsace, de façon à créer une région "concordataire", qui aurait du sens, historiquement.
Au Sud, je rattacherais le Gard et l'Hérault à la Provence, plutôt qu'à votre ensemble "pyrénéen". De toute façon, quoi qu'on fasse, on se retrouve toujours avec une sorte de "ventre mou", au centre, dont on ne sait trop quoi faire…
On pourrait en faire des aéroports, des camps militaires, bref des trucs dont personne ne veut.
SupprimerPour le reste j'ai dit que j'avais procédé au hasard ou presque. Par exemple couper les Cévennes en deux régions a-t-il un sens ? Mais Florac doit-il être dans les Cévennes ou dans les Causses ? L'identité Cévenol est-elle plus importante que l'identité Bretonne ?
"on se retrouve toujours avec une sorte de "ventre mou", au centre, dont on ne sait trop quoi faire…"
Supprimertu sais ce qu'ils te disent les auvergnats au ventre mou ....
Non. On s'en fout et soir aimable. C'est une aberration de séparer l'Auvergne de la Lozère et du Gard.
SupprimerIl y a un malentendu : je parlais de "mon" centre à moi, à savoir ce qui ne nomme aujourd'hui, précisément, la "région centre" : Loiret, Loir-et-Cher, Cher, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, etc.
SupprimerLe Massif central doit être, autant que possible non disloqué.
Cela étant, ce qui me semble étrange, à moi, c'est d'associer le Gard à l'Auvergne, alors que, au moins pour les neuf dixièmes, il s'agit d"'un département méditerranéen.
SupprimerMon commentaire était court. J'associe le Gard aux Cévennes, donc à la Lozère, "donc" à l'Abeyron, "donc" au Cantal.
SupprimerJe propose au contraire de démanteler les Cévennes : ça leur apprendra à avoir été parpaillots, à ces têtes de mule !
SupprimerOn ne va pas stigmatiser ces braves gens !
SupprimerLa carte "ouest-France" n'est pas mal:
RépondreSupprimerhttp://www.ouest-france.fr/redecoupage-territorial-vers-une-france-12-regions-2141656
C'est la carte plus ou moins officielle. Mais, pour vous répondre comme à Didier, ce n'est pas la volonté d'Auxiette. Ainsi d'après une andouille qui commentait chez moi, cette carte est lancée pour faire plaisir aux Bretons mais la volonté réelle serait de fusionner les Conseils régionaux pour faire plaisir aux élus de PDL.
SupprimerLes présidents des régions Bourgogne et Franche-Comté ont décidé lundi de s'engager vers une fusion de leurs territoires, lors d'une conférence de presse commune à Besançon, une première en France depuis l'annonce des réformes territoriales par Manuel Valls. (source : La montagne)
RépondreSupprimerAh, vous voyez ! qu'est-ce que je disais plus haut, à propos de ces deux régions ?
SupprimerJe pensais que vous connaissiez l'information (Bob n'est en avance).
SupprimerMais non, on ne me dit jamais rien, à moi !
SupprimerVous voulez que je vous envoie un mail à chaque fous que j'ai une information sur la réforme territoriale ?
Supprimer(Celle là était dans Google News avant que je fasse mon billet).
Et le non-moins célébrissime C. Jacob de nous annoncer fièrement que il était absolument indispensable que la réforme territoriale soit terminée avant les prochaines présidentielles.
RépondreSupprimerC'est vrai que si on ne sait pas encore qui fait quoi, il est nécessaire d'aller vite.
La seule annonce de l'aventure, c'est la suppression de la compétence générale.
La compétence générale de Jacob ?
SupprimerJe crois que ça, c'est fait. Sa maman a dû oublier.
SupprimerEh oh c'est quoi ce bordel. Un coup je suis avec Marseille - Nice, le lendemain je suis avec Toulouse. Aujourd'hui tu me mets avec Clermont Ferrand et Limoge.
RépondreSupprimerCette stigmatisation et ce manque de respect vis à vis du Gard est insupportable.
Sinon je vais lire ton billet quand même ^___^
(sinon tu parles de Bézier... Les envies de Bézier sont un must dans la région, il faut les garder)
Il y a quelque temps que je n'y suis pas allé. Est-ce que madame Janvie habite toujours au même endroit ?
SupprimerCochons.
SupprimerFalconhill, je me contente de montrer la difficulté.
Pourquoi "cochons" ? Connaisseurs, surement.
Supprimer