N’oublions la réforme territoriale et la création de la
métropole du Grand Paris ! Depuis le vote de la loi dite « MAPAM »
(modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles)
du 28 janvier 2014, les travaux continuent, notamment au sein d’une
« mission de préfiguration » prévue par la loi pour « préparer les conditions juridiques et budgétaires de la
création de l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité
propre de la métropole du Grand Paris. Elle élabore un rapport remis au
Gouvernement au plus tard le 31 décembre 2014. »
Il y a actuellement une partie de bras de fer entre les
élus locaux et l’Etat à propos du statut des « territoires », ces
structures qui doivent remplacer les intercommunalités existante.
Dans l’attente de lire mes conneries ci-dessous, vous pouvez
cliquer sur le lien là-haut et lire le texte de loi. C’est roboratif. Je vais
vous aider. Cliquez sur le machin, cherchez « Elle
exerce de plein droit, en lieu et place de ses communes membres, les
compétences suivantes » que vous trouverez à peu près à la
trentième ligne de l’article 12. Vous y verrez les attributions de la
métropole.
Le contexte
La « mission de préfiguration » est composée d’un
tas de braves gens, des représentants de l’Etat, des communes, des
départements, des intercommunalités existantes,… et de Paris Métropole (à ne
pas confondre avec la métropole du Grand Paris), qui est :
« un syndicat mixte d’études, créé en juin
2009, qui repose sur une démarche de coopération entre plus d’une centaine de
collectivités d’Île-de-France de différents échelons : communes,
intercommunalités, départements, région. L’adhésion est ouverte aux collectivités
de l’agglomération parisienne qui le souhaitent. »
Le 16 mai, Paris Métropole a adopté à l’unanimité (moins
deux abstentions) une résolution demandant à l’Etat de modifier l’article 12 de
la loi MAPAM (voir le
communiqué de Jean-Luc Laurent) : « il
faut un véritable statut, la personnalité juridique et une autonomie budgétaire
pour les conseils de territoire. Paris
Métropole fait de la révision de l’article 12 de la loi MAPAM un préalable à sa
participation à la mission de préfiguration. »
Les « territoires » (et leurs conseils) sont ce
qui va remplacer les intercommunalités existantes, et doivent « faire vivre une coopération intercommunale de proximité
dans le cadre des conseils de territoire pour traiter les compétences du
quotidien (voirie, piscines, bibliothèques, ordures ménagères…) sans encombrer
la Métropole du Grand Paris qui doit se consacrer aux sujets véritablement
métropolitains: le logement, l’aménagement et le développement économique. »
En effet, telle qu’est prévue la loi, les entités juridiques
correspondant à ces intercommunalités vont disparaître, la métropole du Grand
Paris reprenant leurs fonctions.
Que dit la loi ?
La métropole du Grand Paris est créée par fusion des
intercommunalités existantes et elle reprend leurs attributions, le personnel,
les services,… « La métropole du Grand Paris
est organisée en territoires, d'un seul tenant et sans enclave, d'au moins 300
000 habitants. Le périmètre de ces territoires respecte le périmètre des
communes de la métropole du Grand Paris. Les communes appartenant à un même
établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre existant
au 31 décembre 2014 ne peuvent appartenir à des territoires distincts. Le
ressort territorial de la commune de Paris constitue un territoire. »
Je résume : les territoires remplacent les établissements publics de coopérations
intercommunales à fiscalité propre.
« Dans chaque territoire, il est
créé un conseil de territoire composé des délégués des communes incluses dans
le périmètre du territoire […]. Le périmètre du territoire et le siège du
conseil de territoire sont fixés par décret en Conseil d'Etat, après
consultation […]. » « Le président du
conseil de territoire est élu en son sein. Le conseil de territoire désigne
également en son sein un ou plusieurs vice-présidents. […]. » « Pour l'exercice des compétences des conseils de
territoire, le conseil de la métropole du Grand Paris peut donner délégation,
dans les cas et conditions qu'il détermine, aux conseils de territoire pour
préparer, passer, exécuter et régler les marchés de travaux, fournitures et
services qui peuvent être passés sans formalités préalables en raison de leur
montant. Lorsque cette délégation est accordée à un conseil de territoire, elle
est donnée à l'ensemble des conseils de territoire. […] »
Je résume : la métropole peut déléguer aux territoires
certains sujets, tous les territoires de la métropole ayant les mêmes
attributions. Le président du Conseil du territoire peut recevoir des
délégations du conseil et peut en refiler à des vice-présidents, voire à des
responsables de services placés sous son autorité. Pour l’exercice de ses
fonctions, le président du conseil de territoire voit les services de la
métropole mis à sa disposition. Les moyens financiers des territoires sont mis
à disposition par la métropole. Les directeurs des services des territoires
sont nommés par le président du conseil de la métropole sur proposition du
président du conseil de territoire.
La « métropole du Grand Paris
exerce les compétences qui étaient, à la date de sa création, transférées par
les communes membres aux établissements publics de coopération intercommunale à
fiscalité propre existant au 31 décembre 2014. Toutefois, le conseil de la
métropole du Grand Paris peut, par délibération, restituer ces compétences aux
communes […]. »
Les services des intercos et le personnel correspondant,
voire les services des communes, sont transférées à l’intercommunalité.
Quels sont les problèmes relevés par Paris Métropole ?
Ce machin, donc en gros, l’ensemble des communes…, regrette
que la loi ne précise pas le statut juridique des territoires et ne leur donne
pas d’autonomie financière. Ce truc demande donc à l’Etat de revoir la loi pour
définir ce statut juridique (cela ne peut pas être un EPCI, un établissement
public de coopération intercommunal vu que la métropole en est un : la loi
empêche une commune de faire partie de deux EPCI, il faut donc un statut
particulier) ce qui nécessite d’en définir le contexte et, probablement, de
donner à la métropole la possibilité d’y transférer des services, donc du
personnel. Sans oublier les aspects budgétaires.
Vaste sujet.
Mais qui me semble parfaitement logique. Je ne vois pas
pourquoi le personnel en charge de la gestion des piscines du Val de Bièvre
seraient gérés par la métropole si celle-ci délègue au territoire cette gestion…
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