« Pourquoi faut-il s’opposer
au gouvernement Valls ? » est le titre du dernier billet
de l’ami Sarkofrance. J’ai lu. Tout. Deux fois, même. Je n’ai pas trouvé une
raison. Alors j’aurais pu faire un billet « Pourquoi
faut-il soutenir le gouvernement Valls ? » mais je vais le
prendre sous un autre angle, d’autant que j’ai lancé une charge contre Harlem
Désir, récemment… Nous avons dans quelques semaines une élection majeure au
cours de laquelle je vais faire campagne pour que les socialos européens soient
majoritaires en espérant que le big boss de l’Europe devienne Martin Schultz
« La perspective d'une élection
très serrée renforce l'intérêt de la campagne. Pour la première fois, les élections
européennes de 2014 feront l'objet de duels télévisés entre les principaux
candidats à la tête de la Commission européenne. Plusieurs débats opposeront
les candidats, désignés ces dernières semaines par leurs partis respectifs. »
peut-on lire ici
(les journaux luxembourgeois semblant moins à la ramasse que leurs confrères
français).
Ainsi, nous avons des chefs de files, candidats à la
présidence de la Commission. Outre Martin Schultz, pour les socialos, le plus
connu est Jean-Claude Juncker, pour la droite genre « UMP ». Il y a aussi
Guy Verhofstadt pour ce qui ressemble à un machin libéral et centriste. Enfin,
on trouve Alexis Tsipras pour la gauche de la gauche.
On sait que, en France, la campagne ne se fera pas sur ces
braves gens et ce que proposent leurs formations politiques réciproques mais
sur des considérations de politique nationale, doublées d’un populisme un peu traditionnel…
Pourtant, il faudrait encourager les électeurs à regarder les débats à la télé
et les journaux français à en parler.
Sacrée Europe !
L’élection porte bien sur le Parlement européen et
débouchera sur le remplacement de la Commission. Globalement, les chefs des
Etats vont se réunir, regarder les résultats de l’élection et diront (par
exemple) : oui, les socdems ont fait un joli score, mais du même ordre de
grandeur que la droite, on va mettre Schultz président de la commission parce
que personne n’y est vraiment opposé et qu’il a une belle cravate.
L’élection ne porte pas sur les institutions européennes
mais les courants populistes vont tenter de nous expliquer qu’il faut changer l’Europe,
sortir de la contrainte de Bruxelles. C’est le même cirque depuis longtemps,
disons 2005, mais c’est bien le traité de Maastricht, en 1992, qui a décidé de
la création de l’euro et des règles qui vont avec, dont les fameux 3%. Vous
pourrez toujours voter pour des types qui hurleront : « il faut arrêter
d’étrangler les peuples et tout ça », il n’empêche que ce n’est pas le rôle
du parlement de défaire ou de refaire les textes.
Certes, la nouvelle commission sera celle qui nous dira :
« bon ça va, les gars, vous aurez deux ans de
plus pour votre déficit mais arrêtez de faire les cons. » Rien de
bien bandant !
Nos amis de la gauche de la gauche ou de la droite de la
droite mais pas du centre du centre vont vous expliquer : « ah mais les socialos et la droite votent toujours ensemble
les textes, c’est mal, ils vous trahissent. » Ben oui, ils votent
ensemble des textes qui font consensus après des mois de négociations au sein du
Parlement, d’une part, et entre les Etats, d’autre part.
Je vous invite donc à regarder les programmes des partis
plutôt qu’à voter pour autre chose. Ce n’est pas le Parlement européen qui
changera la politique de la BCE : nos textes ont fait en sorte qu’elle
soit indépendante.
Sacré Valls !
Malgré mon invitation, les gens vont voter pour sanctionner
le gouvernement qui mène pourtant une politique dans le cadre de nos accords
internationaux et d’une économie mondialisée.
Pourtant, ne sombrons pas dans le rêve ! Le rêve « d’une France qui serait, seule, capable de se tenir à l’abri
de la mondialisation, cadre général (et sans doute irréversible) hors duquel il
est impossible d’agir sur la réalité. » Le rêve « d’un « modèle économique et social français » qui serait
supérieur aux autres et qui mériterait d’être préservé contre vents et marées,
alors qu’il craque de toutes parts […]. » Le rêve « d’une France qui serait capable, par sa politique
nationale, de mettre fin à la mondialisation, et vers laquelle les autres
pays auraient les yeux tournés comme en 1789,
alors qu’ils ne peuvent que l’ignorer, ou bien
s’apitoyer sur ce pathétique « faisons comme si tout était comme autrefois
» ? »
François Hollande a fixé un cap avec des actions à mener
pour remettre la France sur la bonne voie, celle qui permettra de négocier avec
nos partenaires européens pour changer les textes et changer la politique. Il
revient à Manuel Valls de les mettre en musique et on en saura plus à l’issue
de son discours de politique générale.
Sacré Sarkofrance !
Je le comprends parfaitement. Il a passé cinq ans à lutter
contre Nicolas Sarkozy puis à chroniquer le quinquennat de François Hollande,
courant de désillusion en désillusion notamment parce que les résultats ne sont
pas là.
Brusquement, comme d’autres, il est passé dans l’opposition
quand François Hollande a lâché un nom pour un nouveau chef de gouvernement :
Manuel Valls. Dans son billet du jour, celui que je cite en introduction, je m’attendais
à voir une critique du « gouvernement Valls » puisque le titre le
mentionne. Le billet ne parle que de Valls, pas du gouvernement. Pas un mot sur
Arnaud Montebourg, Christiane Taubira, Ségolène Royal,…
On est en plein dans la personnalisation du pouvoir, parce
que Nicolas Sarkozy a voulu incarner cette personnalisation, personnalisation
qui a enlevé toute marge de manœuvre à François Hollande puisque le public
croyait qu’il allait soigner les écrouelles en les touchant.
Ne recommençons pas avec Manuel Valls. Nous avons besoin d’un
vrai gouvernement, avec un chef qui ait de la personnalité pour l’incarner,
mais aussi d’un chef qui travaille correctement avec les députés, ce qu’il a
annoncé lui-même, ce qu’ont encore demandé une centaine de parlementaires socialistes.
Regardons ce qu’ils vont faire. En commençant par la
préparation des européennes…
Sacrés 505 millions d’Européens !
Nous voila avec 505 millions de lascars dans l’Union
Européenne, avec le Conseil européen, sous la présidence d’Herman Van Rompuy,
qui regroupe les chefs d’Etat des différents pays, la Commission européenne
avec, bientôt, un nouveau président et le Parlement européen devant qui sera responsable
la Commission.
Le gouvernement a la responsabilité de négocier pour réorienterla politique économique de l’Europe pour permettre son redressement
économique. Nous avons la responsabilité de lui donner une majorité au
Parlement européen.
Pas de lui taper dessus.
Valls n'arrive quand même pas comme une vierge. Il ne cache pas ce qu'il pense...Attendons comme tu dis de voir son dialogue avec les parlementaires de son parti (ça n'a pas l'airr d’être tout à fait le même cap).
RépondreSupprimerOn verra.
SupprimerToute liste se proposant, plus ou moins ouvertement, d'abattre ce monstre soviétoïde qu'est l'UE (qui n'a rien à voir avec l'Europe) aura droit à mon soutien le plus chaleureusement massif – ou massivement chaleureux si je suis particulièrement d'humeur guillerette le jour du vote).
RépondreSupprimerOui mais il n'en aura pas le pouvoir.
SupprimerSi je votais pour tout autre consultation que locale, je ferai le même choix que Didier. Tout ce qui peut contribuer à foutre le bordel dans cette saloperie supranationale antidémocratique a mon assentiment. J'en viens même à me demander si cette fois-ci je ne vais pas me faire violence.
SupprimerMême réponse qu'à Didier.
SupprimerJuansarkofrance s'enfonce de plus en plus dans cette impasse politique qu'est la personnalisation ( Valls est méchant, Taubira est gentille, Hollande était gentil mais est devenu méchant, etc.)
RépondreSupprimerConnaissant un peu le caractère vraiment pas commode de Taubira, moi, je l'aurais nommée à l' Intérieur: je vous parie qu'avant les vacances de Pâques, elle aurait passé toutes les banlieues au karcher (même Neuilly et Levallois, et, là, il y a du boulot!) et viré tous les Roms (et peut-être même les Espagnols naturalisés, comme Valls et Hidalgo)!
Du coup, Sarkozy n'aurait plus eu de programme pour 2017...Bon, il est vrai que, de nos jours, les programmes, tout le monde s'en fout: même Mélenchon cherche à faire alliance avec les très libéralo-maastrichiens EELV !
Oui ! Taubira à l'intérieur, tiens !
SupprimerEn plus dans la personnalisation, ils ont un ressenti personnel qu'ils prennent pour une généralité. C'est encore plus vrai "dans la bande à Corto".
SupprimerJe prends ton point (sur la personnalisation du pouvoir), avec un immense bémol: Valls, ministre, a largement surjoué, comme Sarko en son temps, avec la médiatisation de sa propre personne. Devenu premier ministre, il changera peut-être, c'est d'ailleurs leu seul endroit où les changements pourront être rapides. Et ce sera tant mieux. Pour le reste, reconnais stp que le chemin vers l'opposition ne fut pas "brusque"". Cela fait quelques temps que cela dure. Valls n'était qu'un tout petit interrupteur.
RépondreSupprimerCertes il ne fut pas brusque.
SupprimerPour le reste, non. Pas de bémol. Dès le début les gens lui sont tombés dessus, y compris la presse et les blogueurs. Cela étant qu'un politicien fasse de la com, c'est logique, non ? Et Taubira, elle n'a pas personnifié ? Valls était l'homme à abattre (c'est raté) dès le début.
Quand on ne sait plus sur quel pas danser on se contente de rester au comptoir, c'est là où se servent les meilleurs godets. On reste juste observateur, on enquille et on rentre chez soi avec le sentiment de n'avoir rien dit, rien fait, rien cautionné aussi. En se disant que c'est déjà ça. La Démocratie à l'envers appliquée à un truc dont on ne comprends rien : celle de l'Europe.
RépondreSupprimerOn ferait mieux d'essayer de comprendre. Je résume : les andouilles ciblent Bruxelles au lieu de Maastricht.
Supprimer"Se tourner vers les européennes", tu veux dire qu'elles auraient des gros nibards, les Européennes, et qu'on nous aurait rien dit jusque-là ? (Ok, je sors, mais je reviens demain, quand j'aurai lu...)
RépondreSupprimerNon. Des culs !
SupprimerBof... l'europe est pleines d'immigrées.. à fesses pointues.
RépondreSupprimerFaudrait pas que ça le fasse mal à la bite.
Supprimer
RépondreSupprimerTous les pays d'Europe sont dirigés par des alternances de partis libéraux et de partis socio-libéraux ( le SPD allemand, les PS espagnols et portugais, le New Labour britannique, les parti socio-libéraux scandinaves, le parti de Renzi en Italie, etc.), avec un avantage pour les premiers, qui remportent de plus en plus souvent les élections que les seconds; dans certains pays, persistent de petits partis de gauche "classique" qui ne font jamais partie des coalitions au pouvoir ( Die Linke, Izquierda Unida, PdG, etc.), dans d'autres ils n'existent même pas (Grande-Bretagne).
La seule évolution est la montée de partis anti-immigrationnistes populistes (ceux pour lesquels votent "les classes populaires" ), qui arrivent parfois à partager le pouvoir avec la droite libérale.